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  • RESISTANCE ELECTRONIQUE

    Annoncé par Ariel Kyrou,  dans son très savant Techno Rebelle (Denoël, 2002), comme l’ouvrage absolu, Modulations est paru aux éditions Allia dans une traduction de Pauline Bruchet et de Benjamin Fau. Cette somme orchestrée par Peter Shapiro examine avec un soin inégalé les diverses faces de la musique électronique depuis ses origines.

    La force de cet ouvrage tient pour beaucoup à la conviction de Iara Lee et de son label Caïpirinha qui entend « célébrer sans relâche les cultures hybrides ». Cette jeune cinéaste d’origine coréenne réalise Modulations en 2000, recueil collectif accompagné d’un film et de deux albums compilation. L’objectif est « de faire table rase des notions préconçues qui régentent la musique mélodique ».
    Cette traversée de la musique électronique propose une chronologie qui fait remonter ce courant trublion à 1876, autrement dit à l’invention du téléphone par Alexander Graham Bell. Frank Zappa, l’un de ses pionniers tumultuaires, plus souvent évoqué dans le livre d’Ariel Kyrou, suggérait que les opus magnum, généralement ignorés par l’industrie du divertissement, fussent diffusés au moyen du téléphone. Toujours à la pointe du subversif, le compositeur qui ne connaissait pas encore le modem, à l’instant où il développait cette idée, préfigurait la libre circulation de la musique par le Net.
    L’amplification   des  théories  et  applications de  Luigi  Russolo (L’Art des bruits qu’il écrivit en 1913 est pareillement disponible chez Allia) de même que les œuvres de musique concrète de Pierre Schaeffer par les manipulateurs actuels d’informatique et de platines révèlent une position particulière de la musique dans son évolution vers une plus grande liberté. Cette liberté périlleuse pour la société de masse est définitivement favorable à la création enfin affranchie des diktats du marché.
    Dans sa posture post-punk, l’agitation électronique à travers ce que l’on pourrait nommer le hip-hop déviant, dépossède les pouvoirs marchands de leur emprise sur le rock de scène, médiatique et spectaculaire. Modulations livre un entretien avec Genesis P-Orridge (ex-Throbbing Gristle) qui marqua l’avancée séditieuse de la musique industrielle sur le chaudron punk. Pour Genesis P-Orridge, il ne s’agit pas de maîtriser ne serait-ce que deux ou trois accords de guitare pour être crédible, il suffit de se munir d’un magnétophone à cassettes, d’un microphone à condensateur et d’enregistrer l’instant présent. La musique n’est ni virtuosité ni simulacre de virtuosité, elle est ce que l’on veut qu’elle soit.
    L’expansion sans limites de la musique électronique corrobore la pensée libertaire de Theodor W . Adorno qui dénonçait avec Le caractère fétiche dans la musique et la régression de l’écoute (1938) les « produits normalisés, désespérément semblables ». La mobilité des musiques électroniques qui n’ont de cesse d’aller toujours plus loin, congédie « les marchandises musicales standardisées » tout en réévaluant l’écoute. Car il s’agit d’écouter comme on lit afin de saisir les infinies variations proposées par des « travailleurs en chambre peu fortunés » (Rob Young).
    Il semble, en effet, que la tension qui anime le hip-hop alternatif et ses sonorités mutantes échappe aux cloisons instaurées par les faiseurs. Et j’entends par faiseurs ceux qui cherchent, dans la musique des jeunes, des occasions de plus-value, ceux qui feignent l’art en exagérant sa technique.
    Ce que montre aujourd’hui Modulations, c’est la perte d’un commerce. L’art des bruits existe sans le recours aux chevaliers de l’industrie. Le home studio, la musique composée à l’écran font tomber les puissances de l’argent. La multiplicité des instruments et des techniques, l’esbroufe scéno-stroboscobique et ses effets paillettes n’ont plus lieu dès lors que l’œuvre jaillit d’un micro-ordinateur, comme le roman surgit d’un stylo.
    La principale révolution dans ce domaine fut écrite par William Burroughs qui distingua la toute maîtrise de l’aléatoire. Avec le cut up, il autorise le jeu, l’arbitraire. Dans Révolution électronique (Hors Commerce, 1999), deuxième manifeste du son-bruit après le texte fondateur de Luigi Russolo, il montre comment la panique peut s’instaurer à partir de sons enregistrés. Il enseigne la subversion par l’usage détourné des bandes. L’électronique, selon Burroughs, est cette mécanique dangereuse qui peut retourner le monde.

