Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

EVERYTHING IS POLITICAL

  • QUETTON ❘ LE COMMERCE VOILA L'ENNEMI !

    quetton.jpg



    "La grande majorité de ce qui est vendu

    s'inscrit dans un réseau d'exploitation,

    d'humiliation et de souffrance", DKelvin

     

     

    Les deux dernières livraisons du Quetton, revue underground (sans failles dans le sous-sol), fondée en juin 1967 par J.F. R. Yaset, viennent de paraître. Vous n'imaginez pas trouver cette publication dans les kiosques et vous avez entièrement raison. Voici un fanzine conséquent, bien en phase avec l'intitulé de son féroce et légitime dossier : Le commerce voilà l'ennemi ! 

    Le Quetton se recherche comme un explosif rare. Le Quetton se trouve, il suffit de le commander. Adresse en bas de page.

    Cet organe souterrain destiné "au bonheur des scélérats, des esthètes, des lecteurs paranormaux" nous vient d'un temps où le rêve ne se discutait pas puisque l'on ne voulait pas d'une vie soumise à la platitude des jours. En 1967, la jeunesse était exigeante. Elle demandait l'inversion des valeurs. Le faible serait fort ; le pouvoir serait un fantasme de cour de récréation arrosé d'urine ; les marchés financiers seraient inexistants puisque l'argent était un concept à l'opposé de la vraie vie, une connerie destinée à accumuler de l'objet. En 1967, la jeunesse avait compris l'essentiel. On est sur Terre pour se marrer parce que le bout du parcours n'est vraiment pas drôle.

    Seulement, une grande partie de cette jeunesse radieuse est devenue vieille à une vitesse plus rapide que la fuite naturelle du temps. Le pouvoir aux barbus. Il fallait être crédible, jouer dans la cour des emmerdeurs, faire fi d'une société d'amis vraiment joyeuse. On était à l'aube de la récupération et du marché mondial. L'argent triomphant nous montre ce qu'il sait faire : mettre à genoux l'espérance ; transformer toute liesse en abdication. Le Kapital a fini par l'emporter (mais dans quel état !) parce qu'il avait prévu que l'humanité, pour se marrer, devrait cracher au bassinet. Cela a marché un certain temps, ça risque de boitiller encore longtemps. Avec l'aide de Dieu (et je ne sors pas ces mots en rafale par hasard), ça peut fonctionner clopin-clopant. Dieu étant la dernière carte des marchands d'illusions.

    Tout cela pour dire que Le Quetton n'est pas mou. Il continue sur sa lancée à salves que veux-tu. C'est un redoutable canard qui sait pointer le bazar en berne. Il faut le soutenir. L'air nous manque mais on dirait, cette fois, que le Kapital (en crise, ce qui est sa nature évidemment méphitique) pourrait bien avoir raison de ce fleuron (salué par Jean-François Bizot ; par moi-même, s'il vous plaît, dans les colonnes de Libération avant que je ne me fasse mettre au coin par Daniel Rondeau, aujourd'hui prétendant à l'Acadéfraise ; désigné comme exemple (risque ?) majeur dans la mirifique thèse de Steven Jezo-Vannier intitulée Presse Parallèle, La contre-culture en France dans les années soixante-dix et publiée aux éditions Le Mot et le Reste) de l'Underground Total car ici pas d'arabesques graphiques, pas de tape-aux-quinquets ni de maquette aux ordres du papier glacé. L'essentiel. L'urgent. Paroles et images. Coups de sang mais en noir et blanc.

    Avec Julien Blaine (voix debout!), Léon Cobra (qui avec son Tréponème Bleu Pâle ardent incarne le feu inextinguible de l'Underground littéraire), Michel Embareck, Christopher Lear (car Le Quetton est mappemondial), Christian Livache, Bruno Sourdin, Christophe Rouil, Dominique Delaunay,Thierry Tillier (le collagiste radical), Gérard Larnac (ses chroniques sont des machines de guerre !), d'autres encore, hérétiques, rétifs, rebelles, insoumis, insubmersibles, inexpugnables, corrosifs, vivants, drôles, durs, sévères, gouapes et toujours saisissants. On choisira son mot insolent préféré.

    Un journal pour les compisseurs d'esbroufe. QUETTON LARTOTAL !

