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  • LA QUEUE ❙ PAUL ACHARD

     

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    D'excellents documents furent publiés sur la France occupée. Les références sont nombreuses qui de Henri Amouroux à Henry Rousso documentent les années noires. Mais chaque fois que l'on interroge la littérature, la réponse qui nous est donnée s'accommode de quelques noms : Marcel Aymé, Jean-Louis Bory ou encore Jean Dutourd. Ce sont les plus cités. Sont-ce les plus évidents ? On oublie que Jacques Yonnet témoigna dans Rue des Maléfices (Denoël, 1954) du Paris trouble et ceci dans un style qui laisse le lecteur dans un état d'étrange assuétude. Car voici un bien grand livre et un auteur sur lequel il manque encore aujourd'hui de précieuses données.

    Eric Dussert est de ces historiens de la littérature pour qui le nom de Jacques Yonnet voisine avec ceux de Robert Giraud et de Jean-Paul Clébert, ces piétons qui ont su pousser la curiosité au-delà des apparences. Il vient, une fois de plus, de nous offrir une découverte. Paul Achard est un écrivain que l'on associera à tort au petit Marcel de l'Académie Française, l'auteur de Patate, de Machin-Chouette et de Gugusse. On peut en vouloir à ce dernier, né Marcel Augustin Ferréol d'avoir emprunté le nom d'Achard obombrant du même coup par sa gloire l'oeuvre de Paul, né à Alger le 22 mars 1887.

    Oeuvre, en effet, composée d'une trentaine de titres (sans compter une conséquence filmographie) placée sous le signe de l'humour mais pas que. Ainsi de La Queue, Ce qui s'y disait, Ce qu'on y pensait, récit édité en 1945 aux Editions de la Belle Fontaine. Un regard serrant de près la réalité de la survie au temps que le "café vrai" valait 1 000 francs le kilo. 

    Protestations de la queue, rosseries, bassesses sont ici enregistrées comme si Paul Achard avait été muni d'une caméra de poche et d'un micro espion. Le Tout Paris des quêtes interminables en vue de dégoter quelques cubes de rosbif ou un morceau de savon est ici palpable dans ses dialogues et ses soupirs. Le journaliste (Comoedia, Vu, Gringoire) et dramaturge possédait il faut bien dire toutes les qualités requises pour capter l'essentiel et faire qu'une conversation de rue devienne, sous sa plume, un moment de vérité agrafé aux pages de l'Histoire.

     

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    LA QUEUE ❘ CE QUI S'Y DISAIT, CE QU'ON Y PENSAIT

    PAUL ACHARD

    POSTFACE PAR ERIC DUSSERT

    EDITIONS MILLE ET UNE NUIT

    150 pages, 4,50 €

     

    LE SITE DES EDITIONS FAYARD

  • LE DICTIONNAIRE EUSTACHE ET BIENTOT TOUS SES FILMS

     

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    Antoine de Baecque a bien raison de dire que les amateurs de Jean Eustache sont une poignée d'irréductibles. Nous sommes comme des fans hardcore. Nous guettons le moindre signe de revie. On exulte dès lors que paraît un dictionnaire Eustache. Nous sommes impatients dès lors que l'on apprend l'édition d'un coffret de 7 DVD. Quelque chose d'étrange nous agite. Une mélancolie au coeur de la mélancolie ? Nous avons découvert le cinéma de Jean Eustache au cinéma. Nous avons eu la chance de fréquenter les salles qu'il fallait fréquenter : L'Olympic, Le Saint-André-des-Arts. La télévision, au temps où elle aimait le cinéma, répondait à notre curiosité infinie. Jean Eustache accomplissait à sa manière l'oeuvre de saluer l'histoire, pas l'histoire avec une grande hache, l'histoire personnelle. Celle qui a à voir avec le sens de la vie de tout un chacun. Celle qui nous fait aimer Marcel Proust, Gérard de Nerval, André Hardellet, Clément Lépidis, Henri Calet. La liste est longue et chacun d'entre nous saura la compléter à sa manière. Nous sommes eustachiens de corps et de coeur. Vous l'avez deviné, nous aimons la littérature. Nous avons lu Rimbaud, Louis-Ferdinand Céline. Nous avons "lu" Eustache, cet écrivain pour les yeux et l'oreille. Nous aimons les mots. Nous aimons sa langue. Nous avons un corps et un coeur de lecteur-spectateur. La langue, chez Jean Eustache, est d'une précision qui ne supporte pas l'indécision. L'image n'est jamais bavarde. Autant dire qu'avec Eustache nous sommes au cinéma L'Eden. Chacun se souvient de L'Eden. Nous avons tous connu L'Eden. 

