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GUY DAROL [rien ne te soit inconnu] - Page 7

  • JEAN-PIERRE BRISSET

     

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    Dans sa fouriériste collection L’Écart absolu, Michel Giroud publie une formidable étude de Marc Décimo consacrée à Jean-Pierre Brisset (1837-1919) dont il est l’éminent spécialiste. On lui doit, notamment, l’édition des Œuvres Complètes (Les Presses du réel, 2001) et plusieurs ouvrages sur Marcel Duchamp lequel ne serait pas devenu le Marchand du sel qu’on connaît s’il n’avait lu Brisset. Pourquoi s’intéresser au foutraque auteur du Mystère de Dieu est accompli et des Origines humaines ? Parce qu’ainsi soit dit par Marc Décimo, « Brisset est un prince sans rire », « une méthode d’évasion », « un post-symboliste qui, sans le savoir et par anticipation, ajoute au mot une esthétique cubiste-dynamique et dada », « un inventeur, un grammairien, un prophète, le 7e Ange de l’Apocalypse et le Rénovateur de la pensée biologique », « le sauveur de la langue française », « un pataphysicien inconscient ». Tout est dit ou presque de cet écrivain, élu Prince des penseurs par Jules Romains, et ayant soutenu l’hypothèse d’une nouvelle linguistique (reprise par Jacques Lacan) fondant l’origine de la langue sur le signifiant phonique (allitérations, assonances, calembours). Pour Brisset, en effet, notre grammaire résulte des coassements de la grenouille. La grenouille est le grand ancêtre. De ses coas l’homme descend. On peut en rester coi ! Consanguines du Dictionnaire des onomatopées de Charles Nodier, les reconstructions étymologiques de Brisset font éclater toute la science du langage avec cette conséquence qu’elles n’obtiendront aucun crédit, à l’exception de celui accordé par André Blavier, le compilateur de fous littéraires, et de l’attention qu’André Breton portera à l’inouïe doctrine dans son Anthologie de l’humour noir. Marc Décimo nous rappelle que Jean-Pierre Brisset est à lire dans le voisinage d’Alfred Jarry et de Raymond Roussel. Il nous invite à le mieux découvrir dans une monographie qui convoque Kurt Schwitters et Michel Foucault, Maurice Saillet et James Joyce, Victor Fournié et Marcel Réja. Savant et savoureux, ce livre apporte la preuve que littérature est mère de l’invention.  Guy Darol

    L’ESPRIT DE LA MODERNITÉ RÉVÉLÉ PAR QUELQUES TRAITS PATAPHYSIQUES – OU LE BRISSET FACILE, Marc Décimo, Éditions Les Presses du réel, 175 p., 9 €

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    Jean-Pierre Brisset


     

  • MUZIQ REVIENT DANS JAZZ MAGAZINE/JAZZMAN

     

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    Grande nouvelle pour les lecteurs de Muziq, le journal revient sous la forme d'un supplémag détachable. C'est dans Jazz Magazine/Jazzman. Une formule trimestrielle mais qui pourrait bien changer de rythme, à la condition j'imagine que les amateurs se précipitent dans les kiosques.

     

    Pour en savoir plus sur cette renaissance orchestrée par Frédéric Goaty

    ☛ CONSULTER JAZZ MAGAZINE/JAZZMAN/MUZIQ

     

    ET VOICI COMMENT NOUS ANNONCIONS LA DISPARITION DE MUZIQ EN JUIN 2009 :

     

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    L'aventure Muziq initiée en novembre 2004 par Frédéric Goaty s'achève avec ce dernier numéro vendu dans les kiosques depuis quelques jours.

    La disparition de ce magazine est une tristesse pour celles et ceux qui y furent associés (rédacteurs, photographes, artistes, lecteurs fidèles) mais cette tristesse est à redoubler d'un signe, le très mauvais signe qu'aujourd'hui la Presse musicale se meurt dans un contexte de crise globale où la promotion du disque (agonisant) semble pouvoir se  passer désormais de l'imprimé.

    Sur cette disparition regrettable, une première analyse est à consulter sur IRMA, le site du Centre d'Information et de ressources pour les musiques actuelles.

    Afin que la fin de Muziq ne soit pas une fin du monde, le magazine invite ses lecteurs à une ribouldingue sous le signe du funk, de la soul et du jazz. Aux platines, l'indispensable porte-voix Frédéric Goaty mais aussi Mehdi 9.3 et Peter Cato.

    Cela au Comedy Club, le vendredi 26 juin de 23h à 2h.

    L'entrée est gratuite mais la réservation obligatoire. Places limitées. Contacter emiliequentin@muziq.fr

    Surtout lisez la dernière livraison de Muziq, plus solaire que jamais. Et n'oubliez pas que d'anciens numéros sont toujours disponibles sur l'immarcescible site de Muziq.

    Ou encore à la Librairie Parallèles, 47 rue Saint-Honoré 75001 Paris.

