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poésie

  • THEO LESOUALC'H, CLANDESTIN DE NULLE PART ET SIMULTANEMENT

     

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    Guy Benoit (8, place de l'église 53470 Sacé), de sa propre main nous écrit à propos de Théo Lésoualc'h. Il nous écrit une lettre polycopiée jointe à un livre de 186 pages publié par lui à l'enseigne de Mai hors saison.


     ̋Théo Lésoualc'h est mort le 28 novembre 2008, il avait 78 ans.

    Mime, homme de théâtre, photographe, sculpteur, grand voyageur, romancier, voilà un personnage "vivre" qui nous libère de notre médiocre cuisine intime !

    Théo Lésoualc'h incarne L'ENERGIE DE LA MARGE, exemplaire, lui qui toujours refusa d'être un donneur de conseils. Totalement engagé dans son aventure. Trouveur de vie.

    En 2006, nous avions demandé à Théo de regrouper tous ses poèmes et textes dispersés, ici et là, dans moult revues et ouvrages divers. Où en était-il du projet ? Nous avons pris la relève. Avec ce livre Lésoualc'h, clandestin ❚ de nulle part et simultanément, le lecteur est convié au parcours d'un frôleur trompant ses angoisses en sensualisant à travers les contrastes de la réalité et les pulsations de l'existence. Des échappées fulgurantes vers les hauts-lieux de la transformation sans interruption. Bras-le-corps du langage, tournis-images-brisures de tout, spirale fuyante du trop-plein du vide, et derrière les mots "l'ultra-âme du sonore". Du presque divin au plus que divin.

    Lésoualc'h, clandestin ❚ de nulle part et simultanément n'est pas seulement un choix de poèmes, il contient des inédits, des lettres, un entretien, des articles, de nombreuses photos, une bibliographie ...

    " contre la pollution du mot-mensonge" et dans la joie hurlante d'une amitié qui danse ̋.

     

    Comment inviter mieux à lire cet hommage à Théo Lésoualc'h ? 

    Avec Maurice Mourier, Guy Benoit, Marie Van Hamme, Luc Richer, Hideko, Michelle Benoit, Alejandro Jodorowsky, Jean Gaugeard, Angelo Rinaldi, Emanuelle Arsan, Jean-Pierre Bouyxou & Pierre Delannoy.

     

    "oui, j'appartiens à l'autre éternité ...

    la fugitive."

    Théo

    LESOUALC'H, CLANDESTIN

    DE NULLE PART ET SIMULTANEMENT

    192 pages, 18 € (port compris)

     

    Règlement par chèque postal ou bancaire à l'ordre de Guy Benoit

    8, place de l'Eglise

    53470 Sacé

     

    BIBLIOGRAPHIE DE THEO LESOUALC'H

  • YVES MARTIN

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    Photographie Eric Dussert