    Prix des numéros groupés :

    Chômeurs, étudiants, petits salariés, à partir de 12 € (voire 10..., 8..., ou 6 € selon degré d'infortune).

    Gros salariés : 26 €

    Politiciens, militaires, flics, curés : 3066,23 €

    Contactez, achetez Le Quetton

    BP 344

    50103 Cherbourg Cédex

     

    Quetton est membre de APS/New York City USA/Diffusion sous le manteau



  • LA PRINCESSE DE CLEVES AU CINEMA LE CHAMPO ❙ 8 FEVRIER 2011

     

    la princesse de clèves, la soeur de l'ange, jean-luc moreau, régis sauder, cinéma, littérature, débat

     

     

    Avant-première-débat au cinéma LE CHAMPO 

    en partenariat avec  

    les éditions Hermann et la revue La Soeur de l’Ange 

    pour son n°8  A QUOI BON LA PRINCESSE DE CLEVES ? 


    mardi 8 février 2011 à 20h 

     

    NOUS, PRINCESSES DE CLEVES 

    un film de Régis Sauder 

     

    la princesse de clèves,la soeur de l'ange,jean-luc moreau,régis sauder,cinéma,littérature,débat


     

     

    la princesse de clèves, la soeur de l'ange, jean-luc moreau, régis sauder, cinéma, littérature, débat

     

     

     

    NOUS, PRINCESSES DE CLEVES un film sur une idée originale de Anne Tesson

    Ecriture & images: Régis Sauder 

    Production : Nord Ouest Productions, Sylvie Randonneix    

    Avec : Mona, Abou, Morgane, Aurore, Chakirina, Armelle et Virginie, Cadiatou, Laura, Gwenaëlle, Albert, Anaïs, Sarah    

    Synopsis: LA PRINCESSE DE CLEVES, premier roman moderne de la littérature française, est le personnage central du film. Manel, Aurore, Mona, Abou et les autres lui prêtent leurs voix, leurs visages. Ils sont élèves du Lycée Diderot de Marseille, un établissement difficile des quartiers nord de la ville et leur professeur a décidé de leur faire étudier ce roman… Ensemble ils s'emparent du roman, de ses représentations, des questions qu'il pose. Objet transitionnel, c'est à leur univers que ce roman du grand siècle nous donne accès. 

     

    A QUOI BON LA PRINCESSE DE CLEVES ? numéro 8 de la revue La Sœur de l’Ange. Cette revue littéraire et philosophique, fondée en 2004, questionne avec précision et ténacité l’à-quoi-bon des choses.  Après avoir mis en question l’à-quoi-bon de l’art, de la nation, de la mort, de Dieu, de la résistance … 

    La Sœur de l’Ange ouvre le dossier A QUOI LA PRINCESSE DE CLEVES ? selon trois axes :

     ☛ intérêt actuel du roman et de la conception de l’amour qu’il expose

     ☛ défense aussi bien de l’enseignement du français que de la culture générale

     ☛ conditions d’une véritable politique culturelle.  

    Séance suivie d’un débat avec : 

    Pierre Jourde, professeur de littérature à Valence (Université de Grenoble III), a publié de nombreux essais, romans et récits.Il s’est aussi profondément impliqué dans la défense des enseignants et des chercheurs. 

    Hélène Merlin-Kajman, professeure de littérature française à l’Université Sorbonne nouvelle (Paris III), écrivain, est spécialiste du XVIIe siècle et s’intéresse en outre aux questions de pédagogie: selon quelle définition de la littérature convient-il de l’enseigner, c’est-à-dire de la transmettre ? 

    Jean-Luc Moreau, rédacteur en chef de la revue La Sœur de l’Ange, écrivain.

    Franck Robert, professeur de philosophie au lycée André Honnorat de Barcelonnette.

    Régis Sauder, réalisateur              

    Modérateur : Eric Naulleauauteur, éditeur, animateur de l'émission Ca Balance à Paris sur Paris Première & chroniqueur à On n’est pas couché sur France 2. 