    Enfin, soyez certains que l'esprit Muziq est inextinguible, absolument inextinguible. Si le magazine, dans la forme que vous lui connaissez, est aujourd'hui compromis, Frédéric Goaty travaille à sa sublimation et envisage, avec la pugnacité qui le caractérise, la sortie de numéros hors-série siglés... MUZIQ

     

  • UN HOMMAGE A FRANK ZAPPA ❘ C'ETAIT LE 8 AVRIL 2001 A LA CITROUILLE

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    Mais qui est ce garçon qui ne porte pas en porte-voix un Grand Wazoo ?

     

     

    C'était à La Citrouille (Saint-Brieuc), une sorte de Barking Pumpkin couleur rouille érigée dans les Côtes d'Armor contre les Mediocrates. Les connaisseurs de The Grand Wazoo comprendront, tout de même que le public nombreux venu en force écouter ma conférence sur Frank Zappa ou la Révolution permanente et assister au concert de Zoot Allures, l'énorme formation emmenée par Jean-Mathias Petri (flûtiste, compositeur et arrangeur) pour faire entendre la Zappa's Munchkin Music. 

    A l'évidence, les quelques centaines (en vérité, une innombrable audience) de personnes venues assister à cet événement non-pareil en sont reparties en songeant avec le sourire à cette phrase prononcée naguère par Frank Zappa : ""I'm probably more famous for sitting on the toilet than for anything else that I do".

    On y a passé du bon temps tout en découvrant que Zappa n'était pas qu'un homme assis sur une lunette de chiottes. Guy Darol

    Quelques images.

     

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    L'un des membres de la section cuivres.jpg

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    Les adieux de Zoot Allures au public de La Citrouille.jpg

     

     

     

     


  • HOMMAGE A ANDRE HARDELLET NE LE 13 FEVRIER 1911 ❘ THEATRE MOUFFETARD

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    Le Dimanche 13 février à 20h00 – au Théâtre Mouffetard
     
    A eu lieu
     
    « Retour chez Temporel »
     
    Soirée du centenaire André Hardellet (1911 – 2011)
     
    (73 rue Mouffetard - 75005 Paris – M° Monge)
     
    Invité d’honneur : Monsieur Guy Béart
     
    Et en présence d’artistes invités :
     
    Simone Langlois (chanteuse), Denis Lavant (comédien), Frédéric Longbois (comédien et chanteur), Francine Deroudille (Fille de Robert Doisneau
    - excusée), Michel Champetier (réalisateur)…
     
    Avec la collaboration musicale de Fred Lomero 
    compositeur interprète, qui articula en musique la soirée en interprétant à la guitare quelques-unes de ses compositions de circonstance (Les trois baudets* – Le petit balcon* – L’été – Citadine – Valse en si – À fleur de peau – *co-écrites par Michel Praeger)
     
     
    Articulée selon deux axes (chronologique et thématique, nda), la soirée fut riche et passionnante.
    Michel Praeger et Sébastien Fontaine, auteurs à l’initiative de l’événement, ont évoqué en tandem , en ce jour du centenaire de sa naissance, la vie de l’écrivain, son parcours, depuis sa naissance à Vincennes, au 105 de la rue de Fontenay (à quelques mètres de l’actuel « Cœur de Ville », nda) jusqu’à Pantin où il repose en paix depuis ce 24 juillet 1974, en passant par le quartier de la rue Beaubourg à Paris, où il vécut une majeure partie de sa vie, ce Paris qu’il aima tant, tout comme Vincennes, deux lieux indissociables de son œuvre et de sa vie.
     
    Une large attention fut accordée aux différents ouvrages qu’il écrivit – tous disponibles en librairie – (publiés aux Éditions Gallimard, chez L’Arpenteur), mais aussi aux ouvrages qui lui furent consacrés, et respectivement signés Guy DarolFrançoise LefevreFrançoise Demougin, le temps d’une thèse, d’un travail collectif ou simplement d’une biographie plus classique.
     
    les nombreux artistes présents ont évoqué eux aussi l’artiste et l’homme Hardellet, leur rencontre, leur collaboration, leur amitié souvent.
     
    Évocation de ses proches, de ses amis illustres (ou pas) qui ont influencé largement son œuvre : Pierre Mac Orlan, qui lui mit le pied à l’étrier, André Breton, véritable porte-parole de son œuvre dès la publication du premier roman, Régine Deforges, qui fut non sans risques l’éditrice de son fameux roman Lourdes, lentes (1969) et qui fit couler tant d’encre, René Fallet, auteur notamment de la pétition pour la défense de l’artiste à l’occasion du procès qui suivit, Julien Gracq, Georges Brassens, qui furent dès lors d’ardents défenseurs, mais aussi Jacques Prévert, Robert Doisneau, le photographe-magicien qui réalisa les plus beaux portraits de l’artiste, et de ses interprètes ; Serge Gainsbourg, Patachou, Cora Vaucaire, Marc Ogeret, Renée Lebas, Germaine Montero, Dalida, Mistigri, Gérard Pierron
     
