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LE MAGAZINE DES LIVRES - Page 2

  • JULIEN BLANC ❘ LA TRILOGIE

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    C’est avec l’énergie du passeur que Louis Nucera me fit connaître Julien Blanc (1908-1951) au milieu des années 1980. André Hardellet que nous venions d’évoquer longuement et ce rapport ténu que l’auteur du Seuil du jardin entretenait avec l’enfance ne pouvait que me rendre sensible à la découverte de Confusion des peines, premier volet de la trilogie Seule la vie… En 1979, Louis Nucera avait réédité l’ouvrage chez Jean-Claude Lattès sans obtenir l’effet de secousse qu’il attendait. Pour lui, ce livre était un chef-d’œuvre méconnu et Julien Blanc l’exemple même d’une vie en partie sauvée par le miracle de l’écriture.

    La première édition de Confusion des peines date de 1943. Ce récit d’une enfance meurtrie venait après la publication de trois livres dont le dernier portait un titre suggestif : Mort-né.

    Je lus immédiatement l’ouvrage que m’avait offert Louis Nucera et compris le sens du potlatch. Tout lecteur de Julien Blanc devenait instantanément un porte-voix. Il fallait que le livre circule. Il était capital d’amplifier le nom de son auteur comme cela était en train de se faire autour d’Emmanuel Bove, de Raymond Guérin et de Georges Hyvernaud. La tâche semblait plus rude. De bouche insistante à oreille réfractaire, Confusion des peines reparut en 1997 aux éditions Autrement. Puis un long silence s’ensuivit, rompu par le courage de Finitude qui vient d’entreprendre, sans état d’âme commercial, de rendre disponible la trilogie de Julien Blanc.

    La vie de Julien Blanc ne se superpose pas à celle d’André Hardellet dont l’enfance fut un rubis dans lequel se miroitait le bonheur sans failles. Confusion des peines faisait écho à mon histoire personnelle, celle d’un petit garçon placé en pension, chez les Sœurs des écoles chrétiennes, dès l’âge de quatre ans. Cette genèse d’une existence brûlée me renvoyait à la lecture, étrangement rassurante, de Stig Dagerman et de Charles Dickens. L’éprouvant récit rejoignait ma révolte que peu de baumes peuvent surmonter. L’enfance de Julien Blanc détermine une rébellion constante, un état de l’être qui refuse l’encagement. Elle trace une voie libertaire, cette direction qui fait s’épanouir l’homme dans l’insoumission permanente.

    Seule la vie… est une œuvre inachevée. Il manque deux volumes à l’autobiographie, deux livres que Julien Blanc n’a pu composer. Il meurt en 1951, à l’âge de 43 ans, épuisé par tant de souffrances que l’écriture, encouragée par Jean Paulhan, n’était pas de taille à soulager. Bien au contraire, assurément, si l’on en juge par la travail mené comme un charroi de douleurs. Il fallait que les blessures fussent toujours ouvertes. Révéler le trajet des plaies ne suffisant pas, Julien Blanc s’attacha durant une décennie à construire un style, celui de l’épreuve sans plaintes.

    Pas un gémissement, aucune tentative d’attraper le lecteur par le coin de la compassion, rien qui ne cède au calcul d’épanchement. Confusion des peines est un récit de survie offert au lecteur avec une rare élégance. Voici l’histoire d’un homme qui n’a jamais connu son père. Sa mère d’une santé fragile décède. Il a six ans. Voici un enfant recueilli par une marraine bondieusarde qui tout de même l’abandonne dans un orphelinat. Voici un orphelin confronté à de nouvelles règles : l’humiliation, les coups, l’injustice. Voici un enfant jeté de tuteurs en familles d’accueil plus ou moins bienveillantes. Voici la prison. Voici l’errance et le désir de vie chevillé au corps malgré de faibles lueurs d’amour. Voici un livre de grand secours venu de l’enfer et un écrivain à la langue majestueuse. Une œuvre-vie dirait-on de nos jours. L’écriture face aux bourreaux. Le don dans toutes ses acceptions. Guy Darol

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    BIBLIOGRAPHIE

    Toxique. Pierre Tisné, 1939.
    L'Admission. Albin Michel, 1941.
    Mort-né. Albin Michel, 1941.

    Seule la vie... :
    I. Confusion des peines. Gallimard, 1943 ; Finitude, 2011.
    II. Joyeux, fais ton fourbi... Le Pré-aux-Clercs, 1947 ; Finitude, 2012.
    III. Le Temps des hommes. Le Pré-aux-Clercs, 1948 ; à paraître aux éditions Finitude.

    La Berceuse irlandaise. Mithra, 1951.



  • UN ART RÉTINIEN ❘ LE PSYCHÉDÉLISME

    L’ère psychédélique est toujours regardée dans le rétroviseur avec fascination. C’est le temps de l’amour sans frein et de la créativité infinie. L’esprit n’a jamais été aussi ouvert qu’en ces années où l’on traversait les portes de la perception en écoutant Grateful Dead, un livre d’Allen Ginsberg ou de William Burroughs à portée de mains. Le psychédélisme est une contre-culture de vaste dimension qui possède ses connaisseurs, parmi lesquels Philippe Thieyre, Steven Jezo-Vannier et Bill Graham. Leurs éclairages rendent intelligibles le Psychedelic Sound et l’art rétinien des affiches de la Bay Area aussi hermétique que trippant.

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    Sans le LSD (Lyserge Saüre Diäthylamid), ce psychotrope hallucinogène synthétisé dans les laboratoires Sandoz en 1938 par Albert Hofmann, l’art psychédélique n’avait aucune chance d’exister. Il fallait qu’un chimiste né à Baden, en Argovie, dans les premières années du dernier siècle, s’intéressât à un champignon, parasite du seigle, qu’il en fît dériver un amide pour que la culture, dans sa contre-pente, fasse éclore un champignon d’art et des milliers de fleurs sur les cheveux de la belle jeunesse californienne avide de puissance d’amour au milieu des sixties. Un tour de pipette et la magie opère, ouvrant l’espace et le temps à des réalités versicolores.

    L’expérimentation du LSD-25 à la suite de cette découverte emprunta des chemins qui bifurquent. Toujours à l’affût de la nouveauté, la CIA se pencha avec bienveillance sur l’étrange molécule. Elle pouvait anéantir l’ennemi par ébriété, si elle parvenait à forcer sa consommation. Ébriété est un mot bref. Les effets du phantasticum sont si fantastiques qu’ils parviennent à transformer un impulsif en un génial oisif susceptible de vivre en poésie. L’acide lysergique était un fléau contre la guerre, une sorte de virus qui allait ruiner l’entreprise belliqueuse menée au Vietnam par Lyndon Johnson.

