Jean-Michel Espitallier (exquis et ex-Java, la revue du meilleur des avant-gardes) dirige aux éditions Philippe Rey une nouvelle collection, A Tombeau Ouvert.
Il vient de faire paraître un nouveau livre de Laurent Laurent, Tombeau de la variété française (A tous ceux qui la détestent).
C'est l'occasion pour Laurent Laurent de se donner, sans retenue évidemment, à la librairie L'Arbre à Lettres.
Autant dire qu'on vous y attend.
MARDI 24 OCTOBRE À 18 HEURES
L'Arbre à Lettres Bastille
70, rue du Faubourg-Saint-Antoine
Paris 12
« À l'âge où j'écris ce livre, je ressens une grande lassitude, un
abattement. En cherchant la cause, je me suis rendu compte en écoutant pour
la millionième fois "le plus grand chanteur français encore vivant" que je
suis las parce qu'immergé depuis toujours dans la variété française, cet
éther de rengaines atroces. (.) Impossible de se garder des ouvres des plus
grands ringards de tous les temps(.). Ils sont venus à bout de mon corps. »
C'est sur ce constat de défaite que Laurent Laurent, plus drôle, plus
caustique, plus malicieux que jamais s'attaque au mal absolu que représentre
à ses yeux la variété française, cette « punition sonore ». S'estimant la
victime d'un complot fomenté, entre autres, par des producteurs peu
regardants et des « artistes » à durée illimitée qui nous infligent leur
come back gériatrique tous les deux ans, il dresse un état des lieux
consterné, brosse des portraits au vitriol, aligne les anecdotes comme
autant de paires de claques en faisant remonter, parfois, une atmosphère
très années 70 (Michel Delpech comparé à une R16, par exemple !). D'Aznavour
à Cloclo, de Johnny à Sardou, de Sacha Distel à Carla Bruni ou Vincent
Delerm, sans oublier l'accordéon, c'est toute la variété française de ces
cinquante dernières années qui est revisitée au lance-flamme. Il y en aura
pour tout le monde ! Dommages collatéraux, le cinéma (La Boum), la politique
(la droite) ou les grands shows médiatiques (le Paris-Dakar) sont
pareillement aspirés dans la (sani)broyeuse. Un régal ! On en vient presque
à remercier la variété française d'avoir suscité un tel livre, provocateur
et hilarant, grinçant et faussement détaché, petit bijou de méchanceté drôle
et d'humour assassin. Un vrai peloton d'exécution. Pour une fois, gloire à
celui qui tire !
Laurent Laurent vit et travaille à Paris. Il a publié #000000;">Chantier, j'écris ton
nom! (Seuil, 2001), Six mois au fond d'un bureau (Seuil, 2001), Le Tri de
l'arrêt (Seuil, 2003). Il est le « réalisateur » du collectif L'Opération
Yesterday (Points 2002).
Commentaires
Ah la variétoche me donne la pétoche.
Il y a bien un remède à ce mal ordinaire, le retour tous les dix ans des A la Bonne / heure des Darnes !
Ce livre me parait délicieux à bien des égards non d'un pétard.
la Singette, les esgourdes sourdes, emportée par la foule qui déboule.
"Il faut la télé libre, il faut la radio libre, il faut que ce soit qui nous qui puissions faire le choix", comme qui disait le feu Nino Ferrrrrrrrrrrrrerrrrrrrrrrr le débonnaire vénère qui avait les nerfs.