    John Cage fit monter la pression en établissant que le silence était un acte musical. Il effectua un saut quantique en composant Imaginary Landscape N°I (1939). Cette œuvre pour trois platines inaugurait le platinisme. John Cage et ses happening-concerts bouleversait l’ordre établi pour la jubilation de quelques-uns situés à l’underground de l’underground.
    Aujourd’hui, la musique électronique qui a fait fusionner Stockhausen et les gamelans balinais, l’improjazz, le rock psyché, les rythmiques funk, le scratch et le cutting est parvenue à ce rêve libertaire : annuler les cloisons qui séparent les genres, effondrer les murs de Berlin qui divisent l’univers sonique.
    L’avant-dernier chapitre de Modulations est consacré au downtempo. Ce principe né « des techniques de la technologie de la culture dance » s’inscrit dans une logique post-rave. Il restaure l’écoute au sens où Theodor W. Adorno dénonçait « le rejet présomptueusement ignorant de tout ce qui est inhabituel ». Pour Adorno, en effet, il s’agit d’en finir avec la  réification musicale qui rejette en fond, comme une tapisserie, toute entreprise d’organisation des sons. Le musicologue allemand, complice de Walter Benjamin, s’alarmait que la musique compose avec la gesticulation et les margouillis du commerce.
    Aphex Twin, Autechre, Boards Of Canada, DJ Shadow, Oval et Scanner appartiennent à cette vague suggérée par le sociologue Alvin Toffler lorsqu’il affirme que « la société de masse explose » sous le butoir de la démassification de la production. Les nouveaux canaux de distribution (nouvelles scènes, petits labels, téléchargement, webzines…) qui échappent au rouleau compresseur de la culture néolibérale brouillent les pistes d’un système phagocytaire. Voué à la récupération des marges et des vagabondages, le système se régénère en commercialisant les anomalies. Il se reproduit en pactisant avec ses contraires. C’est ainsi que toute dissonance finit par être matée dès lors que la dissonance réclame de l’écoute.
    Deux obstacles résistent à la récupération phagocytaire du système : le sampling et l’invisibilité. Le sampling (ou citation-collage) issue des trouvailles de William Burroughs et Brion Gysin est la plus effrontée des attaques contre le marché. Il détruit la notion de propriété, le concept d’ego scriptor, l’art en tant que signature. Car si l’art est une zone libre au même titre que l’air, l’eau ou la forêt alors, rien ne peut le désigner comme revenu ? L’art n’est qu’un souffle expiré de l’homme et l’homme est ce qui est égal.
    Le sampling est l’expression moderne du plagiat revendiqué par Lautréamont. Car Les Chants de Maldoror furent écrits par un pilleur qui revendiquait le droit au sampling. Il disait : «  Le plagiat est nécessaire. Le progrès l’implique. Il serre de près la phrase d’un auteur, se sert de ses expressions, efface une idée fausse, la remplace par l’idée juste. » Isidore Ducasse échantillonnait si subtilement qu’il reprit (ou détourna, si l’on veut) non pas Buffon de première main, mais Buffon d’après l’Encyclopédie d’Histoire Naturelle rédigée par le Dr Chenu entre 1850 et 1861. Jorge Luis Borges exalta le plagiat dans l’une de ses Fictions qui relate l’odyssée du Nîmois Pierre Ménard persuadé de pouvoir écrire les aventures de Don Quichotte. Selon Borges, « le texte de Cervantès et celui de Ménard sont verbalement identiques, mais le second est presque infiniment plus riche. » Extraordinairement, Pierre Ménard parvient à reproduire quelques pages du Quichotte coïncidant mot à mot et ligne à ligne avec celles de Cervantès. Pierre Ménard après Lautréamont instaure la liberté de créer en produisant de l’identique.
    Bill Laswell décrète : « Je ne crois pas au copyright. Je pense que tout devrait être gratuit. » Cet aveu confirme la mort de l’art vendu au mètre et la fin des idoles en piste ainsi que l’avait vu Dada durant les riches heures du Cabaret Voltaire. Le Kopyright Liberation Front des Justified Ancients of Mu Mu ne fit qu’illustrer en actes le message de Lautréamont amplifié par les Situationnistes. Seulement, le détournement d’une breloque d’Abba par ces militants de l’art sans copyright leur coûta un autodafé : l’œuvre fut détruite. On se souvient peut-être du groupe Negativland condamné pour avoir samplé et remixé des tracks de U2. John Oswald de Plunderphonics connut la même mésaventure ayant transformé le Bad de Michael Jackson en Dab iconoclaste. Les idoles ne veulent rien céder de leur propriété car elle égale sans doute le royaume de dieu. Coldcut (Matt Black & Jonathan More) inventent proudhoniennement le copyleft, méthode inspirée de Sébastien Faure et de Burroughs qui dit oui à la « reprise individuelle ».