    Sur la route de Jack Kerouac, publié avec grand succès en 1957, inoculait le doux venin de la dérive. Il s’agissait de vivre sa vie sans consentir aux dogmes. La liberté devenait à la mode. Mieux, elle était une ontologie. On allait vivre en se moquant des illusions, en aimant sans répit, en se brûlant. Tout être devenait créateur. Cette fois l’horizon n’était plus l’otage du plaisir. Il avait disparu, escamoté par les joueurs.

    Il y eut un temps où le LSD était en vente libre, parcelle de songe multipliante. Les barricades du monde étaient fluides. Timothy Leary, neuropsychologue de son état, se fit le chantre de cette aisance. Il indiqua la voie mais aussi les vertus, en  prononçant cette phrase devenue mot d’ordre : « Turn on, tune in and drop out (Branche-toi, accorde-toi et lâche prise) ». Dès lors, les frontières étaient transparentes. Rien ne s’opposait au rêve, sauf bien sûr la censure. Mais le LSD était plus fort que tout et l’amour résolument indestructible. C’était le temps du nouvel âge. La jeunesse serait festive et l’humanité devrait danser dans son sillage. L’éternité s’annonçait comme une promesse avec son paradis intégré, l’Éden ici-bas. Il n’y avait qu’à se diffracter.

    Une extase cognitive

    On usa de LSD comme d’une hostie qui communie avec l’infini. Nous étions la religion revenue des mystères, cette science gnostique qui devait se battre à contre-vie pour que règne de nouveau l’agapé, autrement dit l’union d’amour, l’harmonie enfin, cette utopie dessinée par Rabelais et théorisée par Thomas More. Avec ses branchements vers Baltasar Gracián et Fourier en passant par le marquis de Sade. Tout était possible, sans toutefois abattre le temple d’Adam Smith et de David Ricardo (entendez le Capitalisme) devenu comme on sait l’ennemi de Proudhon et de Marx. La Californie ne lance pas de flèches mortelles vers le Capital, elle dévie, elle s’arrange avec le climat, elle esquisse des points de fuite vers l’azur, chemins vers le Ciel en couleurs. On y verrait quelque chose entre panthéisme et bouddhisme, entre la fête et l’assurance que rien ne s’arrête. La mort, c’est décidé, n’existe plus.

    Le LSD n’était plus en vente libre mais on le dégustait en apnée comme un plat hédoniste, une variante des joies relevant de l’opium, de l’alcool ou des rêves esquissés par le surréalisme. Une transmutation était possible qui courbait nos visions épouvantablement rectilignes. Il suffisait de se laisser aller.

    Les premiers à oser le drop out étaient Lawrence Ferlinghetti, Kenneth Rexroth, Allen Ginsberg, William S. Burroughs. Ils avaient rompu les amarres avec la tradition du métier d’écrire. Ils cherchaient une autre prosodie dans le mouvement de la vie hors des sentiers battus, en consentant à la dérive et à l’extase, en accueillant la drogue, la spiritualité, toutes les expériences de l’amour comme outils de libération. La connaissance était leur but du moment que les portes s’ouvrent et d’abord celles de la perception. Ils accompagnaient certains de leurs aînés qui comme Henry Murger plaidait pour la bohème, qui comme William Blake déverrouillait les sens. La culture psychédélique était un art de voir au-delà des apparences. Aldous Huxley, son pilier de sagesse, avait publié en 1932 Le Meilleur des mondes. C’était un proche de Krishnamurti. Il avait usé de la mescaline et admirait Lewis Carroll.

    Professeur auxiliaire à Berkeley puis conférencier en psychologie à l’université d’Harvard, Timothy Leary développe sa doctrine en faveur des hallucinogènes qu’il tente de distribuer sur le campus avant de se faire exclure. Avec son collègue Richard Alpert, il fonde International Foundation for Internal Freedom (IF IF), prélude à la League for Spiritual Discovery, un acronyme évident. Ken Kesey, l’auteur de Vol au-dessus d’un nid de coucou rassemble sa tribu, les Merry Pranksters, dans sa propriété de La Honda qu’il a acquise grâce aux droits d’auteur de son roman. The Psychedelic Experience, l’ouvrage que Richard Alpert, Timothy Leary et Ralph Metzner ont publié en 1964 est un manuel célébrant Carl Gustav-Jung et le Bardo Thödol dans le but d’expliquer les étapes du voyage à l’acide. À ce moment, la révolution psychédélique est en marche. 

    Cette double promotion par The Psychedelic Experience et les Merry Pranksters qui ont acheté, au printemps 1964, un bus scolaire International Harvester aboutit à l’éclosion des acid tests, « une épreuve individuelle et collective » (Steven Jezo-Vannier) pour connaître l’aventure intérieure, celle que promet le LSD et qui réalise, à travers des visions, la disparition des contours entre l’usager et le reste du monde. Perception accrue, sensorialité diffuse favorisent l’union du mental et du cosmos. Réussir le test de l’acide, c’est accéder à la connaissance supérieure, à l’extase cognitive. En 1968, Tom Wolfe transcrira cette singulière odyssée dans son livre Acid Test.

    Un style graphique

    Parmi les Merry Pranksters deux grandes figures font le lien entre la Beat Generation et le mouvement psychédélique. Le chauffeur du bus qui sillonne les Etats-Unis n’est autre que Neal Cassady, héros, sous le nom de Dean Moriarty, de Sur la route de Jack Kerouac et c’est Jerry Garcia, futur band leader du Grateful Dead qui assure la sonorisation de la tribu. Ken Kesey l’a baptisé Captain Trip.

    Les Pranksters ont de bonnes fréquentations. Pour le développement de leurs tests, ils comptent sur un ami de choix. Bill Graham, organisateur du Trips Festival de San Francisco qui réunit, en janvier 1966, Grateful Dead, Allen Ginsberg, le Living Theatre de Julian Beck et Judith Malina, Big Brother & The Holding Company, Steward Brand, éditeur du Whole Earth Catalogue, bible de la contre-culture, est le gérant du Fillmore Auditorium, l’une des grandes scènes de la musique psychédélique, qui verra se produire Pink Floyd, Quicksilver Messenger Service, Jefferson Airplane et Janis Joplin.

    « C’est à San Francisco que se réalise l’association explosive entre la musique et le LSD » (Philippe Thieyre). C’est là que The Charlatans, le groupe proto-psyché de Dan Hicks, effectue sa première performance mémorable en ayant préalablement annoncé l’événement au moyen d’une affiche intitulée The Seed et qui constitue la première pièce de l’art visuel psychédélique.

    Le mot inventé en 1956 par le psychiatre Humphry Osmond dans un échange de lettres avec Aldous Huxley n’étincelait plus qu’au seul rayon de la littérature, il était un agencement de signes que les posters rendaient visibles et une sonorité tumultuaire mise en exergue par Roky Erickson, lequel en novembre 1966 publiait The Psychedelic Sounds of the 13th Floor Elevators, un album dont la pochette ocellée de couleurs jaunes et bleues autour d’un œil incrusté de symboles ouvrait la voie à un courant que suivraient Electric Prunes, Holy Modal Rounders, Fugs, Mothers Of Invention, Donovan et autres Beatles.

