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albert marcoeur

  • ALBERT MARCOEUR ❘ GUY BILLOUT

     

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    Les suceurs de roue célérifères qui suivaient Albert Marcoeur en concert furent  proprement éberlués par le film de Nicolas Renou précédant les 23 pièces du set. Par une aubaine des dieux païens, l'ouvrage est visible sur commande. Le dessinateur Guy Billout auquel nous devons Il y a encore quelque chose qui cloche (Éditions Seuil/Crapule, 2002) est parvenu à transposer l'univers du Grand Albert. Le film met en scène un homme de la vie courante (sosie du compositeur à carreaux) qui, guettant l'arrivée du bus, assiste à des collisions d'engins rarement en circulation sur nos chemins bitumés. Réalisé en images 3D, ce bijou est une illustration inquiétante de l'attente, telle qu'on en soupèse le poids dans les textes de Dino Buzzati ou de Julien Gracq. La musique (pour qui ne s'en était pas douté) est d'Albert Marcœur, accompagné de ses brillants équipiers, parmi lesquels, François Ovide et Stéphane Salerno aux guitares, Farid Kenhouf à la basse et une myriade bien choisie de vents et cordes à soulever de terre un brontosaure. Osmose de l'image et du son. Un miracle. Guy Darol

     

     

    ALBERT MARCŒUR/GUY BILLOUT

    BUS 24

    LABEL FRÈRES/WWW.MARCŒUR.COM

     

    CONSULTER

    ALBERT MARCOEUR

     

     

  • ALBERT MARCOEUR EN CINQ COUPS

     

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    Albert Marcoeur, album éponyme (Atlantic/WEA, 1974. Réédition Label Frères, 2001)

    La pochette de couverture  est due au claviériste François Bréant, devenu depuis le sideman de Bernard Lavilliers et de Enzo Enzo. Premier choc, la conception graphique est une variation sur le thème du détournement initié par le situationniste René Viénet. On dirait un Arcimboldo dépoussiéré par Jean Solé. Deuxième secousse, la présence des voix et le décor sonore : murmure anusoïdal, appeaux, bouteilles, sifflets, charengo. Des vents en rafales et une batterie rigoureuse jouée en avant. Titres phares : « C'est raté, c'est raté », « Qu'est-ce que tu as ? »

     

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    Album à colorier (Atlantic/WEA, 1976. Réédition Label Frères, 2002)

    Et c'est bien vrai : une légende indique les couleurs. Il suffit de sortir ses crayons. Les frères Marcœur sont rejoints par des épées dont on reparlera encore dans cent ans. Savoir les guitaristes François Ovide (décédé en mai 2002) et Patrice Tison, les souffleurs Pierre Vermeire et Denis Brély, le bassiste et désormais compositeur Pascal Arroyo. Ce line-up d'élite donne l'une des plus belles réalisations sonores de tous les temps. Pas un morceau à mettre au rebut. Ambroisie de bout en bout. Avec, tout de même, ces pièces d'exception : « Le fugitif », « Le nécessaire à chaussures », « Elle était belle » et ses chœurs à tomber.

     

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    Armes & Cycles (Phonogram, 1979. Réédition Label Frères, 2003)

    Le titre renvoie au catalogue-culte qui renvoie aussitôt à Prévert et ses collages, à Kurt Schwitters et ses sandwichs sonores. C'est énorme. Chœurs déjantés, la voix acrobatique d'Albert, combinaisons free qui suggèrent fortement les tutelles d'Eric Dolphy, de Frank Zappa et de Luc Ferrari. Et toujours l'émotion à la limite de l'explosion de rire. Quelques titres poignants : « Emploi du temps », « Son sac », « Histoire d'offrir ».

     

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    Celui où y'a Joseph (Harmonia Mundi, 1984. Réédition Label Frères, 2004)

    Ceci n'est pas du pipeau mais bien un chef-d'œuvre. Le contexte est celui de Gevrey-Chambertin, spectacle musical dans lequel Albert Marcœur joue la comédie. Album si bien peigné qu'il en est parfait. Emotion totale. Cette fois, on ne rit pas. Des instrumentaux comme « Téléphone privé » ou « Velouté d'asperges » méritent chacun un Grammy de la larme à l'œil. Ici, Albert Marcoeur n'a rien à envier à Frank Zappa, Carla Bley ou Robert Wyatt. Il est et devient l'unique. Au seuil de la gloire.

