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PACOME THIELLEMENT ❘ TOUS LES CHEVALIERS SAUVAGES

 

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Pacôme Thiellement ❘ Photographie Dom Garcia



Suivant la mécanique d’une pensée empruntant à Alfred Jarry et à René Guénon, mécanique dont on peut dire qu’elle aurait fait tousser Philippe Muray, Pacôme Thiellement fait l’éloge du rire seppuku tel que l’incarne selon lui l’équipage d’Hara-Kiri puis de Charlie (version princeps) dans leurs déversements de lave brûlante. L’humour relève selon lui de « l’éthique samouraï », autrement dit d’une lutte sans merci contre les idoles. En extrême-orientalisant son propos, Pacôme Thiellement entend montrer que le rire, à l’Occident du monde, a cessé d’être grinçant dès lors qu’il s’est arrangé avec les puissants. Célébrant le seul humour qui vaille (celui des Choron, Reiser, Willem, Vuillemin mais aussi Chaval, Bosc, Maurice Henry, également Copi, Zouc Monthy Python), dans la mesure où il est digne de Mishima ou de la déesse Kâlî, il établit un rapprochement entre le rire et la guerre, boutant hors de cette dialectique les amuseurs sans danger que représentent les leaders de « la véritable contre-révolution du comique, l’avant-garde de la provocation officielle », à savoir Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Christian Clavier, ce trio de pseudos Pieds Nickelés responsable de la mort de l’esprit Hara-Kiri. Inutile de préciser qu’il s’attaque à mains cloutées aux tenanciers de l’actuel Charlie qui n’ont plus rien de bête et méchant. Il en appelle, chaudement, à se retremper dans le bain de l’humour noir et de ses Princes-sans-rire qu’André Breton mit en exergue. On est drôle différemment quand on s’en prend, avec Jonathan Swift, Lacenaire, Jean-Pierre Duprey ou encore Jacques Vaché, à la « sentimentalité sur fond bleu ». Poussant jusqu’au bout sa théorie contre la rhétorique du pouvoir (et l’humour selon lui est bien une catapulte), il invite à lorgner vers deux figures, celle d’Andy Kaufman et de Toyama Koichi, ce dernier préfigurant la nouvelle ère du rire, « agressivement drôle ». Pour conclure sa philippique, Pacôme Thiellement prévient : « Nous devons être plus forts que la drôlerie et plus drôles que la violence ». La dérision n’a aucune place dans ce livre totalement décapant. Guy Darol

 

TOUS LES CHEVALIERS SAUVAGES, TOMBEAU DE L’HUMOUR ET DE LA GUERRE, Pacôme Thiellement, Éditions Philippe Rey, 192 p., 17 €


 

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