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florence de mèredieu

  • L'AFFAIRE ARTAUD ❘ COMMUNIQUE

    Ayant lu notre billet sur Nicolas Rozier, Florence de Mèredieu nous adresse ceci :

    affaire_artaud.jpg

    Florence de Mèredieu
    L'AFFAIRE ARTAUD

    Journal ethnographique

    Editions Fayard

    "L'Affaire Artaud" défraie depuis quelques décennies la rubrique des médias. —

    Blocage de la parution des Œuvres complètes du poète. Procès en cascade. Mise en cause de la transcription des cahiers manuscrits. Virulentes et ostentatoires campagnes de presses, à charge ou à décharge des uns et des autres.
    Miroir de la vie intellectuelle des années 1948-2008, l'Affaire Artaud apparaît comme un feuilleton médiatique, les journaux (Combat, Le Monde, Libération, Le Nouvel Observateur, La Quinzaine littéraire, etc.) ayant assuré une sulfureuse carrière posthume au poète, mort à Ivry en 1948.

    L'Affaire Artaud met en scène un poète maudit (Antonin Artaud), des manuscrits et dessins, une Grande Prêtresse (Paule Thévenin), une maison d'édition réputée (Gallimard), une famille (les Artaud-Malausséna), quantité de medecine men (Gaston Ferdière, Jacques Lacan, etc.), des intellectuels de renom (Jean Paulhan, François Mauriac, André Malraux, Jacques Derrida, Philippe Sollers, etc.), de grandes institutions (la Bibliothèque nationale de France, le Centre Georges-Pompidou, etc.), des avocats devenus de puissants hommes politiques (tel Roland Dumas).

    L'histoire comporte des familles, des clans, des tribus et des gourous, des "medecine men", des reliques, des magiciens, des éditeurs et des illusionnistes, des journalistes et des avocats, des collectionneurs et des intellectuels réputés. Elle s'est déroulée à l'ombre de prestigieuses institutions et jusqu'au cœur de l'État. Largement abreuvé d'informations qu'il ne peut maîtriser, le grand public ignore tout de ce qui s'est tramé, durant soixante ans (1948-2008), autour de l'œuvre de l'un des plus grands écrivains du XXe siècle.

    Largement médiatisée, l'Affaire Artaud demeure, cependant un sujet tabou. Un haut lieu de secrets auxquels bien des protagonistes de l'Affaire n'ont, eux-mêmes, pas eu accès. On s'interrogera sur les arcanes de cette histoire qui s'apparente souvent à un gigantesque marché de dupes.

    Entrée il y a 25 ans au cœur de l'Affaire, Florence de Mèredieu assiste et participe à ses rebondissements. Ce "Journal ethnographique" relate les événements, recense les documents et décrit ce que furent — en arrière-plan — les mœurs et les pratiques de ses différents protagonistes.

    Tout ce que vous auriez voulu savoir sur l'Affaire Artaud. Tout ce que vous n'auriez même pas imaginé.

    L'Affaire Artaud fut aussi — et peut-être surtout — une grande Affaire médiatique. S'attacher à la décrire amène inéluctablement à esquisser une certaine histoire de la presse (Combat, Le Monde, Libération, La Quinzaine littéraire, etc.) et de l'édition (Gallimard). Sans compter la description des relations complexes qu'entretiennent ici le droit et la littérature.

    Univers des réseaux, de la presse et des médias. Mondes cloisonnés de la psychiatrie. Grandes Institutions travaillant à l'ombre de l'État et dans les arcanes du pouvoir (Bibliothèque nationale de France, Centre Georges Pompidou, etc.). Intellectuels soucieux de traiter le poète mort à Ivry en mars 1948, à la façon d'un porte-étendard. Matière première de gloses interminables, le Grand-Œuvre d'Artaud n'a pas cessé d'alimenter l'histoire littéraire et journalistique.

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    Écrivain, essayiste, Florence de Mèredieu a longtemps enseigné l'esthétique et la philosophie de l'art à l'Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne). Elle est l'auteur de fictions (Une si petite anthropophage, Des Femmes, 1981, Télévision, la lune, Des Femmes, 1985, Borges & Borges illimited, Paris, Blusson, 1993, Duchamp en forme de ready-made, Paris, Blusson, 2000. Et Beckett se perdit dans les roses, Paris, Blusson, 2007) et de nombreux ouvrages sur l'art moderne et contemporain (André Masson, les dessins automatiques, Paris, Blusson, 1988, Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne, Paris, Bordas, 1994, Larousse, 1999, Nouvelle édition augmentée, Larousse, 2004, "Hôtel des Amériques", essai sur l'art américain, Paris, Blusson, 1996, Kant et Picasso, le "Bordel philosophique", Nîmes, Jacqueline Chambon, 2000. Arts et nouvelles technologies, art vidéo, art numérique, Paris, Larousse, 2003, etc.)
    Elle consacre six ouvrages au poète — Antonin Artaud, Portraits et Gris-gris,(Blusson, 1984 et 2008), Antonin Artaud, Voyages, 1992 ; Antonin Artaud, les couilles de l'Ange, 1992 ; Sur l'électrochoc, le Cas Antonin Artaud, 1996 ; La Chine d'Antonin Artaud/le Japon d'Antonin Artaud, 2006 et une biographie : C'était Antonin Artaud (Fayard, 2006).
    En 1994-1995, Florence de Mèredieu adresse au Monde et à Libération deux Lettres ouvertes jamais publiées sur l'Affaire Artaud.