     

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    Sports et percussions (Concord, 1994. Réédition Label Frères, 2002)

    Albert qui a conçu la bande-son de Deux lions au soleil de Claude Faraldo vient d'achever la musique d'Un tour de manège, film de Pierre Pradinas avec Juliette Binoche et François Cluzet. Cet album sonne comme une récréation. Mais ce divertissement est si peu commun que l'on songe aux expérimentations bruitistes de Luigi Russolo ou de François Dufrêne. L'album trouverait aisément sa place dans les anthologies des musiques électroniques publiées par Sub Rosa. Il s'agit rien moins que de « transporter la matière sonore sportive du stade à la partition ». Une réussite inégalée. Un véritable document dans lequel la sculpture sonore rencontre la bande dessinée bien avant que Rubin Steiner ait rejoint l'Ouvroir de Musique Potentielle. Titres conséquents : « Les gonfleurs de bicyclette », « Formule Un ». Guy Darol

     

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  • ALBERT MARCOEUR ❘ CAFE DE LA DANSE

     

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    Albert Marcoeur, ah !

    Albert Marcoeur, ah ! ah !

    Ah ! Marcoeur

    Albert, ah ! ah !

    Longtemps, cela fait longtemps que je suis l'homme et ses oeuvres

    Depuis 1974, il faut dire

    depuis qu'au Théâtre des Arts, je la trouvai bien belle,

    belle cette scène champêtre

    beau l'instrumentarium camouflé dans du bois

    bois de fût

    bois des celliers où le vin repose avant qu'on le gouleye.

    Octobre 2008, je fus au Café de la Danse, boire ses mots, voir le show

    c'était rien beau

    sourires et larmes qui pianotent aux paupières

    aux commissures aussi

    sûr j'étais ému

    j'étais ému.

     

    C'est pas terrible le son, hein ?
    mais c'est mieux que rien, non ?

     

     

     

     

     

     

  • SOIREE PAMPLEMOUSSE ❘ MARY & LARRY TOURNELLE

     

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    Jumeaux monozygotes, nés à Cancale, au milieu des années 1970, d'un père pêcheur et d'une mère agitée, Mary et Larry Tournelle forment un duo de cascades vocales pastichant les réclames radiophoniques d'autrefois et l'immarcescible Brigitte Bardot. Détournements farce et parodies d'événements mode situent l'ambiance faussement potache de leur premier album. Invitation à la danse sans pas précis dans un relâchement de nerfs assuré, les onze titres de Soirée Pamplemousse sont à écouter sans demi-mesure. Une révélation qui aiguisera les appétits de ceux qui naviguent entre les eaux d'Albert Marcoeur et de Ramon Pipin & Odeurs tout en se souvenant avec une venimeuse nostalgie de Boris Vian et de Mireille.

    VOIR ET ENTENDRE

    CONTACTER MARY & LARRY TOURNELLE

  • ALBERT MARCOEUR ❘ TRAVAUX PRATIQUES

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    Albert Marcoeur

    Plus profond, infiniment plus vaste, stellaire et interstellaire entre tous, le dixième album d'Albert Marcoeur marque un pas vers l'essentiel, un degré dans la gravité, une étape où le vocable métaphysique n'est pas de trop. Avec Travaux Pratiques, Albert Marcoeur englobe les maux de l'époque (du tabagiquement incorrect au paparrazisme des atrocités) sur un lit de cordes soyeuses au creux duquel nous ne nous étions encore jamais éployés. Minimaliste (au sens de Moondog), susurré (au sens du sprechgesang), ce dernier grand oeuvre (disponible par correspondance) signale une nouvelle direction. Toujours à base de petites vignettes comico-réalistes écrites avec un soin qui garantit le confort sans qu'on ait à se soucier de l'effort produit, Travaux Pratiques est à l'image du paquebot qui orne la pochette : un voyage relaxant et méditatif.

