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GUY DAROL [rien ne te soit inconnu] - Page 8

  • CENT QUARANTE-HUIT PROPOSITIONS SUR LA VIE & LA MORT ❙ JEAN-MICHEL ESPITALLIER

     

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    Le nouvel ouvrage de Jean-Michel Espitallier porte-t-il à rire ? Son titre ne semble pas nous dire : " Shall we take ourselves seriously ?" On croirait entrer dans un tractacus. Le traitement par série d'énoncés logiques, la teneur du propos et le raisonnement sans failles nous plonge en pleine métaphysique, entre ontologie et eschatologie. Tout ce qui est avancé est vrai mais pataphysiquement, voire dadasophiquement. 

    Car le caractère pointilleux du raisonnement, l'enchaînement des idées à la manière d'une machinerie, la gymnique de cette pensée sportivement frottée au régime des apories conduisent la lecture à un assouplissement des zygomas. Jean-Michel Espitallier pousse la tautologie au maximum de son rendement et suggère qu'il vaut mieux rire qu'en pleurer même si la mort n'existe pas.

    Par définition, en effet, la mort n'existe pas, de même que "la frontière entre ici et là-bas n'est pas très nette".

    En somme, nous serions tentés de recopier l'ouvrage pour vous en faire sentir l'exacte fraîcheur et cette odeur de putréfaction qui en découle. Choisissons donc de susciter l'appétit de lire (et de vivre assurément) :

    "51. Celui qui passe sa vie à se protéger de la mort (jus d'orange bio au réveil, pas de tabac, point d'alcool, traverser dans les clous, bien se couvrir, footing, jamais d'avion) risque de passer à côté de sa vie. Il ne passera pas pour autant à côté de sa mort)".

    On le voit, Jean-Michel Espitallier nous entraîne sur les pas de Ludwig Wittgenstein mais le chemin qu'il nous indique est plutôt parsemé de cailloux abandonnés à l'intention des dériseurs sensés (voir Charles Nodier) par André Frédérique, Xavier Forneret, Jacques Vaché, grands maîtres de l'Umour.

    Ce volume est suivi d'autres petits traités qui nous engagent à mieux connaître le pin parasol et à savoir que "toute pensée pense".

     

    JEAN-MICHEL ESPITALLIER

    CENT QUARANTE-HUIT PROPOSITIONS SUR LA VIE & LA MORT

    ET AUTRES PETITS TRAITES

    97 pages, 13 €

    EDITIONS AL DANTE

    LE SITE DES EDITIONS AL DANTE

     

    BIBLIOGRAPHIE DE JEAN-MICHEL ESPITALLIER

     

    Ponts de frappe, Fourbis, 1995

    Limite de manœuvres,1995

    Gasoil : prises de guerre, Flammarion, 2000

    Pièces détachées : une anthologie de la poésie française aujourd’hui, Pocket, 2000

    Fantaisie bouchère (grotesque), Derrière la salle de bains, coll. « Poésies Mécaniques », 2001 

    Le Théorème d’Espitallier, Flammarion, 2003 

    Tanger / Marseille : Un échange de poésie contemporaine, (avec : Yassin Adnan, Mehdi Akhrif,        Emmanuel Hocquard, Claude Royet Journoud, Abdallah zrika), coll. « Import/Export », cipM, 2004

    En Guerre, Inventaire/Invention, 2004

    Où va-t-on ?, Le Bleu du ciel, coll. « L’Affiche », 2004

    Toujours jamais pareil (avec Pierre Mabille), Le Bleu du ciel, 2005

    Caisse à outils : un panorama de la poésie française aujourd’hui, éditions Press-Pocket, 2006 

    Tractatus logo mecanicus, Al Dante, 2006

    Army, Al Dante, 2008

    Syd Barrett, le rock et autres trucs, Editions Philippe Rey, 2009

     

     

     

     


  • LE SITE DE LA REVUE DES RESSOURCES PUBLIE AU FORMAT PAPIER

     

