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philippe robert

  • LIRE LA MUSIQUE 19

    Entre 2009 et 2012, Lire la musique, ma chronique (transverse) fut publiée dans Le Magazine des Livres aujourd'hui disparu. En voici le feuilleton complet.


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    LES NEUF DÉCENNIES DU FOLK

     

    Philippe Robert et Bruno Meillier sont deux vigies des océans de musique. Le premier est l’auteur de nombreuses sommes ouvrant des voies depuis les rivages buissonneux de la pop et du rock vers des trésors souvent oubliés. Le second fut le saxophone du groupe Etron Fou Leloublan. Il est l’organisateur-programmateur du festival Musiques Innovatrices à Saint-Étienne et le label-manager de la structure de distribution Orkhêstra International qui est l’une des sources les plus sûres pour qui cherche à s’abreuver en raretés (jazz, rock, musiques savantes, traditionnelles, improvisées). À eux deux, ils sont capables de déplacer des montagnes, notamment celles qui résultent de l’accumulation des poussières recouvrant les zones de la vraie musique.

    Ils viennent de tracer la seule route qu’il convient de suivre pour découvrir le vaste palais du folk, un monument dont les premières pierres furent posées en 1927. Tel un parcours chronologique, Folk & Renouveau, déroule, année après année, l’histoire d’un mouvement issu de la rencontre des sea shanties, des chants indiens et des cantiques de la tradition méthodiste évangélisatrice. Une pâte musicale chansonnée par les fermiers US qui deviendra une multitude de façons dont les artisans se nomment Woody Guthrie, Joan Baez, Bob Dylan, Buffy Sainte-Marie ou encore Bert Jansch. Ceci n’est pas un panorama, nous disent Philippe Robert et Bruno Meillier, en s’excusant de ne pas être exhaustifs. Certes, il faudrait bien des volumes pour couvrir toutes les pages de la folk music. Tout de même, voici quelque chose de suffisamment grand pour connaître le mouvement sous tous ses aspects à partir de la famille chantante des Carter jusqu’aux perpétuateurs, de Joanna Newsom à Simon Finn qui vient de faire paraître un nouveau disque, Through Stones (Ten To One/Orkhêstra International). Les Lillois auront la chance de pouvoir l’entendre à La Malterie (42 rue Kuhlman), le 22 février.


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    Parmi les quelques cent soixante noms cités dans ce livre, il en est un que nous aimons particulièrement. Michael Hurley, né en 1941 à Bucks County (Pennsylvanie), est un homme de la route de l’école Kerouac. Il a dix-sept ans lorsqu’il entreprend sa dérive à travers l’Amérique. En 1964, il est signé sur le label Folkways (celui-là même qui précisa les carrières de Pete Seeger, de Woody Guthrie et de Dock Boggs). La légende veut que First Songs fut enregistré sur un magnétophone à cassettes ayant appartenu à Leadbelly, figure à rixe du temple folk. La vérité veut que Michael Hurley fit débouler le folk dans la musique psychédélique. D’où le mirobolifique Have Moicy ! (1976) réunissant un héroïque buveur de bière et les Unholy Modal Rounders de Peter Stampfel. Écoutez "Fooey Fooey", cet hymne country qui mêle le sentiment à la farce des dériseurs sensés. Et lisez Paroles des chansons de Michael Hurley, un tour de force de traduction réalisé par Marie Frankland précédé d’un éloge du rock critic Byron Coley. Qu’est-ce que ces chansons ? Un déversement d’images loufdingues accompagnant la dérive, une suite de signaux sur le bord de la route : hiboux, loups-garous, anges déchus, pourceaux oubliés, homme vert pâle, flammes dans le prisme du Knockando, bière grasse, revenant mort, vaisselle empilée et désespoir. Une allégorie d’humour fuligineux. Dans ce magnifique livre cousu main, Michael Hurley a calligraphié dix-neuf de ses chansons. Il y avait Arthur Cravan dans l’Anthologie de l’humour noir établie par André Breton (cette Bible du meilleur des mondes !). Le pape noir n’y aurait-il pas insinué Michael Hurley, poète et dessinateur extravagant ? Je me demande. Je le crois. Guy Darol

     

    FOLK & RENOUVEAU

    UNE BALADE ANGLO-SAXONNE

    Philippe Robert et Bruno Meillier

    Éditions Le Mot et le Reste

    360 p., 23 €

     

    PAROLES DES CHANSONS DE MICHAEL HURLEY

    Bilingue, traduction de Marie Frankland

    Éditions L’Oie de Cravan

    48 p., 14 €

  • LIRE LA MUSIQUE 11

    Entre 2009 et 2012, Lire la musique, ma chronique (transverse) fut publiée dans Le Magazine des Livres aujourd'hui disparu. En voici le feuilleton complet.