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    Les ébaubis de la première heure, tout de même que ceux qui voudraient découvrir, peuvent d'ores et déjà caler le rendez-vous. Marcoeur et ses marcoeuriens seront au Café de la Danse du 15 au 19 octobre 2008. Qu'on se tienne prêt, écoutilles et quinquets ouverts. J'y serai.

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    Documentation, informations, vente en ligne et par correspondance :

    www.marcoeur.com

    LABEL FRERES

    BP 1/21501 Montbard Cedex France

    labelfreres@marcoeur.com

     

  • LETTRE D'ALBERT MARCOEUR

     

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    LETTRE N° 23

    English version here after (Translation : David Appleton)

    Le nouveau spectacle
    Marcoeur sera créé à Dijon les 12 et 13 juillet 2007.
    Il s'appellera " Travaux pratiques ". L'écriture est en phase terminale et les répétitions commenceront le 18 avril (
    Eric THOMAS, Julien BAILLOD : guitares électriques / Albert, Claude et Gérard MARCOEUR : batteries, percussions, samples, voix / Le Quatuor Béla : Frédéric AURIER, Julien DIEUDEGARD (violons), Julian BOUTIN (alto), Noémi BOUTIN (violoncelle) Farid KHENFOUF : guitares basses électrique et acoustique.
    En attendant, 3 concerts de " L' " seront donnés au mois d'avril, 2 à Neuchâtel (Suisse)
    et 1 à Bagnacavallo (Italie).
    Quelques renseignements, si par hasard vous circuliez dans la région :

    NEUCHATEL
    Les 11 et 12 avril 2007 à 20H30.
    Théâtre de la Poudrière
    Quai Godet, 22
    2000 NEUCHATEL - Suisse
    tel : (++) 032 724 65 19

    BAGNACAVALLO
    Le 14 avril 2007 à 22H00
    TEATRO C.GOLDONI
    piazza della Libertà 18
    48012 BAGNACAVALLO (RA)
    tel : (++) 0545 64330
    infos : E-mail :
    concerti@areasismica.it
    site internet : www.areasismica.it

    Une des pièces du prochain spectacle s'appelle "Stock de statistiques". Elle énumère les résultats des enquEtes diverses et variées sur notre santé et notre bien-Etre. Et la lecture de ces enquEtes ne peut faire naître que la surinquiétude et l'angoissisme aigu.
    En effet, on y apprend qu'un Français sur trois ne voit pas d'avenir dans le métier qu'il fait, qu'un sur deux ne voit plus d'avenir dans la démocratie, qu'un Français sur quatre consomme des antidépresseurs, qu'un sur trois voit mal, qu'un sur six vit seul, qu'un sur deux est allergique, qu'un sur sept restera mutilé à vie suite à un accident du travail ou de la circulation. Qu'un Français sur deux est atteint de maladie mentale, qu'un sur neuf souffre de migraines, qu'un sur quatre est cocu (vous ne voyez pas que ce soit le même !)     
    Mais ce qui me sidère encore plus, c'est une autre statistique qui posait la question : "Etes-vous heureux ?", 82 % des Français ont répondu "oui", enfin s'estiment satisfaits relativisent certains !   C'est vrai que si on m'avait demandé, j'aurais pas dit "non" non plus !
    Chers camarades, je vous salue bien bas.

    Albert Marcoeur, le 1er mars 2007


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    The new Marcoeur show is due out in Dijon on July 12th and 13th 2007. It will be called "travaux pratiques" (practical work). It's in the last stages of writing and rehearsals start on april 18th (Eric Thomas, Julien Baillod on electric guitars / Albert, Claude and Gérard Marcoeur on drums, percussions, samples and vocals / The Béla Quartet : Frédéric Aurier, Julien Dieudegard (Violins), Julian Boutin (alto), Noémi Boutin (cello) / Farid Khenfouf : electric and acoustic bass.
    In the meantime, 3 concerts for " L'" will be held in april, two at Neuchâtel in Switzerland and the other at Bagnacavallo in Italy.
    Just in case you're passing through the area, here are the details :

    NEUCHÂTEL
    On april 11th/12th 2007 at 8.30 pm.
    Théâtre de la Poudrière
    Quai Godet, 22
    2000 NEUCHATEL - Suisse
    tel : (++) 032 724 65 19