    Lorsque je rencontrais Yves Martin, c’était souvent par hasard. La coïncidence opérait  généralement au sortir d’une salle de cinéma. Je me souviens d’une rencontre à la croisée d’un film que nous venions de voir, nos yeux en étaient tout encore injectés, et d’une manifestation estudiantine avec ses concetti et ses haros. Nous étions plongés dans l’hiver mais des fumées, des lueurs nous parlaient d’un 14 juillet. Une autre fois, ce fut rue Caulaincourt et nous prolongeâmes le hasard dans un estanco bien tranquille. Il était imposant Yves Martin dans sa gabardine cirrus. Ses rouflaquettes du siècle balzacien, sa voix pailletée d’ironie, sa retenue, même sous un flot de bière, me plaisaient comme un séjour en littérature. La Leffe m’aidait (elle m’aide toujours) à débloquer les empilements, à déverrouiller mes serrures. Je fis ce jour-là d’une bière deux coups. D’abord, je lui proposai de rejoindre la revue Roman – qui se souvient de la revue Roman à part peut-être François Coupry, Jean-Luc Moreau, Georges-Olivier Châteaureynaud, Chantal Chawaf ? Erik Orsenna, pas sûr, pas sûr du tout. Quant à Jean-Pierre Enard, Rafael Pividal, ils sont calenches et ma peine n’a toujours pas trouvé de remède. Oui, je proposai à Yves Martin de glisser dans le comité de rédaction comme une petite souris. Comme une petite souris, il s’insinua dans les bureaux des Presses de la Renaissance, rue du Four, Paris sixième arrondissement. Je me souviens de la table, plus ou moins ovale, garnie de cendriers. Et de la brume. Et du soleil. Une grande clarté saupoudrée envahissait la salle de nos réunions fréquentes. Yves Martin n’avait pas quitté sa gabardine cirrus. Il n’avait pas quitté son détachement d’enfant, ses habitudes de solitaire qui parle aux chats plutôt qu’aux chiens et probablement plus aux chiens qu’aux bipèdes. Il s’était tu. Il n’avait rien émis qu’une suite de sourires brefs, aimables, oniromanciens. Je dis oniromancien car on pouvait lire au-dessus de sa bonne humeur qu’il n’était pas fait pour les comités. Ou les raouts à plus de deux. Une dernière Leffe m’avait jeté dans un autre délire. Pas si délire que ça. Avec Bernard Loyal, nous préparions une série de films brefs. Portraits de poètes disant eux-mêmes leurs œuvres. Je désignais les victimes, esquissais le topo, la topographie, choisissais les pages idéales et l’affaire était mise en boîte. Il y eut Dominique Fourcade, Jean-Michel Maulpoix, Jean L’Anselme, Lorand Gaspar, Franck Venaille, Pierre Dhainaut. Tous furent filmés et Yves Martin se prêta au jeu, métro Saint-Paul. Cette série datant de 1987 et intitulée L’œil du poème est disponible à la Maison de la poésie et à Beaubourg. Il y a quand même une Leffe que je regrette de ne pas avoir bue, celle qui m’aurait permis d’interroger Yves Martin au sujet de Jean-Pierre Martinet. Vous connaissez Jean-Pierre Martinet ? Il en sera question ici, un de ces quatre prochains. Et je vous parlerai de nouveau d’Yves Martin. Mais d’ici là, s’il vous plaît, lisez ou relisez ceci :

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  • MAURICE BLANCHARD

     

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    À propos de Maurice Blanchard (1890-1960), il est convenu de dire que le poète des Barricades mystérieuses fut lu de son vivant par moins de cent lecteurs. Lesquels, tout de même, se nommaient Paul Eluard, André Breton, Benjamin Péret, René Char, Joë Bousquet, Julien Gracq, Gaston Bachelard, Edmond Jabès, André Pieyre de Mandiargues, Hubert Juin, Henri Parisot, Marcel Béalu… Mais combien d’écrivains pourraient se vanter d’avoir touché autant de plumes fameuses ?

    Maurice Blanchard avait été apprenti serrurier, maréchal-ferrant avant de devenir ingénieur-mécanicien spécialiste en résistance des matériaux puis de dévaler la pente d’une poésie qui brûle les doigts. Car il y eut les hydravions Blanchard comme il existe une écriture de résistance, à contresens des combats de rue, toute blottie dans le poing des mots.

    La rage est synonyme de ce nom méconnu que l’on peut ranger, sans attiger, entre Rimbaud et Lautréamont.

    « Vivre : c’est la guerre ! »

    Le ton est donné.
    Maurice Blanchard composa de 1929 à 1955 une poésie de constat amer. D’un lyrisme où souffle le sable, les ajoncs et quelques hallebardes. Avec un titre comme C’est la fête et vous n’en savez rien (GLM, 1939) on s’attend à des éclats d’ébriété, ce sont brisants qui écorchent les yeux, vagues bien effilées de mots coupants à tous les coups.

    Et quel style ! Celui du porphyre qui vibre.

    medium_Numeriser0001.6.jpgPour en toucher la pulpe, lisez Les Barricades m ystérieuses (Poésie/Gallimard, 1994) et La Hauteur des murs que les éditions Le Dilettante viennent de mettre en vente avec une excellente préface de Vincent Guillier.

    La Hauteur des murs avait paru en 1947 chez Guy Lévis Mano (GLM) et, en 1979, les éditions Plasma placèrent le recueil à la suite de C’est la fête et vous n’en savez rien.

    On peut affirmer qu’il s’agit là du meilleur de Maurice Blanchard. Textes puissamment contenus, ramassés, concis comme des traits qui vont exactement au but.

