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GUY DAROL [rien ne te soit inconnu] - Page 9

  • BASIL KIRCHIN ❘ PARTICLES

     

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    BASIL KIRCHIN

    Batteur dans l'orchestre d'Harry Roy puis bandleader de The Kirchin Band, le britannique admiré de Billy Eckstine et de Sarah Vaughan change de cap au début des années 1960.

    Il est le premier à combiner des sons de cordes et de vents avec chants d'oiseaux et bruits de la rue.

    Il est le premier à composer des scores pour films imaginaires.

    Basil Kirchin (1927-2005) étire une flexueuse pâte sonore qui constitue la base d'inspiration de Brian Eno.

    Pionnier de la cinématique et de l'ambient music, Basil Kirchin est à (re)découvrir sans attendre.

    Particles, publié grâce à l'opiniâtreté de Trunk Records, est une envoûtante collection de papillons sonores.

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    TRUNK RECORDS
    DIFFUSION LA BALEINE


     

     

  • CHRISTIAN EUDELINE ❘ URIAH HEEP/KEN HENSLEY

     

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    Uriah Heep

    Il y a (si) longtemps, je traînais mes guêtres versicolores dans les dancehall du Wiltshire. Un soir de juillet 1971, je découvris Uriah Heep (un nom qui m'était familier étant donné Charles Dickens, son David Copperfield fut ma première lecture vraiment sérieuse). Le quintet se tenait serré sur la scène étroite. Comme toujours mes yeux allaient au jeu de baguettes mais cette fois, l'attention rippait, fascinée par le meuble sur lequel moulinait Ken Hensley, claviériste aux cheveux singulièrement longs. Le climat allait de pair avec celui de Ian Anderson, des radicelles menaient à Hawkwind. Le concert terminé, je décidai de m'approcher au plus près de  Ken Hensley. La salle s'était vidée. Ses camarades de line-up avaient plié bagage. Je restai seul avec le démonstrateur d'orgue Hammond. Ken me donnait une première leçon. Il se fit très tard. Nous descendîmes pedibus cum jambis les hauteurs de Salisbury vers cette roulotte qui était sa demeure éphémère dans un terrain vague. Nous bûmes. Nous conversâmes. Au sujet de Mountain, le groupe de Leslie West et de Felix Papparladi dont j'ignorais l'existence. On parlait mais sans pouvoir entendre la moindre note de Mountain Climbing !, l'album dont Ken me faisait admirer la pochette. Dans sa roulotte où l'électricité arrivait, il n'y avait pas de tourne-disques. Le lendemain fut rapidement là et je promis à Ken de lui en rapporter un le soir-même.

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    Ken Hensley

    Lorsque le soir tomba, j'étais à l'entrée de la roulotte les bras chargés. J'avais traversé toute la ville muni d'un tourne-disques et de son  conséquent haut-parleur. Sans ressentir la moindre fatigue. D'un calme considérable, le très chevelu Ken m'ouvrit sa porte et m'invita à déguster quelques bières dans son décor de Professeur Merveille. Il ne possédait qu'un seul disque. Nous l'écoutâmes toute la nuit. Le lendemain Ken était parti.

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    En lisant l'ouvrage que Christian Eudeline vient de consacrer au Hard Rock, je retrouve (ce qui est bon signe) la trace de Uriah Heep et plusieurs visages sur la photo s'animent. En me regardant dans la glace, aurais-je la surprise de constater que mes cheveux sont les plus longs du monde ? A la vérité, j'avais depuis longtemps oublié ce combo (mais jamais Ken, inoubliable et comme détaché de l'aventure, toujours actuelle,  de Uriah Heep) et c'est l'une des raisons qui me poussent à dire tout le bien que je pense du livre de Christian Eudeline. Lequel fait revivre pareillement Nazareth, Styx, Boston, Ganafoul (émouvant retour en arrière perso) tout en insistant, évidemment, sur les longues figures du style : The Kinks, MC5, Led Zeppelin, Deep Purple, Alice Cooper, AC/DC, Iron Maiden, Van Halen, Rammstein, Trust et bien d'autres. Précis. Concis. Nourri. Guy Darol