    Un dictionnaire Eustache, c'est risqué. Nous sommes aux aguets depuis si longtemps. Nous avons tout lu, tout grapillé. Rien ne nous échappe à propos d'Eustache. C'est notre ami. On espère chaque jour de ses nouvelles. 

    Antoine de Baecque et son équipe (un dictionnaire est presque toujours une oeuvre plurielle) nous met en joie. En joie, vraiment. Nous avons lu. Nous avons relu. Vous ricanez, je vois. Nous sommes trop fan, trop à fond les ballons. On boirait n'importe quel jaja. Du tout, chers visiteurs. L'amateur d'Eustache est féroce et ardent. Il peut se fâcher.

    Il ne se fâche pas. Il apprend. Il découvre des mises en relation, des connections. Il aurait aimé quand même une filmographie commentée de sorte que ce Dictionnaire aurait été vachement complet. Mais en dépit des pannes techniques, l'amateur d'Eustache est heureux. Voici un livre de chevet. Un livre qui deviendra foutrement utile lorsque en mai prochain (mai 2011), Tamasa distribution rendra disponible l'oeuvre complète. Merci Patrick et Boris Eustache, les fils du plus littéraire de tous les cinéastes mappemondiaux. Je le dis, ce livre le confirme. Bordel ! Guy Darol

     

    LE DICTIONNAIRE EUSTACHE

    SOUS LA DIRECTION D'ANTOINE DE BAECQUE

    (Avec les contributions de Philippe Azoury, Sonia Buchman, Jean-François Buiré, Marc Cerisuelo, Angie David, Samuel Douhaire, Jean-Luc Douin, Avril Dunoyer, Rémi Fontanel, Marie Anne Guérin, André Habib, Michel Marie, Olivier Pélisson, Natacha Thiéry, Francis Vanoye)

    EDITIONS LEO SCHEER

    327 pages, 30 €

    SITE DE L'EDITEUR

     

    COMMANDER LE COFFRET JEAN EUSTACHE EN 7 DVD + UN LIVRET DE 64 PAGES

     

     

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  • UN CHAPEAU DANS LA NEIGE ❙ CHRISTIAN DUFOURQUET

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    Un chapeau dans la neige, quatrième livre de Christian Dufourquet publié chez Maurice Nadeau, débute aux confins des tentatives et "tentations d'exister": "Comme Kafka et comme beaucoup, il savait que les voyages, le sexe et les livres sont des chemins qui ne mènent nulle part, mais qu'on ne peut que parcourir en espérant trouver quelque chose, n'importe quoi, un geste, un visage, une couleur nouvelle dans le ciel" (p.57). Nous sommes pris d'emblée dans un arrière plan d'usure, d'exténuation pour ne pas dire d'extinction, en plein dans la matière crépusculaire, mais un crépuscule sans grandiloquence symphonique, un crépuscule de sonates. Certes donc, sans fracas eschatologique, sans marche funèbre ni chant au mort, mais avec une lucidité de tendresse abyssale qui a cette application limpide de ne plus espérer être entendue, d'ailleurs impossible à entendre sans doute pour qui n'a pas franchi et avalé pour finir comme des baudruches risibles tous les paliers du désenchantement. 