    BAGNACAVALLO
    On april 14th 2007 à10.00 pm.
    TEATRO C.GOLDONI
    piazza della Libertà 18
    48012 BAGNACAVALLO (RA)
    tel : (++) 0545 64330

    infos : E-mail : concerti@areasismica.it
    site internet : www.areasismica.it

    One of the sections of the next show is called " Stock de statistiques ". It deals with the results of various enquiries and polls into our health and well-being. And reading these statistics can only create excess worry and anxiety. Indeed we learn that one in three Frenchmen doesn't feel his job has a future, that one in two doesn't feel that democracy has a future, that one in four take anti-depressants, one in three has bad eyesight, one in six lives alone, one in two has an allergy and that one in seven is permanently mutilated after an accident at work or on the roads. One in two Frenchmen has a mental illness, one in nine suffers from migraines and one in four has been cheated on by his partner (can't you see it's the same person !)
    But what is even more alarming is the statistic for the question "Are you happy?", 82% of Frenchmen answering "yes", or at least "satisfied" for those who wanted to put the question into perspective ! It's true that if I'd been asked, I wouldn't have said "no" either !

    Greetings comrades
    Albert Marcoeur, march 1st, 2007

    contact <lalettre@marcoeur.com
    http://www.marcoeur.com

  • BUS 24 ❘ GUY BILLOUT/ALBERT MARCOEUR

     

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    Celles et ceux qui ont assisté au Café de la Danse, en octobre 2004 et mars 2005, aux concerts d’Albert Marcœur se sont régalés les quinquets. Les 23 tracks mitonnés par les frères Marcœur étaient précédés d’un film 3D adapté du livre de Guy Billout (Harlin Quist Book, 1997), le très buzzatien BUS 24.

    Cette hiérophanie otoptique sur le thème de l’attente est désormais disponible en DVD digipack et mise en vente sur le site Label frères qui fête ses cinq  ans de vie.

    Ce film bref met en images un homme de la vie courante (sosie d’Albert) qui, guettant l’arrivée du bus, assiste à des collisions en rafales d’engins qui ne circulent pas habituellement sur nos voies bitumées. Le quotidien en boucle n’est généralement qu’une succession de rites sans surprise. Le film de Nicolas Renou est une illustration saisissante de l’attente et des phénomènes qu’elle engendre. Merveilleux réfrigérant. On pense à Dino Buzzati, à Julien Gracq qui ont livré sur ce sujet d’inquiétantes méditations.

    La musique est signée Marcœur et ce n’est pas rien.

    Je fais partie de l’audience assidue et glane depuis 1974 chacun de ses mirifiques artefacts. Vous trouverez ici l’entretien que j’ai réalisé avec cet étonnant compositeur que l’on a si souvent tendance à résumer en double européen de Frank Zappa.

    Les amateurs se réjouiront et sans doute seront-ils même jouasses de savoir que le Grand Albert prépare bien soigneusement la bande-son du premier film de Jean-Pierre Darroussin, une lecture cinématographique d’un roman d’Emmanuel Bove, Le Pressentiment (Éditions Le Castor Astral, 1991… tiens, mais c’est mon éditeur !).

    BUS 24 de Guy Billout, film de 6’24

    Réalisation 3D : Nicolas Renou assisté de Live Tha Kine et Patrick Guillerm

    Musique : Albert Marcœur

    Direction artistique : Patrick Couratin et Marc Bellan

    Production et réalisation : Label Frères

    Conception graphique : Crapule !

    Documentation, informations, vente en ligne : www.marcoeur.com/

    Correspondance : Label Frères/BP1/F-21501 Montbard Cedex

    email : labelfreres@marcoeur.com

    A propos de Guy Billout

    Lire : Il y a encore quelque chose qui cloche. Editions Seuil Jeunesse/Crapule, 2002.

    Visiter : www.guybillout.com

    Attention belles gens, depuis le 15 juillet, le site www.marcoeur.com attend votre venue pour une dégustation gratuite.