    Hard Rock

    Christian Eudeline

    Hors Collection Editions

    160 pages

    www.horscollection.com

    www.myspace.com/christianeudeline

    www.uriah-heep.com

    www.ken-hensley.com

    www.myspace.com/kenhensleymusic

     



     

  • LES MEMOIRES DE FREDERICK TRISTAN

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    Frédérick Tristan

     

    Les entretiens avec Jean-Luc Moreau (Le Retournement du gant, éditions Fayard, 2000) étaient une entrée dans l'oeuvre de Frédérick Tristan munie de loupes. L'auteur du Dieu des mouches (Grasset, 1959 ; Fayard, 2001) détaillait le chemin d'une écriture qui compose un singulier dédale où interagissent les voyages, les jeux de la mémoire et le goût de l'invention. Frédérick Tristan fait rayonner l'imaginaire au degré le plus incandescent. Il considère l'Ailleurs comme son pays. C'est l'un des maîtres de La Nouvelle Fiction, ce mouvement littéraire théorisé par Jean-Luc Moreau dans l'ouvrage éponyme paru en 1992 aux éditions Criterion. 

    Sans doute le lit-on mieux en s'immergeant dans l'Orient onirique après un voyage sur les ailes d'Hermès. Frédérick Tristan est un écrivain d'une rare culture qui travaille depuis cinquante ans à maintenir le roman du côté de la Littérature. Il est donc l'un des plus grands sans que tout le monde le sache encore. Il reçut le Prix Goncourt, en 1983, avec Les Egarés. Ce ne fut pas le plus lu des Goncourt. C'était assurément l'un des plus remarquables.

    Frédérick Tristan est un inventeur sans pareil. Il créa le personnage de Danielle Sarréra, la vie de Danielle Sarréra, la poésie de Danielle Sarréra. Nous y crûmes. Au temps que je collaborais à la revue Crispur, des pages de Danielle Sarréra y furent publiées. Des Cahiers avaient été retrouvés après le suicide sous un train de celle qui avait, selon nous, des accointances avec Jean-Pierre Duprey et Unica Zürn. Gaston Criel était le go-between. Il avait connu la jeune fille. C'est lui qui désormais participait à la connaissance de son oeuvre.

    Gaston Criel est l'une des nombreuses figures que l'on croise tout au long de Réfugié de nulle part, les Mémoires de Frédérick Tristan. Un chapitre lui est consacré qui célèbre celui qui fut le secrétaire d'André Gide et qui habitait rue Bonaparte, dans l'immeuble appartenant à la mère de Jean-Paul Sartre. Pour Frédérick Tristan, Gaston Criel "représentait l'artiste, le poète vivant que je n'avais jusqu'alors jamais rencontré". Il allait de Jean Paulhan, à Paul Eluard, de Boris Vian à Juliette Gréco, de Duke Ellington à Charlie Parker, de Henry Miller à Jean Cocteau avec une aisance germanopratine sans aucun rapport avec l'esbroufe. Gaston Criel était de plein pied. Je l'ai souvent rencontré sans qu'il fasse ressentir qu'il était celui qu'André Breton avait encouragé à écrire. Il publia La Grande Foutaise et frôla la gloire.

    Dans un café du boulevard Montparnasse, Frédérick Tristan me parla toute une matinée de François Augiéras qu'il avait connu à la fin des années 1950. Réfugié de nulle part livre plusieurs pages conséquentes sur l'auteur de Domme ou l'essai d'occupation, récit qui rappelle s'il en était besoin qu'écrire n'est pas une activité détachée de la vie. "Son charme singulier me séduisait tout autant que son écriture. Le mythe du personnage fait oublier aujourd'hui sa façon à la fois naïve et rusée de s'exprimer. Il n'était pas seulement le "barbare" dont, peu à peu, il souhaita donner l'image". 