     

     

    la princesse de clèves, la soeur de l'ange, jean-luc moreau, régis sauder, cinéma, littérature, débat

     

     

    LE CHAMPO   

    51, rue des Ecoles à Paris 5e  

    Tél. 01 43 54 51 60 / 01 43 29 79 04 

    www.lechampo.com            

    Métro : Odéon / Saint Michel / Cluny / Luxembourg 

     

     

     

    Vous pouvez réserver pour cette séance en envoyant un mail à cinepromotion@free.fr 

     

  • ZO D'AXA ❘ VOUS N'ETES QUE DES POIRES !

     

    poire.jpg

     

     

    Les anarchistes sont là mais on se souvient surtout de Ravachol, d'Emile Henry, de Marius Jacob, de Séverine, de la bande à Bonnot et l'on cite Bakounine, plus ou moins à propos. Connaissez-vous Zo d'Axa (Alphonse Gallaud de son nom exact) ? L'avez-vous lu ? En ces temps où il est quotidien que l'on se foute de nos hures, la lecture de ce "révolté de pur métal" (les mots sont de Bernard Langlois) est un bienfait. On se sent mieux en contactant le monde de cet artistocrate (artistocrate, j'ai bien dit) à la chevelure au vent qui fit naître L'Endehors, brulôt tiré à 6000 exemplaires auquel se joignent les clameurs d'Octave Mirbeau, d'Elysée Reclus ("L'Anarchie est la plus haute expression de l'ordre"), de Séverine, de Paul Verlaine, de Louise Michel, y compris de Henri de Régnier.

    Vaincu par les censures, les procès, les saisies, L'Endehors ne fait pas long feu, comme il se doit, lorsqu'on met en avant "les joies des franchises totales".

    Zo d'Axa (1864-1930) s'en prend  aux récupérateurs, ceux qui cueillent les votes car nous ne sommes que des poires. Il alerte "le peuple suffisamment nigaud pour croire que la souveraineté consiste à se nommer des maîtres". Il est alerte. Il est vif. Ses vues sont à long terme. Les flèches de Zo d'Axa ont été lâchées dans La Feuille de 1897 à 1899.

     

    VOUS N'ETES QUE DES POIRES !

    ZO D'AXA

    PRESENTE PAR BERNARD LANGLOIS

    Editions Le Passager Clandestin

    80 pages, 7 €

     

    CONSULTER

    LE SITE DES EDITIONS LE PASSAGER CLANDESTIN

    LE SITE DE BEATRICE ARNAC, PETITE-FILLE DE ZO D'AXA

     

     

     

     

    Zo d'Axa.jpg


     

     

     



  • CULTURE FOOT

     

     

     

    Bon vent à Raymond Domenech,  sélectionneur et homme de théâtre

    futur champion du monde de football

     

     

     

    ballon_euro_terre.jpg

     

    J’ai joué au football, je dis bien jouer, pendant des années. Dans la progression normale, j’ai été pupille, minime, cadet. Aussi, j’ai mis les crampons avec les plus grands, c'est-à-dire juniors, seniors. Cette époque est révolue pour moi. Donc, très jeune, j’ai fait les beaux jours, et les mauvais, également, d’un club Bourguignon. Rêveur, tout môme, on ne prend pas conscience de ce monde du ballon, car il n’y a pas que le ballon, il y avait et il y a toujours la ‘culture sauvage appliquée’ de tout ce qui tourne autour du ballon et en particulier du football et l’univers inquiétant du sport. Je ne regrette rien.

     

    On m’appelait Garrincha et mon frère Kopa, et l’autre de mes frères Alfredo Di Stefano. Tous les trois, souvent, nous jouions dans la même équipe, et comme nos vedettes préférées, nous parlions espagnol pendant les matchs en dribblant et en fonçant dans le camp adverse. Fort de notre communication, avec mes frères on filait, ballon au pied, comme Lionel Messi le fait aujourd’hui avec son club de Barcelone. Avant centre, j’aimais marquer des buts, en tournant comme un torero, sans  perdre le ballon et l’envoyer dans les filets, planté comme une banderille. Et après les victoires, d’où l’on revenait glorifié, on aimait, dans la région des vins, visiter les caves à Beaune, Pommard et Meursault. En fait déjà nous suivions nos dirigeants qui aimaient faire la fête, boire et rencontrer les filles. C’est avec un de mes frères, celui que le public avait baptisé du nom du stratège du Real Madrid, Alfredo Di Stefano, que je me suis le mieux défendu. Mais, dans la politique. Lui, déjà, il voyait plus clair dans l’horizon du foot et sur le monde sportif qui essayait de nous envelopper et de nous aspirer. Cependant nous avons fermé les yeux longtemps, indifférents aux spéculations de ce monde du football et si moi je pris du recul, lui continua à jouer dans un grand club parisien avant de se lancer en politique en prenant conscience de l’environnement dans lequel ont  risquait tous d’évoluer, sans gardes fous. C’est vrai, nous étions doués pour le jeu, mais pas pour le pognon et le bizness.