    La soirée fut ponctuée de quelques-unes des chansons écrites par l’artiste (environ 15 au total), et mises en musique pour la plupart par Guy Béart (Bal chez Temporel, J’ai retrouvé le pont du Nord, Paris au mois d’août, Allô tu m’entends, Petit bal des souvenirs, Tout comme avant), mais aussi par Christiane Verger (Au Pont de Charenton, À Suresnes) ou encore Gaby Verlor (Paris sur Seine…), dans leur version d’origine, rendant ainsi présentes par le truchement de la technologie Mesdemoiselles Patachou, Cora Vaucaire, Mistigri, ne pouvant hélas être présentes ce soir-là, mais aussi Guy Béart lui-même, et enfin Germaine Montero ou encore Dalida, ayant rejoint l’éternité depuis.
    Simone Langlois, la plus jeune des interprètes d’Hardellet de l’époque, chanta en direct le fameux Bal chez Temporel, accompagnée par son pianiste de prédilection (et mari) Georges Cros. Elle offrit ensuite au public une chanson de circonstance, créée par son ami Brel celle-là : Quand on n’a que l’amour.
     
    Guy Béart, invité d’honneur de la soirée, ne fut pas avare en témoignages et anecdotes sur son parcours et notamment autour de son ami Hardellet, rencontré en 1955 au cabaret de la Colombe, par l’intermédiaire de Brassens et René Fallet amis communs des deux hommes. Il confia aux organisateurs quelques documents privés (textes, photos, chansons rares …) pour le plus grand plaisir du public présent ce soir-là, attentif comme jamais, durant plus de deux heures trente que dura la soirée.
     
    Frédéric Longbois, comédien et chanteur-auteur (habitué vedette des créations de Jérôme Savary notamment) s’appropria avec magie un texte rare d’un genre inhabituel pour Hardellet, aux relents absurdes (que n’aurait pas renié un Becket ou un Ionesco), et judicieusement choisi pour l’occasion : La conférence.
    Enfin, le merveilleux Denis Lavant (inoubliable interprète - entres autres - des films de Léos Carax) offrit à l’assemblée une version personnelle et forcément géniale de textes plus connus d’Hardellet, extraits de recueils (Les chasseurs, La Cité Montgol) ou encore des romans (Le seuil du jardin, Le parc des archers, Lourdes, lentes)…
     
    Une soirée un peu hors du temps, fidèle à l’image du poète disparu et célébré ce soir-là, presque comme une renaissance.
     
    Remerciements : 
    Aux artistes et aux personnalités pour leur disponibilité et leur gracieuse présence : Madame Régine Deforges, Monsieur Guy Béart, Melle Simone Langlois, Fred Loméro, Denis Lavant, Frédéric Longbois…
    Aux éditions Gallimard – Yvon Girard – Pascale Richard et Anne-Lucie Bonniel, Philippe Demanet.
    Un grand merci à Monsieur Christian Giudicelli, Prix Caze 2011 (Le square de la couronne) pour sa précieuse collaboration.
    Aux différents éditeurs des œuvres de et consacrées à André Hardellet : Ed. L’Harmattan, Le Castor Astral, Au Signe de la licorne
    À l’équipe du Théâtre Mouffetard qui nous a très gentiment ouvert ses portes : Pierre Santini (directeur), Mylène Le Flanchec, Séverine Bouisset, Pascal Moulin, aux techniciens.
    Merci à Éric Durand, Jacqueline Danno, Brigitte Sauvane, Yvon Chateigner, Caroline Clerc, et Mistigri, 
    Merci à Francine Deroudille de l’Atelier Robert Doisneau (Montrouge), Chantale Vers, Agathe Fallet, Sim Marty, Pierre Wiazemsky (Wiaz), 
    Merci à la ville de Vincennes, Brigitte Maury et Agnès Denis, à Monsieur Michel Pourny (photos), 
    La librairie Millepages (Vincennes), à Jackie Morelle (Asso. Histoire du Iième) et à Patrick Brévi.
     

    Les circonstances de la vie mêlées au hasard des rencontres ont fait du poète André Laude (1936 – 1995) une sorte de mentor pour moi, mentor dont, soit dit en passant, l’œuvre poétique vient d’être publiée aux Éditions de la Différence. C’est bien grâce à cet André là que j’ai rencontré toutes les œuvres de l’autre André, son ami de jeunesse… André Hardellet.
    C’était il y a quelques années. Le jour où je suis entré dans un bistrot du marais, « Le parc des Archers » à la main, Laude n’en revint pas et, petit à petit, par jeu et sympathie, ce dernier m’initia à l’écriture d’Hardellet qu’il connaissait à la perfection. André Laude et moi prirent des « heures de connaissance » de ce bijoutier qui passa une bonne partie de sa vie rue Beaubourg, dans la boutique familiale. André Laude ne m’a dès lors jamais plus quitté, et la fulgurante conquête d’André Hardellet à travers ses textes, ses romans, ses chansons (merci Monsieur Béart) m’a emprisonné. Je vis avec lui comme j’ai vécu avec Laude. Est-ce ainsi qu’apparaît cette patte littéraire dont la marque est indélébile ?
    Je vis avec André Hardellet comme j’ai vécu avec André Laude, une sorte d’éternelle complicité. Je ne parlerai pas de la manière de faire d’Hardellet… il m’a pris de l’aimer et d’aimer son écriture, son univers… simplement.
     
