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acouphènes

  • ANDRE BLANCHARD ❘ LES ACOUPHENES

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    cochlée saine

    Dans l’un de ses livres, Henri Calet évoque les bourdonnements dans les oreilles qui surviennent après quarante ans. À la page 82 d’Entre chien et loup (Carnets, avril-septembre 1987), André Blanchard écrit ceci :

    « Cela fait six ans maintenant que j’ai des sifflements aigus et tonitruants dans les oreilles, ininterrompus du lever au coucher. J’en parle de moins en moins, comme s’ils pouvaient de cette discrétion prendre de la graine et ressembler à ces phénomènes qui, privés de publicité, se dégonflent d’eux-mêmes ! À ce jour, c’est encore la seule méthode pour parer ce coup du sort. »

    Selon Ronan Botrel, mon mélomane ORL lui-même acouphénique, attentif depuis zinzinulante lurette à mes tintements, mes bourdonnements, Van Gogh se tira une balle dans l’oreille pour mettre à mort un sifflement.

    Il est heureux que je ne possède pas d’arme à feu.

    Car les acouphènes mis à distance (et la méthode d’André Blanchard est excellente) parviennent à certains moments de notre confuse existence à user de ruses subtiles pour s’imposer plus bruyamment qu’ils ne nous avaient agressé.

    Et l’on se demande si l’on va tenir le coup.

    Sans envisager néanmoins de se tirer dessus.

    Vous, acouphéniques obsédés par ce bruit dont on sait aujourd’hui qu’il est le signal inextinguible du neurome mort équivalent à la douleur du membre fantôme, qu’avez-vous trouvé comme ruse pour atténuer le « coup du sort » ?

    André Blanchard

    Entre chien et loup

    Le Dilettante, janvier 2007

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    cochlée abîmée