    Elle a collaboré à de nombreuses revues et ouvrages collectifs (Parachute, Art Press, Communications, Les Cahiers du Centre Georges-Pompidou, La revue d'Esthétique, Vertigo, etc.). Entre 1978 et 1991, elle écrit régulièrement dans La Nouvelle Revue Française (revue de Gallimard).

  • ANTONIN ARTAUD ❘ FLORENCE DE MEREDIEU

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    La somme de biographies et d’évocations d’Antonin Artaud est aujourd’hui considérable. Après avoir lu les œuvres medium_Numeriser0026.2.jpgdisponibles du poète, j’ai commencé à m’intéresser aux approches puis aux explorations chronologiques. Cela débuta avec la monographie de Georges Charbonnier (1). Vinrent ensuite le Portrait d’Antonin Artaud que traça Otto Hahn(2) pour le compte des éditions Le Soleil Noir du regretté François Di Dio, la première biographie d’importance de Jean-Louis Brau (3) et l’essai envoûtant de Susan Sontag (4). Enfin il y eut Alain et Odette Virmaux qui ravirent la trajectoire durant de longues années, collectant les témoignages, assemblant des images, déduisant l’itinéraire en véritables archéologues. Longtemps nous nous contentâmes de leurs travaux (5). Il semblait qu’ils avaient jeté un filet sur l’homme et son œuvre. Sans doute la découverte du Journal de Jacques Prevel (6) avait-elle orienté différemment l’approche car l’on pouvait dès lors observer que la présentation du parcours terrestre d’Artaud s’accompagnait d’une réflexion de plus en plus approfondie portant sur les écrits. Ce dont témoignent l’excellente biographie de Thomas Maeder (7) et l’étude inégalée de Monique Borie (8). Evidemment, je lus Paule Thévenin (9)dont nul n’ignore la tâche accomplie au service d’Artaud mais c’est à Florence de Mèredieu que je veux rendre un hommage particulier.

    Florence de Mèredieu avait fait paraître, en 1984, le premier ouvrage signalant l’incroyable portée des dessins d’Artaud (10). Gallimard publia deux ans plus tard l’impressionnant volume des Dessins et portraits (11) flanqués des textes élucidants de Paule Thévenin et Jacques Derrida. Cette chercheuse aussi discrète qu’opiniâtre sortait en octobre 1992 deux essais passés inaperçus (12) mais qui exposaient au passage une intention, celle de rendre visible les plusieurs facettes du poète. On ne se doutait guère alors que Florence de Mèredieu travaillait à une somme sans équivalent.

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    Sa biographie (13) de 1087 pages va au-delà de tous les comptes rendus de la vie d’Artaud. D’abord parce qu’elle a examiné la trajectoire jour après jour, décrivant ainsi la mise en mouvement d’une figure dont il nous fut livré que quelques états parmi les plus chavirés. Enfin parce qu’elle nourrit la minutieuse chronologie de références extrêmement précieuses à la connaissance de l’œuvre. Comme ce retour sur Les Névroses de Maurice Rollinat, recueil paru en 1883 et qui consista en un formidable catalyseur d’écriture chez Artaud. Comme le rôle des lectures d'enfance : les Voyages illustrés, le Journal des Voyages, deux magazines dédiés à l'aventure ordinaire et fantastique. De même, les lumières qu’elle jette sur des auteurs tels que Pierre Mac Orlan ou encore Marcel Schwob pour l'influence qu'ils exercèrent. Tout cela est très bien montré en même temps, par exemple, que le nunisme de Pierre Albert-Birot en tant que creuset de l’alchimie du verbe. Il n’est donc à ce jour aucune biographie plus complète que cette vaste étude, précise, érudite et (le mot serait même un peu faible) passionnante. Guy Darol



    1. Antonin Artaud par Georges Charbonnier. Editions Seghers, collection Poètes d’Aujourd’hui, 1959.
    2. Portrait d’Antonin Artaud par Otto Hahn. Editions Le Soleil Noir, 1968. Couverture illustrée par Fontana. 3. Antonin Artaud par Jean-Louis Brau. Editions La Table Ronde, 1971.
    4. A la rencontre d’Artaud par Susan Sontag. Christian Bourgois éditeur, 1976.
    5. Artaud, un bilan critique par Alain et Odette Virmaux. Editions Belfond, collection Textes et critique, 1979. 6. En compagnie d’Antonin Artaud par Jacques Prevel. Editions Flammarion, collection Textes, 1974.
    7. Antonin Artaud par Thomas Maeder. Editions Plon, 1978.
    8. Antonin Artaud, Le théâtre et le retour aux sources par Monique Borie. Editions Gallimard, collection Bibliothèque des idées, 1989.
    9. Antonin Artaud, ce Désespéré qui vous parle par Paule Thévenin. Editions Le Seuil, 1993.
    10. Antonin Artaud, Portraits et Gris-gris par Florence de Mèredieu. Editions Blusson, 1984.
    11. Artaud, Dessins et portraits par Paule Thévenin et Jacques Derrida. Editions Gallimard, 1986.
    12. Antonin Artaud, les couilles de l’ange par Florence de Mèredieu. Editions Blusson, 1992 et Antonin Artaud, Voyages, Blusson, 1992.
    13. C’était Antonin Artaud par Florence de Mèredieu. Editions Fayard, 2006.
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    Antonin Artaud
    Site François Mitterrand/Grande Galerie
    Jusqu'au 4 février 2007
    Du mardi au samedi 10h-19h
    Dimanche 13h-19h
    Entrée 5 et 7 euros
    A propos d'Antonin Artaud et ses filles de coeur
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