    Un mouvement était né et avec lui un style graphique auquel affiches et pochettes de disques donneraient leurs lettres de noblesses. Objet publicitaire à moindre frais, le poster emprunte sa technique à la sérigraphie d’abord en un sobre noir et blanc puis en faisant éclater la couleur. Le procédé mélange photographie, dessin, collage et peinture dans la poursuite du Jugendstil de George Hirth, du Pop art initié par Richard Hamilton, de l’Op art et de l’éclectisme égyptien. Le lettrage en est la marque, arrondi, tordu, à la limite du lisible. Les jeux optiques renvoient aux images que produit un trip sous acide. Les arabesques fondues dans les couleurs flashy traduisent les visions hallucinées du voyage. Les affiches encollées sur les portes et les murs s’adressent aux initiés qui savent les interactions entre les drogues psychoactives et la musique. Elles sont composées de signes suffisamment explicites pour qu’une connexion s’établisse entre le public et le son de l’événement annoncé.

    Dans son remarquable ouvrage, augmenté d’affiches, de cartes postales, de tickets de concerts mais également de badges, Philippe Thieyre insiste sur l’éclosion d’un art mis en orbite par Wes Wilson avec The Sound, réalisé en septembre 1966. L’auteur qui « n’a pas étudié les beaux-arts dans sa jeunesse mais l’horticulture (…) réussit là une des œuvres les plus marquantes de la période : figure sensuelle d’une femme entourée d’écritures à peine déchiffrables dans un mélange improbable de violet, de vert et de rouge. »

    Il est avec Rick Griffin, Alton Kelley, Stanley "Mouse" Miller et Victor Moscoso l’un de ceux qui se détachent de cet art novateur formant un groupe surnommé The Big Five. 

     

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    Objets de culte

    Entre 1966 et 1971, près de six cents affiches sont réalisées par une poignée de graphistes maniant le code psychédélique avec un sens aigu de l’hermétisme qui est le vocabulaire secret des initiés. Leurs messages destinés à rameuter aux portes du Fillmore, de l’Avalon Ballroom et du Matrix les hipsters en mal de sensations fortes deviennent bientôt des objets de culte.

    Bill Graham se souvient : « Je partais sur le coup de quatre heures du matin, je roulais jusqu’à Berkeley et je recouvrais d’affiches tous les murs de la ville, avec une préférence pour les chantiers, avec leurs grandes palissades. Quand les gens se réveillaient le matin, il y en avait partout. Au début, les affiches coûtaient cinq ou six cents chacune à imprimer. J’en faisais fabriquer cinq mille. Ensuite le prix a beaucoup augmenté. Bichromie, quadrichromie… Certaines étaient quasiment illisibles ! Au point que je disais aux dessinateurs "si on garde ce dessin, il faudra rajouter un astérisque, et une légende en bas pour tout expliquer". Mais ça a fini par devenir le jeu à la mode, chaque semaine : essayer de déchiffrer ce qui était écrit sur l’affiche ! »

    Wes Wilson qui avait fait ses débuts sur la scène de la Bay Area en assurant le design des prospectus pour la San Francisco Mime Troup (une troupe de théâtre à vocation satirique) et les Merry Pranksters Acid Tests était un graphiste fécond. Il avait conçu l’affiche du premier Trips Festival et le logo de Family Dog Production, un collectif au sein duquel Chester Helms, découvreur de Janis Joplin, jouait un rôle des plus actifs dans l’organisation de concerts. Son style typographique fortement inspiré d’Alfons Mucha,  de Gustav Klimt  et d’Alfred Roller annonçait un artiste des profondeurs véritablement incontournable. Ce maître de l’art rétinien psychédélique espérait bien vivre de son talent. « Entre l’imprimerie et le reste, confie Wes Wilson, je gagnais dans les soixante-quinze dollars par affiche. On en imprimait environ cinq cents, sur du papier de 35 par 50 cm, un genre de papier vélin très bon marché. Le plus gros problème, c’était l’argent, car on n’avait pas vraiment les moyens de faire quelque chose de très recherché. On imprimait en noir et blanc, parfois avec une couleur. Évidemment, le temps de lavage était assez long. C’était un facteur supplémentaire à prendre en compte. Sur les soixante-quinze, il me restait dans les quarante-cinq dollars. Pour environ huit heures de travail ». 

    L’admiration que suscitent ces affiches inspire assez vite l’idée de les récupérer. Les voici transformées en posters ornant des chambres adolescentes. Ainsi sont recréées les conditions planantes de l’écoute domestique qui devient un modus operandi pour ceux qui vivent la musique comme une alternative à la réalité normée.

    La singularité de cet art est qu’il est voué à la dissipation. L’American way of life, et sa propagande en faveur de la consommation, assiste à la multiplication de gestes éphémères promis à la consumation. Tandis que les graphistes du Big Five répandent la nouvelle d’un contrordre, les Diggers d’Emmett Grogan (auteur de Ringolevio, Une vie jouée sans temps morts), rejoints par le comédien Peter Coyote et le poète et romancier Richard Brautigan, inventent les free store et le tout, tout de suite libertaire. Les émeutes de Watts, en août 1965, signalent ce temps de la consumation opposé au régime des marchandises.

    Un art inaugural

    Autant dire que le movement engagé sur la voie psychédélique n’est pas réductible qu’au seul flower power, même si la stratégie des fleurs occupe la plus grande partie des esprits de l’époque. L’hédonisme est le principal moteur du psychédélisme, prétexte à des rencontres rapides et à des fêtes sans fin. Force est de constater que les fleurs ne se sont guère répandues dans un monde toujours menacé par le champignon atomique.

    Cet art a quelque chose d’inaugural dans le mélange des formes qu’il met en place. Il est assurément, après Dada, celui qui a jeté le plus de ponts entre les pratiques. Multimedia, mixed media, sont des mots contemporains de ce temps où se développent simultanément des événements incluant light show, concerts longue durée, lectures, happenings, théâtre expérimental. La culture semble irréversiblement attrapée par la queue du désir avec cette particularité que celui-ci entretient les meilleurs rapports avec la spiritualité et l’extase modifiée par les drogues douces et dures.

    Le psychédélisme a finalement pénétré tous les interstices du désir alternatif. On le retrouve présent dans la musique (et c’est le psychedelic sound) mais aussi la littérature, le cinéma, le théâtre, la mode et un certain tourisme. S’il possède son pays natal, la baie de San Francisco, il est évident qu’il s’écarta de son centre et parcourut le monde. Rhizomatique, il fait halte en Angleterre (souvenons-nous de The Fool, quatuor de designers néerlandais qui repeignit la Rolls Royce de John Lennon et décora la pochette de The 5000 Spirits or the Layers of the Onion, le deuxième album d’Incredible String Band) et gagne la France avec une fortune pour le moins diverse.