    En fin de volume, Vincent Guillier propose deux inédits.

    MAURICE BLANCHARD

    LA HAUTEUR DES MURS

    LE DILETTANTE

    123 pages, 15 €

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    LE DILETTANTE

    BIO-BIBLIO DE MAURICE BLANCHARD

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    RECHERCHER

    Hommage à Maurice Blanchard

    Revue Le Grand Hors-Jeu, mai 1992

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    Maurice Blanchard par Pierre Peuchmaurd

    Seghers, Collection Poètes d’aujourd’hui, mai 1988

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  • COLETTE THOMAS

     

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    Colette Thomas dont la figure est à jamais associée aux derniers jours d'Antonin Artaud a refermé son ombrelle. Son nom (celle d'une fille de coeur) vient se graver auprès de Genica Athanasiou, Anie Besnard, Cécile Schrammer, Jany de Ruy, Paule Thévenin, Marthe Robert. Anges de "la chasteté qui conserve l'âme".

    Sans doute Colette Thomas nous a le plus ému qui glissa lentement au gouffre. Elle connaissait les trajectoires intérieures par où le poète descendait. Colette Thomas s'éloigna du monde à partir de la mort d'Artaud, tout en laissant Le Testament de la fille morte (Gallimard, 1954) et le souvenir d'une lumière blonde qui voulait se fondre dans le coeur de l'exception.

    Le Testament de la fille morte paru le 10 mars 1954 est un livre à redécouvrir. L'ouvrage inscrit au catalogue Gallimard n'est plus disponible. Qui fera le travail d'exhumation ?

    Deux portraits de Colette Thomas par Antonin Artaud

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  • LUCIEN SUEL TRADUCTEUR DE JACK KEROUAC NOUS FAIT QUELQUES MOUES DE VEAUX

     

     

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    L'activité de Lucien Suel est sans répit. L'infatigable est récompensé de ses peines, aussi de ses joies. Son vingt-troisième livre, Mort d'un jardinier, publié à La Table Ronde en 2008 vient de paraître en poche. C'est le numéro 5105 de la collection Folio Gallimard. Va-t-il se reposer ? Rien n'est moins sûr. Lucien Suel doit pourtant envisager l'oisiveté. Il le faut pour admirer les porcs et mirer les moues de veaux. Ecrit-il sur une ardoise bord à bord ? Ce compassionnel (vraiment compassionnel ?) de la vie animale qui remplit nos assiettes rédige pendant que cliche Patrick Roy. Les photographies de Patrick Roy sont des gros plans sur des museaux nés pour perdre. Lucien Suel nous parle des animaux comme il sait le faire du jardin, d'être à être allais-je dire. On dirait qu'il remplit des cases, comme le veau occupe l'espace à mangeoire et le porc son bâtiment d'engraissement. Le texte et l'image se coudoient. Ce n'est pas ainsi dans le monde vrai où l'homme n'est pas l'ami du loup, où le loup n'est pas copain comme cochon avec le cochon.

    Ainsi qu'il est écrit en quatrième de couverture de Têtes de porcs Moues de veaux, Lucien Suel est né en 1948 à Guarbecque dans le Pas-de-Calais où il vit aujourd'hui. Editeur, traducteur, lecteur, artiste postal et poète ordinaire, il a animé de 1989 à 1998 le magazine MouE de VeaU. Traducteur donc. Alors que paraissait Sur la route sous-titré Le rouleau original chez Gallimard (quarante mètres d'un rouleau de papier qui "déroulé sur le plancher ressemble à la route"), les éditions La Table Ronde publiaient le Livre des Esquisses, un ensemble de notes couchées sur le motif entre 1952 et 1954. Du motif, il y en a entre New York et San Francisco, entre Montréal et Paris. Motif en forme de paysages, de visages, de grandes questions. Motif orné de rencontres : Burroughs, Ginsberg. Motif à mélancolie : l'évocation de la mort de Gérard, le frère de Jack. Motif à parler littérature : Dostoïevski, Melville, Blake, Yeats, Lawrence. Motif pour s'encourager à écrire

    Alors en moi cette écriture finira

    par être le moyen d'alléger

    peu à peu le fardeau

    de mon éducation

    pour occuper mon temps

    une self-thérapie du fardeau éducatif

    personnelle & surréaliste vers la

    Paix Agraire & Fellaheen

    Motif pour dire la supériorité du peuple Fellaheen. Occasion pour nous de visiter le monde à toute berzingue en suivant la colonne des mots de gueules, de sable, d'azur et de sinople vaillamment traduits par Lucien Suel. Nous suivons Jack Kerouac alias Memory Lane jusque dans Paris où il s'étonne de croiser des "types bizarres à la WC Fields". On ralentit le pas rue des Ecoles. On se cache derrière la statue de Montaigne pour observer l'homme qui inventa le jazz et le verbe tressés.

