Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LUCIEN SUEL PORTRAITISTE DE MAURICETTE BEAUSSART

 

Lucien_SUEL.png.jpeg

Lucien Suel


Avec Mort d’un jardinier (Éditions La Table Ronde, 2008), Lucien Suel haussait le roman d’un ton, il augmentait le genre des déversements poétiques hérités d’Arthur Rimbaud et de Gary Snyder, il ébouillantait les canons de la syntaxe et formait une coulée verbale sur laquelle le lecteur se laissait glisser, sans heurts, sans éprouver le moindre malaise. Il suffisait d’acquiescer au flot, de consentir à la vision d’un homme qui, au seuil de mourir, englobe toute sa vie dans une vision d’Éden, mais d’Éden ici-bas. Lucien Suel sait happer. Il parle depuis son propre corps. Sa vie d’écrivain animiste, qui adhère au brin d’herbe et à l’humain élevé au rang d’une cathédrale, coïncide avec la mauvaise humeur du temps, le temps des marchandises standardisées, le temps imbécile qui préfère au culte de la vie, l’amour des objets. Lucien Suel appartient à la lignée des célébrateurs qui de Henry David Thoreau à Joseph Delteil, de Charles Ferdinand Ramuz à Henry Miller, honorent l’amor fati. D’où résulte La patience de Mauricette, portrait kaléidoscopique d’une femme cassée. Entretressés d’écrits rédigés par Mauricette Beaussart, ce portrait dessine un parcours hanté par une série de drames qui mène de la psychose à l’hospitalisation en secteur psychiatrique. Le récit de cette bascule est à lui seul poignant mais la figure de Mauricette, institutrice issue d’un monde voué à la survie, est enrichie d’aspects qui ont à voir avec le goût de la poésie et de la musique. Et c’est par ce chemin que l’on est transporté. C’est en faisant coïncider la dérive d’une femme avec les noms de la littérature inscrits au domaine des abîmes que Lucien Suel fait œuvre. Il sait montrer méthodiquement toutes les minutes d’un être doublement enfermé et dans sa maladie, et dans les murs d’un Établissement psychiatrique. Il sait aussi (voici l’art d’aimer, voici l’art d’écrire) rallier son personnage à l’espace tourmenté des mots libérateurs. Ami du poète Claude Pélieu (1944-2002), artisan de The Starscrewer, revue qui fit tant pour révéler les volées passionnelles de la Beat Generation, Lucien Suel perfectionne son portrait en le tramant de littérature. Sans le farcir néanmoins, en l’exhaussant toutefois, il nous emmène du côté de l’asile en nous rappelant les noms d’Antonin Artaud, de Germain Nouveau, de Carl Solomon, en indiquant les passerelles qui vont de la poésie à la folie.

L’auteur de Mort d’un jardinier et de La patience de Mauricette poursuit avec Blanche étincelle (La Table Ronde, 2012) le récit des aventures de Mauricette Beaussart, ce double prismatique dans lequel se révèle, roman après roman, tous les visages d’un écrivain durablement attaché aux Lumières de la contre-culture. Une fresque littéraire dont les couleurs éclatent sur une palette rock. Guy Darol

 

Mort d'un jardinier.jpg

 

lucien suel,mauricette beaussart,beat generation,starscrewer,henry david thoreau,joseph delteil,charles ferdinand ramuz,henry miller,gary snyder,roman

 

couv_Bl_tinc0001.jpg

 

LUCIEN SUEL'S DESK

SILO

LUCIEN SUEL AUX EDITIONS DE LA TABLE RONDE

A PROPOS DE MAURICETTE BEAUSSART


Les commentaires sont fermés.