     

    Alfredo DI STEFANO.jpg
    Alfredo Di Stefano
    kopa.jpg
    Raymond Kopa
    garrincha_01221.jpg<mce:script type= " id="media-2455787" src="http://www.guydarol.com/media/01/00/1482216757.jpg" name="media-2455787" />
    El Garrincha

     

    Le sport est devenu intégralement un rouage du capitalisme monopoliste d’Etat dont les serviteurs inconditionnels sont les CHAMPIONS. Le champion, d’ores et déjà athlète d’Etat, n’est plus que le porte-parole du grand capital sur le marché sportif, l’agent propagandiste de la bourgeoisie. Le champion, au service de sa nation, attendant une gratification du gouvernement pour avancer dans ses rêves les plus fous. C’est un lieu commun de rappeler l’utilisation du sport par le monde industriel. La faune publicitaire qui gravite autour de lui a transformé les stades en véritables champs de foire internationaux et les athlètes en hommes- sandwichs, colportant les mérites de tel café ou de telles marques de boissons, liés qu’ils sont par une série de contrats à des impératifs de mannequins.

     

    L’effort du champion ne porte plus sur la victoire que si elle rentable. Radios, télévisions, trusts des journaux à informations sportives font des champions les héros des temps modernes s’empressant de transformer le monde sportif en un monde d’affaires. Bienvenu Merino

     

     

     

     

     

  • A PARTIR DE MAINTENANT : NON DE NON !

     

    ndn2.jpg

     

     

    Lundi 10 mai, Bertrand Redonnet, Stéphane Prat, Solko et Stéphane Beau, attiseront les premiers feux d'un webzine mécontent et bigrement content de naître : NON DE NON ! Où toutes les formes d'écriture sont appelées à chauffer le fer. Poésie, fiction, réflexion... Les mauvaises herbes les plus improbables seront les bienvenues, pourvu qu'elles épicent en diable le plat de résistance, persistance, ou de tout ce que nous concoctera l'affirmation d'un tel refus. Refus des inerties, des piaillements, ronrons continuels ou autres présents perpétuels qui nous tiennent lieu de liberté, d'existences par défaut, de fausses fatalités. La tambouille ne sera d'ailleurs pas livrée aux seuls claviers des quatre zozos ci-dessus cités, mais également et surtout à l'indétermination de leurs invités. (Nous vous invitons d'ailleurs à vous inviter, illico le rafiot à l'eau, le 10 mai donc, car on n'est jamais mieux invité que par soi-même !...)

    CONSULTER LE WEBZINE NON DE NON !

  • ECRITS CONTRE LA COMMUNE/THEATRE DE L'EPEE DE BOIS/CARTOUCHERIE DE VINCENNES

     

    épée de bois.jpg

     

     

    Pourquoi monter un spectacle sur la Commune de Paris ?

     

    Au delà de l'intérêt historique et  politique, en quoi l'étude de cette période de l'histoire française, trop peu connue en France même, peut-elle toucher le théâtre ? Les textes du spectacle, extraits de la thèse de Paul Lidsky  « LES ECRIVAINS CONTRE LA COMMUNE », présentent l'intérêt de situer l'artiste, et dans ce cas précis l'écrivain du XIXe  siècle, au centre d'un débat toujours contemporain, où il doit se définir par rapport à l'histoire. Ce n'est pas sans surprise que nous avons découvert à travers divers témoignages, les réactions à chaud des écrivains - dont la qualité n'est plus à vanter - solidaires de la bourgeoisie apeurée et répressive face à cette « révolution crapuleuse ». Le paradoxe devient d'autant plus saisissant que ces écrivains, choqués des agissements de la « canaille », sont souvent ceux-là mêmes qui ont introduit le peuple dans la littérature.