     

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    La Revue des Ressources est un éditeur de littérature en ligne. Les logiques actuelles voudraient qu'il se dirige vers le livre numérique pour faire connaître ses auteurs. A l'inverse, les concepteurs de ce site viennent de choisir l'option papier en proposant Le manifeste du saumon sauvage de Rodolphe Christin. Selon eux, "la toile est un laboratoire (...) mais le livre demeure l'objet du désir, celui par quoi la lecture peut vraiment s'incarner. L'oublier, ce serait comme imaginer qu'un téléphone peut devenir votre seul outil d’échange verbal, quand lire en ligne, c’est aussi prendre rendez-vous, tôt ou tard, avec un livre."

    Cette publication est assortie d'une profession de foi dont voici les termes :

    " Nous désirons faire reculer l’idée reçue d’une opposition entre la gratuité de la toile et la commercialisation du livre. L’offre gratuite de textes de grande qualité favorise sans conteste l’activité des éditeurs et des libraires exigeants. Sur la revue, nous avons soutenu le lancement de nombreux ouvrages, relayé de nombreux événements en librairies et nous continuerons de le faire.

    Les Éditions de la Revue des Ressources ont décidé de s’affranchir des modes de production et de diffusion traditionnels. Nous voulons, malgré nos faibles moyens, publier un livre sur le seul critère de l’intérêt que nous lui portons, sans s’alourdir de coûts qui impliquent une rentabilité à court terme. Grâce aux techniques numériques de pointe de l'imprimerie Évidence, nous sommes en mesure de procéder à de petits tirages à faible coût. En fonctionnant à flux tendus, nous résolvons de fait les problèmes de stockage. Aucun de nos livres n’ira jamais au pilon, contrairement à une pratique devenue courante dans l’édition traditionnelle. En utilisant notre site comme outil principal de diffusion et de distribution, nous rétablissons un contact direct des auteurs aux lecteurs.

    Le format et la conception graphique ont été pensés selon plusieurs critères. Le petit format 10 x14,5 est adapté aux envois par la poste et répond au besoin de légèreté qui a toujours été le nôtre. Nous venons de la toile et ne l’oublions pas. Isabelle Patain, notre graphiste, associe l’élégance d’une couverture sur papier vergé gris, à une identité qui rappelle notre histoire. Aucune image ne vient s’inscrire en première ou quatrième de couverture, qu’habille un univers typographique originellement pensé pour un environnement numérique. Les caractères qui semblent la déborder disent aussi le mystère de l’écriture. Un mystère que la toile continue de poser, à sa manière, pariétal, archaïque, originel.

    Tous les prix annoncés sont franco de port pour la France métropolitaine - la plupart de nos livres ne dépasseront pas le prix public de 10 euros. Une surtaxe sera pratiquée pour les envois en Europe et dans le monde.

    Nous travaillons pour les lecteurs et les auteurs. Vingt pour cent des droits reviennent à l’auteur ou à l’ensemble des auteurs et traducteurs - soit le double de la moyenne observée dans l’édition classique. En revanche, nous ne fournissons pas d’à-valoir. Dans l’état actuel de nos possibilités, payer par avance ce serait parier sur les livres, et donc entrer dans une logique qui tôt ou tard minimiserait nos risques. Tous les acteurs de notre chaîne du livre, bien différente de celle ordinairement entendue comme telle, prennent part, à leur manière, au processus de création, comme à la vie matérielle des éditions.

    Chaque parution donne lieu à une semaine thématique sur la revue : entretiens avec l’auteur, textes rares ou inédits, extraits d’autres livres, explorations thématiques".

