Le poète Sarane Alexandrian vient de mourir. Il est l'une des grandes figures du surréalisme et de ses tensions. Proche d'André Breton et de Victor Brauner, il rencontre l'évasif Stanislas Rodanski avec lequel il fonde, en 1948, la revue NEON (N'Etre Rien Etre tout Ouvrir l'être Neant) ralliée par Alain Jouffroy et Claude Tarnaud.
Sarane Alexandrian dira au sujet de NEON dont Rodanski souffla le titre: « Nous adoptâmes aussitôt avec enthousiasme ce titre, qui symbolisait la lumière de la modernité. Il revient donc à Rodanski le mérite d'avoir donné son nom au premier organe surréaliste d'après-guerre, NEON, dont l'apparition souleva quelques polémiques à l'époque, parce qu'il opposait le mythe à la réalité quotidienne, la magie à la politique, l'érotisme à la religion, et le mystère de la vie à l'épaisse grossièreté du monde ».
Romancier, essayiste, historien d'art, journaliste, Sarane Alexandrian avait créé, en 1995, la revue Supérieur Inconnu.
Proche du peintre Jacques Hérold, il avait publié en 1980, Les Terres Fortunées du Songe (Editions Galilée), un texte illustré par son ami.
Parmi d'autres écrits, on retiendra :
Le Surréalisme et le rêve, Editions Gallimard, 1974
Histoire de la philosophie occulte, Editions Seghers, 1983
Histoire de la littérature érotique, Editions Seghers, 1989
L'aventure en soi, Editions Mercure de France, 1990
Pour le mieux connaître, lire :
Christophe Dauphin, Sarane Alexandrian ou le grand défi de l'imaginaire, Bibliothèque Mélusine, Editions L'Age d'Homme, 2006.
Avec la mort de Sarane Alexandrian disparaît une certaine conception de la littérature comme opération de l'esprit. Guy Darol
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