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richard pinhas

  • MUSIQUES ELECTRONIQUES EN FRANCE

     

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    En sa collection qui file une satanée rouste aux "marchandises musicales standardisées" (Theodor Adorno), Dominique Grimaud et ses Zut-O-Pistes remet un peu d'ordre dans la chronologie des musiques électroniques. Cette célébration des synthétiseurs analogiques odysséens (Arp 2600, Mini-Moog, VCS3, Synthi AKS...) est surtout le meilleur hommage rendu à ces compositeurs maousses que sont Richard Pinhas, Gilbert Artman, Jean-Pierre Grasset, David Cunningham et Pascal Comelade au temps qu'il était électro.


    S'il est du dernier grand chic d'agiter les noms de Wendy Carlos et de Klaus Schultze, c'est en première urgence qu'il convient d'écouter frémir les  rhizomatiques ondulations (souvent irascibles à l'égard des penseurs d'équerre) de Lard Free, Heldon, Verto, Camizole ou encore Video-Aventures.

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    Aujourd'hui qu'un duo nantais (Principles Of Geometry) publie une oeuvre rétro-futuriste, veinée de références à Wendy Carlos, Terry Riley et John Carpenter, assez stupéfiante à ensemencer entre les oreilles, la compilation génésique de Dominique Grimaud est un trésor à thésauriser sans attendre une moitié de seconde.

    MUSIQUES ELECTRONIQUES EN FRANCE

    1974 - 1984

    LES ZUT-O-PISTES/GAZUL RECORDS/MUSEA

    www.musearecords.com

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    PRINCIPLES OF GEOMETRY

    LAZARE

    TIGERSUSHI/DISCOGRAPH

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    Sortie : Novembre 2007

  • LA SOEUR DE L'ANGE ❘ RESISTANCE ❘ JEAN-LUC MOREAU

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    En ces temps régressifs où l'Homme est invité à se diluer dans la valeur Travail, La Soeur de l'Ange, revue dirigée par Didier Bazy, se demande : "A quoi bon résister ?" Les réponses à cette question cruciale proviennent de différents sursauts face "à tout ce qui pue la mort". L'éditorial  agite bien justement "l'impératif catégorique de notre époque conditionnée par les contrôles puissants et insensibles de l'instrumentalisation généralisée où l'argent comme réponse à tous les problèmes tient une part de moins en moins négligeable." Selon Didier Bazy, l'état d'urgence coïncide avec la nécessité de "devenir un vivant sauvage." Sauvage, c'est-à-dire en résistance armée de mots, en dépit du risque, de l'incertitude, de l'aléatoire.

    Entretiens, épîtres, études, philippiques et même une fiction de Jean-Luc Moreau plus qu'éclairante composent un élan de front et une véritable mise en garde contre les menaces de néant voire d'apocalypse si l'on en croit Jean-Louis Cloët dont le propos très vigoureux annonce le meilleur du pire. Des figures considérables sont appelées à définir le besoin de résistance sinon la fin de partie : Antonio Negri, Samuel Beckett, Antonin Artaud, Paolo Virno, William Shakespeare, Henry David Thoreau, Friedrich Nietzsche, Georges Henein ...

    Par ailleurs, cette livraison pose la question des pouvoirs de la poésie dans un monde en crise (et l'on songe à l'interpellation d'Hölderlin : "Wozu dichter in durftiger zeit/Pourquoi des poètes dans un temps de manque ?") à travers l'oeuvre de René Depestre.

    La Soeur de l'Ange poursuit ici son exploration du Grand Jeu (Roger-Gilbert Lecomte, René Daumal, Roger Vailland, Pierre Minet, Josef Sima, Artür Harfaux, Maurice Henry, Hendrik Cramer, André Rolland de Renéville, Pierre Audard, André Delons, Monny de Boully, Zdenko Reich, Roger Caillois) avec des contributions de Claude Fournet et d'Alain Jugnon. Signalons que Le Grand Souffle éditeur de cette revue a eu l'excellente idée de publier récemment deux livres inévitables d'André Rolland de Renéville (Rimbaud le Voyant et L'expérience poétique ou le feu secret du langage) et l'essai de Michel Random, Le Grand Jeu, les enfants de Rimbaud le Voyant.