     

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    LE SITE DE LA REVUE DES RESSOURCES

     

     

     





     


  • LA PRINCESSE DE CLEVES AU CINEMA LE CHAMPO ❙ 8 FEVRIER 2011

     

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    Avant-première-débat au cinéma LE CHAMPO 

    en partenariat avec  

    les éditions Hermann et la revue La Soeur de l’Ange 

    pour son n°8  A QUOI BON LA PRINCESSE DE CLEVES ? 


    mardi 8 février 2011 à 20h 

     

    NOUS, PRINCESSES DE CLEVES 

    un film de Régis Sauder 

     

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    NOUS, PRINCESSES DE CLEVES un film sur une idée originale de Anne Tesson

    Ecriture & images: Régis Sauder 

    Production : Nord Ouest Productions, Sylvie Randonneix    

    Avec : Mona, Abou, Morgane, Aurore, Chakirina, Armelle et Virginie, Cadiatou, Laura, Gwenaëlle, Albert, Anaïs, Sarah    

    Synopsis: LA PRINCESSE DE CLEVES, premier roman moderne de la littérature française, est le personnage central du film. Manel, Aurore, Mona, Abou et les autres lui prêtent leurs voix, leurs visages. Ils sont élèves du Lycée Diderot de Marseille, un établissement difficile des quartiers nord de la ville et leur professeur a décidé de leur faire étudier ce roman… Ensemble ils s'emparent du roman, de ses représentations, des questions qu'il pose. Objet transitionnel, c'est à leur univers que ce roman du grand siècle nous donne accès. 

     

    A QUOI BON LA PRINCESSE DE CLEVES ? numéro 8 de la revue La Sœur de l’Ange. Cette revue littéraire et philosophique, fondée en 2004, questionne avec précision et ténacité l’à-quoi-bon des choses.  Après avoir mis en question l’à-quoi-bon de l’art, de la nation, de la mort, de Dieu, de la résistance … 

    La Sœur de l’Ange ouvre le dossier A QUOI LA PRINCESSE DE CLEVES ? selon trois axes :

     ☛ intérêt actuel du roman et de la conception de l’amour qu’il expose

     ☛ défense aussi bien de l’enseignement du français que de la culture générale

     ☛ conditions d’une véritable politique culturelle.  

    Séance suivie d’un débat avec : 

    Pierre Jourde, professeur de littérature à Valence (Université de Grenoble III), a publié de nombreux essais, romans et récits.Il s’est aussi profondément impliqué dans la défense des enseignants et des chercheurs. 

    Hélène Merlin-Kajman, professeure de littérature française à l’Université Sorbonne nouvelle (Paris III), écrivain, est spécialiste du XVIIe siècle et s’intéresse en outre aux questions de pédagogie: selon quelle définition de la littérature convient-il de l’enseigner, c’est-à-dire de la transmettre ? 

    Jean-Luc Moreau, rédacteur en chef de la revue La Sœur de l’Ange, écrivain.

    Franck Robert, professeur de philosophie au lycée André Honnorat de Barcelonnette.

    Régis Sauder, réalisateur              

    Modérateur : Eric Naulleauauteur, éditeur, animateur de l'émission Ca Balance à Paris sur Paris Première & chroniqueur à On n’est pas couché sur France 2. 

     

     

    la princesse de clèves, la soeur de l'ange, jean-luc moreau, régis sauder, cinéma, littérature, débat

     

     

    LE CHAMPO   

    51, rue des Ecoles à Paris 5e  

    Tél. 01 43 54 51 60 / 01 43 29 79 04 

    www.lechampo.com            

    Métro : Odéon / Saint Michel / Cluny / Luxembourg 

     

     

     

    Vous pouvez réserver pour cette séance en envoyant un mail à cinepromotion@free.fr 

     

  • LE FOETUS RECALCITRANT ❙ JOSSOT

     

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    Refusant comme Antonin Artaud "l'en-cage de l'être", Jossot (Gustave-Henri) conçut un récit tumultueux dans lequel il décrivait les périls de la sortie au monde. Naître c'est, selon lui, s'exposer au "maillot liberticide" des "déformateurs du cerveau". C'est apprendre, aux forceps, l'obligation de "vivre en troupeau". 