    Deux nuits psychédéliques organisées au Palais des Sports, en novembre 1967, électrisent quinze mille personnes autour de Soft Machine, Tomorrow, Spencer Davis Group et Dantalian’s Chariot. La Saga de Xam, une bande dessinée de Nicolas Devil scénarisée par Jean Rollin, fait défiler les figures de Julian Beck, Frank Zappa, Allen Ginsberg, Valérie Lagrange et Jean-Pierre Kalfon. À Gassin, près de Saint-Tropez, Jean-Jacques Lebel adapte, version happening, Le désir attrapé par la queue, une pièce de Pablo Picasso. Mais dans le même temps que se réveille le Summer of Love à San Francisco, les radios périphériques françaises proposent aux oreilles incrédules des covers mielleuses chantées par Johnny Hallyday et Herbert Léonard. Les 5 Gentlemen entonnent "LSD 25 Ou Les Métamorphoses De Margaret Steinway" et il ne nous reste, pour vibrer, que le "Psyché Rock" de Pierre Henry et Michel Colombier.

    L’art psychédélique rétinien expire en 1971 avec la fermeture des deux Fillmore de Bill Graham, laissant derrière lui une cohorte de morts (Jimi Hendrix, Alan Wilson, Janis Joplin, Neal Cassady, Lenny Bruce …) alors que se profilent Goa et Katmandou, ces routes en cul-de-sac où s’étiolent les derniers hippies aux cerveaux incolores, accrochés machinalement à une seringue psycholeptique. Il convient cependant de nuancer cette fin d’un monde dans les nuées. L’influence du psychédélisme est visible dans la propagande des  flyers et elle demeure audible à en juger par la production discographique de groupes comme Animal Collective, Brian Jonestown Massacre, Death In Vegas, MGMT, of Montreal, Sigur Rós ou The Flaming Lips. Même si l’expansion de la conscience n’est plus à l’ordre du jour, le psychédélisme est un point de lumière vers lequel il est utile de regarder. Philippe Thieyre en est persuadé qui constate, dans les derniers mots de son livre, que de nombreux jeunes « y retrouvent non seulement des racines musicales mais aussi, parfois, des raisons d’espérer ». Guy Darol

    Publié dans Le Magazine des Arts n°1


     

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    LES ANNÉES PSYCHÉDÉLIQUES, Philippe Thieyre, Éditions Desinge & Hugo & Cie, 131 p., 35 €

    SAN FRANCISCO, L’UTOPIE LIBERTAIRE DES SIXTIES, Steven Jezo-Vannier, Éditions Le Mot et le Reste, 288 p., 23 €

    BILL GRAHAM PRÉSENTE UNE VIE ROCK’N’ROLL, Bill Graham et Robert Greenfield, Éditions Le Mot et le Reste, 814 p., 29 €


    EN SAVOIR PLUS

    Psychedelic Vinyls 1965-1973, Philippe Thieyre, Éditions Stéphane Bachès, 2010

    Psychédélisme des USA à l’Europe, Philippe Thieyre, Éditions des Accords, 2007

    San Francisco : 1965-1970, les années psychédéliques, Barney Hoskyns, Éditions Le Castor Astral, 2006

    Oh, hippie days ! Carnets américains, 1966-1969, Alain Dister, Éditions Fayard, 2000

    L’Aventure hippie, Jean-Pierre Bouyxou et Pierre Delannoy, Éditions du Lézard, 2000

     

    BIBLIOGRAPHIE DE L’EXTASE

    Le Festin nu, William S. Burroughs, Éditions Gallimard, 1964

    L’Herbe du diable et la petite fumée, Carlos Castaneda, Éditions Le Soleil Noir, 1972

    L’Antivoyage, Muriel Cerf, Éditions Mercure de France, 1974

    Shit Man !, Alain Chedanne, Éditions Gallimard, 1971

    Le Pays de l’éclairement, Charles Duits, Éditions Denoël, 1967

    Howl And Other Poems, Allen Ginsberg, Éditions Christian Bourgois, 1977

    Siddartha, Hermann Hesse, Éditions Grasset, 1925

    Les Portes de la perception, Aldous Huxley, Éditions du Rocher, 1954

    La Politique de l’extase, Timothy Leary, Éditions Fayard, 1973

    Marayat, Théo Lésoualc’h, Éditions Denoël, 1973

    Connaissance par les gouffres, Henri Michaux, Éditions Gallimard, 1961

    L’Ivre Livre, Marcel Moreau, Éditions Christian Bourgois, 1973

    Tatouages mentholés et cartouches d’Aube, Claude Pélieu, Éditions UGE 10/18, 1973

    Rose poussière, Jean-Jacques Schuhl, Éditions Gallimard, 1972

    Rêve de fer, Norman Spinrad, Éditions Opta, 1973

     

    FILMOGRAPHIE HALLUCINANTE

    Anémone de Philippe Garrel, 1966

    The Trip de Roger Corman, 1967

    Monterey Pop de Don Alan Pennebaker, 1967

    Magical Mystery Tour de Bernard Knowles et des Beatles, 1967

    Flesh de Paul Morrissey, 1968

    Les Idoles de Marc’O, 1968

    Easy Rider de Dennis Hopper, 1969

    Alice’s Restaurant de Arthur Penn, 1969

    More de Barbet Schroeder, 1969

    Woodstock de Michael Wadleigh, 1970

    Zabriskie Point de Michelangelo Antonioni, 1970

    200 Motels de Frank Zappa et Tony Palmer, 1971

    Taking Off de Milos Forman, 1971

    Panic In Needle Park de Jerry Schatzberg, 1971

    Fritz The Cat de Ralph Bakshi, 1972

    La Route de Jean-François Bizot, 1972

     

    DIX HYMNES PSYCHÉDÉLIQUES

    Silly Sally, Sweet Smoke

    Dark Star, Grateful Dead

    White Rabbit, Jefferson Airplane

    Arnold Layne, Pink Floyd

    Purple Haze, The Jimi Hendrix Experience

    My White Bicycle, Tomorrow

    Heroin, TheVelvet Underground

    In-A-Gadda-Da-Vida, Iron Butterfly

    I Had Too Much To Dream (Last Night), The Electric Prunes

    Hole In My Shoe, Traffic


     

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    Le Magazine des Arts n°1 (janvier 2012)


     

     

  • LE MAGAZINE DES LIVRES ♯ 25

     

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    SOMMAIRE

    Digressions] Guest stars par Joseph Vebret

    DOSSIER
    Sexe et littérature par Olivier Bessard-Banquy
    Genèse et métamorphoses de la littérature érotique
    par Tang Loaec
    Question de genre
    par Anne Bert
    La nudité, la femme et l’art
    par Orlando de Rudder
    Extension du domaine de la littérature érotique
    par Tang Loaec
    Contre l’érotisme
    par Orlando de Rudder