    Pour finir, ce remarquable volume de réflexions intempestives livre un texte du compositeur et guitariste Richard Pinhas (extrait des Larmes de Nietzsche, Deleuze et la musique, Flammarion, 2001) faisant l'apologie du plan de vie et du plan de composition ainsi qu'une lettre d'Armand Robin parue dans Le Libertaire du 29 novembre 1946 au sujet du Comité d'Epuration pour les Lettres. Comme on peut l'espérer de l'auteur de Le temps qu'il fait (l'une des plus belles fictions de tous les temps), il prend à la gorge les "poétereaux bourgeois" :

    " Ils m'ont banni de leur compagnie, que je fuyais ; ils m'ont exclu du monde de la vanité et des intérêts, ce que justement je cherchais ; ils m'ont désigné au mépris et aux railleries de ceux qui se mettent du côté des puissants, ce que justement je désirais. Ils ont eu raison : venant des travailleurs et m'obstinant malgré les réactionnaires "communistes" à vivre parmi les travailleurs, refusant de faire le beau dans les salons, les cafés littéraires, les antichambres où il est de bon ton qu'un écrivain soit lâche, j'ai osé, scandale des scandales, être poète ! "

    Saluons galure bas ce numéro très chaud et Jean-Luc Moreau (merci docteur Zeugme !) pour les lumières qu'il apporte sur Charles Nodier (un pionnier de la Nouvelle Fiction !) dans sa préface à La Fée aux miettes, ouvrage sur lequel je reviendrai prochainement.

    La Soeur de l'Ange n°5

    Dossier A quoi bon résister ?

    Editions Le Grand Souffle

    www.legrandsouffle.com

    http://revuelasoeurdelange.hautetfort.com/


    La Fée aux miettes

    Charles Nodier

    Avant-propos, postface et notes de Jean-Luc Moreau

    Editions Michel de Maule

    41, rue de Richelieu

    75001 Paris

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  • LE GRAND RETOUR DE PASCAL COMELADE

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    Je vous informais il y a quelques jours de la publication d'un vinyle de Pascal Comelade pressé à mille exemplaires mais voici une nouvelle nouvelle. Et pas la moindre.

    Pascal Comelade (la qualité tordant le bras de la quantité) s'est fait éjecté de Delabel ce qui n'a en rien tari son potentiel inventif. Tout de même, on pouvait craindre que la vitrinisation de son oeuvre soit un peu stoppée à cause du coup bas. Mais voici que Because (diffusion Wagram) prend le relais. Permettez-moi d'éructer un grand ouf. Car je suis de ceux qui pensent que Pascal Comelade est l'un de nos plus grands compositeurs mappemondiaux.

    medium_foto73.jpegN'a-t-il pas collaboré avec David Cunningham (Flying Lizards), Jac Berrocal, Richard Pinhas, PJ Harvey et OTH ? Oui, OTH, le supergroupe montpelliérain, emblème brindezingue de la scène rock alternatif. Notez que Pascal Comelade s'investit ces jours-ci dans ce old pogo band qu'il avait fréquenté à la fin des années 1980. Puisque OTH se reforme et que le compositeur catalan est du raout, il est facile de supposer qu'un prochain album combinera les signatures.

    En attendant, une compilation et un album cent pour cent comeladien sont en préparation chez Because (Charlotte Gainsbourg, Seb Martel, Revl9n, DJ Mehdi) et vous pouvez compter sur moi pour vous renseigner sur l'avancée de la chose.

    Visiter Because

    Voir la vidéo polyfacétique de Pascal Comelade

  • KAS PRODUCT

    Kas Product
    TRY OUT
    BY PASS

    DSA/CHRONOWAX. REEDITION 1982-1983

    medium_try_out_kas_product_.jpgDans les poèmes méconnus du peintre viennois Egon Schiele, des “oiseaux grelottants gazouillent” et ce sont les paysages d’hiver ventés qui réchauffent son cœur. Le maître de l’expressionnisme surplombe la cold wave, courant post punk qui draîne à la fin des années 1970 l’inquiétude tragique et la mort à vivre. Rien n’est à venir. Le futur est désormais gelé. Ce sont ces banquises de désespoir que chantent en tremblant Ian Curtis (Joy Division) et Robert Smith (The Cure). En France, Richard Pinhas puis Philippe Pascal de Marquis de Sade incarnent la fièvre glaciale. Aucune compromission lyrique. Elégies de la lucidité. Un duo nancéien fait entendre un son neuf, porté par une voix tendue (Mona Soyoc) et les inflexions électroniques de Spatsz, virtuose des boîtes à rythmes, dandy à mèche sans fin des synthétiseurs. Quelques titres jailliront devenus les standards du bonheur impavide : « Never come back », « Pussy X », « Loony-bin ». Autant d’hymnes à la désillusion. L’exceptionnelle dramaturgie de Mona Soyoc nous manque. L’inflexible rugosité de la voix, la fermeté de l’urgent refus qui faisaient frissonner l’aficionado n’ont pas laissé indifférents les nostalgiques électro-cold de Zend Avesta et de Microsillon. Mais c’est tout de même à l’écoute des deux premiers albums de Kas Product que la parfaite substance se goûte le mieux. Les Disques du Soleil et de l’Acier (www.dsa-wave.com) viennent de remettre dans le circuit les références indispensables. Cette double édition remastérisée accompagnée de bonus nous rappelle que Kas Product fut une légende (et la une du New Musical Express en 1982) bien avant la french touch. Guy Darol

     


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  • LE COURONNEMENT DE RICHARD PINHAS

     

     

    medium_numeriser0021.2.jpgPlus étourdissant que le transit de Vénus, moins attrape-connaud que nos éclipses de Lune, L'Abécédaire de Gilles Deleuze avec Claire Parnet (3 DVD, éditions Montparnasse) est ce qu'il faut se mettre absolument sous les yeux si l'on veut savoir ce qu'est une expansion brutale de la conscience.

