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JEAN GOURMELIN

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JEAN GOURMELIN : L'UN DES

DESSINATEURS LES PLUS IMPORTANTS DU XXe SIÈCLE

REVIENT SUR LE DEVANT

DE L’ACTUALITÉ

À L’OCCASION

DE LA PARUTION PRÉVUE

D’UN ALBUM

COMMÉMORATIF DE SON ŒUVRE

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85 ans dont 75 au service du dessin et de l’illustration

Né en 1920, Jean Gourmelin, âgé en 2006 de 86 ans, s’avère l’un des principaux dessinateurs du XXe siècle. Son œuvre dessinée est rentrée désormais dans l’Histoire de l’Art, notamment dans celle des aquarellistes et des dessinateurs de presse et d’humour. Neuf albums édités de 1968 à nos jours, des catalogues d’expositions, des années de collaboration à quelques grands titres de la presse kiosque, notamment Le Point (pendant 13 ans), en témoignent.

Les éditions Michel Champendal ont programmé un album à paraître intitulé « Jean Gourmelin, une Vie, une Œuvre » car elles estiment qu’il est temps de rendre un hommage ante-mortem à celui qui fut l’un des grands professionnels de son époque.

Jean Gourmelin dessine avec passion depuis l’âge de cinq ans.

Un rapide survol biographique nous permettra de mieux approcher l’œuvre, qui intéresse directement nos contemporains.

Jean Gourmelin naît à Paris le 23 novembre 1920 dans une famille modeste. Unique enfant, il commence à dessiner avec passion dès l’âge de cinq ans et il rencontre, à l’école, un professeur de dessin qui lui donnera confiance en lui. Il vivra les quinze premières années de sa vie à Paris.

1935 : ses parents quittent Paris pour Vendôme où son père s’établit en tant que grainetier. Deux ans plus tard (Jean Gourmelin est alors âgé de 17 ans), le peintre Charles Portel l’initie à la technique du papier peint, de la gravure sur bois et du pochon. D’abord exécutant, il devient rapidement concepteur pour la maison Nobilis.

1938 : première participation, à 18 ans, à une exposition collective intitulée « Balzac », au Musée de Vendôme.

1940 : à vingt ans  il retrouve Paris et s’inscrit aux « Arts Décoratifs » à l’Atelier jandin : il se destine sans succès au professorat de dessin.

1945 : il entre - pour vingt-trois ans de collaboration - dans l’atelier du célèbre verrier Max Ingrand (il y a travaillera notamment avec Michel Serre, qui  deviendra lui aussi un dessinateur d’humour célèbre). On peut reconnaître, sur les vitraux de la cathédrale de Rouen son style inimitable. C’est donc le « Directeur du Bureau des Dessins  des Ateliers Max Ingrand, passage Tenaille à Paris » qui est à l’œuvre, notamment et également dans les chapelles des châteaux d’Amboise et de Blois.

1951 : il a trente et un ans et Maximilien Vox lui confie des « reportages dessinés » pour quelques revues dont il a la direction artistique : le dessinateur de presse Jean Gourmelin débute sa carrière internationale.

1961 : il a quarante et un ans et il rencontre son grand ami l’écrivain Jacques Sternberg, ce qui le destine à consacrer son dessin « non à l’esthétisme mais à l’idée ». Ce qui marque le début de son œuvre historique.

1962 : son premier dessin paraît dans la revue « Bizarre », une revue qui fut créée par l’éditeur Eric Losfeld puis reprise par son collègue Jean-Jacques Pauvert. Il s’agit du numéro vingt-trois.

1963 : remarqué par son fondateur Louis Pauwels, dont il deviendra ami, il débute une collaboration qui sera longue et fructueuse avec la revue et les éditions « Planète » (dès le numéro dix).

1966 : il a quarante-six ans et dessine les décors et les costumes de « Le Golem », un film de J. Kerchbron et Louis Pauwels.