    Les Mémoires de Frédérick Tristan, auteur d'une cinquantaine d'ouvrages racontent l'histoire d'un homme né en 1931 à Sedan, devenu amnésique à la suite de la guerre et qui fut  délégué en Extrême-Orient pour des protocoles financiers, conseiller auprès de la présidence des assurances ITEA, professeur d'iconologie paléochrétienne et écrivain, croirait-on, à plein temps. C'est l'histoire d'un écrivain pour qui le mot Littérature équivaut à un outil de connaissance. Quelqu'un de bis, un multiple aux vies multiples, et qui nous renseigne dans un livre (au-delà du genre dans lequel il est contraint) sur ses connexions avec Henry Corbin, Mircea Eliade, Marie-Madeleine Davy, Emmanuel Lévinas. Un livre de connaissance, de contact avec une réalité plus vaste, de confidences aussi, de portraits incisifs, parfois caustiques. Où l'on retrouve sur le chemin Gaston Bachelard, Ezra Pound, Jean Carteret, Samuel Beckett, Dominique de Roux, Roland Barthes ... et bien des gens sans importance apparente. Un grand livre.

     

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    FREDERICK TRISTAN

    REFUGIE DE NULLE PART

    EDITIONS FAYARD

    470 pages, 23 €

     

    CONSULTER LE SITE DE FREDERICK TRISTAN

     

    VOIR ENCRES & ECRITURES DE FREDERICK TRISTAN

    EXPOSITION DU 5 AU 30 OCTOBRE 2010

    MEDIATHEQUE JACQUES-BAUMEL

    15-21 boulevard Foch

    92500 Rueil-Malmaison

    01 47 14 54 54

     

  • IRVING FIELDS ❘ DENIS CUNIOT ❘ HENRI RACZYMOW

     

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    A 91 ans, Irving Fields ne cesse d'ébahir. Ce fusionniste des musiques juives et latines dès les années 1950 vient de publier, sur le label Tzadik, un sublime recueil nostalgia au titre clair : My Yiddische Mama's Favorites. Pêle-mêle de mambos, de rumbas et de pièces solo, l'album rassemble d'énormes classiques et notamment Hava Nagila.

    Accompagné du percussionniste Roberto Rodriguez avec lequel il réalisa l'époustouflant Oy Vey...Olé!!!, Irving Fields est ici rejoint par Greg Cohen à la basse.

    "You are never alone when you're alone with music", Irving Fields.

    IRVING FIELDS TRIO

    My Yiddishe Mama's Favorites

    Tzadik/Orkhêstra

    www.orkhestra.fr

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    Et je ne résiste pas au passage à l'envie de dire (et de redire, après mon article dans le numéro en cours de Jazz Magazine) mon émoi au sujet de Confidentiel Klezmer, l'album piano solo de Denis Cuniot, lequel signa naguère la musique d'En remontant la rue Vilin, le film de Robert Bober. Sa proximité avec l'univers de Cyrille Fleischman et particulièrement Rendez-vous au métro Saint-Paul (éditions Le Dilettante, 1992), ouvrage qu'il adapta pour la scène, m'évoque celui (assez voisin) d'Henri Raczymow qui vient de publier Dix jours "polonais" (éditions Gallimard), récit d'un voyage dans le temps qui précéda l'auteur de Reliques, expédition nécessaire pour faire converger toutes les sources.

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    DENIS CUNIOT SOLO
    Confidentiel Klezmer
    Buda Musique/Socadisc
    HENRI RACZYMOW
    Dix jours "Polonais"
    Gallimard
    103 pages, 11 euros
  • PATRICK STRARAM

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    Patrick Straram et André Duchesne en 1973

    C'est en rejoignant le revue Crispur (Christian Gattinoni, Bernard Raquin, Henri Martraix & many others) que je connus le nom de Patrick Straram (1934-1988). Nous étions au début des années 1970 et l'on fréquentait les bars situés dans les radiales du Quartier Latin où l'on pouvait être compris en prononçant le nom de Patrick Straram. Je ne fus pas peu fier de participer dans ces mêmes années à un numéro Frenchy de la revue Hobo-Québec, véritable institution underground où le Bison Ravi (tel était l'autre nom de Patrick Marrast alias Straram) exerçait une grande influence. Longtemps je crus que cet écrivain au style bouillant était natif de l'Amérique du Nord. Il resta un local jusqu'à la parution en avril 2006 de Les Bouteilles se couchent (un vers d'un poème de René Fallet), roman court qui révélait tout de son existence parisienne et pré-situationniste.