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    TOUJOURS PUNK

     

    C’est toujours vers Greil Marcus qu’il convient de se tourner lorsqu’on interroge l’histoire du mouvement punk. Lipstick Traces (Éditions Allia, 1998) est ce grand livre dans lequel il est montré que l’aventure des Sex Pistols s’origine chez les gnostiques.  Ils affirmaient que le monde est vicié parce que créé par un Dieu pervers. Faut-il rappeler que ces profanateurs du dogme ont connu l’Enfer. Des bûchers collectifs léguèrent au Saint-Esprit le corps des hérétiques. Sans doute est-ce l’une des bonnes raisons qui explique la mauvaise humeur des toujours punks lorsqu’ils eurent vent qu’une exposition à la villa Médicis (où fut interné naguère le dangereux Galilée) proposait, sous vitrine, jusqu’au 20 mars 2011, des vestiges aussi séditieux que les T-shirts griffés Malcolm Mc Laren et Vivienne Westwood. Cela sentait l’hérésie un peu comme Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps, l’hommage rendu à l’Internationale Situationniste en 1989 par le Centre Georges Pompidou, suscita l’ire des révoltés toujours nerveux, forcément. Il y a des feux inextinguibles. Greil Marcus, dans son grand livre, dessine une flèche du temps punk sur laquelle il place gagnant les gnostiques, l’anabaptisme de Jean de Leyde, dada et les situationnistes.

     

    Dans Post-punk, no wave indus & noise, le formidable érudit Philippe Robert ne manque pas de jeter à travers le temps les passerelles qui relient les Sex Pistols à dada et à la politique. Il confirme ce que Greil Marcus avait vu. Punk et dada, c’est le même bruit. C’est la même fureur. Seulement, il précise l’importance d’un gamelan à suivre : Francesco Balilla Pratella, auteur du Manifeste des musiciens futuristes, publié en 1911, inconnu des éditeurs en langue française. Un coup de tonnerre puisque Luigi Russolo lui dédie L’Art des bruits (L’arte dei Rumori), le grand acte du bruitisme sorti deux ans après que Pratella eut lâché son vacarme. Philippe Robert ne revient pas sur les premiers pas de bébé punk. Il nous le montre grandi, affranchi, libéré d’un passé fulminant où brillent d’un noir vif Clash, Damned, Stranglers, Buzzcocks, Blondie, Television, ces noms aujourd’hui bibliques. Philippe Robert expose une autre trajectoire, celle qui vient de l’après-punk déconstructeur cherchant noise aux conformismes, toujours devant pour faire table rase et ce « brouhaha éternel » appelé par Kierkegaard, une émeute dans laquelle on retrouve Throbbing Gristle, Merzbow, Psychic TV, Sonic Youth, Catalogue, Kas Product, Glenn Branca, Tuxedomoon, Joy Division, The Flying Lizards, Devo, The Red Crayola … Il faut bien abréger la liste. Philippe Robert à qui l’on doit (et je dis bien à qui l’on doit) une floraison d’ouvrages essentiels sur le rock et la pop hors des limites géométrisées par le marketing nous apporte dans ce recueil de choix ses lumières, celles d’un spéléonaute de l’undergound. Car il n’y a que l’underground. Le mainstream n’intéresse personne.


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    Le mainstream n’intéresse personne et c’est pourquoi on ne voit rien venant de l’Est. Le punk médiatisé UK obombre les révoltes réelles, pour ne pas dire logiques selon le mot d’Arthur Rimbaud. Car tandis que le monde bouge, les yeux se fixent toujours sur les étiquettes de la consommation. À quelques lettres près, consommation devient consumation. Lisez le livre de Jürgen Teipel et vous verrez comment le punk à certains endroits du monde fut sérieusement connecté à la révolution. Lisez ce livre et vérifiez. Le punk est l’ennemi juré des hippies, ces remuants apparents mais adorateurs de l’ordre US. Ils n’ont rien fait que titiller. Jürgen Teipel a enquêté et il ressort que le mouvement punk coïncide avec  Elf uhr nachts (Pierrot le fou), Godard Belmondo associés, poing dans le poing. Blitzkrieg Pop et troublemakers ont sévèrement à voir avec l’anti-pacifisme, soit l’idée reçue dans les années 1970 à la suite de quelques messages envoyés sous la doctrine du hippiedom ou hippie dogme. Guy Darol