    RENCONTRES
    Marcelin Pleynet : « La solitude a un lien indissociable avec la création » par Joseph Vebret
    Michel Le Bris : « Donner aux lecteurs une part des trésors accumulés pendant une vie »
    par Bertrand du Chambon
    UNE VIE D’ÉCRIVAIN
    Sandro Veronesi : « Donner une deuxième chance à la réalité » par Thierry Richard
    ENTRETIENS
    Patrick Cauvin : « Peut-on encore mener une carrière de "raconteur" ? » par Olivier Quelier
    Émile Brami : « Pour qui aime la littérature, il y a des écrivains indispensables »
    par Joseph Vebret
    Sébastien Doubinsky. La confession de Billy the Kid
    par Éric Bonnargent
    Dominique Inchauspé : « L’influence du journaliste est supérieure à celle de l’écrivain »
    par Joseph Vebret
    Juan Asensio : « Judas ou le refus d’être aimé, le refus de l’Amour »
    par Éric Bonnargent
    Antoni Casas Ros. L’écriture anonyme
    par Éric Bonnargent et Marc Villemain
    APARTÉ
    Annie Lemoine. Nouvelle vie : l’écriture par Laure Rebois

    CLASSIQUE
    Vladimir Nabokov. Portrait d’un auteur en illusionniste par Frédéric Saenen
    PERDU DE VUE
    Stig Dagerman. Le jeu avec la mort par Michel Loetscher

    LE CAHIER DES LIVRES
    Focus, Romans, Polars, SF, Théâtre, Documents, Musique, Revues, Beaux livres, BD, En vrac

    Les livres que vous n’avez pas lus]
    Des météorites signées José Bergamín par Bertrand du Chambon
    Chemin faisant] Déroutes par Pierre Ducrozet
    Les mains dans les poches] Le goût estival du morbide par Anthony Dufraisse
    Musique & littératures] Brassens, poète chapardeur par Jean-Daniel Belfond
    Relecture] Le crime de Lord Arthur Savile, Oscar Wilde par Stéphanie Hochet
    Poésies] Host figure l’amante en remontant ses sources par Gwen Garnier-Duguy
    Cinéma & littératures] Une douce odeur de violette par Anne-Sophie Demonchy
    Lire la musique] Passions hendrixiennes par Guy Darol
    Économie du livre] La FNAC, l’agitateur agité ? par Christophe Rioux

    BONNES FEUILLES
    La sélection d’Annick Geille : Promesses tenues
    Fruits & légumes, Anthony Palou
    Nos cœurs vaillants, Jean-Baptiste Harang
    Le Sel, Jean-Baptiste Del Amo
    Écrivains, Antoine Volodine
    Le jour où le ciel s’en va, Jean-Philippe Domecq
    La Montagne de minuit, Jean-Marie Blas de Roblès
    Les meilleurs livres de la période
    par Annick Geille

    Feuilleton] Conseils aux écrivains qui ont la migraine par Christian Cottet-Emard
    Feuilleton] Voyage dans une bibliothèque par Raphaël Juldé
    Feuilleton] L’Auteur et Internet par Emmanuelle Allibert
    Visages d’écrivains] Julien Gracq par Louis Monier

    Avec : Emmanuelle Allibert, Stéphane Beau, Jean-Daniel Belfond, Anne Bert, Olivier Bessard-Banquy, Éric Bonnargent, Brigit Bontour, Arnaud Bordes, Christian Cottet-Emard, Guy Darol, Hubert de Champris, Anne-Sophie Demonchy, Orlando de Rudder, Stéphanie des Horts, Bertrand du Chambon, Pierre Ducrozet, Anthony Dufraisse, Eli Flory, Gwen Garnier-Duguy, Annick Geille, Stéphanie Hochet, Stéphanie Joly, Raphael Juldé, Tang Loaec, Michel Loetscher, Clara Mainardi-Begnis, Valère-Marie Marchand, Ludovic Maubreuil, Christophe Mory, Olivier Philipponnat, Olivier Quelier, Laure Rebois, Thierry Richard, Christophe Rioux, Frédéric Saenen, Marc Villemain, Carole Zalberg. Photos : Louis Monier. Illustrations : Miège et Innocent. 
    Coordination : Delphine Gay.


     

     

  • LE MAGAZINE DES LIVRES ♯ 24

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    Digressions] Guignol’s books… par Joseph Vebret

    DOSSIER
    Journaux d’écrivains. De moins en moins intimes par Raphaël Juldé
    Les frères Goncourt. Quatre mains, un seul cœur
    par Frédéric Saenen
    Jules Renard. Le journal d’un homme qui voulait être écrivain
    par Marc Alpozzo
    Kafka et Pavese. Le métier d’écrire
    par Marc Alpozzo
    Nabe et Matzneff. Hélios et Saturne au jour le jour
    par Pierre Cormary
    Feuilleton]
    Conseils aux écrivains qui envisagent de commencer leur journal intime par Christian Cottet-Emard

    RENCONTRES
    Renaud Camus. Promeneur littéraire par Joseph Vebret
    Maxime Chattam : « J’écris pour vivre les aventures que je ne trouve pas dans la réalité »
    par David Alliot


    UNE VIE D’ÉCRIVAIN
    Dominique Bona. Raconter des vies par Thierry Richard


    ENTRETIENS
    Christian Millau, Vienne, un banc public et un certain Adolf… par Stéphanie des Horts
    Jakuta Alikavazovic : « Tout découle de l’écriture, elle crée ses propres conditions »
    par Éric Bonnargent
    Frédéric Mars. Des Évangiles au thriller
    par Joseph Vebret
    Christophe Mory. Le rapport au sacré
    par Joseph Vebret


    APARTÉ
    Thierry Ardisson. L’écriture ou la vie par Joseph Vebret

    CLASSIQUE

    Flaubert savait-il écrire ? Retour sur une polémique par Jean-François Foulon

    LE CAHIER DES LIVRES
    Focus, Romans, Documents, Musique, En vrac


    Les livres que vous n’avez pas lus] Une petite qui vaut bien des grandes par Bertrand du Chambon
    Musique & littératures] Tristesse nationale par Jean-Daniel Belfond
    Cinéma & littératures] Vous reprendrez bien un peu de « Blanc-Sec » ? par Anne-Sophie Demonchy
    Relecture] O-Yoné et Ko-Haru de Wenceslau de Moraes par Stéphanie Hochet
    Chemin faisant] La mort est au bout par Pierre Ducrozet
    Les mains dans les poches] De Manosque à Brazzaville par Anthony Dufraisse
    Poésies] La chair du langage par Gwen Garnier-Duguy
    Lire la musique] Pacôme Thiellement, occulte et culte par Guy Darol