    Assis dans un petit parc sur la place Paul-Painlevé

    - une ligne courbe de magnifiques tulipes rosées

    raides et se balançant, des gros moineaux ébouriffés, superbes

    mademoiselles aux cheveux courts (une qui ne devrait jamais passer une nuit solitaire à Paris, garçon ou fille, mais je suis

    un vieil homme mauvais & haïssant le monde qui deviendra le plus grand écrivain ayant jamais vécu)

    On referme le Livre des esquisses avec le tournis bezef bono, heureux et triste mais mieux instruit :

    ECRIS EN PETITS CARACTERES

    QUAND T'ES BOURRE

    chuchote Jack Kerouac. Il ne faut pas tromper le lecteur avec de grands mots. Ce que Kirouac (lire page 225) savait, ayant beaucoup bu (rouquemoute et cie)

    Boire c'est bon pour

    l'amour - bon pour

    la musique - que ça

    soit bon pour

    l'écriture -

    Cette ivrognerie est mon

    alternative  au suicide,

    & c'est tout ce qui reste

    Cartographies flash sur un rail de grand huit. Il fallait un poète (pas si) ordinaire (que ça) pour transposer en langue française déflagratoire le poète bop. Lucien Suel l'a fait, bien fait. Il habite Jack Kerouac depuis si longtemps.

     

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    style="font-weight: normal;">TETES DE PORCS

    MOUES DE VEAUX

    Patrick Roy & Luci en Suel

    8 €

    Pierre Mainard éditeur

    14, place Saint-Nicolas 47600 Nérac

     

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    LIVRE DES ESQUISSES 1952-1954

    Jack Kerouac

    Traduction de Lucien Suel

    383 pages, 23 €

    La Table Ronde

     


  • CHARLES FOURIER EN DEUX TEMPS QUATRE MOUVEMENTS

     

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    Les Cahiers Charles Fourier fêtent leurs vingt ans : cent vingt-quatre articles publiés, vingt-et-un documents ayant fait l'objet d'éditions critiques, des centaines de comptes rendus de lecture rédigés. Depuis 1990, la revue de l'Association d'Etudes Fouriéristes ne faiblit pas en besogne. Dans son numéro 20, elle commente notamment La Théorie des quatre mouvements, l'ouvrage premier dans lequel Charles Fourier précise la manière dont l'Attraction Passionnée transformera la société.

    Publiée en 1808 puis en 1841 dans son édition définitive, La Théorie des quatre mouvements vient de reparaître aux Presses du réel dans la collection L'écart absolu, dirigée par Michel Giroud. Il convient de préciser que les Presses du réel sont l'éditeur des Oeuvres complètes de Fourier depuis 1998.

    Une conséquente introduction de Simone Debout-Oleszkiewicz présente le personnage de Charles Fourier , "poète d'un monde fantastique, qui relie la terre aux étoiles" sous l'aspect d'un solitaire vivant d'un métier qu'il méprise pour donner corps à sa vision.

    Obscur destin que celui de Fourier. Selon Simone Debout-Oleszkiewicz, "il est l'envers de la vraie vie qu'il imagina, le négatif des images radieuses d'Harmonie".

    Oeuvre d'une "bizarrerie étudiée", la Théorie des quatre mouvements est une doctrine dans un style nonpareil formé de pièces de couleurs semblables à l'habit d'Arlequin. Une énigme que Jonathan Beecher tente d'élucider dans le numéro 20 des Cahiers Charles Fourier où de puissantes études sont à découvrir portant sur Arthur Young philanthrope fouriériste ou encore sur les rapports ambigus des somnambules magnétiques, des médiums spirites et du fouriérisme au XIXème siècle en France. Charles Fourier est-il la clef du mystère du Chelsea Hotel ? se demande enfin Sherill Tippins.

