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tristan tzara

  • EVERYTHING IS POLITICAL ❘ 3. LA VOIE

     

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    C’est un parcours que nous portions en nous. Tracé par de malsaines lectures. Celles qui permettent de tenir face à l’institution scolaire. Face aux œuvres imposées qu’il est impossible d’aborder de plain-pied. Racine, Corneille nous étaient jetés en pâture à l’âge de 14 ou 15 ans. On y aurait ajouté Malherbe, on était sûr de nous détourner à jamais de l’espace littéraire. Au fond, c’est cela que nous recherchions en soulevant les jupes des libraires, en grivelant à l’étal des Prisus. On espérait l’aigre des mots, des phrases à torgnoler les maîtres, des textes vengeurs et sales. Semblables à nos boules puantes.

    On finissait par trouver.  Comme la fenêtre que l’on pousse pour passer de la classe à la cour. Issue de secours. Rampe d’escalier à chevaucher vite. Comme de sécher, fuguer, voler. On cherchait le sel. Plus de textes pralinés, ponctués proustien. On finissait par magiquement trouver : Lautréamont, Mallarmé, Albert-Birot, Tzara, Breton, Reverdy. Nous savions le chemin à suivre, la voie de passage.

    L’école suggérait une ligne sagittale, droite. Nous trouvions la spirale, le déplacement courbe. Un paysage toujours changeant. Guy Darol