    Car Christian Dufourquet ne joue pas de cette corde grave de l'écœurement, finalement aussi lassante que ces causes. Il y a dans l'effondrement central, quand il n'entraîne pas au suicide, un défoncement de tout se qui cloisonne, clive et enferme. L'effondrement, en même temps qu'il détruit, fait voler en éclat la charpente vermoulue du monde à souffrir. De là surgit, non ce pêle-mêle caractéristique de je ne sais quel ravissement extatique, mais cette traversée des morts où la frontière de la vie et de la mort est très authentiquement brouillée. L'auteur évoque dès le début du livre la mise en terre de ses parents, et cette station forte de l'égarement le plus douloureux devient le terrain meuble de dérives, de fugues où les sidérations remémorées viennent mordre sur tous les présents, ceux du passé, du présent et de l'avenir, ce "présent perpétuel" dans lequel l'auteur semble avoir souplement accès aux étages de la vie révélée par une banalité impitoyable dont la grandeur, qui n'a plus un ton reconnaissable, semble se regarder dans les yeux des vivants. C'est ainsi que le premier motif sans fond, de ces motifs concentrant un sens assourdissant sans limites discernables, est celui de la pluie sur les tombes, la pluie qui embroche dans la même scène pluvieuse morts et vivants. "Et se croire en vie, ainsi que le pensent tous ceux et celles qui font bloc, un jour ou l'autre, autour d'un cercueil, c'est rêver qu'on se réveille sous un soleil brûlant, alors même que la pluie tombe, qu'elle tombe éternellement sur les arbres, les étangs, les animaux" (p.43).Nous sommes à un point de tétanie visionnaire où chacun, les personnages de cette scène d'enterrement, le lecteur et l'auteur, convergent dans un même submergement, figés à l'unisson de cette pluie sur les stèles qui devient la trame oblique du texte. L'évocation culmine sans effort, la fosse tombale, surmontée au loin par un horizon de collines délavées, décante son signe infiniment interloquant et campe la ductilité d'univers qui caractérise tout le livre. Ce blanc d'os raclé par toutes les saloperies de la vie, tellement raclé, tellement poncé qu'il semble flotter dans le vide, le fixe comme on fixe une vague au loin" (p.60). Car à partir de cette frontière évaporée des morts aux vifs, scandée également par la cigarette et son geste latent de consomption totale, les "passages de lignes" ne se feront plus même sentir, ils deviendront la règle: "et puis flotter, l'instant d'après, à travers des êtres, un paysage, de la bourre d'images qui l'enveloppe, moins réelle qu'une ombre et en même temps plus lourde et terne qu'un morceau de plomb que son coeur martèle" (p.12), lignes imperceptiblement franchies d'une suite de sas imaginaires dont les passeurs auront pour nom: Alejandra Pizarnik, Supervielle, Roberto Bolaño, Robert Walser, Walter Benjamin, Kafka et Rilke, la liste n'est pas exhaustive mais un recensement complet dévoierait de toute façon la qualité de surgissement presque fortuite de ces fantômes, au fil du texte, qui paraissent davantage aller et venir d'un voisinage permanent de l'auteur. Nous sommes loin ici des invocations culturelles mais dans le plus affectueux des compagnonnages où nous assistons à l'extrémité des parcours humains. Ici toutefois, nulle déploration linéaire, mais une sorte d'acmé; une forme d'apothéose à la croisée des excellences déchues dont Christian Dufourquet trouve le sourire d'enterré vif, une forme d'apothéose rentrée des belles âmes à l'unisson délabré des corps littéralement rompus d'avanies illisibles: les mots à la craie de Alejandra Pizarnik tracés/effacés dans un même mouvement au tableau noir comme envoyés dans l'ardoise des morts; la hantise, à travers Robert Walser, d'une marche qui décolle de la rue ou du sentier en pulvérisant le marcheur dans la nuit, (et en écho à la promenade mortelle de l'écrivain suisse retrouvé mort dans la neige, et dont le cadavre au chapeau figure en couverture du livre). Extrémité des parcours dont ce dortoir, à la fin du livre, figure le lieu d'élection, de confluences saturées. Chaque situation pénètre le grand fracas d'un final vraiment final, l'état de non retour d'un homme ayant traversé à la vitesse de la chute tous les strates palliatives et sans cesse dans l'imminence du néant, dans ces interminables prémices. Des scènes, des sas, des médaillons relevant, plus que de la rêverie, de galeries subites cimentées par ce leitmotiv tacite d'une souffrance qui fait surgir les êtres comme pour de lointaines séances de désastres revisités.

    Avec l'entrée en scène de Roberto Bolaño, retenu par l'auteur comme le frère nocturne par excellence, tous deux adossés au comptoir d'un "bouge africain", ce ne sont pas des personnages du bout du monde qui prennent corps mais des états du bout de la vie. Non un délabrement obscène, sale et vautré dans sa jubilation perdue, mais un délabrement de peine calmée. "heureusement qu'il reste des tombes, même irréelles, même illusoires, et des chiens, réels ou imaginés, pour les veiller" (p.52). Les figures affleurant dans ce texte ne sont jamais profondément retirées dans la trame à l'image de Roberto Bolaño dans cette scène qui est certainement la clé de voûte de l'ouvrage, la scène la plus expurgée de toute vanité, celle d'un fond de cale de l'expérience humaine, où les personnages atteignent leur pleine consistance d'"êtres à répliques", fondés sur la tirade qui les fait quasiment apparaître, disponibles comme des frères tenus prêts dans une épaisseur d'ombre à surgir, personnages dont l'univers corollaire relève d'une espèce de théâtre du gouffre, de terre de nuit sans jour percée d'une seule guirlande de fête morte, celle de l'écriture dont l'incision scrupuleuse, maniée par Christian Dufourquet, déploie une dextérité expressive qui semble venir du massif le plus harassé de l'être, à qui l'on pourrait appliquer cet adage incrusté dans le texte: "la Forme, cet explosif en sommeil au creux de la matière"p.50 ou encore: "écrire ce n'est pas chanter.../...il n'y a là, ajoute-t-il d'une voix redevenue lointaine, que des mots issus de la crispation d'un viscère autour d'une petite grenade nausée" (p.62).