     

    LIPSTRICK TRACES, Greil Marcus, Folio Gallimard, 602 p., 13 €

    POST-PUNK, NO WAVE INDUS & NOISE, Philippe Robert, Éditions Le Mot et le Reste, 300 p., 20 €

    DILAPIDE TA JEUNESSE, UN ROMAN-DOCUMENTAIRE SUR LE PUNK ET LA NEW WAVE ALLEMANDS, Jürgen Teipel, Éditions Allia, 432 p., 25 €



  • HARD'N'HEAVY ❘ JEAN SYLVAIN CABOT & PHILIPPE ROBERT

     

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    Comme toujours, Philippe Robert est impeccable. En témoignent Rock, Pop, Un itinéraire bis en 140 albums essentiels, Great Black Music, Un parcours en 110 albums essentiels, Musiques Expérimentales, Une anthologie transversale d'enregistrements emblématiques, trois ouvrages totalement indispensables, parus aux éditions Le Mot et le Reste. Avec Jean-Sylvain Cabot, spécialiste du hard rock et ancien collaborateur de Rock & Folk, il décrit en une centaine de tableaux l'aventure du hard rock et du heavy metal à partir de 1966. Ce premier tome - un second devrait bientôt paraître - est placé sous le signe de Sonic Attack, nom d'un titre d'Hawkwind sur lequel chante l'écrivain de sci-fi Michael Moorcock.

    Sélection d'albums significatifs d'une trajectoire coupée d'autres trajectoires (speed metal, glam metal, thrash metal, doom metal, grindcore ...), ce premier tome, qui nous emmène jusqu'en 1978, met en vedette les évidents (Led Zeppelin, Black Sabbath, Iron Butterfly, Mountain,  Ten Years After, AC/DC, Judas Priest, Motörhead...) mais jette sa lumière documentée sur des groupes que l'on veut aussitôt découvrir ou redécouvrir. Ainsi de Gun, de Blue Cheer, de T2, de Josefus, y compris des Variations de Marc Tobaly naguère salués par Lester Bangs. Le volume bien nourri aiguise l'appétit d'écoute. L'ouvrage se lit de manière haletante. On ne peut passer outre.

    HARD'N'HEAVY

    1966-1978

    SONIC ATTACK

    Jean-Sylvain Cabot et Philippe Robert

    Editions Le Mot et le Reste

    240 pages, 20€

     

    CONSULTER

    SITE DES EDITIONS LE MOT ET LE RESTE



     

     

  • LA PRESSE LITTERAIRE ❘ GUSTAVE FLAUBERT

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    Dans ce nouveau numéro de La presse Littéraire dédié à Gustave Flaubert, on trouvera deux passionnants entretiens avec Cécile Wajsbrot et François Taillandier ainsi qu'une promenade dans les Cahiers de Joseph Joubert flânée par Luc-Olivier d'Algange. Ma chronique Lire la musique rend compte du Dictionnaire Gothic présenté par Patrick Eudeline, du Dictionnaire Gainsbourg proposé par Jean-William Thoury, du nécessaire Great Black Music de Philippe Robert et des Mémoires de Joe Boyd intitulées White Bicycles, Making Music In The 1960's. Occasions pour moi d'évoquer Charles Nodier et Antonin Artaud, Aleister Crowley et Jimmy Page, Screamin' Jay Hawkins et Hugo Ball, Léo Ferré et Boris Vian, Huysmans et Carco, Mike Heron et Robin Williamson, Charles Fourier et Norman "Hurricane" Smith, Billie Holiday et Elaine Brown ...

