L’INTÉGRALE ET CÆTERA
Serge Gainsbourg
Bartillat
973 pages – 32 €
L’exceptionnelle interview publiée dans Gainsbourg – 5 bis, rue de Verneuil (livre-CD aux éditions PC) insiste sur la figure de Boris Vian auquel l’auteur de « Suicide » rend explicitement hommage. Ce texte qui figure parmi les 636 écrits rassemblés par Yves-Ferdinand Bouvier et Serge Vincendet (respectivement linguiste et expert en phonogrammes de collection) témoigne de l’intérêt que porte Gainsbourg à la littérature. « Lolita », le titre qui ouvre ce recueil date de 1950 et renvoie évidemment à Nabokov. L’appareil critique qui accompagne ce volume montre l’influence exercée sur l’esthétique de Julien Gris, devenu Serge Gainsbourg en 1956, par des auteurs tels que Louis-Ferdinand Céline (surnommé Sénile), Octave Mirbeau, Benjamin Constant ou encore James Joyce. Dans sa considérable présentation, Serge Vincendet détaille les techniques verbales utilisées par celui qui voulait « réagir contre la pauvreté des textes de chansons ». Étourdissant. Monumental. Bien sûr, indispensable. Guy Darol