    Christian Dufourquet, étoilé dans le prisme de ces compagnies revenantes, a le sourire pierreux de mille morts fraternelles. De cette valeur criante de l'auteur, Un chapeau dans la neige semble faire l'autoportrait involontaire. "Il donnerait le peu qu'il a, à cette heure, pour étreindre un corps, n'importe lequel, rouler avec lui dans les flaques et les détritus qui l'entourent, le recouvrent, et s'enfoncer, bouche contre bouche, cœur contre cœur, continuer à s'enfoncer et se perdre dans un monde qui ne serait plus qu'un train d'atomes qui passe" (p.63). Nicolas Rozier

     

    Un chapeau dans la neige, Christian Dufourquet, Maurice Nadeau, 2010

     

    Editions Maurice Nadeau
    Les Lettres Nouvelles
    135, rue Saint-Martin
    75194 Paris Cedex 04.
    Tél. : +33 (0)1 48 87 75 87
    Fax : +33 (0)1 48 87 13 01

     

    Retrouvez Christian Dufourquet sur France Culture, dans l'émission Du jour au lendemain, mardi 15 février 2011 à 23 h 30.

  • CENT QUARANTE-HUIT PROPOSITIONS SUR LA VIE & LA MORT ❙ JEAN-MICHEL ESPITALLIER

     

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    Le nouvel ouvrage de Jean-Michel Espitallier porte-t-il à rire ? Son titre ne semble pas nous dire : " Shall we take ourselves seriously ?" On croirait entrer dans un tractacus. Le traitement par série d'énoncés logiques, la teneur du propos et le raisonnement sans failles nous plonge en pleine métaphysique, entre ontologie et eschatologie. Tout ce qui est avancé est vrai mais pataphysiquement, voire dadasophiquement. 

    Car le caractère pointilleux du raisonnement, l'enchaînement des idées à la manière d'une machinerie, la gymnique de cette pensée sportivement frottée au régime des apories conduisent la lecture à un assouplissement des zygomas. Jean-Michel Espitallier pousse la tautologie au maximum de son rendement et suggère qu'il vaut mieux rire qu'en pleurer même si la mort n'existe pas.

    Par définition, en effet, la mort n'existe pas, de même que "la frontière entre ici et là-bas n'est pas très nette".

    En somme, nous serions tentés de recopier l'ouvrage pour vous en faire sentir l'exacte fraîcheur et cette odeur de putréfaction qui en découle. Choisissons donc de susciter l'appétit de lire (et de vivre assurément) :

    "51. Celui qui passe sa vie à se protéger de la mort (jus d'orange bio au réveil, pas de tabac, point d'alcool, traverser dans les clous, bien se couvrir, footing, jamais d'avion) risque de passer à côté de sa vie. Il ne passera pas pour autant à côté de sa mort)".

    On le voit, Jean-Michel Espitallier nous entraîne sur les pas de Ludwig Wittgenstein mais le chemin qu'il nous indique est plutôt parsemé de cailloux abandonnés à l'intention des dériseurs sensés (voir Charles Nodier) par André Frédérique, Xavier Forneret, Jacques Vaché, grands maîtres de l'Umour.

    Ce volume est suivi d'autres petits traités qui nous engagent à mieux connaître le pin parasol et à savoir que "toute pensée pense".

     

    JEAN-MICHEL ESPITALLIER

    CENT QUARANTE-HUIT PROPOSITIONS SUR LA VIE & LA MORT

    ET AUTRES PETITS TRAITES

    97 pages, 13 €

    EDITIONS AL DANTE

    LE SITE DES EDITIONS AL DANTE

     

    BIBLIOGRAPHIE DE JEAN-MICHEL ESPITALLIER

     

    Ponts de frappe, Fourbis, 1995

    Limite de manœuvres,1995

    Gasoil : prises de guerre, Flammarion, 2000

    Pièces détachées : une anthologie de la poésie française aujourd’hui, Pocket, 2000

    Fantaisie bouchère (grotesque), Derrière la salle de bains, coll. « Poésies Mécaniques », 2001 

    Le Théorème d’Espitallier, Flammarion, 2003 

    Tanger / Marseille : Un échange de poésie contemporaine, (avec : Yassin Adnan, Mehdi Akhrif,        Emmanuel Hocquard, Claude Royet Journoud, Abdallah zrika), coll. « Import/Export », cipM, 2004

    En Guerre, Inventaire/Invention, 2004

    Où va-t-on ?, Le Bleu du ciel, coll. « L’Affiche », 2004

    Toujours jamais pareil (avec Pierre Mabille), Le Bleu du ciel, 2005

    Caisse à outils : un panorama de la poésie française aujourd’hui, éditions Press-Pocket, 2006 

    Tractatus logo mecanicus, Al Dante, 2006

    Army, Al Dante, 2008

    Syd Barrett, le rock et autres trucs, Editions Philippe Rey, 2009