    Le Foetus Récalcitrant (publié à compte d'auteur en 1939) est une attaque contre le monde et ses règles livides, et un modèle d'écriture poilante. Grave et joyeux, Jossot fut un satiriste appliqué, casse-dogmes vertigineusement. Ses caricatures étrillant la bourgeoisie et le Capital ont participé de l'aventure de l'Assiette au Beurre. Les vignettes qui accompagnent l'ouvrage témoignent de leur modernité non fanée. Les propos de Jossot sont évidemment actuels et son ire bienvenue.

    L'Evangile de la paresse, donnée en complément, rappelle que le travail est l'exact instrument de torture à trois pieux autrement nommé tripalium. Jossot insiste sur les vertus de l'oisiveté contre les vices de l'aliénation.

    Cet ardent libertaire n'en fut pas moins attiré par l'Islam auquel il se convertit sous l'influence du maître soufi Ahmad al-Alawi. Gustave-Henri Jossot, né à Dijon le 16 avril 1866, meurt à Sidi Bou Saïd le 7 avril 1951 en ayant adopté le nom de Abdul Karim Jossot. 

    C'est l'un des plus fins démolisseurs parmi les rebelles du XXe siècle commençant. Guy Darol

     

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    JOSSOT

    LE FOETUS RECALCITRANT

    Présenté et annoté par Henri Viltard

    FINITUDE

    132 pages, 13,50 €

     

    SITE DE L'EDITEUR

    SITE DEDIE A JOSSOT

  • LA SOI-DISANT UTOPIE DU CENTRE BEAUBOURG ❙ ALBERT MEISTER

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    Les éditions Burozoïque ont eu la bonne idée de faire paraître La soi-disant utopie du centre Beaubourg, publiée en 1976 sous le pseudonyme de Gustave Affeulpin lequel dissimulait le nom d'Albert Meister, sociologue spécialiste des questions de développement et des organisations associatives.

    Cette utopie positive, unique en son genre, imagine la possibilité d'une vie collective et autonome dans les sous-sols du Centre Beaubourg "noble" inauguré le 15 décembre 1976. 

    Ce qui aurait eu lieu, dans ce lieu à venir, est ici postulé comme une expérience libertaire sur le mode de la théorie-fiction. Une hypothèse qui n'est pas loin de s'accorder avec les perspectives pour un urbanisme nouveau déclinées par Gilles Ivain dans la première livraison d'Internationale Situationniste (juin 1958) : "L'architecture de demain sera donc un moyen de modifier les conceptions actuelles du temps et de l'espace. Elle sera un moyen de connaissance et un moyen d'agir".

    Ce moyen "de moduler la réalité, de faire rêver" est parfaitement mis en oeuvre dans ce délicieux ouvrage où triomphe la culture au service de la vie.

    La soi-disant utopie du centre Beaubourg est augmenté d'une brillante postface d'Eric Dussert célébrant "l'une des rares utopies à 0% de contrainte".

     

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    ALBERT MEISTER

    LA SOI-DISANT UTOPIE DE CENTRE BEAUBOURG

    Avec onze dessins originaux d'Ultralab

    BUROZOIQUE

    COLLECTION LE REPERTOIRE DES ILES

    246 pages, 14 €

  • MOJO CLASSIC ❘ SPECIAL ZAPPA

     