    « Notre intention n'est pas de faire le procès des écrivains mais de faire surgir dans notre mémoire collective l'intensité des conflits d'une société, où le créateur se fait, dans la plupart des cas, le défenseur de l'ordre établi. La difficulté de notre entreprise a résidé dans la maîtrise du matériau, essentiellement constitué de correspondance, articles de presse, commentaires, sans aucun lien dramaturgique. Peu à peu sont nées ces personnages, sortes de résidus d'une aristocratie déchue, vaguement nostalgiques des campagnes militaires napoléoniennes, à coup sûr épris de l'ordre social à même de garantir leurs privilèges. Ils portent un texte dont la violence est à la mesure de la peur éprouvée face à cette véritable révolution qui a menacé les valeurs bourgeoises dans leurs fondements. De quoi s'interroger  sur ce qui fonde notre culture et sur la place de l'artiste dans notre société ».

    Dans cette création exceptionnelle de la Troupe de l'Epée de bois, trois comédiens : Graziella Lacagnina, époustouflante de dramaturgie au regard terrible est l'œil de la beauté aux aguets des événements qui saccagent Paris ; Maxime Vambre, comédien très prometteur, au talent immense, rouant des yeux, du cœur et de la parole, les maîtres-écrivains de cette époque, avec une élogieuse vérité (les larmes de l'effroi mouille son beau visage de jeune premier) ; Maëlle Mays, à l'épinette, doigts agiles sur le clavier, qui sait ponctuer les événements en sachant jouer une musique légère, presque volatile au tragique. Trois acteurs superbes, drôles et saisissants, artistes jusqu'aux bouts des doigts, qui magistralement, et avec bonne éducation, racontent et chantent les écrits et propos qu'ont tenu des écrivains célèbres, en cette période dramatique que vécut la France de 1871 et le peuple de Paris. Victor Hugo, Georges Sand, Baudelaire, Ernest Renan, Edmond De Goncourt, Théophile Gauthier, Gustave Flaubert, Emile Zola, Ernest Feydeau, Anatole France...  à qui, en général,  notre société a voué le culte de l'exemplarité et dont les noms brillent un peu partout en France, au début de nos grandes rues et avenues. Détrompez-vous, Antonio Diaz-Florian, dans une mise en scène juste, sait, sans rien enlever aux talents de ses personnalités renommées, nous montrer en honnête homme, le vrai visage de ces hommes célèbres auxquels la France accorde certains mérites et dont le spectacle nous montre les revers et la personnalité vraie.  Car ces intellectuels français et hommes de lettres, qui ont obéi  à leurs instincts et dont les traces décevantes de leurs écrits sur la Commune sont des témoignages tristes entachent la France. Mise en scène parfaite, leçon pour tous afin de mieux comprendre cette période de notre histoire. Bienvenu Merino

    JUSQU'AU 16 DECEMBRE 2009

     

    L'EQUIPE DE L'EPEE DE BOIS

     

    (En dehors de comédiens, déjà cités) :

    Gaëlle Vernus, Adjointe administrative

    Chloé Pitsy, Relations publiques

    Mathieu Laurent, Régisseur

    Dolores Lago Asqueta, Assistante de direction

    Graziella Lacagnina, Relation avec les lycées

    Maxime de Vambre, Relations collectivités

    Costumes, Abel alba

    Scénographie, David Léon

    Eclairages, Quique Peña

    Graphisme, Cocha-Kuan

    Direction d'acteurs et débats avec le public, Ismaël Benabdelhouab.

    Décors du lieu, Jean Marie Eicher

    Dramaturgie et mise en scène, Antonio Diaz-Florian

     

     

    Théâtre de l'épée de bois

    Cartoucherie de Vincennes

    Route du Champs de Manœuvre  Paris 12e

    Au cœur du bois, navette gratuite et bus depuis le métro Château de Vincennes,

    Jusqu'à la Cartoucherie.