    LE SITE DE LA PRESSE LITTERAIRE

  • JOE BOYD ❘ PATRICK EUDELINE ❘ PIERRE GERVASONI ❘ PHILIPPE ROBERT

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    Les ouvrages musicaux relèvent parfois de la littérature (Lester Bangs, Nick Tosches, Greil Marcus pour n'en citer que quelques-uns) ou s'y réfèrent directement. C'est le cas du Dictionnaire Gothic initié par Patrick Eudeline et dans lequel les frénétiques du Batcave sont associés aux plus belles plumes du roman gothique (ou noir) à partir d'Horace Walpole et de son Château d'Otrante. Un abécédaire plus que réjouissant (mais ce mot est-il bien choisi?) si l'on admet que la littérature en tant qu'invention verbale et engagement ontologique est au meilleur de son rayonnement dans la contemplation des astres nommés William Beckford, Aleister Crowley, Thomas de Quincey, Roger Gilbert-Lecomte, E.T.A Hoffmann, "Monk" Lewis, Charles Robert Maturin, Charles Nodier ... La lecture de cet ouvrage qui ne fait l'économie ni des gothic lolitas ni des heavently voices est un outil de combat en faveur des connexions entre musique et littérature. S'il y a encore des chèvres attachées à leur aire de broutage.

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    Jean William Thoury n'est pas que le chroniqueur de la nostalgie au sein de Jukebox Magazine, il est l'auteur d'un Dictionnaire Gainsbourg après avoir été producteur du groupe Bijou pour lequel Lucien aka Serge écrivit Betty Jane Rose. Toutes les chansons de l'émetteur stellaire sont passées au peigne fin. Tout y est pointilleusement consigné. Traçabilité du moindre texte. Sources et exploitation diffluente en covers. De sorte que l'on est tout à fait convaincu que Serge Gainsbourg est bien cet écrivain du 19ème siècle dans la lignée de Huysmans et de Bloy. Fulminateur quelquefois éméché, l'auteur du Sonnet d'Arvers était en mesure de déballer par coeur des pages entières d'A Rebours.

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    Joe Boyd fut le producteur d'Elektra qui révéla Nick Drake, Incredible String Band, Fairport Convention et Arnold Layne, le premier single de Pink Floyd. White Bicycles, Making Music In The 60's est un livre de souvenirs en abyme. Vertigineux. Qui expose notamment la continuité entre le jazz, le folk-rock et la pop. L'auteur évoque avec une même virtuosité Thelonious Monk que Joan Baez, Rod Stewart qu'Ewan MacColl, Elvin Jones que Bob Dylan.

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    Si l'on croit que la musique contemporaine est terriblement ennuyeuse, on se trompe gravement. Une désillusion entamée par Pierre Gervasoni dans La Musique contemporaine en 100 disques, un recueil du meilleur de Stockhausen et de Ligeti, de Mauricio Kagel et de Pierre Boulez mais aussi de Pascal Dusapin et d'Olivier Messiaen (dont on reparle beaucoup ces temps-ci, non ?). L'ouvrage ne coûte pas cher mais, insidieusement, il peut ruiner le porte-monnaie.

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    Comme il est indispensable de se procurer Musiques Expérimentales (Une Anthologie transversale d'enregistrements emblématiques) de Philippe Robert, on doit avoir dans sa bibliothèque Great Black Music (Un Parcours en 110 albums essentiels) et si possible à portée de mains. Tout simplement pour se rafraîchir la mémoire et connaître l'histoire de la grande musique noire à travers un choix de disques (absolument maîtrisé) qui permet d'acquérir yeux fermés (ou à peu près) les très bons Howlin' Wolf, Solomon Burke, Albert Ayler ou Meshell Ndegeocello.

    LE DICTIONNAIRE GOTHIC, Scali

    www.scali.net

    DICTIONNAIRE GAINSBOURG, Scali

    www.scali.net

    WHITE BICYCLES, Allia

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    www.alliaeditions.com

    LA MUSIQUE CONTEMPORAINE EN 100 DISQUES, Editions MF

    www.editions-mf.com

    GREAT BLACK MUSIC, Le Mot et le Reste

    www.atheles.org/lemotetlereste

     

     

