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MUSIC SOUNDS BETTER WITH YOU - Page 15

  • RAOUL PETITE

    LA GRANDE HISTOIRE DE RAOUL PETITE

    SUPERSONIC/DISCOGRAPH

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    Les Raoul Petite ont 25 ans d’âge. Ce sont les pionniers de la scène alternative. Ils ont parcouru un million de kilomètres, livré plus de mille shows et leur histoire est celle du Rock éternel qui surplombe les facéties louf-louf des Wampas, des Garçons-Bouchers et de Ludwig Von 88. Sans ce photophore, les Bérus auraient-ils gagné le sprint de la zique brindezingue tous genres confondus ? Pas sûr. Il faudra rendre hommage un jour aux éclaireurs : Ramon Pipin, Shitty Télaouine, Rita Brantalou. En attendant, célébrons Raoul Petite et sa figure de proue, l’immarcescible Carton à la voix de rogomme. Combo anarcho-punk tendance Zappa, Raoul Petite a intensifié le rock en ajoutant à la furie sonore une folie visuelle. Dans cette catégorie nouveau cirque (dont ils sont indiscutablement les petits cailloux), nos Raoul fort rêveurs ont créé un univers souvent imité, jamais égalé. Transversale réussite moulinant funk, reggae, rap, électropop, grindcore aimable, les neuf de Raoul Petite balancent un barock’n’roll qui n’a son pareil que dans le souvenir de ceux qu’ont éclaboussé les giclées sonores des Mothers Of Invention au Garrick Theater de New York. Voici les images montrant ce dont la horde est capable. Deux heures de clips, de lives et de backstages traçant un parcours apparu en 1981. Toute une vie dont on regrettera qu’elle ne fût pas filmée par Claude Lelouch. Guy Darol

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    Dévédé
    * Tous les clips (de 84 à 2005)
    * Lives (de 81 à 2005)
    * Les Raouls sur la route (Garanti jamais vu)
    * Les Raouls en Studio (Ohhhhhh!!)
    * Tout et n'importe quoi (Que du bonus 100% portnawak)
    Cédé bestofe
    1. C'est pas normal
    2. Dans ton kulte
    3. Molosse
    4. Les poules
    5. Voisine
    6. Mamouth
    7. Mimi Chachuka
    8. Mr Z
    9. Le poulet
    10. Buldozer
    11. Tet de kran
    12. Le muet
    13. Der Kleine Raoul
    14. Niourk Niourk
    15. Les pâtes noires
    16. Paris Tokyo
    17. Des panneaux des travaux
    18. Sable fin cocotiers
    19. Fouidom (acoustique)

     

  • JARBOE

    THE MEN ALBUM

    ATAVISTIC/ORKHÊSTRA

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    Égérie du groupe Swans (emblème du New York noise avec Sonic Youth et Live Skull), Jarboe est une voix exceptionnelle. Cette diva de l’art-rock aux allures pharaoniques est par ailleurs une performeuse inoubliable. En dépit de ses nombreux talents, Jarboe ne rencontre pas le succès qu’elle mérite. Si l’on prononce les noms de PJ Harvey, de Patti Smith et de Kate Bush, on comprendra que cette héroïne de l’underground satanique n’est pas à sa place dans les cryptes morticoles de la Batcave. The Men Album, immédiatement sorti après The Conduit, est une compilation des œuvres de la singer-songwriter permettant de revenir sur neuf de ses albums. Le livret qui accompagne ce double CD parle mieux qu’une longue exégèse. Il présente un éblouissant featuring. Alan Sparthawk (Low), Blixa Bargeld (Einstürzende Neubauten), Steve Von Till (Neurosis), Chris Connelly (Ministry), David J (Bauhaus), Edward Kaspel (Legendary Pink Dots), David Torn (David Sylvian) ne signalent qu’un échantillon du line-up. Lilith ayant  étudié le kick boxing et le bouddhisme, l’artiste sait autant cadrer des ambiances lourdes (servies par la basse ténébreuse de Paz Lenchantin) que des impressions pastorales (le guitariste Nic Le Ban excelle en légèreté). La voix, souvent passée aux filtres de l’électronique, oscille entre la couleur punk et une aquatinte folk. Tout cela fait un mélange unique qu’il convient de sortir de l’ombre. Guy Darol

  • JOHN ZORN

    FILMWORKS ANTHOLOGY (1986-2005)

