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théâtre

  • ECRITS CONTRE LA COMMUNE/THEATRE DE L'EPEE DE BOIS/CARTOUCHERIE DE VINCENNES

     

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    Pourquoi monter un spectacle sur la Commune de Paris ?

     

    Au delà de l'intérêt historique et  politique, en quoi l'étude de cette période de l'histoire française, trop peu connue en France même, peut-elle toucher le théâtre ? Les textes du spectacle, extraits de la thèse de Paul Lidsky  « LES ECRIVAINS CONTRE LA COMMUNE », présentent l'intérêt de situer l'artiste, et dans ce cas précis l'écrivain du XIXe  siècle, au centre d'un débat toujours contemporain, où il doit se définir par rapport à l'histoire. Ce n'est pas sans surprise que nous avons découvert à travers divers témoignages, les réactions à chaud des écrivains - dont la qualité n'est plus à vanter - solidaires de la bourgeoisie apeurée et répressive face à cette « révolution crapuleuse ». Le paradoxe devient d'autant plus saisissant que ces écrivains, choqués des agissements de la « canaille », sont souvent ceux-là mêmes qui ont introduit le peuple dans la littérature.

    « Notre intention n'est pas de faire le procès des écrivains mais de faire surgir dans notre mémoire collective l'intensité des conflits d'une société, où le créateur se fait, dans la plupart des cas, le défenseur de l'ordre établi. La difficulté de notre entreprise a résidé dans la maîtrise du matériau, essentiellement constitué de correspondance, articles de presse, commentaires, sans aucun lien dramaturgique. Peu à peu sont nées ces personnages, sortes de résidus d'une aristocratie déchue, vaguement nostalgiques des campagnes militaires napoléoniennes, à coup sûr épris de l'ordre social à même de garantir leurs privilèges. Ils portent un texte dont la violence est à la mesure de la peur éprouvée face à cette véritable révolution qui a menacé les valeurs bourgeoises dans leurs fondements. De quoi s'interroger  sur ce qui fonde notre culture et sur la place de l'artiste dans notre société ».

    Dans cette création exceptionnelle de la Troupe de l'Epée de bois, trois comédiens : Graziella Lacagnina, époustouflante de dramaturgie au regard terrible est l'œil de la beauté aux aguets des événements qui saccagent Paris ; Maxime Vambre, comédien très prometteur, au talent immense, rouant des yeux, du cœur et de la parole, les maîtres-écrivains de cette époque, avec une élogieuse vérité (les larmes de l'effroi mouille son beau visage de jeune premier) ; Maëlle Mays, à l'épinette, doigts agiles sur le clavier, qui sait ponctuer les événements en sachant jouer une musique légère, presque volatile au tragique. Trois acteurs superbes, drôles et saisissants, artistes jusqu'aux bouts des doigts, qui magistralement, et avec bonne éducation, racontent et chantent les écrits et propos qu'ont tenu des écrivains célèbres, en cette période dramatique que vécut la France de 1871 et le peuple de Paris. Victor Hugo, Georges Sand, Baudelaire, Ernest Renan, Edmond De Goncourt, Théophile Gauthier, Gustave Flaubert, Emile Zola, Ernest Feydeau, Anatole France...  à qui, en général,  notre société a voué le culte de l'exemplarité et dont les noms brillent un peu partout en France, au début de nos grandes rues et avenues. Détrompez-vous, Antonio Diaz-Florian, dans une mise en scène juste, sait, sans rien enlever aux talents de ses personnalités renommées, nous montrer en honnête homme, le vrai visage de ces hommes célèbres auxquels la France accorde certains mérites et dont le spectacle nous montre les revers et la personnalité vraie.  Car ces intellectuels français et hommes de lettres, qui ont obéi  à leurs instincts et dont les traces décevantes de leurs écrits sur la Commune sont des témoignages tristes entachent la France. Mise en scène parfaite, leçon pour tous afin de mieux comprendre cette période de notre histoire. Bienvenu Merino

    JUSQU'AU 16 DECEMBRE 2009

     

    L'EQUIPE DE L'EPEE DE BOIS

     

    (En dehors de comédiens, déjà cités) :

    Gaëlle Vernus, Adjointe administrative

    Chloé Pitsy, Relations publiques

    Mathieu Laurent, Régisseur

    Dolores Lago Asqueta, Assistante de direction

    Graziella Lacagnina, Relation avec les lycées

    Maxime de Vambre, Relations collectivités

    Costumes, Abel alba

    Scénographie, David Léon

    Eclairages, Quique Peña

    Graphisme, Cocha-Kuan

    Direction d'acteurs et débats avec le public, Ismaël Benabdelhouab.