    BONNES FEUILLES

    La sélection d’Annick Geille : Kerouac inédit
    Mes prix littéraires, Thomas Bernhard
    Le lit défait, Françoise Sagan
    Voyage présidentiel, Pierre-Jean Rémy, de l’Académie française
    Le vent noir ne voit pas où il va, Jean-Noël Schifano
    Aspen terminus, Fabrice Gaignault
    Le crieur de nuit, Nelly Alard


    Ces auteurs qui font le printemps
    par Annick Geille

    Feuilleton]
    Voyage dans une bibliothèque par Raphaël Juldé
    Feuilleton] L’Auteur dîne chez son éditeur par Emmanuelle Allibert
    Visages d’écrivains] Jean-Marie Rouart par Louis Monier

     

    Avec : Emmanuelle Allibert, David Alliot, Marc Alpozzo, Stéphane Beau, Jean-Daniel Belfond, Éric Bonnargent, Brigit Bontour, Arnaud Bordes, Adeline Bronner, Pierre Cormary, Christian Cottet-Emard, Guy Darol, Hubert de Champris, Anne-Sophie Demonchy, Stéphanie des Horts, Bertrand du Chambon, Pierre Ducrozet, Anthony Dufraisse, Eli Flory, Jean-François Foulon, Gwen Garnier-Duguy, Annick Geille, Christophe Henning, Stéphanie Hochet, Stéphanie Joly, Raphael Juldé, Valère-Marie Marchand, Ludovic Maubreuil, Christophe Mory, Olivier Philipponnat, Thierry Richard, Frédéric Saenen, Marc Villemain. 

    Photos : Louis Monier. Illustrations : Miège et Innocent.
    Coordination : Delphine Gay.

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  • LE MAGAZINE DES LIVRES ♯ 23

     

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    Synopsis] Les derniers du Culte par Eli Flory
    Digressions] Lectures par Joseph Vebret
    DOSSIER
    Tu ne plagieras pas ton voisin par Eli Flory
    RENCONTRE
    Bernard-Henri Lévy sans masque par Joseph Vebret

    CARTE BLANCHE À…
    Fred Vargas. Sur le chemin

    Aparté] Conseils à ceux qui croient pouvoir aider un écrivain en difficulté par Christian Cottet-Emard

    RENCONTRE
    Richard Millet : « Je défends la littérature » par Joseph Vebret

    Une vie d’Écrivain
    Jean d’Ormesson. Le bonheur d’écrire par Thierry Richard
    Lire la musique] Rap et minimalisme par Guy Darol
    ENTRETIEN
    Gilles Heuré. À la rencontre de Paul Valéry par Joseph Vebret
    Chemin faisant] Morceaux d’Amérique par Pierre Ducrozet
    ENTRETIEN
    Jean-Bernard Pouy. Le retour du Poulpe par Pierre Gillieth
    CLASSIQUE
    Alexandre Dumas. Cherchez le « nègre » par Frédéric Saenen
    Les livres que vous n’avez pas lus] La face cachée de Cocteau par Bertrand du Chambon
    Perdu de vue
    Henri Béraud, un demi-siècle plus tard par Francis Bergeron
    DOCUMENTS
    Inédits : Bernard Frank en VO par Annick Geille
    IDÉES
    Pierre Leroux, un théoricien oublié, un philosophe négligé
    par Jean-François Foulon
    Économie du livre] Pasionarias de la librairie par Christophe Rioux
    Les mains dans les poches] Dispersion par Anthony Dufraisse
    LE CAHIER DES LIVRES
    Focus, Romans, Documents, Théâtre, Musique, Revues, BD, En vrac
    Musique & littératures] Le bonheur tranquille de Clarika par Jean-Daniel Belfond
    Cinéma & littératures] Un Dumas caricatural par Anne-Sophie Demonchy
    RelectureL’Éternel mari de Dostoïevski par Stéphanie Hochet
    Poésies] Petit tour de table par Gwen Garnier-Duguy
    BONNES FEUILLES
    La sélection d’Annick Geille
    L’horizon, Patrick Modiano
    Dans la cathédrale, Christian Oster
    Les carnets d’Alexandra, Dominique Simon
    L’écuyer mirobolant, Jérôme Garcin
    Petit papa Noël, François Cérésa
    Le conflit, Élisabeth Badinter
    Quelques auteurs marquants par Annick Geille
    Il était une fois l’Auteur…] L’Auteur participe à un salon (suite et fin) par Emmanuelle Allibert
    Visages d’écrivains] Bernard Frank par Louis Monier

    Avec : Emmanuelle Allibert, Marc Alpozzo, Bartleby, Stéphane Beau, Jean-Daniel Belfond, Francis Bergeron, Brigit Bontour, Arnaud Bordes, Adeline Bronner, Christian Cottet-Emard, Pierre Cormary, Guy Darol, Anne-Sophie Demonchy, Stéphanie des Horts, Bertrand du Chambon, Pierre Ducrozet, Anthony Dufraisse, Eli Flory, Jean-François Foulon, Gwen Garnier-Duguy, Annick Geille, Pierre Gillieth, Christophe Henning, Stéphanie Hochet, Christophe Mory, Jean-Jacques Nuel, Olivier Philipponnat, Thierry Richard, Christophe Rioux, Frédéric Saenen, Cécile Thomas, Marc Villemain, Carole Zalberg
    Photos : Louis Monier / Couverture : François Bouchon. 
    Illustrations : Miège et Innocent. 
    Coordination : Delphine Gay.

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    LE MAGAZINE DES LIVRES

     

     

  • LE MAGAZINE DES LIVRES ♯ 22

     

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    SOMMAIRE

    MAGAZINE
    Dossier
    Les affreux méchants lettrés, par Claire Julliard et Alain Sanders

    RENCONTRES
    Une vie d’écrivain
    Anna Gavalda : « Le style, ce sont les personnages », par Thierry Richard


    Entretiens

    Claire Castillon. L’écoute intérieure, par Joseph Vebret
    Eduardo Manet. Un octogénaire à Paris, par Gwen Garnier-Duguy et Matthieu Baumier
    Anouk Grinberg. « Tout le monde cherche son livre de vie », par Christophe Henning
    Joël Schmidt. Ode à la femme rêvée, puisse-t-elle ne pas exister…, par Stéphanie des Horts
    Richard Morgiève : « Je suis un débarrasseur de caves », par Joseph Vebret
    Norman Manea. Le témoin exilé, par Matthieu Baumier et Gwen Garnier-Duguy


    LIRE & RELIRE
    Classique
    Marguerite Duras. Écrire, forcément écrire, par Marc Alpozzo, Christian Cottet-Emard et Valère-Marie Marchand
    Aparté