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    En cette fin d'année, le magazine MOJO publie un hors-série qui s'apparente à un formidable cadeau de Noël pour les aficionados de Frank Zappa qui aurait eu 70 ans le 21 décembre. Cent quarante-cinq pages dédiées au "Rock's greatest visionary", jalonnées de documents photographiques plus que rares et de nombreux témoignages : Alice Cooper, David Fricke, Matt Groening, Ben Watson, Miles. Des entretiens avec Kim Fowley ("If Zappa were alive, he'd have Lady Gaga in the studio"), Don Preston ("Frank always tailored the band as to what they could do, and then pushed them to the limit"), Art Tripp ("I just cut loose. Frank said that I was a monster"), Gary Lucas, Denny Walley ("After you play with Frank, people think you're a freak !"), Howard Kaylan, Steve Vai ("When I listen to that song 〈Alien Orifice, Drowning Witch, Moggio 〉, anxiety starts to well and I feel like I'm going to shit my pants"), Jello Biafra, Scott Thunes, Joe Travers, Jeff Simons, Gail Zappa. Mojo réédite pour l'occasion l'entretien avec Frank Zappa datant de juillet 1991. Beaucoup d'excellentes surprises, comme l'identification de tous les personnages figurant sur la pochette de We're Only In It For The Money et un cahier photos montrant Zappa sous toutes les coutures. Une quantité d'articles de fond, une chronologie détaillée et des commentaires nourris sur la discographie complètent cette magnifique célébration.

    Dans tous les kiosques (et ils sont de plus en plus nombreux) possédant un rayon anglophone ou en commande à la Mojo Shop. 

    MOJO CLASSIC/ZAPPA

  • LA SOEUR DE L'ANGE ❘ AUTOMNE 2010 ❘ A QUOI BON LA PRINCESSE DE CLEVES ?

     

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    Pour sa huitième livraison, la revue La Soeur de l'Ange pose la question suivante : A quoi bon la Princesse de Clèves ? Interrogation faisant écho, on s'en souvient, à l'injonction du chef de l'Etat renvoyant la littérature à bien peu de choses. Jean-Luc Moreau (rédacteur en chef de La SdL) rappelle, dans son éditorial, l'effervescence autour du boulevard Raspail lorsque François Mitterrand faisait ses courses à la librairie Gallimard. Loin est ce temps où la littérature était un but de sortie, une virée plus nécessaire qu'un tour de chauffe avant de tomber dans les bras d'un malaise vagal.

    Voici donc La Princesse de Clèves, roman de Madame de La Fayette, datant de 1678, examiné sous toutes ses coutures par de savants exégètes, analyse accompagnée d'une Lettre à Mme de Sévigné signée Bussy-Rabutin et d'extraits, il le fallait bien.

    Ce dossier va plus loin qu'une laude à Madame de La Fayette, il est le prétexte à une réflexion sur la culture des livres dans un monde où la marchandise est devenue une transcendance plate. Il est l'occasion de tendre le mégaphone à certaines colères, ainsi de celles de Pierre Jourde, de Françoise Bonardel. L'aquoiboniste interrogation permet d'ajuster le tir d'excellentes réponses, comme celle alimentée par Gil Jouanard qui dit l'essentiel en constant que La Princesse de Clèves n'est rien moins qu'un paradigme de la langue française. Il est donc essentiel de connaître l'ouvrage pour savoir comment le français bouge après le bas-latin, le roman et le francien.

    On trouvera dans ce volume quelques révoltes en faveur de la littérature mais plus largement de la culture pour qu'elle soit toujours d'un accès aisé. Ma présence dans ce numéro consiste en une réflexion sur la crise du disque intitulée "La crise est dans le vent, dans le vent on connaît la musique".

    Dans ce numéro figure un remarquable dossier René Alleau précisant les rapports très étroits entre surréalisme et alchimie, un lien assuré par l'auteur d'Aspects de l'alchimie moderne (Minuit, 1953) à partir de 1952.

    Pascal Conti offre une éblouissante analyse sur l'immatérialisme de Berkeley dans Nadja tandis que Marcel Moreau en appelle à une insurrection de la beauté : "Un tel événement n'est pas aussi impossible qu'il y paraît. Pour ma part, j'imagine sans peine pour après-demain un terrorisme de la beauté. Non plus seulement un terrorisme verbal ou artistique, mais, s'ajoutant à ce dernier, une utilisation de la force destructrice à des fins en quelque sorte poétiques, si l'on veut bien admettre que je donne à ce terme le contraire d'un sens douceâtre : un sens dévastateur, en même temps que fondateur, vertigineux autant que dansant."

     

    LA SOEUR DE L'ANGE n°8

    A quoi bon La Princesse de Clèves ?

