La Revue des Ressources est un éditeur de littérature en ligne. Les logiques actuelles voudraient qu'il se dirige vers le livre numérique pour faire connaître ses auteurs. A l'inverse, les concepteurs de ce site viennent de choisir l'option papier en proposant Le manifeste du saumon sauvage de Rodolphe Christin. Selon eux, "la toile est un laboratoire (...) mais le livre demeure l'objet du désir, celui par quoi la lecture peut vraiment s'incarner. L'oublier, ce serait comme imaginer qu'un téléphone peut devenir votre seul outil d’échange verbal, quand lire en ligne, c’est aussi prendre rendez-vous, tôt ou tard, avec un livre."
Cette publication est assortie d'une profession de foi dont voici les termes :
" Nous désirons faire reculer l’idée reçue d’une opposition entre la gratuité de la toile et la commercialisation du livre. L’offre gratuite de textes de grande qualité favorise sans conteste l’activité des éditeurs et des libraires exigeants. Sur la revue, nous avons soutenu le lancement de nombreux ouvrages, relayé de nombreux événements en librairies et nous continuerons de le faire.
Les Éditions de la Revue des Ressources ont décidé de s’affranchir des modes de production et de diffusion traditionnels. Nous voulons, malgré nos faibles moyens, publier un livre sur le seul critère de l’intérêt que nous lui portons, sans s’alourdir de coûts qui impliquent une rentabilité à court terme. Grâce aux techniques numériques de pointe de l'imprimerie Évidence, nous sommes en mesure de procéder à de petits tirages à faible coût. En fonctionnant à flux tendus, nous résolvons de fait les problèmes de stockage. Aucun de nos livres n’ira jamais au pilon, contrairement à une pratique devenue courante dans l’édition traditionnelle. En utilisant notre site comme outil principal de diffusion et de distribution, nous rétablissons un contact direct des auteurs aux lecteurs.
Le format et la conception graphique ont été pensés selon plusieurs critères. Le petit format 10 x14,5 est adapté aux envois par la poste et répond au besoin de légèreté qui a toujours été le nôtre. Nous venons de la toile et ne l’oublions pas. Isabelle Patain, notre graphiste, associe l’élégance d’une couverture sur papier vergé gris, à une identité qui rappelle notre histoire. Aucune image ne vient s’inscrire en première ou quatrième de couverture, qu’habille un univers typographique originellement pensé pour un environnement numérique. Les caractères qui semblent la déborder disent aussi le mystère de l’écriture. Un mystère que la toile continue de poser, à sa manière, pariétal, archaïque, originel.
Tous les prix annoncés sont franco de port pour la France métropolitaine - la plupart de nos livres ne dépasseront pas le prix public de 10 euros. Une surtaxe sera pratiquée pour les envois en Europe et dans le monde.
Nous travaillons pour les lecteurs et les auteurs. Vingt pour cent des droits reviennent à l’auteur ou à l’ensemble des auteurs et traducteurs - soit le double de la moyenne observée dans l’édition classique. En revanche, nous ne fournissons pas d’à-valoir. Dans l’état actuel de nos possibilités, payer par avance ce serait parier sur les livres, et donc entrer dans une logique qui tôt ou tard minimiserait nos risques. Tous les acteurs de notre chaîne du livre, bien différente de celle ordinairement entendue comme telle, prennent part, à leur manière, au processus de création, comme à la vie matérielle des éditions.
Chaque parution donne lieu à une semaine thématique sur la revue : entretiens avec l’auteur, textes rares ou inédits, extraits d’autres livres, explorations thématiques".
LE SITE DE LA REVUE DES RESSOURCES
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LA PRINCESSE DE CLEVES AU CINEMA LE CHAMPO ❙ 8 FEVRIER 2011
Avant-première-débat au cinéma LE CHAMPO
en partenariat avec
les éditions Hermann et la revue La Soeur de l’Ange
pour son n°8 A QUOI BON LA PRINCESSE DE CLEVES ?
mardi 8 février 2011 à 20h
NOUS, PRINCESSES DE CLEVES
un film de Régis Sauder
NOUS, PRINCESSES DE CLEVES un film sur une idée originale de Anne Tesson
Ecriture & images: Régis Sauder
Production : Nord Ouest Productions, Sylvie Randonneix
Avec : Mona, Abou, Morgane, Aurore, Chakirina, Armelle et Virginie, Cadiatou, Laura, Gwenaëlle, Albert, Anaïs, Sarah
Synopsis: LA PRINCESSE DE CLEVES, premier roman moderne de la littérature française, est le personnage central du film. Manel, Aurore, Mona, Abou et les autres lui prêtent leurs voix, leurs visages. Ils sont élèves du Lycée Diderot de Marseille, un établissement difficile des quartiers nord de la ville et leur professeur a décidé de leur faire étudier ce roman… Ensemble ils s'emparent du roman, de ses représentations, des questions qu'il pose. Objet transitionnel, c'est à leur univers que ce roman du grand siècle nous donne accès.
