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BERNARD NOEL ❘ ALAIN MARC

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Bernard Noël



Selon mes critères (lesquels valent la superficie de mon être), Bernard Noël est l’écrivain. Selon ces mêmes critères, il y a Charles Juliet, il y eut Louis Calaferte, Maurice Blanchot, André Hardellet. Julien Gracq serait en quelque sorte la figure drapée, une icône à contresens. Bernard Noël, il y a si longtemps, je le vois à la librairie-galerie Obliques, rue de l’Hôtel de Ville, en ces temps où la littérature était un rendez-vous de la vie quotidienne. L’écrivain ne se surmontre pas, aucune exhibition, seul vous parle l’homme et encore timidement.

La littérature comme la vie, cette équation valut quelque malheur à Bernard Noël, qui connut en 1969 un procès pour outrage aux bonnes mœurs à la parution du Château de Cène. Bernard Noël n’est pas un provocateur, il est plutôt un hypnotique si l’on en croit Alain Marc, auteur d’un brillant essai sur cet écrivain à la bibliographie profuse. Poète principalement mais empruntant plusieurs aspects pour être successivement et simultanément essayiste (en art et en politique), prosateur (diversement), épistolier, auteur d’un dictionnaire de la Commune de référence. Et c’est réduire que de le considérer parmi ces branches. Bernard Noël est vaste, d’où l’intérêt de l’essai d’Alain Marc qui est plutôt une suite de regards, d’entrées dans l’œuvre, tout cela composé sur une longue période et complété de précieux entretiens.

Alain Marc indique la voie qui mène de Bernard Noël à Georges Bataille et à Raymond Abellio – ou inversement. Il observe l’œuvre à travers bien des fenêtres qui donnent souvent sur le flou. C’est dire l’incomparable de l’œuvre, sa chair unique, son intérêt immensurable. Cette œuvre « qui constamment questionne » appartient encore aujourd’hui, mais pour combien de temps, au domaine des marges, ce pays que l’Université n’a pas encore découvert. Bernard Noël est vivant. On ne dissèque pas un poète vivant. Dans son approche intime, Alain Marc nous préserve de toute opération chirurgicale, il éclaire seulement. Il prévient d’une œuvre qu’il est urgent de prendre en compte si toutefois on s’est égaré autour. Guy Darol

 

BERNARD NOËL, LE MONDE À VIF, Alain Marc, Éditions Le Temps des Cerises, 133 p., 12 €


 

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