    Editions Hermann

    213 pages, 20 €

    Abonnement pour deux numéros : 36 €

  • ZO D'AXA ❘ VOUS N'ETES QUE DES POIRES !

     

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    Les anarchistes sont là mais on se souvient surtout de Ravachol, d'Emile Henry, de Marius Jacob, de Séverine, de la bande à Bonnot et l'on cite Bakounine, plus ou moins à propos. Connaissez-vous Zo d'Axa (Alphonse Gallaud de son nom exact) ? L'avez-vous lu ? En ces temps où il est quotidien que l'on se foute de nos hures, la lecture de ce "révolté de pur métal" (les mots sont de Bernard Langlois) est un bienfait. On se sent mieux en contactant le monde de cet artistocrate (artistocrate, j'ai bien dit) à la chevelure au vent qui fit naître L'Endehors, brulôt tiré à 6000 exemplaires auquel se joignent les clameurs d'Octave Mirbeau, d'Elysée Reclus ("L'Anarchie est la plus haute expression de l'ordre"), de Séverine, de Paul Verlaine, de Louise Michel, y compris de Henri de Régnier.

    Vaincu par les censures, les procès, les saisies, L'Endehors ne fait pas long feu, comme il se doit, lorsqu'on met en avant "les joies des franchises totales".

    Zo d'Axa (1864-1930) s'en prend  aux récupérateurs, ceux qui cueillent les votes car nous ne sommes que des poires. Il alerte "le peuple suffisamment nigaud pour croire que la souveraineté consiste à se nommer des maîtres". Il est alerte. Il est vif. Ses vues sont à long terme. Les flèches de Zo d'Axa ont été lâchées dans La Feuille de 1897 à 1899.

     

    VOUS N'ETES QUE DES POIRES !

    ZO D'AXA

    PRESENTE PAR BERNARD LANGLOIS

    Editions Le Passager Clandestin

    80 pages, 7 €

     

    CONSULTER

    LE SITE DES EDITIONS LE PASSAGER CLANDESTIN

    LE SITE DE BEATRICE ARNAC, PETITE-FILLE DE ZO D'AXA

     

     

     

     

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  • VUE IMPRENABLE SUR PASCAL GARNIER ❘ REVUE BREVES


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    J'aime cette orchestration imaginée et coordonnée par Hubert Haddad autour de Pascal Garnier (1949-2010), d'abord parce que les livres de Pascal Garnier ont place depuis longtemps dans ma bibliothèque, ensuite parce qu'il me plaît (invariablement) que l'oeuvre de cet écrivain soit rapprochée de celle d'Emmanuel Bove et d'André Hardellet. J'approuve cet hommage bien mérité pour la couleur qu'il rend, qui n'est pas l'étique dissection en appendicules de textes des tripatouilleurs post-structuralistes. Il en ressort comme une conjonction de consentements, une chorale heureuse donnant envie d'y aller si on ne connaît pas, d'y retourner si l'on est ému, d'entendre ce son de vie où les héros ne sont pas des héros.

    Avec Jean-Claude Bologne, Pierre Autin-Grenier, Georges-Olivier Châteaureynaud, Francis Mizio, Christiane Baroche, Marie Florence-Ehret, Joseph Vebret et beaucoup d'autres talentueux.

    Avec un entretien de Serge Cabrol et quelques textes rares ou inédits.

     

    CONSULTER


    PASCAL GARNIER AUX EDITIONS ZULMA

    LA REVUE BREVES SUR LE SITE LEKTI-ECRITURE


     


    PASCAL GARNIER

    REVUE BREVES n° 93

    ATELIER DU GUE

    1, rue du Village

    11300 Villelongue d'Aude

    144 pages, 12 €

     

  • ARLT ❘ LA LANGUE

     

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    Les temps sont au folk sobre. L'ivresse manque au folk sobre. La chanson française s'épand à la une mais Duchamp n'est pas souvent là. La langue se mouille peu. Il lui manque peut-être l'ivresse que procure l'allure poétique, les sauts et gambades exercés au manège de la littérature. 