    Décors du lieu, Jean Marie Eicher

    Dramaturgie et mise en scène, Antonio Diaz-Florian

     

     

    Théâtre de l'épée de bois

    Cartoucherie de Vincennes

    Route du Champs de Manœuvre  Paris 12e

    Au cœur du bois, navette gratuite et bus depuis le métro Château de Vincennes,

    Jusqu'à la Cartoucherie.

    Tel/ Réservations : 01 48 08 39 74

    Spectacle :

    Lundi, mardi, mercredi : 21h

    CONSULTER

    THEATRE DE L'EPEE DE BOIS

     

     

     

     

  • JOSEPH DELTEIL ❘ JEAN-PAUL COURT

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    Joseph Delteil par Bob Ter Schiphorst

    Mais oui, chers amis : Joseph Delteil existe, je l’ai rencontré hier après-midi dans un petit théâtre d’Avignon, avec le même naturel, la même authenticité que nous lui connaissions lorsqu’il arpentait ses vignes de la Tuilerie de Massane. Le voici donc qui nous surprend une fois de plus en compagnie de celle qu’il continue d’aimer : « Sa Jeanne » , une Jeanne magnifique, pleine de fraîcheur et de générosité, merveilleuse Jeanne qui, sous la plume de Joseph nous apparaît toujours plus rayonnante et plus « présente » que jamais.

    Elle parle , elle rit, elle chante, elle crie, elle est Jeanne dans toute sa chair, dans toute son âme. Et Joseph, une fois de plus, nous étonne par son bon sens, son ironie, sa candeur. Joseph et Jeanne sont accompagnés par le Destin ("Je crois au destin comme à la rose", proclamait Delteil) ce personnage qui sait admirablement nous guider à travers les méandres de l’existence de notre héroïne.

    C’est magnifique ! Oserais-je dire : c’est miraculeux ! Mais nous qui aimons Joseph, savons depuis longtemps qu’il est lui-même un miracle !

    Alors, il faut bondir vers  le Théâtre La Luna pendant le festival d’Avignon à 14 h (réservation : 0490869628) et peut-être se retrouver le vendredi 20 Juillet à 16h30 pour parler encore et encore de Delteil et de sa Jeanne... Jean-Paul Court

  • VEILLONS ET ARMONS-NOUS EN PENSEE

     

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    Le mercredi 18 octobre, j'allais voir au Carré Magique de Lannion une proposition théâtrale, singulièrement sous-titrée Farces d'hier et d'aujourd'hui. L'évocation du Manifeste de 1848 (Marx/Engels) était un argument suffisant pour me convaincre de prendre la route. La pièce (plutôt : la mise en pièces) signée Jean-Louis Hourdin (Eugène Durif, Georg Büchner, Albert Cohen lui sont associés) et François Chattot (pensionnaire de la Comédie Française, très présent au cinéma) s'intitule : Veillons et armons-nous en pensée. On ne peut que se laisser happer.

    medium_6567.jpegCette mise en pièces de l'homme-marchandise est une oeuvre en déplacement où le spectateur est puissamment questionné.
    Construction verbale ahurissante montée à partir de textes de Büchner, de Brecht, de Marx, Engels et de l'AGCS, avec des ritournelles qui suggèrent fortement les chansons pillardes (du Père Duchesne à Guy Debord), voici un anti-spectacle enragé qui secoue énergiquement les puces.

    D'abord on y boit de fortes rasades (en vrai, mais oui, et à la louche !) du visionnaire Marx dont on remarque, ici plus qu'ailleurs, l'influence rhétorique qu'il exerça sur Debord.

    On est tout confus d'observer que Karl n'est pas un zéro car il anticipa la mondialisation et surtout le chaos actuel où le travail (travailler encore et toujours plus) nous est donné comme une solution radicale à la misère du monde. Confus car nous avons oublié de relire sinon le Manifeste du moins les Morceaux choisis.