    Assurément, on célébrera dans vingt ans quatre décennies de Cahiers Charles Fourier.

     

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    CAHIERS CHARLES FOURIER n°20

    144 pages, 15 €

    Thomas Bouchet

    13 rue du Levant 25160 Saint-Point

     

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    THEORIE DES QUATRE MOUVEMENTS

    Charles Fourier

    420 pages, 22 €

    Editions Les Presses du réel

     

  • RIONS A GORGE DEVOYEE AVEC QUETTON

     

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    Rocking Yaset a fondé Le Quetton en juin 1967. Viennent de paraître les numéros 19 et 20 de cette publication parvenue a sa huitième formule et désormais intitulée Quetton L'Art Total.

    No luxe, pas de papier glacé, impression à la photocopieuse, diffusion sous le manteau. Quetton est en actes ce qu'Actuel pouvait être au début des années 1970. C'est Hara-Kiri dans la décennie 60. C'est Le Parapluie de Henri-Jean Enu. Oui mais c'est Quetton et ça continue.

    Rocking Yaset a ouvert un MySpace comme tout le monde. Il faut y aller voir pour comprendre. A la rubrique Intérêt, tout est dit, bien mis en place : "Je n'en ai JAMAIS à "ma" banque. Je n'en éprouve AUCUN pour les politiciens. Et guère plus pour les patrons, cadres, et autres fripouilles, exploitant "leur" monde contre des salaires n'autorisant trop souvent que la survie des individus. INTERET: J'en ai pour mes enfants, ma femme, ma famille, mes amis. Pour les créateurs libres et indépendants. Pour quelques rares collègues de travail munis de crocs. Pour les chats, les lapins, les piafs, l'environnement !"

    Le nouveau Quetton titre : Quand plus rien n'est drôle, rions à gorge dévoyée.

    Quetton cible le mille. Quetton est toujours d'actualité. Parce que le rire de nos jours, n'est-ce pas ?! Il paraît que les gouvernements tyranniques n'aiment pas le rire. Serrons les fesses ou plutôt rions à gorge dévoyée.

    Sont présents dans ce numéro : Adem, BMG, Braconnages Prod, Jean Branle-Pazune, Léon Cobra, Ravacholl Chortzs, Daniel Daligand, Thomas Heuftnen, Joël Hubaut, Christian Livache, Lourdel, Claude Pélieu (écrits sélénites de première importance), Jack Querbes, Christophe Rouil et Sophie Ortrulic'h, Yves Simon, Little Shiva, Bruno Sourdin, Thierry Tillier, Mary Von Goudal, Willem ...

    Rions ensemble et réfléchissons avec Gérard Larnac. Insérés dans ce double one, Gérard Larnac lance un réjouissant pavé. "Ecrire pour les imbéciles" ne doit absolument pas ricocher dans la mare. C'est un manifeste essentiel, quettonssentiel. Une alerte  : "C'est le roman "pompier" qui partout triomphe", affûte Gérard Larnac. Il dit : "Le livre n'a plus pour horizon une "histoire littéraire" mais une courte effervescence médiatique qui suffit parfois pour faire un succès commercial". Il parle du manulivre qui est à l'édition ce qu'est Koh-Lanta à la télévision. Il parle de sms littérature et de littérature-monde. Il décrit le pire et envisage le meilleur. Tout cela en reprenant à son compte cette phrase bien significative de Michel Butor : "Ce n'est pas parce qu'on publie des milliers de romans que le roman est encore d'actualité".

    On rit. On réfléchit. On ne vit pas comme des porcs.

    QUETTON L'ART TOTAL numéros 19 et 20

    Prix de ces numéros : Chômeurs, Etudiants, Petits Salariés, à partir de 12 €. Gros Salariés, 26 €. Politiciens, Militaires, Flics, Curés, 3066, 23 €.

    Abonnement anormal : 30, 49 €

    Abonnement psychiatrique : 76, 22 €

    Abonnement pétrolier : 152, 45 €

    Abonnement nucléaire : 1524, 49 €

    Bref, vous l'avez compris, Quetton a besoin de vous.

