D'ici quelques jours JOSEPH DELTEIL BRILLE POUR TOUT LE MONDE étalera sa gaîté sur les étals des bons libraires. Ce livre qui est un pamphlet contre l'homme couché fait rayonner le nom de Delteil dont on me dit qu'il circule désormais mezzo voce quand il n'est pas simplement ignoré. Allons bon ! Comment voulez-vous que le monde aille à sa joie s'il méconnaît l'une des figures majeures de l'excellente santé ?
Ce livre d'enthousiasme et parfois même d'ébriété célèbre l'un de nos plus grands écrivains. Cubiste a-t-on dit mais cela veut dire quoi. Baroque, panthéiste, amoureux de la vie comme s'il n'avait jamais excédé l'âge de raison, Joseph Delteil (1894-1978) est l'auteur d'une oeuvre gigantesque, pour ne pas dire sardanapalesque.
Rieur fulminant contre les tristes (que représentent bien aujourd'hui les tenants de la valeur avoir), Delteil fut de toutes les batailles contre la lourdeur. Cette légèreté lui fut souvent reprochée. André Breton l'excommunia (bien sûr ! ) à peine admis dans la troupe surréaliste.
Ecrivain best-seller, il eut assez de ce succès facile qui l'obligeait à des postures, mimiques et autres tenues de soirée. Il prit la fuite. Vers le sud. Là où il fait bon cultiver son vin avec de vrais raisins et une vraie terre sous le sabot.
Avec La cuisine Paléolithique (Robert Morel, 1964) et La Deltheillerie (Grasset, 1968), Delteil indique une nouvelle voie, buissonnière, sauvage. Il signale à la suite de Henry David Thoreau qu'il est temps de changer de monde.
Exemple à suivre pour les mauvais élèves, j'ai moi-même déserté. Ce livre en est la preuve et la démonstration (j'espère !) que la littérature (celle de Joseph Delteil assurément) peut ouvrir des voies que la globalisation ignore.
Lire, relire Joseph Delteil est une assurance contre la mort. Mon livre est un signal qui renvoie à la littérature importante, celle qui aide à vivre.