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henry david thoreau

  • LEON TOLSTOI ❘ LE ROYAUME DES CIEUX EST EN VOUS

     

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    Pour Léon Tolstoï, 1879 marque un recommencement. C'est l'année où l'écrivain de Guerre et Paix et d'Anna Karénine se fait homme neuf. Il se détache de l'auteur à succès ayant vie confortable et devient militant de la non-violence sous les clartés des Evangiles et de Henry David Thoreau. Il adhère au Christ mais rejette la religion officielle qui est selon lui religion de violence. L'écrivain devient moraliste et compose Le Royaume de Dieu est en vous (1891-1893), l'ouvrage le plus difficile qu'il ait eu à écrire, ainsi qu'il s'en confie à son ami Vladimir Tcherkov. Le livre qui inspira l'ahima de Gandhi, et dont la lecture fit vaciller certains qui avaient foi dans les vertus de la guerre, ne fut pas toujours disponible en librairie. Les remarquables éditions Le passager clandestin en proposent une édition présentée par Alain Refalo, président du Centre de ressources sur la non-violence de Midi-Pyrénées, auteur de En conscience, je refuse d'obéir. Résistance pédagogique pour l'avenir de l'école (Editions des Ilots de Résistance, 2010).

    Augmenté d'une consistante préface qui guide la lecture, Le Royaume des cieux est en vous consiste  en un essai de haute actualité par son double postulat, l'un favorable à la désobéissance civile, l'autre à la révolution spirituelle.

    Il est publié chez un éditeur au catalogue excitant, dans lequel on retrouve les noms de Zo d'Axa, Jonathan Swift, Paul Lafargue, Auguste Blanqui, Voltairine de Cleyre, Elisée Reclus et cette collection bien utile intitulée Désobéir où l'on instruit à Désobéir pour le logement, pour le service public, par le rire ou encore avec les sans-papiers

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    LE ROYAUME DES CIEUX EST EN VOUS

    LEON TOLSTOI

    PRESENTE PAR ALAIN REFALO

    189 pages, 12 €

    LE PASSAGER CLANDESTIN EDITEUR

     

     

    CONSULTER LE PASSAGER CLANDESTIN

  • PHILARETE CHASLES ❘ VIE DE DANIEL DEFOE

     

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    Je connaissais Philarète Chasles par Charles Monselet que je fréquente depuis gironde lurette. Mais je n’encourais aucune chance de lire sa Vie de Daniel Defoe, ouvrage désormais remis en lecture grâce aux soins du coruscant élucidant Éric Dussert qui augmente le texte de sa joyeuse sapience. medium_defoe.jpegExaminé sous ses plus belles coutures par le regretté Claude Pichois, Philarète Chasles, professeur au Collège de France (1841) eut la qualité d’avoir été « un passeur émérite » doublé d’un « champion de la critique impressionniste ». Cet illuminateur des œuvres de Jean Paul, de Robert Burns, de Shakespeare et de l’Arétin fut l’un des premiers à rendre visible le nom de Daniel Defoe quand celui-ci disparaissait derrière la figure broussailleuse mais mandorlée de Robinson. Fantaisie biographique, selon les mots d’Éric Dussert, l’ouvrage introduit l’auteur d’une œuvre assez profuse, par son exposition au pilori à l’entrée de la Cité de Londres. Car ce que l’on sait le moins, c’est l’engagement constant de Defoe contre l’ignorance et la bêtise, ce qui en fait un pamphlétaire méconnu et un locataire des prisons. Philarète Chasles souligne encore qu’il précéda Jean-Jacques Rousseau (lequel estimait ensuite qu’il n’y avait qu’un seul livre à lire avant l’âge de douze ans : Robinson Crusoe), John Locke et Benjamin Franklin sur les voies de la Révolution française et des Lumières. En créant The Review, il n’invente rien moins que le concept de la revue. Enfin avec Alexandre Selcraig alias Alexandre Selkirk, il décrit l’aventure insulaire de Robinson et jette les bases du roman moderne. Ce que nous dit Philarète Chasles, c’est que Daniel Defoe (ou Gentillomme-Dimanche) approcha Alexandre Selcraig et qu’il apprit de ses lèvres qu’il « s’enrôla dans une troupe de boucaniers des mers des Indes » parce qu’il était un réfractaire-né. Son isolement choisi, sur l’île fameuse, qui dura quatre années et quatre mois est un paradigme de la vie érémitique, une inspiration pour des aventures littéraires et ontologiques comme en témoigne, par exemple, l’écart de Henry David Thoreau auprès de l’étang de Walden. Ce que nous dit encore Philarète Chasles, c’est que Defoe fut pillé par Jonathan Swift et qu’il mourut dans la plus absolue ténèbre, en complète indigence. Ce qu’il ne dit pas et que précise le coruscant élucidant Éric Dussert, c’est que l’auteur de Moll Flanders battit campagne pour la reconnaissance du droit d’auteur. Pionnier en de nombreux domaines (c’est quelque chose que de vouloir faire exister un statut de l’écrivain payé en retour ; si mal, que j’invite à croquer dans La Condition littéraire de Bernard Lahire paru aux éditions La Découverte, août 2006), Daniel Defoe est ainsi révélé par toutes ses faces dans « cette biographie aérienne et piquante établie par le critique Philarète Chasles au début du XIXème siècle ». Ce qui est très amusant est qu’Éric Dussert, en parfait exégète, ose y secouer le colosse Michel Le Bris, « spécialiste autoproclamé » en piraterie à propos d’une Histoire générale des plus fameux pyrates, volume attribué à Defoe alors que la bibliographie n’en délivre aucune trace. Précipitez-vous dès aujourd’hui sur cette édition éclairée par Dussert car en plus d’être instructive, elle corrige les faussetés. Guy Darol

    Vie de Daniel Defoe

    Philarète Chasles

    Notes et postface de Éric Dussert

    Éditions Mille Et Une Nuits, 2006

    95 pages, 2, 50 €

    www.1001nuits.com

    Consulter le blog d’Éric Dussert