    Bref voici une proposition susceptible de réveiller le marxien brechto-büchneroïde qui sommeille en chacun de nous. Surtout le marxien. Car le barbu de Londres a tout vu - même le non advenu - et il faut bien admettre que ça nous scie la nouille.

    Donc voici une mise en pièces à ne manquer sous aucun (mauvais) prétexte.

    Prochaines dates :

    * au Théâtre de Cavaillon - Cavaillon 84300

    les 16, 17 et 18 novembre 2006

    Réservations : 04 90 78 64 60

    * Conférence conviviale

    MJC du Pays de Quintin - Quintin 22

    Information : 02 96 74 92 55

    * à la Salle municipale - Lamballe 22

    le 31 octobre 2006

    Réservation : 02 96 31 96 37

    * à l'Espace Victor Hugo - Ploufragan 22

    Réservation : 02 96 78 89 24

    * au Gymnase de Bégard - Bégard 22

    le 29 octobre 2006

    Réservations : 02 96 45 20 60

    Tous renseignements

    ODDC

    Théâtre Vidy-Lausanne

    "Il n’y a de théâtre qu’engagé.
    Celui-ci n’a jamais rien fait d’autre que nous tendre des miroirs pour nous révéler notre véritable nature, en braquant ses projos sur nos travers.
    « Il a toujours pris des risques insensés », ajouterait Valletti.
    Toutefois, on entend de nos jours par "théâtre engagé" une forme de théâtre davantage en prise avec son temps, plus actualisée politiquement parlant.

    De plus, le théâtre engagé tel qu’on le présente aujourd’hui possède des accents révolutionnaires, ou tout au moins contestataires. Il recourt volontiers à la dénonciation de pratiques qu’il estime nuisibles au bon fonctionnement de la société. Il s’efforce d’attirer notre attention, de nous mettre en garde contre des dérives possibles ou déjà à l’œuvre. S’il demeure ancré sur le rituel, il préfère le symbolisme et la confrontation plutôt que les lyriques dramaturgies d’un Occident antique.
    C’est un théâtre à but humaniste. Un théâtre garde-fou. Un théâtre qui veille au grain et n’a pas peur de se mouiller. Un théâtre qui joue et se bat avec ses armes de base : autodérision, impertinence, ironie, poésie, humour et même caricature au besoin.
    On imagine mal un théâtre qui serait engagé à défendre le prince ou à louer ses mérites. Même ce théâtre-là jouait sur plusieurs registres et titillait la dérision. C’est par la conscience profonde de sa nature dérisoire et pathétique que l’homme peut s’en soigner. Ce pourrait être le rôle fondamental du théâtre, si tant est qu’il en ait un.
    Ce théâtre dit engagé déborde ce supposé rôle pour se charger d’une mission. Celle de nous faire réfléchir à notre propre condition, à notre propre devenir, au-delà de la simple notion de divertissement qui n’est plus alors qu’un procédé plutôt qu’un objectif. C’est sur la voie de ce théâtre que se sont engagés Jean-Louis Hourdin et François Chattot, et avec lui une multitude d’autres artistes inquiets, couvrant toutes les disciplines artistiques.
    Ce théâtre engagé peut tout autant séduire et enthousiasmer que déplaire et irriter, mais en l’occurrence, il sait mieux que quiconque nous émoustiller et nous bouleverser, nous pincer les cordes sensibles, nous faire rire et pleurer dans une même impulsion. Il tient haut la main et hauts les cœurs ses engagements."

    (interview : Patrick Woog, pour la Scène nationale de Cavaillon)

    Question à Jean-Louis Hourdin (à propos de Büchner/Brecht/Marx/Engels).

    Comment interpréter de tels textes ?

    Jean-Louis Hourdin :"Avec transparence. Et une humilité pour passer les langues poétiques. Il faut se désencombrer de soi et de son point de vue personnel pour mettre à l'intérieur de soi le poème et provoquer du tumulte vivant chez celui qui écoute... Etre debout encore et encore dans la catastrophe et laisser le poème vivre au grand jour, résistant à la mort de l'humain... Je ne fais pas de différence entre un texte classique et un texte de chanson populaire parce qu'il n'y a pas de hiérarchie dans l'émotion. Ilfaut être intelligent et communautaire à la fois. La question est comment rester vivant, que ce soit avec des grands textes de Büchner, ou Brecht, ou des poèmes et chansons de Pierre Henri."