    Michel Praeger, auteur.

    Lorsque mon amie Mistigri m’a parlé il y a quelques semaines des projets rêvés tout haut par Michel Praeger autour de l’œuvre d’André Hardellet, je dois bien avouer que je ne connaissais que peu de choses sur les deux hommes, à quelques détails près.
    Auteur-adaptateur moi-même, animateur de rencontres, je contactai alors Michel Praeger, qui cherchait un compagnon de création pour mener à bien – au mieux – les projets liés à la célébration de l’auteur du magnifique « Seuil du jardin », à l’occasion du centenaire de sa naissance. N’aimant pas faire les choses à moitié, je me mis en quête de connaissance à mon tour de l’œuvre de cet homme qui m’apparut d’emblée sympathique, disparu – ironie du sort – avant même que je ne vienne au monde. Je me procurai ses chansons, ses romans, ses recueils de poèmes, contactai ses proches, les artistes cités plus haut et l’ayant bien connu, sa maison d’édition, recevant à chaque fois un accueil des plus enthousiastes. Un inconditionnel (de plus) est né. C’est cet enthousiasme que j’espère vous communiquer lors de ces rencontres « du centenaire » que je souhaite la plus chaleureuse et à la fois simple et festive, à l’image de celui que nous célébrons. 
    Sète a eu Brassens, Narbonne Trénet, Pézenas Boby Lapointe, Bruxelles Brel, et Avignon Mireille Mathieu.
    Marseille a eu Vincent Scotto, Le pays Basque Luis Mariano… Vincennes et le quartier de Beaubourg auront eu Hardellet.
    Que le plus bel hommage lui soit légitimement rendu à l’occasion de ses cent bougies.
    Bienvenue donc chez Temporel, où le temps n’a – paradoxe patronymique - pas de prise sur celles et ceux qui en sont les adeptes. Bienvenue chez André Hardellet ! 
     
    Sébastien Fontaine.



    Sébastien Fontaine.

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    Auteur / Adaptateur / Biographe & Mémorialiste
    Conseiller artistique & Programmation / Supervision musicale
    Spécialiste biographique & Conférencier Chanson & chanteurs francophones / Théâtre & Film Musical / Cinéma francophone / Musique de Film.
    Collège Auteurs - Fédération Nationale des Musicals
    c/o Musicalement Vôtre
    48 rue Borrégo
    75020 Paris - France
    Tél/Fax : 00 33 (0)1 43 61 91 68
    Mobile : 00 33 (0)6 87 72 91 67

    À voir / To see : 

    http://www.imdb.com/name/nm3661324/ 
    www.festival-valenciennes.com <http://www.festival-valenciennes.com>  
    http://www.federation-des-musicals.com/  <http://www.federationdesmusicals.org
    http://rencontrespromusicals.com 
    www.jean-christophe-bouvet.com <http://www.jean-christophe-bouvet.com>    

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    Sébastien Fontaine et Michel Praeger

     

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    Simone Langlois chante Bal chez Temporel

     

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    Plateau Théâtre Mouffetard

     

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    Interview de Simone Langlois

     

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    Guy Béart

     

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    Denis Lavant récite un extrait de Lourdes, lentes ...

     

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     Simone Langlois et Georges Cros au piano

     

     

     

     

     



  • WANTED FRANK ZAPPA ❙ LA CITROUILLE ❙ VENDREDI 8 AVRIL 2011

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    Zoot Allures, inspiré par le titre du fameux morceau de Frank Zappa est un orchestre constitué à partir dʼun projet pédagogique élaboré par le Conservatoire de Musique, de Danse et dʼArt Dramatique de St Brieuc en partenariat avec La Citrouille, scène de Musiques Actuelles de St Brieuc. Cette réalisation se situe dans le cadre dʼune semaine culturelle organisée en Avril 2011, par La Citrouille en hommage à Frank Zappa, une des grandes figures du 20e siècle et dont lʼoeuvre pourrait accepter facilement la définition souvent controversée de “musique actuelle”. Au programme : un concert Mercredi 6 Avril du chanteur-humoriste Katerine avec le groupe de jazz Francis et ses Peintres - Une conférence - expo Vendredi 8 Avril, par Guy Darol, écrivain, journaliste et auteur dʼune série dʼouvrages sur Frank Zappa suivi dʼun concert de Zoot Allures, ce même jour. 

     

    Zoot Allures, cʼest : 

    14 musicien(ne)s et 2 comédien(e)s qui interprètent 7 pièces de Frank Zappa

    instrumentées, chantées et “dites”. 