  • LA PRESSE LITTERAIRE ❘ STENDHAL

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    Digressions : Jubilé, par Joseph Vebret
    Dossier - Autour de Stendhal
    Voyage en Stendhalie, par Pierre Cormary
    La Chartreuse de Parme et l’éternel présent, par Eli Flory
    Un conte stendhalien, par Jean-François Foulon
    Stendhal en Italie, par Giovanni Dotoli
    Notice sur Henry Bayle par lui-même
    Entretien : Ghislain de Diesbach : « Le goût des livres m’a donné celui de leurs auteurs », propos recueillis par Christopher
    Entretien : Marie-Pierre Gracedieu. Le réveil de « La Cosmopolite », propos recueillis par Marie Donzel
    Entretien : Pol Vandromme : « Une indifférence de rébellion », et de l’imposture avantageuse », propos recueillis par Frédéric Saenen
    Relecture : Ici & Ailleurs. Une lecture de l’œuvre de J.M.G. Le Clézio, par Marc Alpozzo
    Hommage à Dominique de Roux, Ode au Cinquième Empire, par Luc-Olivier d’Algange
    Le cahier critique : Alain Robe-Grillet, Catherine Sauvat, Philippe Barthelet, Arnaud Bordes, William Faulkner, Georges Sorel, Marius Daniel Popescu, Paul Léautaud
    Chroniques
    Hors lignes, par Pierre Jourde :
    Mémoires d’outre pleine
    Revue de détail, par Jean-Jacques Nuel
    Lire la musique, par Guy Darol
    La chronique anachronique, par Hubert de Champris :
    Stendhal, apôtre de la transparence
    Sérieuses facéties, par Gil Jouanard :
    Hier, vous êtes bien gentil…
    Littératures sur la Toile, par Jean-François Foulon
    Le Dit du vieux Gourmet, par Bertrand du Chambon
    Fugues inordinaires, par Pascale Arguderas :
    Vacancer autrement
    Écriture(s), par Jean-Luc Moreau :
    La victime des livres
    Fictions - Nouvelles
    Les images de l’intime, par Alain Helissen
    Vagabondages, par Ygor Yanka

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    A partir de cette nouvelle livraison de La Presse Littéraire, j'inaugure une chronique intitulée Lire la musique où j'examine l'actualité des livres (essais, romans, biographies, dictionnaires ...) qui mettent le son en majesté.

    Ainsi, dans le numéro 12, j'évoque des ouvrages de Clinton Heylin, Philippe Robert, Diedrich Diederichsen, Lester Bangs, Jim DeRogatis, Greil Marcus, Legs McNeil & Gillian McCain ...

    La Presse Littéraire

    N°12 - décembre 2007/janvier-février 2008

    160 pages - 19,50 €

    www.presselitteraire.com

  • PHILIPPE ROBERT ❘ UN ITINERAIRE BIS

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    Avec la publication du nécessaire ouvrage de Philippe Robert, Rock, Pop/Un itinéraire bis en 140 albums essentiels, il y a comme un effet lumière et ombre. Le matador Manœuvre et sa Discothèque idéale/101 disques qui ont changé le monde, mettons que c’est la lumière. Philippe Robert, discret chroniqueur savant dont la signature dans Jazz Magazine, Mouvement ou encore Vibrations est toujours porteuse de bonnes nouvelles, on va dire que c’est l’ombre. Le rock-critic de l’ombre. Celui qui se baisse et fouille pour arracher une rareté qui ne changera peut-être pas la face souvent hideuse du monde, seulement un peu de notre vie. Qu’il est bon, qu’il est bon ce livre croustilleux ! On y retrouve des traces perdues, des noms tombés du bout de notre langue. Des oubliés, des dédaignés pour parler à la manière de Charles Monselet. Surtout, on risque de s’instruire. Ce qui n’est pas offert tous les jours en ces temps où les informateurs s’arrangent entre eux pour livrer la même martingale.

    L’ouvrage se nomme Rock, Pop, le titre est un poil mauviette, pas à la hauteur de l’envolée. Car Philippe Robert est cultivé mais par surcroît il a du style. En employant le conditionnel, ce mode de l’irréel, il interroge l’imaginaire. Et si l’imaginaire n’était pas autre chose que le vrai en habit diapré. Philippe Robert dit le vrai. Il dit ce qu’il y eut de vraiment meilleur dans la musique pop à partir des années 1960. Quand Philippe Manœuvre annonce le nom de Jeff Buckley, Philippe Robert rappelle celui de Tim, le père. Artiste de quintessence. Surtout, il ne rabâche pas avec AC/DC ou les Beach Boys. Philippe Robert, je l’ai dit, ne craint pas de se baisser, de soulever une pierre et de creuser un tunnel avant d’atteindre le filon. Travail ingrat mais ô combien profitable pour le lecteur qui découvrira (souvent) des noms méconnus et sous ces noms des œuvres floues à l’échelle de la renommée mais assez innovantes pour avoir donner ensuite nombre de copies et de copies de copies. Car les artistes dont parle Philippe Robert sont presque tous sourciers. Ils ont tout inventé.