    Les Bouteilles se couchent est assurément le meilleur livre sur l'état d'ivresse permanente. L'ivresse au-delà de l'ivresse. Celle qui se gagne en buvant coup sur coup jusqu'à ce que le corps se couche. Mais c'est aussi un précieux témoignage sur quelques figures connues : Guy Debord, Ivan Chtcheglov, Jean-Michel Mension, Michèle Bernstein. Dialogues faramineux. Vertigineuses paroles. L'écriture de Patrick Straram est un exercice sur le fil. Une prouesse. On abandonne le livre en titubant après avoir fréquenté intensément une dizaine de bars : Le Bouquet, Le Saint-Claude, Le Dupont-Latin, Le Métro et surtout Chez Moineau, situé 22 rue du Four et qui fut l'épicentre incandescent de la tornade situ.

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    LES BOUTEILLES SE COUCHENT

    Patrick Straram

    Editions Allia, 2006

    139 pages, 6, 10 euros

    www.alliaeditions.com

    LIRE EGALEMENT

    LETTRE A GUY DEBORD (31 octobre 1960)

    Patrick Straram

    Editions Sens & Tonka, 2006

    88 pages, 12 euros

    www.senstonkaediteurs.com

    VISITER

    SUR PATRICK STRARAM & GUY DEBORD

    REPERTOIRE NUMERIQUE DU FONDS PATRICK STRARAM

     

  • SUR LES TRACES D'ALICE ERNESTINE PRIN DITE KIKI DE MONTPARNASSE

    Bienvenu Merino revient sur son enfance où sont les traces de Kiki de Montparnasse.

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  • VICTOR FOURNEL ❘ RAISIN

     

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    Dans Les spectacles populaires et les artistes de rues, ce tableau du vieux Paris composé par Victor Fournel (E. Dentu, 1863), défilent Sots et Enfants sans souci, arracheurs de dents et farceurs de la rue, également Turlupin, Bobèche, Galimafré, Bobino, Gringalet, Goguelu, Jean Farine, toutes ces figures pour quelques-unes substantivées.

    En nous faisant visiter certains laboratoires de chimie spagyrique où se préparent l'or potable et l'élixir de longue vie, Victor Fournel décrit au détour d'intéressants instruments.

    Les amateurs de lutherie insolite apprendront par exemple qu'un certain sieur Raisin, organiste de Troyes, mit au point, en 1661, "une épinette à trois claviers, dont l'un paraissait répéter tout seul les airs que l'on jouait sur les deux autres."

    Raisin avait inventé les loops.

  • LEON-PAUL FARGUE ❘ RICARDO VINES

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    Ricardo Vinès

    En 1947, paraissait Portraits de famille, un recueil de souvenirs de Léon-Paul Fargue. Serti de photographies et emmené par l'une des plus belles plumes de la littérature, l'ouvrage rassemble des souvenirs qui animent les figures de Verlaine, Mallarmé, Max Jacob, Valéry Larbaud, Colette, aussi Ricardo Vinès.

    Ce livre est dans ma bibliothèque depuis jolie lurette et c'est en préparant un entretien avec Pascal Comelade qu'il me devint soudainement précieux.

    Féru de culture catalane, Pascal Comelade a une passion pour Ricardo Vinès, mort le 29 avril 1943.