     

    Hugo Pottin BatterieJérôme Menguy Vibraphone - Percussions 

    Jérémie Peltier Basse 

    Guillaume Lancou Piano électrique 

    Galaad Moutoz Synthétiseur 

    Julie Mercier Chant - Guitare 

    Pierrick Prat Chant - Guitare 

    Agathe Michel  Violon 

    Mathilde Chevrel  Violoncelle 

    Jean-Christophe Rivoal Trompette 

    Jonathan Balmefrezol Saxophone Soprano 

    Charlotte Saverna Saxophone Alto 

    Julien Sudre Saxophone Ténor 

    Maël Morel Saxophone Baryton - Comédien 

    Sylvie Magnonaud  Chant 

    Marie Hélène Hervé-Rouxel  Comédienne 

    Transcriptions, arrangements et direction :  Jean-Mathias Petri - département Jazz et Musiques Actuelles du CRD de St Brieuc 

     

    Coaching et interprétation voix :  

    Gillian OʼDonovan - La Citrouille 

    Textes, traduction et adaptations : 

    Marie Hélène Hervé Rouxel 

    Régie Technique : Benjamin Bouet - La Citrouille 

    Communication - coordination : Matthieu Boudeville - La Citrouille 

    Avec le soutien des enseignants des département jazz, percussions et théâtre du CRD 

    des ateliers chant, guitare, basse et claviers de La Citrouille et avec le renfort de 

    musiciens amateurs de Tempo Jazz - Lannion 

     

    Zoot Allures, cʼest aussi : 

    Un orchestre convivial où se rencontrent des musicien(ne)s de niveaux,de générations, de disciplines et dʼécoles différentes : pratique amateur “loisir”, cursus en conservatoire, formation pré-professionnelle; pour rendre hommage au génial Frank Zappa. 

     JM Petri - 28 Mars 2011

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    ⚡ 18h30, conférence de Guy Darol : "Frank Zappa ou la révolution permanente / Sources et océan de musique".
    ⚡ 19h45, vernissage de l'exposition "Zappa/Les pochettes d'album"
    ⚡ 20h30, concert "Zoot Allures".
    Suite à un travail de longue haleine et de nombreuses répétitions depuis septembre, les élèves de La Citrouille et de La Villa Carmélie se retrouvent sur la scène de La Citrouille sous le nom de Zoot Allures, emprunté à l'un des albums de Frank Zappa, pour vous proposer un spectacle haut en couleurs et en musique à l'image du compositeur à la moustache emblématique.

     

     CONSULTER LE SITE DE LA CITROUILLE

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • FRANK ZAPPA A LA CITROUILLE ❙ SAINT-BRIEUC VENDREDI 8 AVRIL 2011

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    Mais oui, amis de la continuité conceptuelle, un rebondissement sur le trampoline Frank Zappa aura lieu le vendredi 8 avril 2011, dès 18h30. Conférence, concert, exposition. Ce sera à Saint-Brieuc à La Citrouille, nouvelle et audacieuse scène costarmoricaine. Certes, il faut être breton ... ou voyageur. Pléonasme, n'est-ce pas ? A très tout de suite, Guy Darol


    LA CITROUILLE, LE SITE, L'ADRESSE

     

  • FRED PALLEM ❙ SOUNDTRAX ❙ AU COMMENCEMENT ETAIT L'EMOTION

     

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    Soundtrax de Fred Pallem est une collection de vignettes sonores sentimentales. Vignettes qui renvoient au cinéma des amourettes bleu ciel et des rixes sans risque. Quant au son, il est l'écho de mes émois filmiques. Deux toiles me restent en mémoire et le mot mémoire est faiblard. Les Aventuriers de Robert Enrico et Un Singe en hiver de Henri Verneuil. Deux écrans implantés à vie. Pour mieux vivre ? On voudrait le croire. Deux émotions accompagnées car dans ce genre d'affaire l'accompagnement est premier. Un ami, une amie, un cousin, une cousine, un frère, une soeur. Pour ma part, c'était Le père. Notez la majuscule au déterminant. le père était invariable en divertissement. Chaque dimanche se lisait dans France Soir, le journal à l'odeur de fête. Une odeur puissante de départ. Le père y déchiffrait les chevaux gagnant du PMU et le beau film qu'il fallait voir. En ce temps, celui des années 1960, le film avait pour vocation d'être beau, toujours beau. 

    C'est un temps où Walt Disney est accessoire. Le père ne se soucie guère de mon imaginaire. Il le confectionne selon son gré. Sans se soucier de la portée des images et de l'onde sonore. Nous allons où ses goûts le mènent.

    Soundtrax de Fred Pallem est un film pour les oreilles, principalement une Sonate de Vinteuil pavée de madeleines. On y entend François de Roubaix, Michel Magne, Vladimir Cosma mais ce ne sont pas exactement François de Roubaix, Michel Magne, Vladimir Cosma. C'est autre chose puisé dans l'émotion, dans le souvenir. Comme une anamorphose, une transmutation, du transréel.