    L’autre déconvenue au système qui réclame toujours plus d’images, c’est la théorie de l’obscurité telle que l’exposent The Residents à travers la figure de Senada. Apparus au milieu des années 1970, se revendiquant de Zappa, ils font du studio d’enregistrement leur unique instrument. The Residents refusent le spectacle du moi groupusculaire. Ils ne veulent être rien sinon des parodies humiliantes des Beatles, des masques emboucheurs de sons. Et c’est ainsi que pour progresser dans son art Paul McCartney dut disparaître dans The Fireman, groupe obscur mais résolument authentique comme on aime à user ce mot de nos jours.
    La théorie de l’obscurité implique que l’art n’est possible que dans l’effacement des visages. Le meilleur de la musique dépend de l’absolu anonymat. N’est grand que ce qui est personne. « Puzzle libertaire », selon Ariel Kyrou, le sampling s’inscrit dans la continuité de Lautréamont, de Borges, des Residents. Il est l’arme qui met en péril l’industrie phonographique fondée sur le célèbre, le notoire, le rentable.
    Il importe désormais que le brouillage s’impose comme un au-delà des genres, des styles, des signatures, des marques. Que la musique, citations et collages, cutting & scratch, se répande en un réseau de forces échappant au contrôle des puissances d’argent. Qu’elle se réalise sans fin ni bord comme le rhizome deleuzien qui prévoit que « chaque point se connecte avec n’importe quel autre ».
    Le downtempo qui récapitule ce que l’on a nommé l’intelligent techno, selon des interfaces qui ignorent le poisson mort du marché, signale des découpages qui n’ont rien, mais rien à voir avec la recherche du succès. Il ne s’agit pas de plaire mais de défaire. L’important n’est pas de conquérir  ou de séduire mais de démanteler.
    Et d’abord, démanteler les codes de conduite de l’art, couillonner le semblant, crader les sons. Le bruit est ce qui convient pour couvrir l’esthétique glam, le groove consensuel. Particulièrement le bruit des colères, de l’émeute. Le bruit de l’émeute fut évoqué par Luigi Russolo comme le futur du son anémié. Russolo voulait conquérir « la variété infinie des sons-bruits ». Il fabriqua les intonamuris, instruments fondateurs d’un désordre hors piste qui donna naissance au son hardcore.
    On l’a compris, le hip-hop déviant est plus proche des Ursonate de Kurt Schwitters que de Giorgio Eurodisco Moroder. Les dissidents qui louvoient dans ces micro-genres que sont l’ambient et l’electronica, s’appellent Boom Bip, Buck 65, Clouddead. Ils composent cette frange audacieuse de la musique électronique contemporaine qui fait coïncider l’aventure sonore et le contact avec le réel. Mixtes du concret/abstrait, ils font évoluer le hip-hop vers ces régions frontalières où les musiques savantes et le rock ont définitivement cessé de s’opposer.
    Dernier exemple en date : Abstrackt Keal Agram (Tanguy Destable & Lionel Pierres) et un troisième album, Bad Thriller, qui donne raison à la théorie du flux deleuzien contre le style unique, univoque, fixe. En 9 pistes serrées, les Humpty-Dumpty d’AKA accentuent l’alchimie de Cluster Ville, un opus dans lequel  s’effectuent de rares sculptures sonores. Bad Thriller s’entend comme un patchwork de lumières noires. Ambiances vénéneuses, métaphores de l’étrange évoquant le cinéma d’angoisse se combinent à l’alacrité de petites bulles soniques qui invitent à danser dans sa tête. Un remix de « Jason Lytle » par les Antibois de M83 laisse exploser un ostinato de guitares flamboyantes qui rappelle cette loi du débit-crédit auquel AKA ne peut échapper. Le duo qui expérimente l’usage offensif des sons revendique les sortilèges de Nirvana, les explorations hardies de Scott Heren (Prefuse 73), Josh Davis (DJ Shadow), Richard James (Aphex Twin) et l’électro minimaliste de Boards Of Canada. Guy Darol