    Voici ce que Léon-Paul Fargue en écrit :

    "De 1900 à 1939, c'est-à-dire tout le long de ce demi-siècle qui s'est achevé  avant d'avoir la cinquantaine, et particulièrement  pendant ce répit d'entre les guerres, où l'on pouvait se consacrer librement à l'art de son choix, la politique n'ayant pas encore fait craquer les coutures, Vinès a fait parler de lui par toutes les bouches du monde, et certainement essayé les meilleurs claviers de l'univers des touches. Il a été, pendant cette époque incomparable, le véritable révélateur de la musique la plus moderne et de celle qui l'avait influencée, de Chabrier à Debussy, de Ravel à Satie, de Poulenc à Mompou, de Borodine et de Balakirew à Albeniz ou à Turina. Il se transportait d'une maison amie dans une autre avec son sourire affectueux, sa moustache, ses doigts mystérieux, sa bonhomie de bonne origine. Nous le feuilletions comme un album et il nous enchantait d'images sonores. Tous mes réservoirs d'émotion frémissent encore de ses passages précis et tendres."

    C'est tout dire.

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  • JEAN-PAUL CARACALLA ❘ HART CRANE

     

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    Lorsque, dans Les exilés de Montparnasse (1920-1940), Jean-Paul Caracalla évoque le séjour parisien de Hart Crane (1899-1932) et le pugilat qui opposa le poète à un garçon de café du Select, on pourrait désirer relire les Oeuvres d'Arthur Cravan mais il est plus logique de se plonger dans The Bridge (Le Pont), également dans les Poèmes et Lettres. C'est-à-dire qu'il convient de trouver l'édition Obsidiane du Pont pour la mirifique "adaptation" de François Tétreau ainsi que ce numéro des Cahiers si bien tenus par François Boddaert et qui s'ouvre ainsi :

    Yes, I being

    The terrible puppet of my dreams, shall

    Lavish this on you -

    Oui, moi, puisque je suis

    Le terrible pantin de mes rêves, je veux

    De tout ceci vous enrichir -

    Hart CRANE

    (the Visible the Untrue)

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  • HENRY D. THOREAU ❘ L'ESPRIT COMMERCIAL DES TEMPS MODERNES

     

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    Voici publié le texte inaugural de Henry David Thoreau, sans doute l'un des noms les plus repris aujourd'hui par nos médiatiques. Alors qu'il termine ses études à Harvard, Thoreau rédige une conférence sur le thème :"The commercial spirit of modern times, considered in its influence on the Political, Moral, and Literary character of a Nation." Pour l'occasion, l'auteur de Walden ou la vie dans les bois (1854), inverse l'ordre de l'état-civil. David Henry devient Henry David. Le 30 août 1837, à l'âge de vingt ans, il jette les bases de sa pensée rebelle à l'esprit de commerce qui menace "d'épuiser les entrailles de la terre".

    Philippique contre les agents de destruction de la beauté, cette conférence résume la quintessence d'une réflexion parfaitement assimilée par Kenneth White et magnifiquement vécue par Joseph Delteil dans son geste d'éloignement.

    "Ce curieux monde que nous habitons est plus merveilleux qu'il n'est à notre disposition, plus magnifique qu'il n'est utile, - il doit être admiré et adulé plutôt qu'instrumentalisé."

    En ces temps de saccages au service des puissances d'argent, en ces temps où l'oisiveté et la contemplation sont renvoyés au subhumain, cet écrit nous rappelle à l'évidence. La vision de Henry David Thoreau décrivant un monde pris d'assaut par la transaction monétaire est aujourd'hui réalité. Il disait le risque. Le péril est actuel.

    Henry D. Thoreau

    L'esprit commercial des temps modernes et son influence sur le caractère politique, moral et littéraire d'une nation

    Avant-propos de Didier Bazy

    Postface de Michel Granger

    Edition bilingue

    47 pages, 6,80 euros

    Le Grand Souffle

    24, rue Truffaut 75017 Paris

    www.legrandsouffle.com

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    JOURNAL (1837-1861)
    HENRY D. THOREAU
    Editions Terrail
    25, rue Ginoux 75015 Paris
    Diffusion Vilo

    Il convient désormais de lire Walden dans la nouvelle traduction de Brice Matthieussent, magnifiquement préfacée par Jim Harrison, avec notes et postface de Michel Granger. Publiée aux éditions Le Mot et le Reste, le volume est en librairie depuis septembre 2010.

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    WALDEN

    HENRY D. THOREAU

    Editions Le Mot et le Reste

    368 pages, 23 €