    Car Soundtrax de Fred Pallem transporte. Mais alors ce disque ne parlerait qu'aux vieux cons ? Je n'ai pas dit qu'il était une translation de François de Roubaix, de Michel Magne, de Vladimir Cosma ; une symétrie sonore des salles que je fréquentais : le Dejazet, le Lux-Bastille, le Saint-Paul.Soundtrax est une évocation. C'est la construction transréelle d'un film à naître, une BO dont les images sont dans la tête, une tête d'enfant. Guy Darol

     

     

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    Fred Pallem

     

    LE SITE DE FRED PALLEM & LE SACRE DU TYMPAN

    A L'ALHAMBRA LE VENDREDI 13 MAI

     

     

     

     

     

     

     

     


     

     



  • LA QUEUE ❙ PAUL ACHARD

     

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    D'excellents documents furent publiés sur la France occupée. Les références sont nombreuses qui de Henri Amouroux à Henry Rousso documentent les années noires. Mais chaque fois que l'on interroge la littérature, la réponse qui nous est donnée s'accommode de quelques noms : Marcel Aymé, Jean-Louis Bory ou encore Jean Dutourd. Ce sont les plus cités. Sont-ce les plus évidents ? On oublie que Jacques Yonnet témoigna dans Rue des Maléfices (Denoël, 1954) du Paris trouble et ceci dans un style qui laisse le lecteur dans un état d'étrange assuétude. Car voici un bien grand livre et un auteur sur lequel il manque encore aujourd'hui de précieuses données.

    Eric Dussert est de ces historiens de la littérature pour qui le nom de Jacques Yonnet voisine avec ceux de Robert Giraud et de Jean-Paul Clébert, ces piétons qui ont su pousser la curiosité au-delà des apparences. Il vient, une fois de plus, de nous offrir une découverte. Paul Achard est un écrivain que l'on associera à tort au petit Marcel de l'Académie Française, l'auteur de Patate, de Machin-Chouette et de Gugusse. On peut en vouloir à ce dernier, né Marcel Augustin Ferréol d'avoir emprunté le nom d'Achard obombrant du même coup par sa gloire l'oeuvre de Paul, né à Alger le 22 mars 1887.

    Oeuvre, en effet, composée d'une trentaine de titres (sans compter une conséquence filmographie) placée sous le signe de l'humour mais pas que. Ainsi de La Queue, Ce qui s'y disait, Ce qu'on y pensait, récit édité en 1945 aux Editions de la Belle Fontaine. Un regard serrant de près la réalité de la survie au temps que le "café vrai" valait 1 000 francs le kilo. 

    Protestations de la queue, rosseries, bassesses sont ici enregistrées comme si Paul Achard avait été muni d'une caméra de poche et d'un micro espion. Le Tout Paris des quêtes interminables en vue de dégoter quelques cubes de rosbif ou un morceau de savon est ici palpable dans ses dialogues et ses soupirs. Le journaliste (Comoedia, Vu, Gringoire) et dramaturge possédait il faut bien dire toutes les qualités requises pour capter l'essentiel et faire qu'une conversation de rue devienne, sous sa plume, un moment de vérité agrafé aux pages de l'Histoire.

     

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    LA QUEUE ❘ CE QUI S'Y DISAIT, CE QU'ON Y PENSAIT

    PAUL ACHARD

    POSTFACE PAR ERIC DUSSERT

    EDITIONS MILLE ET UNE NUIT

    150 pages, 4,50 €

     

    LE SITE DES EDITIONS FAYARD

  • LE DICTIONNAIRE EUSTACHE ET BIENTOT TOUS SES FILMS

     

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    Antoine de Baecque a bien raison de dire que les amateurs de Jean Eustache sont une poignée d'irréductibles. Nous sommes comme des fans hardcore. Nous guettons le moindre signe de revie. On exulte dès lors que paraît un dictionnaire Eustache. Nous sommes impatients dès lors que l'on apprend l'édition d'un coffret de 7 DVD. Quelque chose d'étrange nous agite. Une mélancolie au coeur de la mélancolie ? Nous avons découvert le cinéma de Jean Eustache au cinéma. Nous avons eu la chance de fréquenter les salles qu'il fallait fréquenter : L'Olympic, Le Saint-André-des-Arts. La télévision, au temps où elle aimait le cinéma, répondait à notre curiosité infinie. Jean Eustache accomplissait à sa manière l'oeuvre de saluer l'histoire, pas l'histoire avec une grande hache, l'histoire personnelle. Celle qui a à voir avec le sens de la vie de tout un chacun. Celle qui nous fait aimer Marcel Proust, Gérard de Nerval, André Hardellet, Clément Lépidis, Henri Calet. La liste est longue et chacun d'entre nous saura la compléter à sa manière. Nous sommes eustachiens de corps et de coeur. Vous l'avez deviné, nous aimons la littérature. Nous avons lu Rimbaud, Louis-Ferdinand Céline. Nous avons "lu" Eustache, cet écrivain pour les yeux et l'oreille. Nous aimons les mots. Nous aimons sa langue. Nous avons un corps et un coeur de lecteur-spectateur. La langue, chez Jean Eustache, est d'une précision qui ne supporte pas l'indécision. L'image n'est jamais bavarde. Autant dire qu'avec Eustache nous sommes au cinéma L'Eden. Chacun se souvient de L'Eden. Nous avons tous connu L'Eden. 

    Un dictionnaire Eustache, c'est risqué. Nous sommes aux aguets depuis si longtemps. Nous avons tout lu, tout grapillé. Rien ne nous échappe à propos d'Eustache. C'est notre ami. On espère chaque jour de ses nouvelles. 