    Modulations Une histoire de la musique électronique
    Editions Allia, 20 €

    Bad Thriller

    Abstrackt Keal Agram Gooom/Pias

    www.gooom.com

    www.myspace.com/kealagram

    www.caipirinha.com

     

     

  • REVUE DERIVE

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    Il existe sept volumes de la revue Dérive.

    La première livraison voit le jour en février 1975. Le dernier numéro est imprimé en février 1980.

    Collectif d'intervention pour les 4 premiers numéros :

    Guy Darol, Christian Gattinoni et Philippe Lahaye.

    Collectif au n°5/6 :

    Guy Darol, Lionel Ehrhard, Christian Gattinoni, Philippe Lahaye, Bernard Neau

    Collectif au n°7/8 :

    Guy Darol, Lionel Ehrhard, Bernard Neau

    Collectif au n°9/10 :

    Guy Darol, Lionel Ehrhard, Henri Martraix, Bernard Neau

     


     
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    SOMMAIRE 1

    LE CORPS MALADE LE CORPS MUTILE

    février 1975

    Mise en place - Guy Darol

    TRANSIT - Philippe Lahaye

    Histoire(s) faits divers de machines - Christian Gattinoni

    Carcéral reconstitué - Guy Darol

    Intime - ou qui est à l'intérieur - Christian Gattinoni

    Meurtres / - Guy Darol

    Reposoir catafalque - Philippe Lahaye

    Jeu de massacre - Guy Darol

    Lettre - Guy Benoit

    ces semaines se déroulent - Patrice Delbourg

    Contrôle l'habitude plissée - Claude Eymard

    10 000 chevaux - Philippe Tancelin

    A corps et à voix - Philippe Boyer

    L'ombre bat les doigts restés du mur et des yeux - Geneviève Clancy

    Oeil arraché - Jean-Pierre Faye

    Au corps des mots la mise à mort - Philippe Lahaye

    Notes sur Un chant d'amour (Jean Genet), Francis Giauque, la revue Exit, le collectif Al Assifa.

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    SOMMAIRE 2

    MACHINE MACHINATION MACHINERIE

    octobre 1975

    Mise en place - Philippe Lahaye

    Issue dérobée - Guy Darol

    La machinerie des corps 1 - Philippe Lahaye

    La machinerie des corps 2 - Guy Darol

    La machinerie des corps 3 - Christian Gattinoni

    Machination sourde - Guy Darol

    Constat - Philippe Lahaye

    Le texte officiel du script prévoit - Christian Gattinoni

    Histoire de clans - Guy Darol

    Machine mort - Jean-Marie Le Sidaner

    Machinalement - Philippe Boyer

    MATRICES EN lecture.s - Gérard de Cortanze

    Trajectile usiné - Jean-Marie Charpentier

    FIGURES (rhétorique) du pouvoir - Guy Darol

    Quand les ouvriers brisent les machines - Romain Nardral

     


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    SOMMAIRE 3
    CRISES
    février 1976