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    LETTRE N° 21

    Aujourd'hui 15 juillet 2006, marcoeur.com a cinq ans. Et Label Frères également.
    A dire vrai, c'est le label qui a cinq ans. Les frères, eux, ils ont beaucoup plus.
    Mais on ne va pas épiloguer la-dessus pendant des lustres. Tout ce qu'on peut dire, c'est qu'ils commencent A en comptabiliser un paquet de lustres, du moins assez pour éclairer les deux lanternes vacillantes A l'entrée du boulevard des Rêves.
    Rêves avec un R canaille majuscule.
    Et puis, on va allumer les bougies.
    On va les allumer, mais on ne va pas les souffler ! Qu'elles, au moins, on les laisse s'exprimer !
    Après avoir mangé le gâteau, on va défaire les cadeaux. On commence par le gros ou par les petits ? Tout le monde a gueulé : « On garde le gros pour la fin ! »

    On commence donc par les petits qui sont trois nouvelles boucles que l'on peut  télécharger en toute quiétude (MP3) et assez rapidement, elles ne sont pas lourdes.
    Reynald Grzelczyk, le concepteur du site a eu l'idée de les utiliser comme sonneries de téléphone mobile comme ça, pour voir. Pour entendre en fait ! Il a fait son choix  et en a attribué une A chaque correspondant. C'est très bizarre, on a l'impression que ces boucles ont été composées exprès. Faites l'essai, même avec des anciennes (dans la même rubrique "Inédits"), c'est assez surprenant et ça ne coûte pas cher.
    http://www.marcoeur.com/inedits/index.html

    A minuit, on s'embrassera sans attendre la nouvelle année et on déballera le gros cadeau : la musique du générique du film "Le Pressentiment" de Jean-Pierre Darroussin A télécharger dans la joie, en toute liberté, et dans la plus parfaite légalité  (MP3 / 5'12'')
    Nous remercions chaleureusement au passage Jean-Pierre Darroussin qui nous a permis d'utiliser cette pièce avant la sortie du film en salles (le 04 octobre 2006).
    http://www.marcoeur.com/inedits/c2.htm

    Désormais tous les titres de tous les albums possèdent un extrait (Discographie).

    Rappel des dernières parutions de Label Frères :
    - BUS 24 (A1/2006 - DVD - Digipak) 
    - " L' " (M9/2005 - Digipak - livret 16 pages)

    Avec notre gratitude et nos remerciements enflammés.

    Label Frères / Albert Marcoeur

     

     

  • ALBERT MARCOEUR

     