    Ecrire à Quetton, BP 344, 50103 Cherbourg Cedex. France

     

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    Little Shiva

     

     

  • TOMBEAU POUR LES RARES

     

     

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    Tombeau pour les rares. Édition de Corlevour. mars 2010.144 p. 24 x 31 cm 

    Présentation : 

    Empruntant son nom au genre littéraire du Tombeau (déploration funèbre et monumen- 

    tale), cette exposition est une suite de vingt-sept portraits d’écrivains réalisés par le peintre et 

    poète Nicolas Rozier accompagné dans l’édification du Tombeau par vingt-neuf écrivains. 

    De septembre 2008 à novembre 2009, Nicolas Rozier a dessiné sur toile le portrait « inté- 

    rieur » des écrivains qui lui sont chers : 27 auteurs défunts réunis en ce livre intitulée Tombeau 

    pour les rares où Villon, Baudelaire et Artaud côtoient Ilarie Voronca, Gérald Neveu et Francis 

    Giauque. Les écrivains du Tombeau, des poètes essentiellement, exceptés Léon Bloy et Van Gogh, 

    sont ici réunis sous l’égide d’une «fragilité surpuissante», d’une faculté d’attaque dans le langage 

    qui les distingue radicalement jusqu’au franchissement du mur des paroxysmes où la littérature 

    devient une écriture de cœur. En vis-à-vis des portraits, Nicolas Rozier a invité 27 auteurs (dont 

    Zéno Bianu, Pierre Dhainaut, Marie-Claire Bancquart, Jacques Ancet…) à écrire sur leurs grands 

    aînés, le portrait écrit répondant au portrait dessiné. 

     

    Nicolas ROZIER, né en 1971, vit en Belgique où il écrit et dessine. Ses œuvres exposées en France et 

    en Belgique ont croisé les textes de Zéno Bianu, Pierre Dhainaut, José Galdo, Charles Dobzynski et 

    Olivier Penot-Lacassagne. Marcel Moreau a salué son travail dans la revue Nunc. Les revues Sorgue, Pyro, 

    Thaumaet Nunc ont accueilli ses dessins et ses textes. L’Écrouloir, écrit d’après un dessin d’Antonin 

    Artaud, est paru aux éditions Corlevour, en 2008 après un premier livre, L’Espèce amicale, (poèmes et des- 

    sins) chez fata morgana en 2006. L’astre des anéantis paraîtra en 2010 aux éditions de corlevour. 


    SOMMAIRE 

    Nicolas ROZIER Avant-propos 

    Pierre DHAINAUT ...Dans l’errance le désir de poursuivre... 

    Marcel MOREAU Introduction 

    LES RARES 

    Olivier PENOT-LACASSAGNE AntoninArtaud 

    Jean-Yves MASSON François Augiéras 

    Christophe VANROSSOM Charles Baudelaire 

    Pierre DHAINAUT Maurice Blanchard 

    Michel FOURCADE Léon Bloy 

    Jacques ANCET Alain Borne 

    Eric FERRARI Paul Chaulot 

    Patrick LAUPIN Luc Dietrich 

    Zéno BIANU Jean-Pierre Duprey 

    Charles DOBZYNSKI Benjamin Fondane 

    Jean Pierre BEGOT André Gaillard 

    José GALDO Francis Giauque 

    Marie-Hélène POPELARD Roger-Gilbert Lecomte 

    Marie-Claire BANCQUART André Laude 

    Alain MARC Laure 

    Didier MANYACH Gérald Neveu 

    Christian DUFOURQUET Jacques Prevel 

    Daniel GIRAUD André de Richaud 

    Jean-Yves BÉRIOU Arthur Rimbaud 

    Éric BROGNIET Armand Robin 

    Guy DAROL Stanislas Rodanski 

    Alain HOBÉ Colette Thomas 

    Guy BENOÎT Paul Valet 

    Marie BAUTHIAS Vincent Van Gogh 

    Serge RIVRON François Villon 

    Yves BUIN Ilarie Voronca 

    Muriel RICHARD-DUFOURQUET Unica Zürn 

    Patrick KRÉMER Le Soleil noir de la rareté 

    Arlette ALBERT-BIROT Extrême oxymore 

    Alain TOURNEUX & GérardMARTIN 

    Benjamin FONDANE 146x114 cm

     

     

    EXPOSITIONS : 

    TOMBEAU POUR LES RARES 

    NICOLAS ROZIER 

    Portraits d’écrivains 

    Musée Arthur Rimbaud-Médiathèque «Voyelles» 

    Quai Rimbaud 08000 Charleville Mézière 

    Exposition du 19 mars au 9 mai 2010. 