1967 : première exposition personnelle à la parisienne galerie « Le Tournesol » : très grand succès. Il est remarqué par le Tout-Paris, les éditeurs et les confrères dessinateurs, ce qui l’encourage à l’indépendance professionnelle.

1968 : il abandonne le vitrail, vit (et vivra) désormais du dessin, en compagnie de son épouse femme au foyer, de sa fille et de son fils. Cette année-là, il illustre, dans France-Soir, alors un quotidien encore très important, les « Chroniques » de son ami Jacques Sternberg.

1969 : il a quarante-neuf ans et sort le premier de ses neuf albums de dessins intitulé « Gourmelin », aux éditions Planète, avec une magnifique préface de Louis Pauwels pleine d’intelligence, de finesse et de tact. Le voilà lancé dans son domaine de prédilection. Il reçoit le Grand Prix de l’Humour Noir, bénéficie d’une exposition à la galerie Christiane Colin et rencontre Julien Green.

1970 : à cinquante ans, il crée les décors et les costumes du film « L’Homme qui Rit » de J. Kerchbron, d’après l’œuvre théâtrale de Victor Hugo.

1971 : 51 ans. Exposition « L’Humour à travers les âges » à la Bibliothèque nationale alors rue de Richelieu.

1972 : il expose une fois encore à la galerie Christiane Colin et publie aux éditions André Balland un nouvel album de dessins intitulé « Pour Tuer le Temps ».

1973 : il collabore désormais régulièrement avec la presse (il restera treize ans au sommaire du magazine « Le Point » et travaillera également au « Figaro ») et réalise décors et costumes pour le film « Président Faust » de J. Kerchbron et Louis Pauwels. Il publie une collection d’assiettes peintes, de nos jours fort recherchée.

1975 : il a 55 ans. Une exposition à la galerie « La Galère » et la publication d’un nouveau recueil de dessins intitulé « Le Hasard » aux éditions André Balland adviennent. Il réalise les décors et les costumes du film « La Grande Trouille » de Pierre Grunstein.

1976 : l’émission télévisuelle « Fenêtre sur », réalisée par M. Honorin sur la chaîne A2, lui est consacrée.

1977 : il réalise des affiches pour les spectacles de Robert Hossein ainsi que les décors de « Néfertiti », une pièce d’Andrée Chedid.

Les années qui suivent, il continue de dessiner pour la presse kiosque, de réaliser des albums de dessins et d’exposer, notamment à Créteil, à Genève et à Bruxelles (en 1882 ce sera à Taiwan).

Il participe à de nombreux évènements culturels de la fin du siècle passé, notamment à l’émission télévisuelle « Tac au Tac » qui réunit régulièrement sur un plateau et en direct des dessinateurs d’envergures nationale et internationale qui improvisent collectivement. Cette émission obtiendra un très vif succès.

En l’an 2000, âgé de quatre-vingt ans, Jean Gourmelin, du fait d’une vue chancelante, cessera de dessiner et de peindre. Ce qui ne l’empêchera pas d’exposer. Il est actuellement l’ami des plus grands dessinateurs de France, et parmi eux son supporter de toujours : Bernhard Willem Holtrop dit Willem.