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    La nostalgie est toujours ce qu’elle était, merveilleusement affilée. Lisez Marc Villard, ses récits à la lampe de poche éclairent nos corridors tel un Proust actuel. La nostalgie, on voit bien qu’elle est restée intacte avec ses mots de passe et son trousseau de clés. Certains mots ouvrent des portes trop longtemps fermées. Des portes qui donnent sur de petits paysages verts où l’on voit pousser le blé, où l’on entend le son sec d’une cueillette des noix. Dans le ciel, la trace laineuse d’un avion qui passe. Au loin, la tachycardie du marteau. Une micheline flâne en faisant chanter les rails. « La terre retient son souffle », disait superbement André Hardellet. Et l’on a soif de jus d’abricot. C’est généreux, c’est très bon.
    L’univers d’Albert Marcœur est ainsi fait. Sensations minutieusement décrites, verbe de haute voltige entre délicatesse et dérision. La langue s’y souvient de Raymond Queneau, de Jean Tardieu, peut-être de Bobby Lapointe. Car le grand Albert a ses secrets. Secrets de fabrication jusque dans l’assemblage des sons. Et c’est tout cela qui le rend inimitable. Et c’est pourquoi un concert d’Albert Marcœur sera toujours un événement, un moment exceptionnel dans la vie d’un amoureux des sons. Autant dire que la sortie de L’, son dernier album malicieusement engagé, est guetté de tous ceux qui connaissent la musique. Ils savent qu’une alchimie existe de nos jours, étrangère à la transmutation des métaux mais néanmoins familière d’une certaine cosmogonie sonore où sont importants les noms de Fred Frith, Henry Dixon Cowell, Gary Lucas, Frank Zappa et Godspeed You Black Emperor !
    Je me souviens de la découverte du premier album d’Albert Marcoeur en 1974. L’écoute systématique, chez mon camaro de bahut, Michel Duprey. Dans sa chambre aux persiennes toujours closes, on se taisait d’admiration. Parler sur l’opus  aurait froissé Albert. On se taisait comme si l’on assistait à un concert de musique de chambre. C’était un peu le cas, en somme. Assis sur le lit de mon aminche érudit, j’écoutais en auscultant des yeux la pochette due au claviériste François Bréant (crayons, plumes, couleurs) et qui me parlait de Robert Crumb, de Gilbert Shelton, de Marcel Gotlib.
    Je me souviens de mon premier concert. C’était au Palais des Arts, en février 1978. La scène était le décor d’une nouvelle de Maupassant. La batterie de Claude Marcœur (l’aventure est aussi une histoire de famille, n’oublions pas Gérard aux percussions et au pipeau !), enclose dans la boiserie des fûts qui conservent le cidre. Ou le vin ? Et puis il y eut la Maison des Arts de Créteil, le Palais des Glaces (en mai 1981, une date !) et Gevrey Chambertin, une sortie au théâtre, le Théâtre de l’Est Parisien s’il vous plaît. Spectacle d’Alain Gautré. Mise en scène de Pierre Pradinas. Avec Albert Marcœur, bien sûr, mais aussi Jean-Pierre Darroussin et Catherine Frot à leurs beaux débuts. Une merveille ! Des concerts ont suivi, des albums. Un remarquable (et remarqué) retour sur scène au Café de la Danse, à l’automne 2004. On dirait qu’Albert Marcœur rejoint enfin le Temple des grands vivants. Il occasionne dorénavant des commentaires, des exégèses. Attention lecteur, ce qui va suivre n’est pas jus de têtes molles, séduisantes calembredaines conformes à l’exercice du marché, déclarations narcissiques assaisonnées de mots creux, voici un peu de sérieux et de matière à réfléchir. Il n’est pas courant qu’un artiste ait quelque chose à ajouter. Guy Darol


    GD : Votre premier album sort en 1974. Vingt ans plus tard, un 9ème opus paraît. Seriez-vous plutôt oisif, réfléchi ou méticuleux ?


    AM : Les trois à la fois. J’ai l’impression parfois quand je réfléchis que je ne fous rien et lorsque je me vautre dans l’oisiveté, il me vient de temps en temps une idée que je note. Je retombe ainsi dans une période réfléchie qui aboutira ou non à un moment de nonchalance. Méticuleux, je ne sais pas, appliqué et patient, peut-être plus. Un album est l’aboutissement d’un travail d’écriture, de réflexion, de corrections, de répétitions et d’enregistrement, il ne sera jamais une échéance obligatoire pour ne pas rester trop longtemps absent du paysage. Fabriquer des disques coûte que coûte pour ne pas tomber dans l’oubli, voilà un dessein bien attristant !


    L’, c’est un drôle de nom pour un album. Cependant, ça sonne comme un manifeste. Alors, qu’est qu’Elle apostrophe au juste ?


    L’ n’est pas un manifeste, encore moins un concept. C’est un concours de circonstances. Je classe mes notes dans des chemises de couleur et j’en ai une grise anthracite où sont réunis tous mes commentaires et reportages sur des métiers ou des personnages divers et variés. Certains tableaux sont ainsi affublés d’un titre commençant par « Le… », d’autres par « La… », d’autres par « L’… ». Le choix de « L’ » m’a épargné des heures de gamberge quant au titre qu’il aurait fallu trouver si certains portraits avaient commencé par Le  ou par La. On est ainsi passé à côté de « Portraits en cascade », de « Portraits d’un trait » ou autres « Portraits sans cadres » !
    « L » apostrophe nos contradictions, nos mensonges, nos Arlésiennes. « L » apostrophe aussi bien le misérable esclavage dans lequel on patauge que le petit volume de liberté que l’on peut encore imaginer. Et puis l’apostrophe est un signe graphique intéressant, comme une virgule, une petite baffe, comme une piqûre de moustique au révéil.