A QUOI BON LA PRINCESSE DE CLEVES ? numéro 8 de la revue La Sœur de l’Ange. Cette revue littéraire et philosophique, fondée en 2004, questionne avec précision et ténacité l’à-quoi-bon des choses. Après avoir mis en question l’à-quoi-bon de l’art, de la nation, de la mort, de Dieu, de la résistance …
La Sœur de l’Ange ouvre le dossier A QUOI LA PRINCESSE DE CLEVES ? selon trois axes :
☛ intérêt actuel du roman et de la conception de l’amour qu’il expose
☛ défense aussi bien de l’enseignement du français que de la culture générale
☛ conditions d’une véritable politique culturelle.
Séance suivie d’un débat avec :
Pierre Jourde, professeur de littérature à Valence (Université de Grenoble III), a publié de nombreux essais, romans et récits.Il s’est aussi profondément impliqué dans la défense des enseignants et des chercheurs.
Hélène Merlin-Kajman, professeure de littérature française à l’Université Sorbonne nouvelle (Paris III), écrivain, est spécialiste du XVIIe siècle et s’intéresse en outre aux questions de pédagogie: selon quelle définition de la littérature convient-il de l’enseigner, c’est-à-dire de la transmettre ?
Jean-Luc Moreau, rédacteur en chef de la revue La Sœur de l’Ange, écrivain.
Franck Robert, professeur de philosophie au lycée André Honnorat de Barcelonnette.
Régis Sauder, réalisateur
Modérateur : Eric Naulleau, auteur, éditeur, animateur de l'émission Ca Balance à Paris sur Paris Première & chroniqueur à On n’est pas couché sur France 2.
LE CHAMPO
51, rue des Ecoles à Paris 5e
Tél. 01 43 54 51 60 / 01 43 29 79 04
Métro : Odéon / Saint Michel / Cluny / Luxembourg
Vous pouvez réserver pour cette séance en envoyant un mail à cinepromotion@free.fr
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LE FOETUS RECALCITRANT ❙ JOSSOT
Refusant comme Antonin Artaud "l'en-cage de l'être", Jossot (Gustave-Henri) conçut un récit tumultueux dans lequel il décrivait les périls de la sortie au monde. Naître c'est, selon lui, s'exposer au "maillot liberticide" des "déformateurs du cerveau". C'est apprendre, aux forceps, l'obligation de "vivre en troupeau".
Le Foetus Récalcitrant (publié à compte d'auteur en 1939) est une attaque contre le monde et ses règles livides, et un modèle d'écriture poilante. Grave et joyeux, Jossot fut un satiriste appliqué, casse-dogmes vertigineusement. Ses caricatures étrillant la bourgeoisie et le Capital ont participé de l'aventure de l'Assiette au Beurre. Les vignettes qui accompagnent l'ouvrage témoignent de leur modernité non fanée. Les propos de Jossot sont évidemment actuels et son ire bienvenue.
L'Evangile de la paresse, donnée en complément, rappelle que le travail est l'exact instrument de torture à trois pieux autrement nommé tripalium. Jossot insiste sur les vertus de l'oisiveté contre les vices de l'aliénation.
Cet ardent libertaire n'en fut pas moins attiré par l'Islam auquel il se convertit sous l'influence du maître soufi Ahmad al-Alawi. Gustave-Henri Jossot, né à Dijon le 16 avril 1866, meurt à Sidi Bou Saïd le 7 avril 1951 en ayant adopté le nom de Abdul Karim Jossot.
C'est l'un des plus fins démolisseurs parmi les rebelles du XXe siècle commençant. Guy Darol
JOSSOT
LE FOETUS RECALCITRANT
Présenté et annoté par Henri Viltard
FINITUDE
132 pages, 13,50 €
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LA SOI-DISANT UTOPIE DU CENTRE BEAUBOURG ❙ ALBERT MEISTER
Les éditions Burozoïque ont eu la bonne idée de faire paraître La soi-disant utopie du centre Beaubourg, publiée en 1976 sous le pseudonyme de Gustave Affeulpin lequel dissimulait le nom d'Albert Meister, sociologue spécialiste des questions de développement et des organisations associatives.
Cette utopie positive, unique en son genre, imagine la possibilité d'une vie collective et autonome dans les sous-sols du Centre Beaubourg "noble" inauguré le 15 décembre 1976.
Ce qui aurait eu lieu, dans ce lieu à venir, est ici postulé comme une expérience libertaire sur le mode de la théorie-fiction. Une hypothèse qui n'est pas loin de s'accorder avec les perspectives pour un urbanisme nouveau déclinées par Gilles Ivain dans la première livraison d'Internationale Situationniste (juin 1958) : "L'architecture de demain sera donc un moyen de modifier les conceptions actuelles du temps et de l'espace. Elle sera un moyen de connaissance et un moyen d'agir".
Ce moyen "de moduler la réalité, de faire rêver" est parfaitement mis en oeuvre dans ce délicieux ouvrage où triomphe la culture au service de la vie.
La soi-disant utopie du centre Beaubourg est augmenté d'une brillante postface d'Eric Dussert célébrant "l'une des rares utopies à 0% de contrainte".
ALBERT MEISTER
LA SOI-DISANT UTOPIE DE CENTRE BEAUBOURG
Avec onze dessins originaux d'Ultralab™
BUROZOIQUE
COLLECTION LE REPERTOIRE DES ILES
246 pages, 14 €