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hip hop

  • SAGE FRANCIS ❘ A HEALTHY DISTRUST ❘ 2005

     

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    Issu de l'Université de Rhode Island d'où il décroche un diplôme de journalisme, Sage Francis envisage de commenter la réalité sans la farder de fausse suie. Il veut la dire à hauteur des faits vrais, comme il l'a connu, môminard des rues pauvres. Rappeur blanc, il part perdant. Pas sûr, car ce pur et dur de la cause hip-hop affirme qu'il n'a jamais dégoiser son flow sans savoir. A l'opposé du rap business où l'exhibition des carrosses d'or et des filles irréelles fait office de discours, le kid barbu cisèle une langue parfaite sur un mode ténébreux mais avec l'énergie d'un fidèle. A Healthy Distrust (Une saine méfiance) rappelle que Sage Francis prit le parti d'Anticon, pour Personal Journals, label voué à la critique sociale et placé sous l'égide situationniste de Sole. Après un Hope signé Non Prophets (Lex Records, 2003), le maître du spoken word qui taille des costards à la nuisance revient avec un poignant album. Authentique (quoique ce mot ait été bien sali), cet album consacre la branche historique du hip-hop avec  beats et basse fuligineux. Maître absolu des freestyle battle, Sage Francis parvient à combiner politique et poésie sans jamais être gonflos. Tout petit devant Neil Young qu'il vénère, il offre dans un style roman (c'est-à-dire bigrement épuré) un hommage définitif à Johnny Cash avec un « Jah Didn't Kill Johnny » qui grave à jamais sa dette dans les sillons de nos cœurs. Guy Darol

     

    SAGE FRANCIS

    A Healthy Distrust

    Epitaph/Pias

    CONSULTER

    SAGE FRANCIS

     

     

  • BAUCHKLANG

    Many People

    (Klein Records/Nocturne)

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    La tradition du human beat box est à chercher loin, du côté de l’incompréhensible et de son phrasé-grenouille préconisé par Jean-Pierre Brisset. Il faut se familiariser avec Valère Novarina pour saisir les portées de la voix, les possibilités du verbe cru, a capella. Bien sûr, dans le domaine du chant pastichant l’instrumentarium, il y eut Bobby Mc Ferrin (« Don’t worry be happy ») et les vocalises chatoyantes de Pow Wow. Puis vint Bauchklang (« son du ventre » en allemand) et cela mit un frein à l’amusement. Les six viennois mettaient la voix en couronne. Ils la plaçaient au-dessus de tout. Des virtuosités guitaristiques, du drumming le plus époustouflant. À petits coups de luettes et de replis musculo-membraneux, ils parvenaient à acculer les plus nobles prouesses instrumentales du côté de l’insignifiant. Bauchklang inventa la voix dépassant la chose. Avec Jamzero (2001), ils accomplissaient un exploit remarqué, celui de concurrencer les prestations électroniques. On croyait cet effort sans lendemain. On pensa que Bauchklang avait jeté toute sa science vocale dans ce seul artefact. C’était méconnaître l’opiniâtreté du vocal group project. Nos autrichiens ont plus de cordes à leur arc que toute une armada de compositeurs numériques. Ils savent faire à voix nue ce que l’ordinateur peine à bruire. Au-delà d’une expérimentation vocale plus que sidérante, ils effectuent avec Many People un voyage en 17 stations à travers dub, drum’n’bass, ragga et hip-hop. Nasarde à la technologie, Bauchklang témoigne une fois de plus des avancées de la chair sur l’outil. Guy Darol

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