    Tel/ Réservations : 01 48 08 39 74

    Spectacle :

    Lundi, mardi, mercredi : 21h

    CONSULTER

    THEATRE DE L'EPEE DE BOIS

     

     

     

     

  • LE CENTRE EXPERIMENTAL DE VINCENNES ❘ ROUTE DE LA TOURELLE ❘ 1969-1980

     

    vincennes.jpg

     

     

    Dans cette Brocéliande des dimanches qu'est le bois de Vincennes, certains d'entre vous ont arpenté le rêve surgit de terre à l'hiver 1968. Ce rêve d'abord appelé Centre Universitaire Expérimental de Vincennes fut désigné sous le nom de Paris 8 avant d'être rapidement détruit en juillet 1980. Comme vous, je m'y trouvais, souvent le soir. Là, s'exerçait la conjugaison des flux, des lignes, des courbes ; l'entretressement de tous les savoirs offert à tous les âges de la vie, aux étudiants et aux non-étudiants. Cette expérience était dangereuse et renversante. Cela ne pouvait pas durer que l'on puisse aussi librement que possible apprendre et interagir avec Gilles Deleuze, François Châtelet, Jean-François Lyotard, Hélène Cixous, Henri Laborit, Michel Foucault, Jean-Pierre Richard, Michel Butor, Michel Serres... Apprendre en empruntant les chemins de traverses qui défient les pratiques insulaires, les théories étanches. Un livre est paru cette année qui retrace l'aventure, commentée par ses acteurs, fort illustrée (insuffisamment à mon goût) et dans lequel,  Philippe Tancelin, poète, étudiant à Vincennes puis professeur à Paris 8, résume en un texte magnifique ce que fut « l'éternité au cœur même de l'éphémère ». Guy Darol

    VINCENNES, UNE AVENTURE DE LA PENSEE CRITIQUE

    Sous la direction de Jean-Michel Djian

    Flammarion, mars 2009

    45 €

     

    vincennes étudiants.jpg
    vincennes ouverte à tous.jpg

    CONSULTER

    LA VOIX DE DELEUZE

     

     

     

  • FRANCOIS MASPERO

     

    maspero.gif

     

     

    Ayant beaucoup fréquenté  La Joie de Lire (40, rue Saint-Séverin), la fermeture de cette librairie en 1976 fut pour moi le signe fatal que l'idéal révolutionnaire était bouclé. Créée en 1957 par François Maspero, vendue à des incapables en 1974 puis définitivement rayée du séditieux paysage parisien, La Joie de Lire était assurément l'accès pour tous (jusqu'à minuit) à l'autre culture, celle du Tiers-Monde, celle des transversales de la politique et de l'économie, de la philosophie et de la poésie, celle du militantisme et des socialismes. La Joie de Lire fut une aventure menée par François Maspero mais combinée à de nombreuses puissantes énergies dont celle de Georges Dupré que j'eus la chance d'interviewer lorsque je collaborais au quotidien Libération, époque Gérard Mordillat. Georges Dupré, meilleur libraire de France a-t-on dit, dynamisait alors Autrement Dit, la librairie du boulevard Saint-Michel créée par Jérôme Lindon.

     

    La Joie de Lire.jpg

    Photographie Gérard Aimé

     

    Il a toujours manqué un vaste ouvrage qui retracerait l'itinéraire de François Maspéro (libraire, éditeur, militant, écrivain). Ce manque n'est plus. La fosse aux ours et A plus d'un titre viennent de publier un volume composé de témoignages divers (Fanchita Gonzales Batlle Maspero, Jean-Philippe Talbo-Bernigaud, Alain Martin, Nils Anderson, Christian Baudelot, Eric Hazan, Pascal Chamoiseau, Julien Hage, Edwy Plenel ...) qui détaillent la totalité des aspects de la librairie et de la maison d'édition si souvent harcelés par la censure.

    Par ailleurs et pour la nostalgia, l'ouvrage est largement illustré : la vitrine de La Joie de Lire agencée comme un théâtre, les couvre-livres signés Siné, Maurice Henry, quelques couvertures du catalogue des éditions avec sa vignette au camelot, l'essentiel des couvertures nous rappelant au souvenir des « Cahiers libres », de « Textes à l'appui », de « Luttes sociales », d' « Actes et mémoires du peuple », de « Voix », de la « Petite collection Maspero » décrivant l'arc-en-ciel...