    Pour mieux informer les fans vous fournissez une liste de « liens qui au demeurant demeurent ». On n’est pas étonné d’y trouver Frank Zappa. On s’attend moins à croiser Aphex Twin, Cypress Hill.


    Même si j’avais le culot de renier mes influences zappaldières, je ne pourrais en rien contester son empreinte sur les évolutions apportées aux musiques nouvelles et à la musique d’une façon générale ces trente dernières années. Cypress Hill, c’est le côté « racines/simplicité/gimmick/efficacité », Aphex Twin, parce que c’est le premier groupe qui m’a fait réfléchir sur l’utilisation intelligente des matériaux électroniques. Que ça ne pouvait pas être uniquement des séquences d’usine et des sons désuets pré-préparés qu’on entendait à l’époque aux quatre coins de nos allées et venues. Grâce à eux, j’ai découvert Venetian Snares. Ce sont eux, avec Stéphane Salerno, qui nous ont convaincus de la nécessité et des avantages de s’informatiser.


    « Velouté d’asperges » sur Celui où y’a Joseph est une pièce instrumentale pour laquelle vous avez « un faible plutôt fort ». Je le comprends car ce titre me donne le frisson. Pensez-vous que l’une des raisons d’être de la musique c’est de partager le frisson ?


    Chacun a son degré de frissonnement propre mais il est à noter que lorsque tous les ingrédients sont réunis, le son, l’harmonie, le rythme et la manière, les chances de hérissements de poils augmentent. Quant à partager le frisson, je ne sais pas… Il y a dans « partage » des relents cathos qui me bloquent un peu. Je dirais que ce qui est important avant tout, c’est de subir ce frisson. De toutes façons, quand ça se produit, le problème ne se pose pas, c’est automatiquement partagé.


    Vos textes participent d’ailleurs de cette même émotion. Evocation de petits riens, jeux de mots apparemment anodins, fascination équivoque pour l’enfance, constat que la plupart des choses se transforment quand même en « misérables merdes d’hommes ».


    Mes sentiments se nourrissent de tous les changements et évolutions de notre société, de nos sociétés, du temps qui passe, des informations qui défilent, des souvenirs, des regrets, des baffes comme des succès mais aussi de tout ce que l’on projette, de ce que l’on mange, de ce que l’on boit, de tout ce que l’on donne, de tout ce qu’on reçoit. Ma culture s’est nourrie dans un demi-siècle de progrès techniques et d’aberrations sociales et économiques. Elle continue à s’alimenter de l’hypocrisie des deux tiers monde et de la crédulité du tiers restant. Ma culture, c’est le rock, c’est le tendre, c’est les musiques contemporaines, les musiques traditionnelles, c’est la ville, la campagne, c’est le « oui » à l’Europe, le « non » à l’Union européenne, c’est le « non » à la Constitution européenne et le « oui » à une Europe enfin constituée.


    Je l’ai souvent observé autour de moi, votre voix suscite l’adhésion ou le rejet.


    Je considère ma voix comme un matériau sonore que j’introduis dans mon paysage instrumental en recherchant d’abord le timbre approprié, le grain adéquat et en me laissant guider par les fluctuations de l’arrangement. Je fredonne, je percussionne, j’enjambe, je suscite, je sous-entend, je gueule, je murmure. Je ne chante pas, je joue de la voix. Et je comprends tout à fait les personnes qui n’adhèrent pas. Elles n’y décèlent aucun des critères habituels généralement requis dans ce genre de situation et ça dérange, ça peut même donner la nausée, on me l’a déjà dit ! Non, j’rigole… Cela me satisfait assez de savoir qu’on aime ou qu’on déteste. Vous imaginez si c’était l’engouement général, on viendrait me chercher dans ma retraite en retrait et on me pousserait hors de ma marge !


    > L’, Label Frères
    Julien Baillod, Eric Thomas, Victor de Bros, Farid Khenfouf, Stéphane Salerno, François Ovide, Hubert Osterwalder, Michel Salomon, Léo Devaux, Claude Marcœur, Albert Marcœur. Conception graphique Crapule !

    www.marcœur.com

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    Chapô et entretien publiés dans

    Muziq n°2, mars-avril 2005