    Antoine de Baecque et son équipe (un dictionnaire est presque toujours une oeuvre plurielle) nous met en joie. En joie, vraiment. Nous avons lu. Nous avons relu. Vous ricanez, je vois. Nous sommes trop fan, trop à fond les ballons. On boirait n'importe quel jaja. Du tout, chers visiteurs. L'amateur d'Eustache est féroce et ardent. Il peut se fâcher.

    Il ne se fâche pas. Il apprend. Il découvre des mises en relation, des connections. Il aurait aimé quand même une filmographie commentée de sorte que ce Dictionnaire aurait été vachement complet. Mais en dépit des pannes techniques, l'amateur d'Eustache est heureux. Voici un livre de chevet. Un livre qui deviendra foutrement utile lorsque en mai prochain (mai 2011), Tamasa distribution rendra disponible l'oeuvre complète. Merci Patrick et Boris Eustache, les fils du plus littéraire de tous les cinéastes mappemondiaux. Je le dis, ce livre le confirme. Bordel ! Guy Darol

     

    LE DICTIONNAIRE EUSTACHE

    SOUS LA DIRECTION D'ANTOINE DE BAECQUE

    (Avec les contributions de Philippe Azoury, Sonia Buchman, Jean-François Buiré, Marc Cerisuelo, Angie David, Samuel Douhaire, Jean-Luc Douin, Avril Dunoyer, Rémi Fontanel, Marie Anne Guérin, André Habib, Michel Marie, Olivier Pélisson, Natacha Thiéry, Francis Vanoye)

    EDITIONS LEO SCHEER

    327 pages, 30 €

    SITE DE L'EDITEUR

     

    COMMANDER LE COFFRET JEAN EUSTACHE EN 7 DVD + UN LIVRET DE 64 PAGES

     

     

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  • UN CHAPEAU DANS LA NEIGE ❙ CHRISTIAN DUFOURQUET

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    Un chapeau dans la neige, quatrième livre de Christian Dufourquet publié chez Maurice Nadeau, débute aux confins des tentatives et "tentations d'exister": "Comme Kafka et comme beaucoup, il savait que les voyages, le sexe et les livres sont des chemins qui ne mènent nulle part, mais qu'on ne peut que parcourir en espérant trouver quelque chose, n'importe quoi, un geste, un visage, une couleur nouvelle dans le ciel" (p.57). Nous sommes pris d'emblée dans un arrière plan d'usure, d'exténuation pour ne pas dire d'extinction, en plein dans la matière crépusculaire, mais un crépuscule sans grandiloquence symphonique, un crépuscule de sonates. Certes donc, sans fracas eschatologique, sans marche funèbre ni chant au mort, mais avec une lucidité de tendresse abyssale qui a cette application limpide de ne plus espérer être entendue, d'ailleurs impossible à entendre sans doute pour qui n'a pas franchi et avalé pour finir comme des baudruches risibles tous les paliers du désenchantement. 