    On y trouvera enfin le catalogue complet des éditions Maspero ainsi qu'une bibliographie commentée de l'écrivain, auteur de l'indispensable Les Abeilles & la guêpe (Le Seuil, 2002).

     

    FRANÇOIS MASPERO ET LES PAYSAGES HUMAINS

    Editions À plus d'un titre/La Fosse aux ours

    335 pages, 20€

     

    le libraire.jpg
    François Maspero

    CONSULTER
    ECOUTER

     

     

     

     

  • BIENVENUTO MERINO ❘ DESCENDRE AU CERCUEIL ❘ PINOCHET

     

    Merino.jpg
    "Augusto Pinochet, depuis 1973 et jusqu'à son incarcération à Londres a incarné le poids de la nuit"

     

     

    Voici un livre (un plus que livre) de Bienvenuto Merino publié à 100 exemplaires. Le mystérieux Bienvenuto Merino est l'autre nom de celui qui posa sa signature sur Diarrhée au Mexique, ouvrage qu'il convient de ranger aux côtés de ceux d'Antonin Artaud, Jean-Pierre Verheggen, Pierre Guyotat et Jean-Pierre Risset. Une sorte de classique contemporain. Publiée, il y a neuf ans, sur beau papier, cette alerte comprend la "Déclaration des prisonniers politiques de la prison de haute sécurité de Santiago du Chili", un extrait d'Extradition et jugement de Pinochet en Espagne, texte lu au grand meeting de la Sorbonne, le 5 février 1999, des dessins de Merino accompagnés de lignes poétiques de Oscar Wladyslav de Lubiez Milosz.

    Les dessins de Merino mettent en scène un cercueil s'apparentant à kit au sujet duquel Merino écrivait en 1999 :  « J'ai un certain goût de l'esthétisme et une lassitude pour les formes banales de constructions répétitives en ce qui concerne les cercueils. Pour Pinochet-général et sanglant dictateur-voici un « lit de mort » hors du commun. Cette position mi-assise, mi-allongée est sans doute la plus fréquente du vieux général, dans l'attente d'une décision du ministre britannique  de l'intérieur. Beaucoup d'hommes et de femmes épris de justice doutent qu'il y ait un jugement de l'ex-dictateur en Europe et encore moins au Chili. Dès 1973, Pinochet avait voulu stopper un processus de démocratisation au Chili ; il avait choisi le coup d'Etat, c'est-à-dire la destruction. « La guerre est le cercueil de la prospérité » presque toutes les religions du monde nous font concevoir la mort comment le jugement dernier ; certains passages de l'Apocalypse précisent que ce jugement ne pourrait avoir lieu qu'à la fin de l'humanité, au moment où l'on sera en mesure de juger d'une manière définitive des conséquences ultimes nos actions dans le monde, qui en fait, nous échappent et sont toujours changeantes. La nature ne nous a point donné un instinct  qui nous permettait de deviner le moment précis de notre mort. Il en résulte que l'idée de la mort n'est pas, pour l'homme, une idée précise, mais un sentiment indéterminé d' « angoisse ». ont ne peut pas dire que l'on ait «peur » de la mort dans la mesure où la peur se réfère à un objet déterminé ; L'angoisse, au contraire, n'évoque pas un  objet déterminé, mais plutôt une présence vague et latente, une possibilité permanente dont les maladies, les dangers extérieurs, la fatigue de l'organisme sont les signes annonciateurs.

    Ce cercueil en pente douce a une forme bien singulière. Quelque part, il attend, même si on sait bien qu'en aucun cas Pinochet n'y reposera ».

    Le bel et fuligineux ouvrage toujours disponible nous rappelle qu'il y a dix ans Londres avait rattrapé Pinochet.