    TZADIK/ORKHÊSTRA

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    Le cinéma et ses soundtracks ont fortement influencé l’œuvre gargantuesque du saxophoniste John Zorn (bandleader de Masada et Naked City) dont le sens de la composition répond assez exactement à cette remarque du satiriste Karl Kraus : « Ce qui entre difficilement dans l’oreille en sort difficilement ». Cinéphile intense, John Zorn créa de nombreuses ambiances pour des documentaires et des films plutôt underground. Cette anthologie de 28 titres (accompagnée de deux livrets très instructifs) retrace l’univers, strictement voué aux images (et à l’admiration de Mancini, Goldsmith, Bernstein, Morricone, Rota, Hermann), du plus cool des musiciens expérimentaux new-yorkais. Ces petites merveilles acoustiques couchées sur des paysages peints par Jean-Luc Godard, Raul Ruiz ou encore Kubo Kiriko révèlent un engagement particulier. Selon le percussionniste Cyro Baptista présent sur la plupart des enregistrements, « John Zorn n’a jamais été si enthousiaste qu’au cours de ces séances cinématiques ». Ayant dit cela, il convient d’ajouter que cette excitante réunion de sons (plus caressants que rêches) doit énormément aux contributions de Marc Ribot, Bill Frisell, Arto Lindsay, Anthony Coleman, Trevor Dunn, Joey Baron, Wayne Horvitz… Terrible casting ! Guy Darol

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  • PIXIES

     

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    Emmanuel Dazin
    Le Castor Astral
    190 pages – 9 €

    Animateur de la revue Minimum Rock’n’Roll, Emmanuel Dazin vient de consacrer une balèze biographie aux Pixies, groupe-phare du rock alternatif américain dont l’album Surfer Rosa consiste, pour les critiques musicales herméneutes à fond la cuve, en une œuvre à tiroirs. Sérieusement marqué par les glossolalies du culte pentecôtiste, aussi par des visions d’OVNI et une croyance dure comme fer dans la réalité de Mu et de ses extra-terrestres, Charles Thompson (alias Black Francis puis Frank Black) n’en est pas moins un inventeur de style ayant secoué le rock exsangue des années 1980 avec des calibres tels que Jello Biafra et Ian MacKaye. Attendri par Donovan mais aussi (surtout) Hüsker Dü et le cinéma de David Lynch, le quatuor bostonien no pose est présenté dans toutes ses étapes (y compris dérives). Le livre est très documenté et mené par une plume andante. Guy Darol

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  • LOKA

    FIRE SHEPHERDS

    (Ninja Tune/PIAS)

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    Il existe une histoire septentrionale de l’electrojazz. Légende froide. Celle-ci retient les noms de Nils Peter Molvaer, de Wibutee, de Bugge Wesseltoft. De cette source jaillit la rencontre des rythmiques latines et du jazz expérimental. On y entend les ostinatos électroniques mêlés aux vents (évidemment froids) de trompettes soufflées à la manière de Miles Davis. Cette légende nordique n’est pas étrangère à la survenue de Loka, duo liverpudlien qui se fit connaître sur Xen Cuts, une compilation Ninja Tune, il y a tout juste six ans. Depuis, un single est né. Puis un album de forte densité qui évoque successivement l’esthétique jazz-rock de Soft Machine, le groovy funk de Homelife, le nouveau jazz d’Erik Truffaz. Douceur apparemment passée de mode en ces temps où l’excitation est de mise. Y compris un certain rock’n’roll des prétendues origines. Loka ne se soucie guère des tonalités énervées du moment et propose un alliage de nuances entre electronica groovy et swing fidèle aux instruments de la vieille école. Cela donne sept titres inoubliables. Splendeur exigeante dont on ne peut plus se passer. Ça c’est énervant. Guy Darol

     

  • BAUCHKLANG

    Many People

    (Klein Records/Nocturne)

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    La tradition du human beat box est à chercher loin, du côté de l’incompréhensible et de son phrasé-grenouille préconisé par Jean-Pierre Brisset. Il faut se familiariser avec Valère Novarina pour saisir les portées de la voix, les possibilités du verbe cru, a capella. Bien sûr, dans le domaine du chant pastichant l’instrumentarium, il y eut Bobby Mc Ferrin (« Don’t worry be happy ») et les vocalises chatoyantes de Pow Wow. Puis vint Bauchklang (« son du ventre » en allemand) et cela mit un frein à l’amusement. Les six viennois mettaient la voix en couronne. Ils la plaçaient au-dessus de tout. Des virtuosités guitaristiques, du drumming le plus époustouflant. À petits coups de luettes et de replis musculo-membraneux, ils parvenaient à acculer les plus nobles prouesses instrumentales du côté de l’insignifiant. Bauchklang inventa la voix dépassant la chose. Avec Jamzero (2001), ils accomplissaient un exploit remarqué, celui de concurrencer les prestations électroniques. On croyait cet effort sans lendemain. On pensa que Bauchklang avait jeté toute sa science vocale dans ce seul artefact. C’était méconnaître l’opiniâtreté du vocal group project. Nos autrichiens ont plus de cordes à leur arc que toute une armada de compositeurs numériques. Ils savent faire à voix nue ce que l’ordinateur peine à bruire. Au-delà d’une expérimentation vocale plus que sidérante, ils effectuent avec Many People un voyage en 17 stations à travers dub, drum’n’bass, ragga et hip-hop. Nasarde à la technologie, Bauchklang témoigne une fois de plus des avancées de la chair sur l’outil. Guy Darol

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