    Conseils aux écrivains trop gentils, par Christian Cottet-Emard


    LE CAHIER DES LIVRES
    Focus
    Entretiens avec Michel Crépu et Etienne de Montety, par Matthieu Baumier et Gwen Garnier-Duguy
    Critiques
    En vrac, par Stéphanie des Hors
    Bonnes feuilles
    La sélection d’Annick Geille
    Jacques Chessex, Le dernier crâne de M. de Sade
    Dominique Bona, Clara Malraux
    Renaud Camus, Une chance pour le temps
    Bernard Frank, Les Rats
    Patrick Grainville, Le baiser de la pieuvre
    Philippe Sollers, Discours parfait
    Frédéric Vitoux, Grand Hôtel Nelson
    Christian Gailly, Lily et Braine
    Quelques très bons auteurs de janvier par Annick Geille

    CHRONIQUES
    Digressions
    Sérendipité, par Joseph Vebret
    Lire la musique
    Gainsbourg élevé par une bibliothèque, par Guy Darol
    Chemin faisant
    À perdre Lenore, par Pierre Ducrozet
    Économie du livre
    Des poches plein les livres, par Christophe Rioux
    Les livres que vous n’avez pas lus
    Sur les traces de Traven, par Bertrand du Chambon
    Relecture
    Toute passion abolie de Vita Sackville-West, par Stéphanie Hochet
    Les mains dans les poches
    Declerck l’obscur, par Anthony Dufraisse
    Musique & littératures
    Michel Jonasz en cure psychanalytique, par Jean-Daniel Belfond
    Cinéma & littératures
    Vision esthétique du chaos par Anne-Sophie Demonchy
    Il était une fois l’Auteur…
    L’Auteur participe à un salon (premier jour) par Emmanuelle Allibert
    Visages d’écrivains
    Patrick Modiano, par Louis Monier

    Avec : Katrin Alexandre, Emmanuelle Allibert, Marc Alpozzo, Bartleby, 
    Matthieu Baumier, Stéphane Beau, Jean-Daniel Belfond, Brigit Bontour, 
    Adeline Bronner, Christian Cottet-Emard, Guy Darol, 
    Anne-Sophie Demonchy, Stéphanie des Horts, Bertrand du Chambon, 
    Pierre Ducrozet, Anthony Dufraisse, Eli Flory, Gwen Garnier-Duguy, 
    Annick Geille, Pierre Gillieth, Christophe Henning, Stéphanie Hochet, 
    Claire Julliard, Clara Mainardi-Baignis, Valère-Marie Marchand, 
    Christophe Mory, Frédéric Ploton, Thierry Richard, Christophe Rioux, 
    Frédéric Saenen, Alain Sanders, Pascale Truck, Marc Villemain, 
    Carole Zalberg.


    Photos : Louis Monier.

    Illustrations : Miège et Innocent.

    Coordination : Delphine Gay.

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  • LE MAGAZINE DES LIVRES ♯ 21

     

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    Dépendamment d'un conséquent entretien avec Michel Déon (dernier Hussard) mené par Thierry Richard, d'un article en largeur et en profondeur sur l'oeuvre de Philip Roth, d'une chronologie mois par mois des événements littéraires de l'année 2009, Le Magazine des Livres pointe en un numéro hors-série le meilleur de la littérature de ces douze derniers mois à travers une multitude d'articles.

    Dans cette livraison, je recense et encense (impossible pour moi de dire le moindre ou le pire) :

    LE COMTE DE PERMISSION, Orlando de Rudder. Editions Jean-Claude Lattès.

    LA PATIENCE DE MAURICETTE, Lucien Suel. Editions La Table Ronde.

    Voir mon entretien avec Lucien Suel dans le numéro 20 du Magazine des Livres, actuellement dans les kiosques.

    AJOUPA-BOUILLON, Maurice Mourier. Illustrations Maria Mikhaylova. EST-Samuel Tastet Editeur.

    LES CLOUS DU FAKIR, Pierre Hanot. Editions Fayard.

    DU COTE DE CHEZ MALAPARTE, Raymond Guérin. Editions Finitude.

    LE VIN DES RUES, Robert Giraud. Editions Stock.

    MONSIEUR BOB, Olivier Bailly. Editions Stock.

  • LE MAGAZINE DES LIVRES ♯ 20

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    MAGAZINE
    Dossier
    Les talents fourvoyés de la Collaboration littéraire, par Frédéric Saenen

    RENCONTRES
    Une vie d’écrivain
    Charles Dantzig. L’esthétique de la fuite, par Thierry Richard

    Entretiens

    Delphine de Vigan : « J’écris mes livres à voix haute. », par Christophe Henning
    Lucien Suel. Une aventure poétique, par Guy Darol
    Bruno de Cessole. Pour l’honneur d’un fils, par Stéphanie des Horts
    Brian Evenson. De l’Épitre au chapitre, par Bartleby
    Patrick Eudeline. Dandy de l’asphalte, par Pierre Gillieth
    Alexandre Skorobogatov. Anticonformiste, par Léthée Hurtebise
    Yves Frémion. Observateur de la chaine du livre, par Joseph Vebret
    Sébastien Lapaque. Écrivain française, par Christopher Gérard


    LIRE & RELIRE
    Classique
    Les lettres latines à l’honneur. Ovide retraduit par Marie Darrieussecq, 
    par Jean-François Foulon
    Aparté

    Conseils aux écrivains qui veulent soigner leur image, 
    par Christian Cottet-Emard


    LE CAHIER DES LIVRES
    Critiques
    En vrac, par Stéphanie des Hors
    Tirés à part, par Éric Poindron
    Bonnes feuilles
    La sélection d’Annick Geille
    Françoise Sagan, Des yeux de soie
    Christine Jordis, L’aventure du désert
    Pierre-Louis Basse, Comme un garçon
    Yann Moix, Cinquante ans dans la peau de Michael Jackson
    Pascal Bruckner, Le paradoxe amoureux
    Eli Flory, Le dico incorrect de la littérature

    CHRONIQUES
    Digressions
    Écrire à la marge, par Joseph Vebret
    Économie du livre
    Kindle surprise, par Christophe Rioux
    Les livres que vous n’avez pas lus
    Michel Le Bris, homme-monde, par Bertrand du Chambon
    Relecture
    Verre cassé d’Alain Mabanckou, par Stéphanie Hochet
    Lire la musique
    Mille Bashung, par Guy Darol
    Les mains dans les poches
    D’Henry James à George Steiner, par Anthony Dufraisse
    Chemin faisant
    De la couleur des rêves, par Pierre Ducrozet
    Musique & littératures
    Marcel Amont, le tour de chant en 80 ans, par Jean-Daniel Belfond
    Cinéma & littératures
    Délicate adaptation, par Anne-Sophie Demonchy
    Il était une fois l’Auteur…
    L’Auteur concourt à un prix par Emmanuelle Allibert
    Visages d’écrivains
    Claude Lévi-Strauss, par Louis Monier