     

    DESCENDRE AU CERCUEIL

    Bienvenuto Merino

    Editions Connaissance

     

  • EVERYTHING IS POLITICAL ❘ 14. GILLES DELEUZE

    27f90556dcbe1b96339d825cf714ae02.jpg
    Gilles Deleuze

    De nombreuses fois, le pop philosophe est interrogé sur l’influence de son concept. On lui  attribue  l’éveil  à  toutes  les dimensions du plaisir.  Son désir machiné passe pour un dispositif susceptible de réaliser les vœux les plus insensés. Le désir est un mot inséparable du couple Deleuze-Guattari. Au point que son utilisation par certains auteurs semble un poil suspecte. Dans Les forcenés du désir*, Christophe Bourseiller dresse un inventaire des pratiques sexuelles que l’on dit déviantes. Plus généralement, le désir s’articule sur sexe en liberté ou flower power mélangiste. Le marché du cybersexe aujourd’hui – comme on sait, juteux –  pourrait se justifier du parrainage deleuzien. Bien des écarts, plus ou moins heureux, s’autorisent aujourd’hui de L’Anti-Œdipe**, ce monument voué à la dévastation des idées reçues.

    Il a donc fallu que Deleuze s’explique et explique encore. À Claire Parnet***, il précise : On nous dit que nous revenons à un vieux culte du plaisir, à un principe de plaisir, ou à une conception de la fête (la révolution sera une fête…). Il désamorce les fausses bombes, court-circuite les incendiaires avant qu’ils ne mettent en actes des phrases non écrites. Car le désir,  selon Deleuze, est constructiviste, jamais spontanéiste. C’est un agencement fait de vitesses et de lenteurs, de devenirs et de blocs, de lignes qui s’entrecroisent, se conjuguent ou s’empêchent.

    La puissance du désir n’est donc pas celle du feu. Le manque susceptible d’enchaîner des violences, de se résoudre dans la vérité par le sang n’est pas à déduire du désir comme plaisir décharge. Le tout est permis est passé à côté. Détournement de concept par les ultras de l’hédonisme et de la propagande par le fait. Détournement de détournement, s’agissant de l’héritage situationniste, dilapidé idem  par les agents de pub (appels à la consommation au moyen d’une paire de fesses ou de la face du Che) ou certains commissaires des Lettres recourant à Debord pour vendre leurs paquets de mots.

    Lorsque c’est trop beau, trop brillant, un petit peu compliqué, l’hégémonie (ce qui veut dire, le maintien dans l’état) arrange. Rarement dans le bon sens. Elle décapite ce qui était nerveux. Les angles sont arrondis. On préfère la teinte unique à un éventail de nuances. Une seule chose plutôt que mille. Ainsi le désir fut rabattu sur le plaisir. L’un dans l’autre, c’est la meilleure façon d’exulter.

    Sortis du contexte (Deleuze, l’internationale situationniste) les concepts reviennent à leur signification première, celle du dictionnaire traitant de l’apparition des mots dans la langue. Le Petit ROBERT**** voit d’abord que le désir est la « prise de conscience d’une tendance vers un objet connu ou imaginé ». Cette définition est suivie des analogues appétence, appétit, aspiration, attirance, attrait, besoin, convoitise, envie, faim, goût, inclination, intention, passion, penchant, souhait, tendance, tentation, visée, vœu. Une citation empruntée à Paul Ricœur dit que le plaisir imaginé s’appelle désir. Où il apparaît que les mauvais utilisateurs du concept avaient compris Deleuze en lisant Alain Rey.

    Car la réalité est toujours plus complexe et la déchiffrer réclame de l’exercice. Dans le cas du duo, il est possible que nous commencions seulement à comprendre. Le plus étonnant est l’application constructiviste du désir dans un champ d’ondes. Là où les effets s’attendaient le moins. Et c’est là, dans l’espace de la lutte des sons pour changer la pensée, qu’opère le concept naguère surgit comme une banderole au milieu des orgies. Les nouveaux enjeux du concept sont à entendre plus qu’à lire. Philosophie, poésie, musique torsadent ensemble des fils connectés au monde de chaque jour. Une perspective de changement de vue et de transformation de la vie se combine aujourd’hui à une nouvelle situation issue de la culture bruitiste et de l’invention du phonographe. Guy Darol



    * Christophe Bourseiller, Les forcenés du désir, 2000.

    ** Gilles Deleuze et Félix Guattari, L’Anti-Œdipe : Capitalisme et schizophrénie, 1972.

    *** Gilles Deleuze et Claire Parnet, Dialogues, 1977 ; L’Abécédaire de Gilles Deleuze, produit et réalisé par Pierre-André Boutang, 2004.

    **** Dans son édition revue, corrigée et mise à jour pour 1982