    Mise en place - Christian Gattinoni
    La langue se crise - Guy Darol
    Trame des rives où sévit la langue d'ordre - Philippe Lahaye
    Le corps par crises - Guy Darol
    Les blancs de crise - Christian Gattinoni
    Crise rupture chute - Didier Arnaudet
    Inutile de s'accrocher - Philippe Tancelin
    (Dit) hors circuit - Jean-Marie Charpentier
    Reste, restant, restant d'touche - Jean-Pierre Verheggen
    Séance pluriel - Jean-Marie Le Sidaner
    D'un dernier état dégorgé - José Galdo
    Sandwiche-jambon-cornichon-bière - Jean-Claude Montel
    Corps Commune - Christian Gattinoni
    Charcute-moi ces sabots de sphynx - Ghislain Ripault
    Crise des institutions - Romain Nardral
    Crise de l'ego, psychiatrisation de la crise - Bernard Raquin
    Anti-rôle - Dominique Robert
    La réactivation libidinale du capitalisme - Guy Darol
    Lectures du Signe.s - Gérard de Cortanze
    "Je ne veux pas qu'ils soient en moi" & Family Life - Christian Gattinoni
    "Pasolini comme Matteoti ? Les fascistes l'ont assassiné" - Guy Darol

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    SOMMAIRE 4
    VIOLENCE CONTRADICTION INTERDIT (e)
    juin 1976

    Mise en place - Guy Darol
    Dialogue des figures totémiques - Philippe Lahaye
    De lents massacres silencieux - Christian Gattinoni
    Invectives contreversions violures miscellanées - Guy Darol
    Corps de délit - Jean-Marie Le Sidaner
    Phases, circuit d'un nom - Henri Martraix
    Sacrifice et scarifications - Lionel Ehrhard
    Samedi 27 septembre 1975 - Ghislain Ripault
    Tous ces blancs à remplir - Ingrid Maude
    Violence 4ème étage appartement tout confort - Didier Arnaudet
    Le règne de barbarie - Abdellatif Laâbi
    Ciel de putsch - Bernard Raquin
    Indifférent dépravé dans son allure de bourgeoise captive - Iaroslav Serpan
    Crases freuses - Christian Prigent
    Le tas - Daniel Busto
    Le contradictionnel en écriture - Romain Nardral
    Lautréamont interdit - Philippe Lahaye
    Pour une écriture de l'arrogance - Guy Darol
    Univers Cité des fictions - Charles Duran & André Ladurit
    Notes sur "Corps et politique" (Jean-Marie Bröhm), Revues Barbare, Errata et Aroba, collectif El Assifa


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    SOMMAIRE 5/6
    LA QUESTION DU POUVOIR
    mai 1977

    Mise en place
    Entretien avec Philippe Boyer
    Les badauds du Pouvoir, définitions quotidiennes - Christian Gattinoni
    Les tripes hors du bocal, éléments de lecture - Philippe Lahaye
    Stations - Jean-Marie Le Sidaner
    Le tas - Daniel Busto
    Brève - Henri Martraix
    Ceci comme prise de position - Alain Hellissen
    Figures (rhétoriques) du pouvoir - Guy Darol
    D'où ça ne parle plus, génocides langagiers - Guy Darol, Christian Gattinoni & Philippe Lahaye
    Entretien avec Jean Baudrillard
    La Sainte Famille des "P" - b,e, l.n
    Pour la Matrie - Alain Borer
    A l'endroit du Pouvoir, son envers, la question militante - Guy Darol
    Boule à Phrases - Michel Vachey
    Pornocratismes - Guy Darol
    Désirant Staline - Dominique Robert
    Délit(s) - Jean-Pierre Bobillot
    Octobre noir - Alain Borer
    Notes sur Abdellatif Laâbi, l'affaire Tristan Cabral


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    SOMMAIRE 7/8
    MISERE DE LA REALITE REALITE DE LA MISERE
    juin 1978