    Avec : Emmanuelle Allibert, Marc Alpozzo, Bartleby, 
    Matthieu Baumier, Jean-Daniel Belfond, Brigit Bontour, 
    Arnaud Bordes, Christian Cottet-Emard, Guy Darol, 
    Hubert de Champris, Anne-Sophie Demonchy, 
    Stéphanie des Horts, Bertrand du Chambon, Pierre Ducrozet, 
    Anthony Dufraisse, Eli Flory, Jean-François Foulon,
    Annick Geille, Christopher Gérard, Pierre Gillieth, 
    Christophe Henning, Stéphanie Hochet, Léthée Hurtebise, 
    Pierre Jobic, Valère-Marie Marchand, Gerald Messadié, 
    Christophe Mory, Jean-Jacques Nuel, Olivier Philipponnat, 
    Éric Poindron, Jean-Yves Reuzeau, Thierry Richard, 
    Christophe Rioux, Frédéric Saenen, Cécile Thomas, 
    Sarah Vajda, Marc Villemain, Carole Zalberg.
    Photos : Louis Monier. Illustrations : Miège et Innocent.
    Coordination : Delphine Gay.

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    LE MAGAZINE DES LIVRES

  • LE MAGAZINE DES LIVRES ♯19

    La nouvelle livraison du Magazine des Livres est dans les kiosques avec un dossier Houellebecq pour ceux que ça titille ou que ça démange.

    Et, bien sûr, "Lire la musique", ma chronique consacrée à l'Exposition Fluxus, au nouvel album de Yoko Ono, et à Une révolution furtive de Georges Maciunas.

     

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    SOMMAIRE

    MAGAZINE
    Dossier

    Michel Houellebecq. Irrécupérable ?, par Pierre Cormary et Joseph Vebret

    Ecce homo, par Pierre Cormary

    RENCONTRES
    Entretiens

    Jérôme Garcin. Visiteur littéraire, par Joseph Vebret
    Alain Fleischer. Autoportrait dans la peau d’un autre, par Joseph Vebret
    Hubert Haddad. L’écriture kaleïdoscopique, par Joseph Vebret
    Sylvie Germain. Une écriture parabolique, par Christophe Henning
    Emmanuel Pierrat : « La fiction est désormais obligée d’être plus légaliste que la réalité », par Joseph Vebret
    Hadrien Laroche. Spoliations et restitutions, par Eli Flory

    Une vie d’écrivain
    Frédéric Beigbeder. L’ermite mondain, par Thierry Richard

    LIRE & RELIRE
    Classique
    Et Vian créa sa vie…, par Valère-Marie Marchand
    Aparté

    Conseils aux écrivains qui doivent répondre à des questions embarrassantes, par Christian Cottet-Emard


    LE CAHIER DES LIVRES
    Bonnes feuilles
    La sélection d’Annick Geille

    Jean-Philippe Toussaint, La Vérité sur Marie
    Frédéric Beigbeder, Un roman français
    Patrick Besson, Mais le fleuve tuera l’homme blanc
    Serge Joncour, L’homme qui ne savait pas dire non
    Marie Ndiaye, Trois femmes puissantes
    Pierre Péju, La Diagonale du vide
    Patrick Poivre d’Arvor, Fragments d’une femme perdue
    Lydie Salvayre, BW
    Sacha Sperling, Mes illusions donnent sur la cour

    CHRONIQUES
    Digressions
    Autres temps, mêmes mœurs, par Joseph Vebret
    Lire la musique
    Fluxus est Yoko Ono par Guy Darol
    Relecture
    Le Bel Été de Cesare Pavese par Stéphanie Hochet
    Économie du livre
    Prix littéraires : à tout prix ? par Christophe Rioux
    Musique & littératures
    Félix Leclerc retrouvé par Jean-Daniel Belfond
    Cinéma & littératures
    Un hérisson sans piquant par Anne-Sophie Demonchy
    Chemin faisant
    L’Italie sans y croire par Pierre Ducrozet
    Les mains dans les poches
    Chassés-croisés par Anthony Dufraisse
    Il était une fois l’Auteur…
    L’Auteur passe à la télé par Emmanuelle Allibert
    Visages d’écrivains
    Jorge Luis Borges par Louis Monier



     

  • LE MAGAZINE DES LIVRES ♯18

     

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    SOMMAIRE JUILLET ❘ AOUT
    MAGAZINE
    Dossier
    Le nouveau monde littéraire chinois, coordonné par Tang Loaëc

    RENCONTRES
    Entretiens
    Michel Chaillou : « Je ne cherche pas le style, c’est lui qui me trouve », par Joseph Vebret
    Alain-Paul Mallard. Écrivain sans œuvre, par Bartleby
    Pascal Garnier. Simple mais efficace, par Joseph Vebret
    Giovanni Dotoli. Lorsque la parole est poésie, par Joseph Vebret
    Frédérique Deghelt. Éprouver l’écriture, par Léthée Hurtebise
    Une vie d’écrivain
    Éric Neuhoff : « Écrire n’est pas une souffrance », par Thierry Richard

    LIRE & RELIRE
    Classique
    Les sept vies de Louis-Ferdinand Céline, par David Alliot
    Philippe Sollers. Relire Céline, par Joseph Vebret
    Perdu de vue
    Jacques Duboin, le banquier de l’Abondance, par Michel Loetscher
    Aparté
    Conseils aux écrivains qui se font interviewer, par Christian Cottet-Emard

    LE CAHIER DES LIVRES
    Bonnes feuilles
    La sélection d’Annick Geille
    Gérard Donovan, Julius Winsome
    Jérôme Garcin, Les livres ont un visage
    Philippe Grimbert, La mauvaise rencontre
    Claude Lanzmann, Le lièvre de Patagonie
    Thierry Beinstingel, Bestiaire domestique
    Cinq autres livres pour votre été, par Annick Geille

    CHRONIQUES
    Digressions
    Lire, c’est vivre, par Joseph Vebret
    Lire la musique
    L’amour du vinyle, par Guy Darol
    Relecture
    La confession du pasteur Burg, de Jacques Chessex, par Stéphanie Hochet
    Économie du livre
    La Bande Dessinée : bulles spéculatives ?, par Christophe Rioux
    Musique & littératures
    Les colères de Serge Utgé-Royo, par Jean-Daniel Belfond
    Cinéma & littératures
    « Tout a commencé par une passe d’Éric Cantonna », par Anne-Sophie Demonchy
    Chemin faisant
    Ici où là, par Pierre Ducrozet
    Les mains dans les poches
    Femmes, par Anthony Dufraisse
    Il était une fois l’Auteur
    L’auteur fait la promotion de son livre, par Emmanuelle Allibert
    Visages d’écrivains
    Marcel Jouhandeau, par Louis Monier