    Penseur nomade impératif, maillot à pois rouge du développement rhizomatique, Deleuze confirme par ses luminescents concepts que le devenir révolutionnaire est à chercher dans l'alliance des minorités, dans la conjonction des pratiques souterraines hostiles aux frontières.

    En préambule à ce documentaire, un petit film enfumé découvre le pop philosophe en pleine action d'enseignement. La caméra que l'on croirait épaulée par Jean Eustache s'arrête furtivement sur Richard Pinhas. Guitariste au son neuf, celui-ci fait circuler dans l'underground des années 1970 le nom de Deleuze avec le groupe Heldon et l'album Electronique Guérilla, galette badaboumesque. D'une voix inoubliable, le philosophe du désir lit un texte de Nietzsche. Succès immédiat pour ceux qui misent sur le futur des son. L'équivoque Maurice G. Dantec avec lequel Richard Pinhas s'unit autour du projet Schizotrope affirme avoir découvert le styliste du Gai Savoir en écoutant Heldon.

    Avec Tranzition (Cuneiform/Orkhestrâ, 2004), Richard Pinhas marque d'un pas métatronique son éloignement de la production à vocation marchande. Cet homme à tout défaire qui rédigea récemment Les larmes de Nietzsche (Flammarion, 2001) nous convainc que la musique peut dignement s'accorder avec les exercices de la pensée. Il me plaît en effet qu'Adorno explore chez Stravinsky la veine catatonique ou que Luciano Berio assemble dans Sinfonia des tessons de Claude Lévy-Strauss et de Samuel Beckett. Que Peter Blegvad et son groupe Slapp Happy soit qualifié de borgesien me convient autant que le duo Tom Waits/William Burroughs ou le team Kurt Weill/Bertolt Brecht.

    Ce n'est pas pour nib si Michel Foucault a émis l'hypothèse qu'un jour, peut-être, le siècle sera deleuzien". Quelques meutes actuelles cravachent l'espoir d'un monde où les fuyards l'emportent sur les banquiers de la norme fixe. Expérience des limites. Mélange des genres. Les dubesques Electric Muezzin livrent sur PMR (Produit de la Mondialisation Rhyzomatique) une illustration sonique de phrases secouantes signées Deleuze : "Soyez rapide, même sur place", "Expérimentez, n'interprétez jamais".


    medium_numeriser0022.jpgC'est dans cet esprit que sont apparus Mille Plateaux, Sub Rosa, labels voués à la déterritorialisation. Peu après la disparition du pop philosophe, en 1995, Sub Rosa édite Folds And Rhizomes For Gilles Deleuze, ode qui regroupe Mouse Of Mars, Scanner et Oval. Markus Popp (Oval) osera soumettre ses jets sonorielss à Deleuze, rêvant d'un booklet composé de main de maître. Markus Popp devra se contenter d'un courrier enthousiaste. Disons qu'Oval est un projet approuvé par les MC des lignes de fuite.

    Avec le laptopman DJ Spooky et Robin Rimbaud, héros des musiques postrock, Richard Pinhas expérimente la science des chimères (ou schizoanalyse), pratique qui s'écarte de "l'expression artistique unilatérale", fléau dénoncé en son temps par Guy Debord, cette autre figure du chaos. Dans une époque où l'ectoplasme Dieu nous est remué comme un recours alors qu'on le croyait grillé par Nietzsche, les célébrations deleuziennes de Pinhas (voir également son www.webdeleuze.com) sonnent comme une fête à laquelle on doit faire écho.

    Fin lecteur, notre pionnier de l'intelligent techno, rend hommage à Hubert Selby Jr dans un livre collectif édité chez IMHO (www.imho.fr). Psaumes rassemble les écrits des admirateurs de l'auteur de Last Exit To Brooklyn. Auprès de Lydia Lunch et de Norman Spinrad, Richard Pinhas propose une lecture disons exégétique sur le problème du Mal dans l'oeuvre du romancier parfois comparé à Louis-Ferdinand Céline. Richard Pinhas qui montre l'étendue de ses talents réflexifs convoque la Cabale lourianique, Brett E. Ellis ("cet autre monument de la littérature"), Philip K. Dick ("prophète des temps modernes"), Benjamin Fondane et le Nietzsche de Par delà bien et mal. L'ouvrage pointu est accompagné d'un DVD Plus (DVD vidéo + CD audio) contenant une vidéo d'une lecture de 50 minutes d'Hubert Selby Jr et une composition enregistrée par Richard Pinhas sous le titre Psaumes.

    www.webdeleuze.com

    www.imho.fr

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