Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LA SOEUR DE L'ANGE ❘ AUTOMNE 2010 ❘ A QUOI BON LA PRINCESSE DE CLEVES ?

 

SdL 8.jpg

 

Pour sa huitième livraison, la revue La Soeur de l'Ange pose la question suivante : A quoi bon la Princesse de Clèves ? Interrogation faisant écho, on s'en souvient, à l'injonction du chef de l'Etat renvoyant la littérature à bien peu de choses. Jean-Luc Moreau (rédacteur en chef de La SdL) rappelle, dans son éditorial, l'effervescence autour du boulevard Raspail lorsque François Mitterrand faisait ses courses à la librairie Gallimard. Loin est ce temps où la littérature était un but de sortie, une virée plus nécessaire qu'un tour de chauffe avant de tomber dans les bras d'un malaise vagal.

Voici donc La Princesse de Clèves, roman de Madame de La Fayette, datant de 1678, examiné sous toutes ses coutures par de savants exégètes, analyse accompagnée d'une Lettre à Mme de Sévigné signée Bussy-Rabutin et d'extraits, il le fallait bien.

Ce dossier va plus loin qu'une laude à Madame de La Fayette, il est le prétexte à une réflexion sur la culture des livres dans un monde où la marchandise est devenue une transcendance plate. Il est l'occasion de tendre le mégaphone à certaines colères, ainsi de celles de Pierre Jourde, de Françoise Bonardel. L'aquoiboniste interrogation permet d'ajuster le tir d'excellentes réponses, comme celle alimentée par Gil Jouanard qui dit l'essentiel en constant que La Princesse de Clèves n'est rien moins qu'un paradigme de la langue française. Il est donc essentiel de connaître l'ouvrage pour savoir comment le français bouge après le bas-latin, le roman et le francien.

On trouvera dans ce volume quelques révoltes en faveur de la littérature mais plus largement de la culture pour qu'elle soit toujours d'un accès aisé. Ma présence dans ce numéro consiste en une réflexion sur la crise du disque intitulée "La crise est dans le vent, dans le vent on connaît la musique".

Dans ce numéro figure un remarquable dossier René Alleau précisant les rapports très étroits entre surréalisme et alchimie, un lien assuré par l'auteur d'Aspects de l'alchimie moderne (Minuit, 1953) à partir de 1952.

Pascal Conti offre une éblouissante analyse sur l'immatérialisme de Berkeley dans Nadja tandis que Marcel Moreau en appelle à une insurrection de la beauté : "Un tel événement n'est pas aussi impossible qu'il y paraît. Pour ma part, j'imagine sans peine pour après-demain un terrorisme de la beauté. Non plus seulement un terrorisme verbal ou artistique, mais, s'ajoutant à ce dernier, une utilisation de la force destructrice à des fins en quelque sorte poétiques, si l'on veut bien admettre que je donne à ce terme le contraire d'un sens douceâtre : un sens dévastateur, en même temps que fondateur, vertigineux autant que dansant."

 

LA SOEUR DE L'ANGE n°8

A quoi bon La Princesse de Clèves ?

Editions Hermann

213 pages, 20 €

Abonnement pour deux numéros : 36 €

Commentaires

  • Merci pour cette information et en particulier pour le cahier René Alleau.
    Cordialement

Les commentaires sont fermés.