Lawrence Wayne Fischer, né le 6 novembre 1945 à Los Angeles, est surtout connu sous le nom de Wild Man Fischer. Tout comme l'enchanteur Moondog, Larry Fischer fit sa réputation dans la rue. Sur les trottoirs de Sunset Strip, il donne un étrange récital. Chants hurlés à la brindezingue. Contre 10 cents, il glapit ses songs for sale. Hymnes a capella au sapin de Noël, célébration de la vie de manège. Ce chanteur est fou. Et parfois furieux. Sa mère le fait interner à l'âge de 16 ans, il menace de la tuer armé d'un long couteau.
Devant le Whiskey A Go Go et le Hamburger Hamlet, il pousse sa voix de joyeux shouter et se fait remarquer par Frank Zappa qui produira, en 1968, sur le label Bizarre, le bizarre et désormais légendaire An Evening With Wild Man Fischer, album pré-punk, pré-slam, préhistorique contemporain (pour parler comme Jean-Pierre Voyer et Jean-Jacques Raspaud, si vous voyez ce que je veux exprimer) dont la portée n'a pas encore atteint sa cible. Le jour où, croyez-moi, dear dear lecteurs, les populations bien oreillées découvriront l'engin, sûr que ça va saigner.
Sur An Evening With Wild Man Fisher, les voix background sont celles des GTO's (les cinq Miss absolument décalquées de Girls Together Outrageously), de Kim Fowley (voir Joe Meek) et de Rodney Bingenheimer (visible dans Uncle Meat, film et soundtrack de Frank Zappa).
On y trouve également The Bizarre Percussion Ensemble qui rassemble Frank Zappa (batteur à l'origine, n'oubliez jamais) et Artie Tripp (ou Ed Marimba), percussionniste notoire des Mothers Of Invention.
Il s'agit d'un album vraiment insensé. Le label Rhino en a proposé une réimpression à 1000 exemplaires, rapidement expédiée. An Evening With Wild Man Fischer est un indispensable. Gueulez braves gens pour qu'il réapparaisse. En long, en large et d'ailleurs quel que soit le format. Votre vie en sera chavirée.
Wild Man Fischer est une figure de l'underground assez démentielle pour avoir attiré l'attention de graphistes et de cinéastes. Ainsi, il existe un comix et un film sur le dément génial qu'il faut dès aujourd'hui réclamer à tous les diffuseurs hexagonaux.
Cela toute affaire cessante. Au risque de finir benêt. Totalement.
Je vous le dis. Guy Darol