Dans l’un de ses livres, Henri Calet évoque les bourdonnements dans les oreilles qui surviennent après quarante ans. À la page 82 d’Entre chien et loup (Carnets, avril-septembre 1987), André Blanchard écrit ceci :
« Cela fait six ans maintenant que j’ai des sifflements aigus et tonitruants dans les oreilles, ininterrompus du lever au coucher. J’en parle de moins en moins, comme s’ils pouvaient de cette discrétion prendre de la graine et ressembler à ces phénomènes qui, privés de publicité, se dégonflent d’eux-mêmes ! À ce jour, c’est encore la seule méthode pour parer ce coup du sort. »
Selon Ronan Botrel, mon mélomane ORL lui-même acouphénique, attentif depuis zinzinulante lurette à mes tintements, mes bourdonnements, Van Gogh se tira une balle dans l’oreille pour mettre à mort un sifflement.
Il est heureux que je ne possède pas d’arme à feu.
Car les acouphènes mis à distance (et la méthode d’André Blanchard est excellente) parviennent à certains moments de notre confuse existence à user de ruses subtiles pour s’imposer plus bruyamment qu’ils ne nous avaient agressé.
Et l’on se demande si l’on va tenir le coup.
Sans envisager néanmoins de se tirer dessus.
Vous, acouphéniques obsédés par ce bruit dont on sait aujourd’hui qu’il est le signal inextinguible du neurome mort équivalent à la douleur du membre fantôme, qu’avez-vous trouvé comme ruse pour atténuer le « coup du sort » ?
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André Blanchard
Entre chien et loup
Le Dilettante, janvier 2007
Commentaires
C'est amusant de tomber sur ce billet aujourd'hui alors que je suis ce blog depuis plusieurs mois. Je m'explique : cela fait huit jours que je souffre d'un acouphène continu (il ne m'a pas laissé une seule seconde de répit) à l'oreille droite.
L'acouphène se situe au dessus des 4 000 Hz. Il va être dur à enlever. J'ai consulté un médecin vendredi et un ORL lundi. Ils n'ont pas trouvé d'où me venait cet acouphène. J'ai un traitement médicamenteux d'un mois, revois l'ORL dans deux semaines.
Conséquences immédiates de l'acouphène : cervicales tendues, baisse de tension significative, sommeil quasi inexistant, perte de l'appétit...
Je ne sais pas combien de temps tout ceci va durer.
Ah ! J'oubliais : j'ai 26 ans.
Vous décrivez la cohorte des maux qui accompagnent la survenue de l'acouphène. Il existe tout de même quelques molécules qui font leur effet mais le retour au bien-être n'est pas immédiat. La technique suggérée par André Blanchard porte un nom : l'habituation. Notre cerveau procède généralement à la mise à distance du bruit parasite, c'est la plasticité mentale. Surtout ne pas se fixer sur le bruit. L'oublier est le plus sûr moyen pour qu'il n'agisse plus. Bon courage. Car les choses avancent dans ce domaine.
Consulter : http://www.france-acouphenes.org/agir/conference/conf220303Toulouse.html
Oui, j'ai entendu parler de cette technique.
Oublier, c'est facile la journée... mais la nuit ! C'est un calvaire !
Moi qui aime le silence, je me surprend à rechercher les endroits bruyants. Je ne me reconnaît plus.
pour moins souffrir la nuit, s'endormir avec un disque de musique de relaxation à très faible intensité....
une bien vieille molécule, connue pour ses effets sur les angines de poitrine, peut avoir quelques effets appaisant notamment en faisant monter la fréquence dans des szones hyperaigues, donnant au korg ms 20 interne à l'oreille une tonalité plus métallique, puis aérienne/souffle au final, il semblerai que les acouphènes graves soit encore plus anxiogènes, bruit d'avions, le danger ultime étant l'hyperacousie,
un vieux sage audiologue de saint denis ma sauver la vie, monsieur marc yana, encore merci
salut
maladie rare peux connue des ORL et qui concerne l'organe de l'équilibre: le syndrome de minor ou déhiscence des canaux semi circulaire (la troisième fenêtre de trop). On vient de me la diagnostiquer.
Si l'un d'entre vous soufre de cette pathologie merci de me contacter d'urgence pour comparer nos cas et nos syntomes mais surtout des solutions possibles. A noter que les ORL ne sont pas très bavards sur ce thème car ils sont incapables de nous soigner.
à bientôt j'espère.
je souffre de bruits dans les oreilles qui rendent le silence insupportable et l'audition douloureuse
plusieurs traitements n'ont rien donné,et les spécialistes ne donnent aucun espoir de retrouver un silence normal,il faut s'habituer!!!que faire?
Je souffre de la maladie de Ménière depuis 1999. Avant (depuis 1983, ce n'était que les syndromes)
Sourde de l'oreille gauche, acouphénique, un traitement me protège des nystagmus (vertiges) encore que...
Pour m'endormir, j'imagine des scenarii qui me permettent d'oublier la cocote minute qui repose sur mon oreiller...
Comme le disent beaucoup de personnes sur ce forum et c'est vraiment paradoxal : je recherche le bruit car je redoute le silence. Un comble pour quelqu'un comme moi qui n'ai jamais aimé le bruit.
Bon courage à tous ceux qui sont touchés par ce cocktail de vacherie
Un problème d'équilibre de la mâchoire à cause des dents peut être responsable des acouphènes et nombreux troubles que l'on croit sans rapport entres eux !
Pour bien comprendre le problème :
http://amzn.to/eaU1hA