    Mise en place
    Notule sur un intitulé - Philippe Boyer
    Projet manuel d'abêtisation - Daniel Busto
    La figure - Nicole Brossard
    Entretien avec Jean-Noël Vuarnet
    L'apparence nom - Henri Martraix
    R* - André Roy
    Antilope - Michel Vachey
    Insu limbes - Jean-Marie Le Sidaner
    La dissimulation, l'enserrage - Guy Darol
    Issues ridées - Dominique Bedou
    Elégie glacée - Dominique Labarrière
    Quelques observations - Gérard Durozoi
    H2L, c'est la modernité (peut-être) - Babuch Abudha
    Glas d'ère - José Galdo
    La spirale des bonnes - Victoria Thérame
    Correspondance I - Jean-Claude Montel
    ">Quelque part les captifs - Geneviève Clancy
    Les démocraties occidentales sont trop pudiques - Christian Gattinoni
    Notes sur Emmett Grogan, CRAP et Sgraffite, Jean-Pierre Verheggen, 32ème Salon de la Photographie, Alain Borer


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    SOMMAIRE 9/10
    L'ANIMAL D'ECRITURE
    février 1980

    Mise en place
    Entretien avec Edmond Jabès
    Le danger d'être libre - Lionel Ehrhard
    Ce sont boulettes qui tapissent la pensée, rien que boulettes - Guy Darol
    Esquilles - Bernard Neau
    Ecriture comme rien, écriture comme tout - Claude-Louis Combet
    Récits de l'écrit lent - Henri Martraix
    A chacun le champ de son possible - Claude-Michel Cluny
    Porc épique - Hubert Haddad
    D'un bord à l'autre - Gérard Durozoi
    Alchimie avortée - Jacques Douté
    L'arrière-pays - Yves Buin
    Ecrire goëlandais - Kenneth White
    En matière de langue, la terre fait loi - Guy Denis
    Entretien avec Denis Roche
    Ne meurt pas d'écriture qui veut - Bernard Raquin
    Post-scriptum animal triste - Christian Gattinoni
    Des sirènes fatales peuplent les eaux de ma nuit - Dominique Robert
    69 is more than 68 - Le rat de bibliothèque
    Les anciens combattants - Jacques Douté
    Ceux qui demandent à voix basse - Elie Delamare-Deboutteville
    La main interrompue - Guy Benoit
    Ecrits - Danièle Sarréra
    Lettre - Roland Barthes
    Lettre - Bernard Noël
    Petite histoire du rendez-vous manqué avec Pierre Guyotat
    Parce qu'il y a d'autres urgences - Philippe Boyer
    L'écrit-vain - Romain Nardral
    Dé-lire éditorial - François Aubral
  • LE COURONNEMENT DE RICHARD PINHAS

     

     

    medium_numeriser0021.2.jpgPlus étourdissant que le transit de Vénus, moins attrape-connaud que nos éclipses de Lune, L'Abécédaire de Gilles Deleuze avec Claire Parnet (3 DVD, éditions Montparnasse) est ce qu'il faut se mettre absolument sous les yeux si l'on veut savoir ce qu'est une expansion brutale de la conscience.

    Penseur nomade impératif, maillot à pois rouge du développement rhizomatique, Deleuze confirme par ses luminescents concepts que le devenir révolutionnaire est à chercher dans l'alliance des minorités, dans la conjonction des pratiques souterraines hostiles aux frontières.

    En préambule à ce documentaire, un petit film enfumé découvre le pop philosophe en pleine action d'enseignement. La caméra que l'on croirait épaulée par Jean Eustache s'arrête furtivement sur Richard Pinhas. Guitariste au son neuf, celui-ci fait circuler dans l'underground des années 1970 le nom de Deleuze avec le groupe Heldon et l'album Electronique Guérilla, galette badaboumesque. D'une voix inoubliable, le philosophe du désir lit un texte de Nietzsche. Succès immédiat pour ceux qui misent sur le futur des son. L'équivoque Maurice G. Dantec avec lequel Richard Pinhas s'unit autour du projet Schizotrope affirme avoir découvert le styliste du Gai Savoir en écoutant Heldon.