    Rencontre-lecture le samedi 24 avril 2010  animée par Arlette Albert-Birot, Présidente du Marché 

    de la Poésie.Présentation des œuvres de Nicolas Rozier à 17 h, puis lectures, à la médiathèque Voyelles 

    à partir de 18h30, en présence des écrivains Zéno Bianu, Eric Brogniet, Pierre Dhainaut, Olivier Penot- 

    Lacassagne, Marie-Hélène Popelard et Christophe Van Rossom. 

     

     

    Halle Saint-Pierre 

    2, Rue Ronsard 75018 Paris 

    exposition du 4 au 30 juin 2010 (10h/18h) 

    vernissage-lectures le jeudi 3 juin à partir de 18h 

    lectures le samedi 5 juin à 15h et le dimanche 13 juin à 18h 

     

    Tombeau pour les rares

    Editions de Corlevour,

    Mars 2010

    144 pages, 30 €

     

    EDITIONS DE CORLEVOUR / REVUE NUNC 

    Rédaction : Rue Alphonse Hottat, 26 1050 BRUXELLES Belgique. 

    Tél : +32 (0) 473 89 84 01 

    reginaldgaillard@aol.com 

    SIÈGESOCIAL: 97, rue Henri Barbusse 92110 CLICHY

     

    CONSULTER

    LE SITE DES EDITIONS CORLEVOUR


     

     

  • COLETTE MAGNY

     

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    Voix ultime de la protestation charriant les révoltes, Colette Magny (1926-1997), s'est toujours absentée du système au point de tenir à l'écart ceux qui voulaient augmenter son prestige. Au début des années 70, elle m'avait invitée rue de Flandres, dans le petit appartement parisien qu'elle occupa longtemps avant de prendre la tangente du côté de Saint-Antonin-Noble-Val, aux confins de l'Albigeois et du Quercy. Notre conversation, enregistrée sur un magnétophone à bandes, devait paraître dans Gulliver, un mensuel de contre-culture dirigé par André Bercoff. Je voulais élucider le singulier parcours qui mène une dactylo de l'UNESCO au blues le plus radical, en passant par l'Olympia dont elle partage la scène avec Sylvie Vartan. Il me fallait tracer une chronologie. Cette tentative fut un fiasco. Colette Magny s'évadait lorsque mes questions la frôlaient. Elle préférait évoquer les saloperies et comment en finir avec l'oppression en organisant une grève générale mondiale. Concernant ses projets, elle m'annonça (et son visage s'était illuminé) qu'elle désirait convaincre Léo Ferré d'enregistrer un album duettiste. Imaginez l'explosive aria qu'un tel alliage aurait pu susciter.  L'entretien ne parut jamais. Colette Magny s'étant opposé à cette publicité qu'elle jugeait dérisoire.

    Elle a 35 ans lorsqu'elle débute en chanson sur le continent Contrescarpe. Sa voix de cyclone souffle les incantations félines de Bessie Smith, un blues prolétaire qui ne pleure pas les amours vaincues mais l'horreur des puissants. Un premier 45 tours publié en 1963 grave un poème de Rainer Maria Rilke et « Melocoton », air poignant dédié à l'enfance. Colette Magny tient le tube qui ouvre les portes mais elle ne cherche pas les falbalas. Ses chansons serviront à évoquer la situation au Vietnam au moment des bombes Nixon. Elles documentent la réalité du Chili après le coup d'état d'Augusto Pinochet et de la CIA contre la coalition d'Allende. Sur les pochettes de ses albums : Che Guevara, Hô Chi Minh...