    Arlt est deux (Eloïse Decazes et Sing Sing), voix de poitrine et voix de tête, avec haut contraste. Le clair et l'obscur fusionnant dans une veine qui n'ignore ni Serge Gainsbourg ni Brigitte Fontaine, ni Pascal Comelade ni Josephine Foster, ni Joseph Delteil ni Emily Dickinson. 

    La Langue serait donc une absence de ni ... ni, une présence de mémoire, un avec ... avec, un album écrit (pas conceptualisé, le vilain mot !) avec le goût des mots et des sons, avec la joie d'unir les possibles de Ghérasim Luca ("le vide vidé de son vide c'est le plein") et de Moondog exhaussant canon et contrepoint comme on transforme la pop en or, le minimalisme en magnum maximum. 

    Foin du réalisme semainier, Arlt réintroduit le lyrisme et les jeux de langue. Le duo fait sonner les mots et donne aux maux une résonance particulière. La douleur n'est jamais absente. La métaphysique est omniprésente. Arlt ne fait pas dans la description du décor. On descend au fond de l'Etre en accrochant la ficelle des lettres. C'est un jeu. Ce n'est pas un jeu. Dada est là, à la folie, passionnément, beaucoup, un peu, pas du tout.

    Il y a du Michaux dans Arlt puisque Arlt est à Roberto ce que Michaux est à la création du monde tel qu'il est mais hélas tel qu'on rechigne à le voir. 

    On ne rechigne pas à entendre Arlt qui dans La Langue fait rutiler l'or folk, un or mat, à la manière de Simon Finn ou des trouvailles d'Areski-Fontaine-Higelin. Encore que ces comparaisons soient bien peu raisonnables. La Langue est si neuve à nos oreilles, si émouvante lorsqu'elle remue rétrospectivement notre coeur d'enfant.

    On dira ce qu'on veut de La Langue. On dira qu'elle s'agite dans la vague folk de la chanson française des temps actuels, on dira qu'elle est belle, qu'elle est belle cette langue que noue La Langue à nos doigts qui veulent claquer, à nos pieds qui veulent frapper le sol tandis que nos coeurs battent des chamades d'aujourd'hui, c'est-à-dire d'autrefois.

    On ne dira pas que c'est une petite musique sans importance, une farandole de ritournelles très éphémères. On ne dira pas ça, cette légèreté contristerait ma joyeuse humeur.

    Je suis sous le charme des échos, des concaténations, allitérations, loops vocaux ; sous le charme des enchaînements précis comme eau de source et cascatelles, sous le charme de l'unisson des voix et du sobre jeu de guitare, des claquements, des effets de glissando,  de pluies de notes qui viennent de loin, de Syd Barrett on dirait parfois, de David Crosby on dirait aussi. Sous le charme d'un récit en onze chansons, un disque comme une sphère, une harmonie de sphères si exactement rondes. Elles roulent continuellement dans ma tête. Elles se choquent dans ma tête quand je dors.

    Ne manquez pas cet événement qui aura lieu le 15 novembre chez votre disquaire. Tenez vous prêt - sans doute vaut-il mieux être un peu préparé. La Langue est proposé par Almost Musique, label et agence de promotion indépendante.

     

    Arlt est deux mais en compagnie de Mocke (guitariste de Holden) et de Bertrand Belin.

     

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    LE SITE D'ARLT

    LE SITE D'ALMOST MUSIQUE

    MON INTERVIEW AVEC ARLT

     

    VOIR/ECOUTER

    Dimanche 21 novembre

    18h - 21 h

    Le Violon Dingue

    1, rue Lebrun

    Nantes

     

    Lundi 29 novembre

    21h

    La Java

    Paris


    ARLT ❘ LA LANGUE

    Almost Musique

    DANS LES BACS LE 15 NOVEMBRE 2010