    Avec Tranzition (Cuneiform/Orkhestrâ, 2004), Richard Pinhas marque d'un pas métatronique son éloignement de la production à vocation marchande. Cet homme à tout défaire qui rédigea récemment Les larmes de Nietzsche (Flammarion, 2001) nous convainc que la musique peut dignement s'accorder avec les exercices de la pensée. Il me plaît en effet qu'Adorno explore chez Stravinsky la veine catatonique ou que Luciano Berio assemble dans Sinfonia des tessons de Claude Lévy-Strauss et de Samuel Beckett. Que Peter Blegvad et son groupe Slapp Happy soit qualifié de borgesien me convient autant que le duo Tom Waits/William Burroughs ou le team Kurt Weill/Bertolt Brecht.

    Ce n'est pas pour nib si Michel Foucault a émis l'hypothèse qu'un jour, peut-être, le siècle sera deleuzien". Quelques meutes actuelles cravachent l'espoir d'un monde où les fuyards l'emportent sur les banquiers de la norme fixe. Expérience des limites. Mélange des genres. Les dubesques Electric Muezzin livrent sur PMR (Produit de la Mondialisation Rhyzomatique) une illustration sonique de phrases secouantes signées Deleuze : "Soyez rapide, même sur place", "Expérimentez, n'interprétez jamais".


    medium_numeriser0022.jpgC'est dans cet esprit que sont apparus Mille Plateaux, Sub Rosa, labels voués à la déterritorialisation. Peu après la disparition du pop philosophe, en 1995, Sub Rosa édite Folds And Rhizomes For Gilles Deleuze, ode qui regroupe Mouse Of Mars, Scanner et Oval. Markus Popp (Oval) osera soumettre ses jets sonorielss à Deleuze, rêvant d'un booklet composé de main de maître. Markus Popp devra se contenter d'un courrier enthousiaste. Disons qu'Oval est un projet approuvé par les MC des lignes de fuite.

    Avec le laptopman DJ Spooky et Robin Rimbaud, héros des musiques postrock, Richard Pinhas expérimente la science des chimères (ou schizoanalyse), pratique qui s'écarte de "l'expression artistique unilatérale", fléau dénoncé en son temps par Guy Debord, cette autre figure du chaos. Dans une époque où l'ectoplasme Dieu nous est remué comme un recours alors qu'on le croyait grillé par Nietzsche, les célébrations deleuziennes de Pinhas (voir également son www.webdeleuze.com) sonnent comme une fête à laquelle on doit faire écho.

    Fin lecteur, notre pionnier de l'intelligent techno, rend hommage à Hubert Selby Jr dans un livre collectif édité chez IMHO (www.imho.fr). Psaumes rassemble les écrits des admirateurs de l'auteur de Last Exit To Brooklyn. Auprès de Lydia Lunch et de Norman Spinrad, Richard Pinhas propose une lecture disons exégétique sur le problème du Mal dans l'oeuvre du romancier parfois comparé à Louis-Ferdinand Céline. Richard Pinhas qui montre l'étendue de ses talents réflexifs convoque la Cabale lourianique, Brett E. Ellis ("cet autre monument de la littérature"), Philip K. Dick ("prophète des temps modernes"), Benjamin Fondane et le Nietzsche de Par delà bien et mal. L'ouvrage pointu est accompagné d'un DVD Plus (DVD vidéo + CD audio) contenant une vidéo d'une lecture de 50 minutes d'Hubert Selby Jr et une composition enregistrée par Richard Pinhas sous le titre Psaumes.

    www.webdeleuze.com

    www.imho.fr

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  • MON TRIPTYQUE

    FRANK ZAPPA, LA PARADE DE L'HOMME-WAZOO. Editions LE CASTOR ASTRAL, 1996; 1997. Epuisé

    ZAPPA DE Z A A. AVEC DOMINIQUE JEUNOT. EDITIONS LE CASTOR ASTRAL. DIFFUSION VOLUMEN, 2000. NOUVELLE EDITION REVUE ET AMENDEE, 2005.
    FRANK ZAPPA OU L'AMERIQUE EN DESHABILLE. EDITIONS LE CASTOR ASTRAL. DIFFUSION VOLUMEN, 2003