    Passer à la radio ou à la télévision, du moment qu'on ne lui demande pas de se promouvoir, elle ne dit pas non. Les médias ne lui feront pas de cadeaux. À l'ORTF, ses disques sont rayés au stylet. Interdite d'antenne, censurée, y compris par les ayants droits d'Antonin Artaud, lorsqu'en 1981, elle rendra hommage au Mômo, Colette Magny n'en continue pas moins son travail de «journaliste chantante », une locution qu'elle s'est choisie pour faire taire ceux qui la traitent d'artiste engagée.

    Artiste, tout de même, le mot est juste. Car cette voix de la rue de Flandres qui aurait pu faire illusion sur les rives du Mississipi savait accrocher des mots sur la répression au Chili autant qu'empoigner l'auditeur avec des textes d'Antonio Machado ou de Pablo Neruda. Passeuse de « révoltes logiques » (Arthur Rimbaud), elle chante Louis Aragon et surtout Antonin Artaud qui a, dit-elle, « craché, vomi, excrémenté pour les enfants du monde ». Sa colère est artiste qui sait aller vers la beauté pour attirer l'attention de ceux qui se font sourds. Elle s'entoure de grands textes et de hauts musiciens, choisit le jazz pour retrouver le son des anciens rugissants. Autour d'elle : Claude Barthélémy, Raymond Boni, Patrice Caratini, Louis Sclavis, Henri Texier, François Tusques. Sa voix anti-impérialiste est sardanapalesque sur « Rap' toi de là que je m'y mette », magnifique chanson-collage (un genre dont elle est assurément l'inspiratrice) avec quatuor à cordes. Ce blues-rap accompagne  14 autres titres sur Inédits 91, album payé de sa poche. Pionnière, en somme, dans l'éjection par les maisons de disques, Colette (qui se surnomme volontiers la pachyderme) n'a pas la courbure de vente nécessaire. Pèse pas  lourd sur la balance des hits planétaires.

    En 1983, je me trouvais au Théâtre de la Ville. Le rideau se lève (façon de parler) sur une scène nue. Piano de cérémonie et Colette Magny au proscenium. Le concert débute par « Etude Op. 10 n°2 » de Frédéric Chopin, la « Révolutionnaire ». Anne-Marie Fijal aux touches. Je suis secoué de frissons. Colette Magny chante « Strange Fruit » et je crois voir des arbres chargés de pendus. Puis elle chante « You Go To My Head », « My Man », « All Of Me » et chacun de ces airs connus remplissent l'air d'ondes vraiment fraternelles. Ce soir-là, sans aucun doute, nous avons tous ressenti que ce cœur de femme gigantesque battait à l'unisson des divas. Nous pensions à Billie Holiday, à Ella Fitzgerald. Ses petites sœurs. Guy Darol

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  • NERVALIENNES ❘ JACQUES DEMARCQ

     

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    Lisez cette formidable invitation à découvrir Nervaliennes, le nouvel ouvrage de Jacques Demarcq publié chez José Corti.

     

    jacques_demarcq.jpg"Nerval m'est un vieil ami. Peu enclin au romantisme, je me suis souvent demandé ce qui me liait à lui. J'étais, je suis toujours fasciné par les sonnets des Chimères, bien sûr : leur énigme et leur limpidité tout à la fois. Mais c'est surtout dans Sylvie et ses autres récits du Valois que je me promenais ; j'y retrouvais un peu de mes paysages dans une contrée proche.

    Je me suis mis à écrire avec lui. J'ai emprunté la trame d'un de ses contes pour un livret d'opéra dont le style, certes, est aux antipodes du sien. Plus tard, j'ai retracé sa vie dans la bouche d'un enfant. Entre temps, je lisais et relisais Sylvie, Aurélia, et ses autres textes. Plus j'allais, plus son écriture acquérait une vie autonome, détachée de sa biographie et des paysages qu'il a parcourus, pour s'engager avec une incroyable lucidité dans la folle aventure des signes.

    Comme l'a senti Proust, il est l'anti-Sainte-Beuve : sa vie l'explique peu. Son œuvre montre avec douceur qu'un être humain vient moins au monde qu'il ne tombe dans un langage : une mise en forme de la réalité dont les bases culturelles, toujours un peu mythiques, recèlent désirs et dangers. Nerval ne m'en est devenu qu'un ami plus intime." Jacques Demarcq

     

    NERVALIENNES

    Jacques Demarcq

    José Corti éditeur

    Février 2010

    144 pages, 18 €