    Ne vous fiez pas au titre (un choix de l’éditeur peut-être ?), cet ouvrage est une bible. Vous allez devenir riche. Et pauvre. Pauvre, hélas, car il vous faudra débourser beaucoup et longtemps avant de vous procurer (et vous ne serez jamais déçus) les albums de ces héros musicaux de l’ombre que sont

    A Certain Ratio, David Ackles, Amon Düül, Laurie Anderson, Animal Collective, The Arrows, Ash Ra Tempel, David Axelrod, Kevin Ayers, Devendra Benhart, Syd Barrett, Chris Bell, Big Star, Blue Cheer, Ducan Browne, Jack Bruce, Tim Buckley, Buffalo Springfield, Vashti Bunyan, William Seward Burroughs, John Cale, Can, Captain Beefheart, Caravan, Nick Cave, Gene Clark, The Clash, CocoRosie, Kevin Coyne, Creedence Clearwater Revival, The Cure, Current 93, Karen Dalton, Dr John, Nick Drake, Earth, Egg, Brian Eno, John Fahey, Fairport Convention, The Fall, Faust, Bill Fay, Simon Finn, Jackson C. Frank, Gastr Del Sol, Godspeed You ! Black Emporor, Davy Graham, Gun Club, Guru Guru, Keiji Haino, Peter Hammill, Tim Hardin, Richard Harris, Lee Hazlewood, Dahiell Hedayat, Richard Hell, Henry Cow, The Increedible String Band, Jan Dukes de Grey, Bert Jansch, King Crimson, Kris Kristofferson, Paul et Linda McCartney, Magma, John Martyn, Merzbow, Joni Mitchell, Modern Lovers, Montage, Van Morrison, My Bloody Valentine, Naked City, Fred Neil, Neu!, Randy Newman, Joanna Newsom, Nico, Harry Nilsson, The Nits, No Neck Blues Band, Nurse With Wound, Laura Nyro, Yoko Ono, Van Dyke Parks, Gram Parsons, Annette Peacock, Pearls Before Swine, The Penguin Cafe Orchestra, The Pentangle, Pere Ubu, Linda Perhacs, John Prine, Quicksilver Messenger Service, The Red Crayola, Lou Reed, The Residents, Ruins, Todd Rundgren, Saggitarius, Buffy Sainte Marie, Bridget St John, The Seeds, The Shaggs, Shellac, Judee Still, Silver Apples, Slint, The Slits, Soft Machine, Sonic Youth, Sparks, Alexandre Spence, Spirit, Dusty Springfield, Steely Dan, Sufjan Stevens, David Sylvian, Talking Heads, Talk Talk, Tangerine Dream, The 13th Floor Elevators, Richard & Linda Thompson, Throbbing Gristle, Julie Tippets, Traffic, T. Rex, Van Der Graaf Generator, Jean-Claude Vanier, Townes Van Zandt, Tom Waits, Scott Walker, James White, Tony Joe White, White Noises, Robert Wyatt, XTC, Neil Young, Young Marble Giants, The Zombies.

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    Rock, Pop

    Un itinéraire en 140 albums essentiels

    Philippe Robert

    Préface de Gilles Tordjman

    Editions Le Mot et le Reste

    Collection Formes

    310 pages, 20€

    Diffusion VILO

    Vente par correspondance :

    ORKHÊSTRA

    www.orkhestra.fr

    contact@orkhestra.fr

    VOIR TIM BUCKLEY

    VOIR VASHTI BUNYAN

    VOIR KAREN DALTON

    VOIR TIM HARDIN

    VOIR COCOROSIE

    VOIR PETER HAMMILL

    VOIR LAURA NYRO

    VOIR BUFFY SAINTE-MARIE

    VOIR SUJAN STEVENS

    VOIR LEE HAZLEWOOD

    VOIR SCOTT WALKER

    VOIR TODD RUNDGREN

    VOIR HARRY NILSSON

    VOIR LAURIE ANDERSON

    VOIR KEVIN COYNE

    VOIR SIMON FINN

    VOIR KRIS KRISTOFFERSON

    VOIR TALKING HEADS

    VOIR TOWNES VAN ZANDT

    VOIR JOHN PRINE

    VOIR DAVY GRAHAM