     

  • MUZIQ

     

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    MUZIQ est une publication trimestrielle diffusée en kiosques. LE MAGAZINE QUI AIME LES MEMES MUSIQUES QUE VOUS a vu le jour en novembre 2004. Version TANGENTIEL de l'honorable JAZZ MAGAZINE, ce trimestriel est un miracle accompli par Frédéric Goaty qui ne lésine pas en prouesses pour faire paraître ce fier vaisseau de la musique sans frontières. Six numéros sont parus à ce jour. Et dans chacun d'eux, un dossier boutiqué avec amour.

    MUZIQ 1 - 20 ANS APRES PURPLE RAIN PRINCE FAIT TOUJOURS LA PLUIE ET LE BEAU TEMPS - NOVEMBRE 2004

    MUZIQ 2 - DIX ANS D'AMOURS SOUL JAZZ MESHELL NDEGEOCELLO - MARS 2005

    MUZIQ 3 - SA VIE* SON OEUVRE* SES MEILLEURS DISQUES* SPECIAL STEVIE WONDER - JUIN 2005

    MUZIQ 4 - LED ZEPPELIN L'HISTOIRE ET LA MUSIQUE D'UN GROUPE DE LEGENDE - OCTOBRE 2005

    MUZIQ 5 - * SPECIAL FRANK ZAPPA * TOUTES LES CLES POUR DECOUVRIR L'UNIVERS D'UN GENIE DU XXème SIECLE * LES DISQUES ESSENTIELS* L'OEUVRE PASSEE AU CRIBLE* LES PLUS BELLES PHOTOS* SEIZE PAGES D'AMOUR FOU  - JANVIER 2OO6

    MUZIQ 6 - NUMERO COLLECTOR * 50 ANS DE GROOVE * LE GUIDE ULTIME ! * LES 150 CD SOUL/FUNK INDISPENSABLES - AVRIL 2006

    Collaborateur effusif de cet organe aux membres si charmants, je ne saurais trop indiquer la direction pour s'y rendre :

    MUZIQ

    63 Avenue des Champs-Elysées

    75008 Paris

    Rédacteur en chef : Frédéric Goaty (fredogaty@wanadoo.fr)


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  • AMUSE-BOUCHE


    podcast

    Ce serait un volume sans toit ni murs, ouvert sur le ciel et en prise directe avec l'homme. L'homme sans clôtures évidemment. Dans ce volume où l'air n'est jamais méphitique, on rencontrerait sans ordre de grandeur, l'instable et le fugitif, éphémères arteurs auxquels nous offririons la durée.

    Ecrivains, compositeurs, actionnistes rarement retenus dans les pages de la Société du spectacle, redécouvrons-les. Ensemble diffusons leurs traits. Propageons leurs éclats.

    Quelques noms, pour nous  situer sur la carte de dissidence.

    STANISLAS RODANSKI - WILD MAN FISCHER - LUC DIETRICH - JEAN-DANIEL FABRE - FRANCOIS AUGIERAS - THE SHAGGS - FRANK ZAPPA - LOUIS SCUTENAIRE - REMY DE GOURMONT - ANDRE HARDELLET - MOONDOG - JOSEPH DELTEIL - JOE MEEK - RICHARD PINHAS - HENRY DAVID THOREAU - ALBERT MARCOEUR  - ANTONIN ARTAUD - ARMAND ROBIN - BERNARD REQUICHOT - JEAN-PIERRE BRISSET - CAPTAIN BEEFHEART - JERRY RUBIN - CLEMENT PANSAERS - LUIGI RUSSOLO - DJ SPOOKY - KURT SCHWITTERS - FRANCOIS DUFRENE - RAOUL HAUSMANN - YVES MARTIN - MICHEL VACHEY - MICHEL FARDOULIS-LAGRANGE - DANIEL JOHNSTON - PAUL VALET - HARRY PARTCH - MIKE PATTON - CHARLES MONSELET - JULES VALLES - VILLIERS DE L'ISLE-ADAM - HUBERT HADDAD

    Ceci pour commencer.