En conclusion, nous pouvons affirmer, sans crainte de nous tromper, que l’œuvre de Jean Gourmelin fait désormais partie intégrante du panorama culturel historique de la France. Cet artiste est non seulement un maître dans ses domaines (l’Insolite et le Fantastique), mais il a influencé et influence nombre de ses confrères plus jeunes que lui. Pas un Français de plus de cinquante ans qui ne connaisse donc reconnaisse ses dessins du premier coup d’œil, pas un contemporain de moins de cinquante ans qui ne soit intrigué par cette œuvre forte. Il est vrai que tout l’imaginaire des lecteurs et amateurs d’art occidental est baigné de l’œuvre de Jean Gourmelin : ses dessins sont parus dans la plupart des anthologies de la revue « Planète » (il y a même illustré « les Chefs-d’œuvre de l’Epouvante »), dans Zoom, Le Point, Hara-kiri, Plexus, Charlie Mensuel, Pilote, Elle, Les Lettres Françaises, Caractère, France Soir, Le Monde, Le Figaro et Le Matin de Paris, pour n’en citer que quelques-uns parmi les plus renommés. Par ailleurs, que ce soit dans les réseaux de la bibliophilie à petits tirages ou de ceux, à très gros tirages ceux-là, des Clubs du Livre, Jean Gourmelin a illustré les œuvres d’Arthur Rimbaud, de Gaston Leroux, de Pierre Benoît, de Daniel de Foe (son « Robinson Crusoë »), de Guy de Maupassant (« Bel Ami »), de Julien Green, de Claude Klotz (« Les Innommables »), de Lovecraft et de Jacques Sternberg. Jean Gourmelin a également dessiné de nombreuses couvertures de livres, notamment de livres de poche. Louis Pauwels, Robert Sabatier, Jacques Sternberg, Philippe Soupault, Pierre Cabanne, François Cavanna (un de ses amis), Frédéric Vitoux, Julien Green et Yvan Audouard du « Canard Enchaîné », liste non exhaustive, ont écrit sur lui et sur son œuvre prolifique (Jean Gourmelin fut très productif).

Michel Champendal, éditeur, le lundi 25 septembre 2006

Commentaires

  • Du coup, je me suis replongé dans de vieux Plexus. Savoureusement erotikitsch ! L'excès de mauvais goût était heureusement contrebalancé par quelques bons dossiers et les conseils littéraires de Jacques Sternberg.
    D'ailleurs, de ce dernier, dans son "Dictionnaire des idées revues" :
    "Comme Druillet et Roland Cat, Jean Gourmelin est arrivé avec ses premiers dessins, un jour, dans les années 60, à Planète. Il n'avait jamais exposé, jamais publié. Précis, clinique, glacial, volontiers métaphysique, son monde graphique était plus vertigineux que drôle. On souriait devant ses dessins, mais jaune. Ses décors d'escaliers et de murs sans fin, ses labyrinthes d'épouvante et ses plongées au fond de la préhistoire, tout cela distillait une sorte de fascination qui pouvait virer au malaise. Il inaugura la collection des dessinateurs du réalisme fantastique et la collection s'arrêta à ce seul ouvrage, ce qui peut rappeler un dessin de Gourmelin. Mais, par la suite, il devait trouver d'autres éditeurs parmi lesquels Balland qui aurait volontiers publié des dessinateurs du même genre, donc aussi morbides si le public français montrait quelque curiosité pour ce genre de publications. Ce qui n'a jamais été le cas."
    Cela aurait-il changé ? Avec le temps ? En tous cas, j'aimerais beaucoup voir plus de ces dessins !

  • J'ai toujours été fasciné par les dessins de Gourmelin, qui vous frappaient, vous happaient de plein fouet dans le tourbillon d'autres mondes. Je me souviens notamment de cet homme qui portait une valise. Un homme apparemment "normal" gravissant les marches d'un escalier. Mais devant et derrière lui un mur. D'où vient-il ? Mystère; Où va-t-il mystère? Il appartient à ces hommes qui font partie de notre mémoire,depuis toujours semble-t-il, mais dont on n'a pas vu d'œuvres récentes depuis si longtemps qu'on se demandent s'ils créent encore, et même s'ils sont encore vivants. Tiéderie et mollesse des éditeurs, des galeries, qui ne veulent plus que de "l'assuré de rentabilité". Alors, cela me remplit d'enthousiasme de savoir que Gourmelin est vivant. De la même manière que j'ai éprouvé une grande tristesse en apprenant que Roberto Juarroz était mort il y a dix ans. Sans que personne ou presque n'en parle. Pour moi pourtant et quelques autres, un poète majeur. Merci pour l'article sur votre blog étonnant. Perdu mon ancienne boîte mail, j'en profite pour vous communiquer la nouvelle. Amicalement

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