    Car Christian Dufourquet ne joue pas de cette corde grave de l'écœurement, finalement aussi lassante que ces causes. Il y a dans l'effondrement central, quand il n'entraîne pas au suicide, un défoncement de tout se qui cloisonne, clive et enferme. L'effondrement, en même temps qu'il détruit, fait voler en éclat la charpente vermoulue du monde à souffrir. De là surgit, non ce pêle-mêle caractéristique de je ne sais quel ravissement extatique, mais cette traversée des morts où la frontière de la vie et de la mort est très authentiquement brouillée. L'auteur évoque dès le début du livre la mise en terre de ses parents, et cette station forte de l'égarement le plus douloureux devient le terrain meuble de dérives, de fugues où les sidérations remémorées viennent mordre sur tous les présents, ceux du passé, du présent et de l'avenir, ce "présent perpétuel" dans lequel l'auteur semble avoir souplement accès aux étages de la vie révélée par une banalité impitoyable dont la grandeur, qui n'a plus un ton reconnaissable, semble se regarder dans les yeux des vivants. C'est ainsi que le premier motif sans fond, de ces motifs concentrant un sens assourdissant sans limites discernables, est celui de la pluie sur les tombes, la pluie qui embroche dans la même scène pluvieuse morts et vivants. "Et se croire en vie, ainsi que le pensent tous ceux et celles qui font bloc, un jour ou l'autre, autour d'un cercueil, c'est rêver qu'on se réveille sous un soleil brûlant, alors même que la pluie tombe, qu'elle tombe éternellement sur les arbres, les étangs, les animaux" (p.43).Nous sommes à un point de tétanie visionnaire où chacun, les personnages de cette scène d'enterrement, le lecteur et l'auteur, convergent dans un même submergement, figés à l'unisson de cette pluie sur les stèles qui devient la trame oblique du texte. L'évocation culmine sans effort, la fosse tombale, surmontée au loin par un horizon de collines délavées, décante son signe infiniment interloquant et campe la ductilité d'univers qui caractérise tout le livre. Ce blanc d'os raclé par toutes les saloperies de la vie, tellement raclé, tellement poncé qu'il semble flotter dans le vide, le fixe comme on fixe une vague au loin" (p.60). Car à partir de cette frontière évaporée des morts aux vifs, scandée également par la cigarette et son geste latent de consomption totale, les "passages de lignes" ne se feront plus même sentir, ils deviendront la règle: "et puis flotter, l'instant d'après, à travers des êtres, un paysage, de la bourre d'images qui l'enveloppe, moins réelle qu'une ombre et en même temps plus lourde et terne qu'un morceau de plomb que son coeur martèle" (p.12), lignes imperceptiblement franchies d'une suite de sas imaginaires dont les passeurs auront pour nom: Alejandra Pizarnik, Supervielle, Roberto Bolaño, Robert Walser, Walter Benjamin, Kafka et Rilke, la liste n'est pas exhaustive mais un recensement complet dévoierait de toute façon la qualité de surgissement presque fortuite de ces fantômes, au fil du texte, qui paraissent davantage aller et venir d'un voisinage permanent de l'auteur. Nous sommes loin ici des invocations culturelles mais dans le plus affectueux des compagnonnages où nous assistons à l'extrémité des parcours humains. Ici toutefois, nulle déploration linéaire, mais une sorte d'acmé; une forme d'apothéose à la croisée des excellences déchues dont Christian Dufourquet trouve le sourire d'enterré vif, une forme d'apothéose rentrée des belles âmes à l'unisson délabré des corps littéralement rompus d'avanies illisibles: les mots à la craie de Alejandra Pizarnik tracés/effacés dans un même mouvement au tableau noir comme envoyés dans l'ardoise des morts; la hantise, à travers Robert Walser, d'une marche qui décolle de la rue ou du sentier en pulvérisant le marcheur dans la nuit, (et en écho à la promenade mortelle de l'écrivain suisse retrouvé mort dans la neige, et dont le cadavre au chapeau figure en couverture du livre). Extrémité des parcours dont ce dortoir, à la fin du livre, figure le lieu d'élection, de confluences saturées. Chaque situation pénètre le grand fracas d'un final vraiment final, l'état de non retour d'un homme ayant traversé à la vitesse de la chute tous les strates palliatives et sans cesse dans l'imminence du néant, dans ces interminables prémices. Des scènes, des sas, des médaillons relevant, plus que de la rêverie, de galeries subites cimentées par ce leitmotiv tacite d'une souffrance qui fait surgir les êtres comme pour de lointaines séances de désastres revisités.

    Avec l'entrée en scène de Roberto Bolaño, retenu par l'auteur comme le frère nocturne par excellence, tous deux adossés au comptoir d'un "bouge africain", ce ne sont pas des personnages du bout du monde qui prennent corps mais des états du bout de la vie. Non un délabrement obscène, sale et vautré dans sa jubilation perdue, mais un délabrement de peine calmée. "heureusement qu'il reste des tombes, même irréelles, même illusoires, et des chiens, réels ou imaginés, pour les veiller" (p.52). Les figures affleurant dans ce texte ne sont jamais profondément retirées dans la trame à l'image de Roberto Bolaño dans cette scène qui est certainement la clé de voûte de l'ouvrage, la scène la plus expurgée de toute vanité, celle d'un fond de cale de l'expérience humaine, où les personnages atteignent leur pleine consistance d'"êtres à répliques", fondés sur la tirade qui les fait quasiment apparaître, disponibles comme des frères tenus prêts dans une épaisseur d'ombre à surgir, personnages dont l'univers corollaire relève d'une espèce de théâtre du gouffre, de terre de nuit sans jour percée d'une seule guirlande de fête morte, celle de l'écriture dont l'incision scrupuleuse, maniée par Christian Dufourquet, déploie une dextérité expressive qui semble venir du massif le plus harassé de l'être, à qui l'on pourrait appliquer cet adage incrusté dans le texte: "la Forme, cet explosif en sommeil au creux de la matière"p.50 ou encore: "écrire ce n'est pas chanter.../...il n'y a là, ajoute-t-il d'une voix redevenue lointaine, que des mots issus de la crispation d'un viscère autour d'une petite grenade nausée" (p.62).

    Christian Dufourquet, étoilé dans le prisme de ces compagnies revenantes, a le sourire pierreux de mille morts fraternelles. De cette valeur criante de l'auteur, Un chapeau dans la neige semble faire l'autoportrait involontaire. "Il donnerait le peu qu'il a, à cette heure, pour étreindre un corps, n'importe lequel, rouler avec lui dans les flaques et les détritus qui l'entourent, le recouvrent, et s'enfoncer, bouche contre bouche, cœur contre cœur, continuer à s'enfoncer et se perdre dans un monde qui ne serait plus qu'un train d'atomes qui passe" (p.63). Nicolas Rozier

     

    Un chapeau dans la neige, Christian Dufourquet, Maurice Nadeau, 2010

     

    Editions Maurice Nadeau
    Les Lettres Nouvelles
    135, rue Saint-Martin
    75194 Paris Cedex 04.
    Tél. : +33 (0)1 48 87 75 87
    Fax : +33 (0)1 48 87 13 01

     

    Retrouvez Christian Dufourquet sur France Culture, dans l'émission Du jour au lendemain, mardi 15 février 2011 à 23 h 30.