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josette farigoul

  • AUJOURD'HUI, LA RUE DU PRESSOIR

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    Hier, la rue du Pressoir
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    Aujourd'hui, la rue du Pressoir
    Photographie Bienvenu Merino

    Ce n'est pas un paysage en ruine mais la conséquence du plan de rénovation urbaine, tel que Louis Chevalier dans L'Assassinat de Paris en a étudié les prémisses. A la manière d'un palimpseste, des constructions se sont substituées aux immeubles érigés au milieu du XIXème siècle où logeaient en parfaite harmonie parisiens de souche et migrants ainsi qu'en témoignent les récits bellevillois de Clément Lépidis. En prévision du retour de Josette Farigoul sur les lieux de son enfance abandonnés par la contrainte de l'expulsion en 1966, Bienvenu Merino a imaginé ce texte d'anticipation où se mêlent l'effroi et la résignation. Le mercredi 9 avril 2008, Josette Farigoul accompagnée de son fils et de Bienvenu Merino ont effectué le voyage. Un pélérinage diront certains mais peut-on parler de catharsis, de guérison lorsque l'on vient contempler l'effacement de sa propre histoire, la rectification pure et simple d'un passé inconfortable mais heureux. A propos de ces transformations brutales menées à coups de boules de fonte et de bulldozers, il convient de consulter Courrier International (www.courrierinternational.com) qui dans son numéro 906 (Dossier Paris épinglé par la presse étrangère) revient, sous la plume d'Andrew Hussey sur la destruction du vieux Paris au motif qu'il regorgeait de vagabonds, de voyous, d'alcooliques, de déviants et d'anarchistes, "tous les exclus de la société qui n'avaient rien à perdre et s'accommodaient très bien du chaos le plus total."  Refuge des "classes dangereuses" (locution inventée et définie par Louis Chevalier, le meilleur spécialiste de l'histoire de Paris), Belleville-Ménilmontant devait disparaître, comme on éradique le risque de peste, la menace du complot révolutionnaire toujours vif. Guy Darol

    Le retour à la maison

    Le soleil  la neige  la pluie

    Multitudes des rues grisées

    Le retour triomphal en secret

    Le parfum du marronnier

    Elle est revenue au berceau de sa reine enfance

    Elle  se tait de ne rien pouvoir dire

    Elle va de par les rues des souvenirs

    Etoufée d’émotion

    Et fragile

    Dans  sa robe pâle elle est plus belle que tout au monde

    Elle s’arrête un pas, devant Notre Dame de la Croix

    Et continue encore des pas et des pas

    Et

    «  Voilà je suis arrivée »

    Elle veut dire mais elle ne dit pas

    « La maison est là ! » Elle dit

    Mais elle se reprend

    « Était là ! »

    Elle montre du doigt

    Elle regarde, s’approche

    Regarde ou était sa maison

    Debout   en   silence,   elle   se   rappelle

    ‘La maison abrite la rêverie et protège le rêveur, elle permet de rêver en paix.

    Il n’y a pas que les pensées et les expériences qui sanctionnent les valeurs humaines. A la rêverie appartiennent des valeurs qui marquent l’homme et la femme en sa profondeur. La rêverie a même un privilège d’autovalorisation. Elle jouie directement de son être. Alors, les lieux où l’on a vécu la rêverie se restituent eux-mêmes dans une nouvelle rêverie. C’est parce que les souvenirs des anciennes demeures sont revécus comme des rêveries que les demeures du passé sont en nous impérissables’

    Josette Farigoul  est venue

    Emue

    Elle repart émue

    Sans que personne ne sache rien.

    Ménilmontant le 9 avril 2008

    Bienvenu Merino



     

  • HISTOIRE D'UN PRENOM

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    J'ai lancé ma bouteille à la mer pour notre petite réunion entre copains. Il faut juste que tout le monde soit disponible un certain samedi.
    J'ai téléphoné à deux d'entre eux hier, ils se chargent de retenir une date qui correspondrait à tous.
    Je sais déjà que mon copain Claude et sa femme (ne l'oublions pas car elle nous supporte depuis 35 ans qu'elle est mariée avec lui) sont de sorties durant les trois semaines à venir. J'aimerais bien que cette réunion se fasse au mois d'avril. Nous verrons, ils vont me recontacter puisque nous nous réunirons chez moi.
    Je compte beaucoup sur Claude car il habitait plus vers le bas de la rue  après le passage Deschamps et je sais qu'il a beaucoup de souvenirs en tête.
    Je suis sûre que nous allons pouvoir remonter la rue du Pressoir presque sans encombre. Il suffit de se mettre à plusieurs. Hier, lorsque j'ai téléphoné à mon amie, elle m'a rafraîchi la mémoire sur un bâtiment situé à côté de chez elle et que j'avais oublié, maintenant je le vois très bien.
    Plus je regarde la photo où vous êtes avec vos parents et plus j'ai l'impression de reconnaître, principalement, votre père.
    L'escalier sur le blog me fait penser au mien. Je descendais les 3 étages à califourchon, sachant que c'était le vide avec la cave rn bas, un peu inconsciente. Un peu un garçon manqué. Pour être manqué, ça je l'étais. Ma mère m'a très souvent appelé Georges. Je vous dis, j'ai toujours eu beaucoup de chance ! je n'avais pas de prénom à ma naissance. Mes parents étaient persuadés que je serais un garçon qui se prénommerait Georges. Oh ! la surprise.  Comme je suis née au 25, c'est le médecin, bien embarrassé, qui m'a trouvé mon prénom. On l'appelle comment ? Georgette ? Ce prénom ne plaisait pas à ma mère (encore heureux, déjà que je n'aime pas Josette mais Georgette faut pas déconner!) et bien Josette ? Oh oui ! répondit ma mère. Et voilà comment ce prénom de Georges m'a poursuivit jusqu'à la mort de Maman en 1984. J'ai toujours pris ça pour une marque d'affection car quand elle en avait après moi, elle m'appelait Josette et ne me reprochait pas d'être une fille. En plus, mes parents n'ont eu que des filles.  Deux autres après moi, en 1953 et 1955. Elles m'appelaient Georges dans n'importe quels lieux ce qui pouvait porter à confusion lorsque j'étais jeune fille et même mariée. Je voyais parfois des gens me regarder avec des yeux ronds, se demandant si je n'étais pas un travesti. Je n'y prêtais même plus attention. Sauf parfois en voyant la tête des gens. Ah oui ! elle m'a appelé Georges. Ce prénom (que je n'aime pas particulièrement) ne m'a pas empêché de vivre. George Sand était bien une femme. Josette Farigoul
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