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anthony gonzales

  • M 83 ❘ BEFORE THE DAWN HEALS US

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    L’aventure immobile actualisée par Xavier de Maistre dans son Voyage autour de ma chambre (1794) a produit en littérature de célèbres émules tels que Blaise Cendrars ou encore Pierre Mac Orlan. La musique connaît depuis quelque temps d’exceptionnelles odyssées hors les routes. Anthony Gonzales, explorateur de sphères sonores inaperçues, témoigne de possibilités qui peuvent se passer avantageusement des gros moyens de transport. A la pliure du nouveau millénaire, il lance avec Nicolas Fromageau M83, un module electro lo-fi qui confirme aujourd’hui l’exactitude de sa trajectoire. M83 est le nom d’une galaxie spirale dans la constellation de l’Hydre femelle.
    Depuis sa chambre de jeune fox à Antibes, Anthony Gonzales prépare, à l’aide d’un synthé, d’un sampleur et d’un magnétophone 8 pistes numérique, une rare expédition qui fera événement. Un premier album éponyme sort en 2001 chez Gooom, label avant-gardiste qui fait connaître les désormais incontournables Abstrackt Keal Agram, Cyann & Ben et Mils. Ne dit-on pas que le label de Jean-Philippe Talaga est devenu le concurrent qualitatif de Warp, découvreur d’Aphex Twin et de Squarepusher ?
    Quatre ans ont passé, l’aventure d’Anthony Gonzales a franchi les murs de sa carrée Antiboise. M83 est une référence terraquée et un module toujours en mouvement. L’adolescent électrisé par les jaillissements volcaniques de Sonic Youth et les lévitations bruitistes d’Ashra Tempel et d’Edgar Frœse se reconnaît à présent dans les variations délicates et éthérées d’Isan et de Clouddead. Before The Dawn Heals Us marque un pas dans l’assomption d’une certaine musique hypnotique initiée par Klaus Schulze et Manuel Göttsching, vulgarisée par Pink Floyd. Ce dernier album est d’une puissance irrégulière offrant des pièces incroyables comme « Moonchild » ou « Teen Angst » à côté de tracks moelleux dignes des liturgies de Procol Harum (« Farewell/Goodbye ») dans le pire des cas et de Michel Polnareff (« Can’t Stop ») dans le meilleur. Avec ses chœurs de voix étirés et ses nappes de synthés infinies, l’album est plutôt plaisant. Sans doute, une étape. Peut-être une errance dans la nuit des étoiles. Guy Darol

     


    Ø BEFORE THE DAWN HEALS US (Gooom/Labels)

    Ø www.gooom.com

    Guy Darol