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  • BIENVENU MERINO ❘ DIARRHEE AU MEXIQUE

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    Bienvenu Merino en Amazonie

     

     

    Je me souviens à travers le cristal de Bienvenu Merino. Mais le temps sinusoïdal et la mémoire anagogique jouent avec les images. L’Atelier du Gué venait de faire paraître Diarrhée au Mexique. Ouvrage de couverture verte ou brune et je fus présenté à Bienvenido. Les médiateurs étaient Martine et Daniel Delort qui accueillaient le voyageur dans leur thébaïde audoise. Je me souviens à travers un méandre de Bienvenu Merino. Il logeait au dernier étage d’un immeuble situé rue du Montparnasse, à quelques foulées oniromanciennes du Rose Hôtel  de Maurice Fourré. Il m’installa sur une terrasse qui était un toit et nous eûmes une conversation, au milieu des cactus et de la tequila, sans aucun rapport avec les ancêtres de la littérature coprophile. Nous parlions des contemporains de la rue, du hallier, de la sente et des voies maritimes. Nous étions joyeux et peut-être un peu ivre. C’est pour cette raison sans doute que je ne me souviens plus de Bienvenu Merino. C’était en 1976. Le souvenir est vague et même à remous.

    Diarrhée au Mexique reparaît aujourd'hui avec une préface d’Éric Dussert, l’orpailleur des Lettres. Et l’on redécouvre ce grand texte (d’une trentaine de pages) qui fait honneur à la littérature habitée (et non en habits). Car Bienvenu Merino est un voyageur vrai (au sens du beatnik à la Kerouac, à la Théo Lesoualc’h, tout breton est odysséen) qui écuma le monde et particulièrement l’Amérique amazonienne à la recherche du prisme qui décuple. Ce livre est un fragment de son Journal de marche (800 pages) et un chef d’œuvre qu’Éric Dussert a raison d’adosser aux noms d’Artaud et de Sade, de Jarry et de Rabelais. Ce livre est une épreuve pour celui qui l’a écrit. Pour celui qui le lit. Mais une épreuve si héroïque (et érotique, observez le voisinage phonique des deux mots) que l’on doit absolument la recenser au palmarès des grands actes. De quoi s’agit-il ? Effusion scatologique, lyrisme abyssal. Mais encore : récit d’un séjour mexicain ébloui par la céleste praline (Rimbaud, « Sonnet du trou du cul », Album zutique) et toutes les possibilités offertes par l’entrexpression de l’étron et du trou. Tous les orifices sont débouchés. Et c’est le triomphe du déchet. Altière matière. Pâte charnelle et alchimie jodorowskienne. Autant que l’on sache, l’or est lumière céleste et depuis Silesius esprit de terre. Bienvenu Merido effectue la transmutation suprême, celle qui consiste à transformer le voyage en or après une station dans la merde. Son livre (qui lors de sa première parution fut repoussé par certains libraires, y compris La Hune) est un sommet de l’art d’écrire – et de vivre. Ne séparons jamais. Et l’on se dit que dans son Journal de 800 pages, le rare diariste diarrhéique doit retenir de bien belles choses,  grandes pages à humer et à lire. Guy Darol

    BIENVENU MERINO

    Diarrhée au Mexique

    Précédé de Scandale du beatnik par Éric Dussert

    Atelier du Gué

    60 pages, 7€

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    Atelier du Gué

    Lekti-écriture

    Pour en savoir plus sur l’existence de l’étrange voyageur

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