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philippe corcuff

  • LE GROGNARD ❘ SOLITAIRE OU SOLIDAIRE ?

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    « Chacun, marchons pour notre joie. » Zo D’axa

    Stéphane Beau m'a offert le redoutable privilège de co-animer avec lui le n°5 de sa revue le Grognard, un numéro spécial intitulé Solitaire ou solidaire ? On y remue les « boues chaudes et rassurantes de l’illusion, des illusions … » « illusion démocratique, illusion fraternitaire et égalitaire, illusion de la valeur morale du travail etc … Illusions, illusions, illusions !» (édito, S. Beau et S.Prat). Un bourbier chimérique tel qu'aujourd’hui hédonistes, individualistes ou simples vivants se voient opposer une suspicion permanente d'égoïsme, de cruauté coupable, voire criminelle.

    Solitaire ou solidaire ? s’ouvre sur un entretien avec Philippe Corcuff, mené par le fondateur du Parti Individualiste Unifié lui-même (le fameux P.I.U) : Stéphane Beau en personne. Philippe Corcuff y retrace avec une clarté remarquable une recherche éminemment complexe, concernant l’Individualisme, précisément, et un parcours pour le moins méandreux, intellectuel comme politique. Quoiqu’il en soit, sa méthode sociologique (relationniste : où individus et collectifs sont des réalités secondes par rapport aux relations sociales qui les réalisent) et la philosophie pratique qui l’anime (vers une sociale-démocratie libertaire ! Nom d’un barbarisme de barbare !…), l’ouvrent à des chantiers intellectuels tels que je n’imaginais personnellement pas qu’il en existât encore... Comment ?! On pense encore, aujourd’hui ?! On cherche ? Quelle perte de temps inattendue ! Mais, dîtes-moi,  Philippe Corcuff ne serait-il pas un brin fainéant, hédoniste & compagnie ?

    La Fiesta pour l’oisiveté de Guy Darol agit sur ce Grognard comme un sommet familier, une parole qui se lève et se pieute avec le jour, avec la tranquillité de ses gouffres, les « flots de ses feux » (Rimbaud). Salve poétique contre le mot travail et ses renoncements menteurs, ses impasses, ses feintes, ses supercheries macabres, la « fiesta » nous livre relief et contraste, sens du débordement et du retrait, du « ralentissement du temps », sur un plateau foisonnant de sagesses interdites, où les dites illusions sautent aux yeux, évidentes, noires et absurdes. Un brûlot « déberluant », solaire, vif, danseur. L’ agitateur conseil s’y joue personnellement, la mémoire longue et festive, formidablement accompagné, habité. Forme et fond liés corps et âme, rien à dire. La vie.

    L'autre sommet se nomme Edward Carpenter, poète anglais, ami de Walt Whitman et continuateur de son socialisme en acte. L’extrait que nous publions de La civilisation, sa cause et ses remèdes, datant de 1895, projette de bien cruelles lumières, lunaires et pleines, sur la consomption sociale de nos « nations policées », par contraste avec l'incontestable santé de l'humanité pré-morale, barbare, abordée ici à travers des réflexions-témoignages ou ethno-philosophiques ( l’ «Ancient Society » de Lewis Morgan, élevé parmi les Indiens de l’Iroquois, « travels on the Amazon » de Wallace, « Our wild Indians » de Dodge, entre autres compagnonnages sauvages…). Santé pré-morale encore souveraine, agissante, relativement épargnée par notre Civilisation définie par Carpenter comme maladie, comme perte d’unité…   
    Solaire et lunaire, la cosmogonie limpide de ce
    Grognard pouvait encore bercer tendrement les « berlurés » les plus endurcis si au contraire, à mesure que s’est levée la purée de pois des opinions qui nous tiennent lieu de liberté de pensée, on n’avait commencé de distinguer quelques voies (et voix) s’y côtoyer ou s’y croiser déjà, sans le savoir, quelques chemins qui ne mènent généralement nulle part, et fuient le plus souvent les lendemains qui chantent comme l’anesthésie du présent perpétuel, solitaires parfois, aussi, mais dont la défiance vis-à-vis de l'illusion collective et individuelle est l'atmosphère commune. Stéphane Prat

    Individualistes, j’m’enfoustistes, fainéants, oisifs, solitaires et solidaires, curieux acteurs des mots et auteurs de vos existences, le Grognard n°5 arrive près de chez vous ! ...

    Au sommaire :
    Philippe Corcuff : Entretien  -  Du relationnisme méthodologique à la Social-démocratie libertaire - Christian Tanguy : Deux chants solidaires (poème) - Stéphane Prat : Le Parti de la fainéantise - Serge Muscat : Les Illusions du 21e siècle - Edward Carpenter : La Civilisation, sa cause et ses remèdes - Fred Johnston : Aux yeux bandés (poème) - Stéphane Beau : Manifeste du Parti Individualiste - Guy Darol : Fiesta pour l’oisiveté - Bruno Toméra : Physique des poivrots - Stéphane Prat, Pascale Arguedas :  Du côté des livres

    Sortie le 1er mars

    Vous pouvez d’ores et déjà réserver votre exemplaire (7 €) par mail à l’adresse suivante : revue.le.grognard@gmail.com .

    Web : LE GROGNARD