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MUZIQ - Page 2

  • MUZIQ 11 ❘ UNE DISCOTHEQUE DE REVE

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    Trois ans déjà ! En novembre 2004 paraissait la première livraison de Muziq ("Le magazine qui aime les mêmes musiques que vous") sous l'impulsion de Frédéric Goaty alors rédacteur en chef de Jazz Magazine. Dix numéros plus tard, le magazine s'est étoffé en nombre de pages et nouvelles signatures. Mais vous n'avez encore rien vu. Le 12 décembre 2007, changement de formule. Habits neufs et dossiers encore plus robustes. Je n'en dis pas plus. Je signale.

    Le numéro 11 est actuellement dans les kiosques. Un catalogue de 200 disques (pointilleusement présentés) pour une discothèque de rêve. Impossible de les énumérer tous. Mais pour vos beaux yeux, notez ces quelques noms (et peut-être devinerez-vous l'album sélectionné) : A Tribe Called Quest, AC/DC, Aerosmith, The Allman Brothers Band, Dick Annegarn, Kevin Ayers, Albert Ayler, The Band, The Beach Boys, Beastie Boys, The Beatles, Beck, Jeff Beck, Björk, Black Sabbath, Art Blakey & The Jazz Messengers, Carla Bley, David Bowie, James Brown, Jackson Browne, Dave Brubeck, Tim Buckley, Kate Bush, The Paul Butterfield Blues Band, John Cale, Canned Heat, Captain Beefheart, Alain Chamfort, Chic, Chicago Transit Authority, Chocolate Genius, Gene Clark, The Clash, Leonard Cohen, John Coltrane, Sam Cooke, Elvis Costello, Cream, Creedence Clearwater Revival, Crosby, Stills & Nash, D'Angelo, Miles Davis, Deep Purple, Derek And The Dominos, DJ Shadow, The Doors, Dr Dre, Dr Feelgood, Dr John, Nick Drake ... ...

    Avec cela, un entretien avec Isaac Hayes, une évocation de Jean-François Bizot par Jean-Pierre Lentin, des portraits d'Elisabeth Kontomanou, de Herbie Hancock et de Joe Henry, un angle sur Hair, Let's The Sunshine In (le DVD de l'INA), une longue discussion avec Jannick Top et les Blogs à Muziq de Noadya Arnoux, Bertrand Bouard, moi-même, Julien Ferté, Christophe Geudin, Frédéric Goaty, Baptiste Piégay, Gilles Poussin, Jean Rochard. Le tout adorné de magnifiques photos de Christian Rose. Bonne lecture camaronautes !

  • MUZIQ 9


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    AU SOMMAIRE
    Erik Truffaz par Guy Darol
    Alain Kan par Guy Darol
    Odeurs par Guy Darol
    Frank Zappa par Florentin Poguain
    Michel Delpech par Guy Darol
    Dee Dee Bridgewater par Ersin Leibowitch
    George Clinton par Ersin Leibowitch
    The Meters par Bertrand Bouard
    Chic par Frédéric Goaty
    Joe Sample par Frédéric Goaty
    Du Funk au Rap par Thomas Blondeau
    Sly & The Family Stone par Christophe Geudin
    Larry Graham et Bootsy Collins par Christophe Geudin
    Ohio Players par Peter Cato
    Gil Scott-Heron par David Commeillas
    Cheick Tidiane Seck par Fara C.
    Et les blogs à Muziq de Nodya Arnoux, Jean-Jacques Birgé, Bertrand Bouard, Pierre-Jean Chiarelli, David Commeillas, Guy Darol, Julien Ferté, Christophe Geudin, Frédéric Goaty, Mehdi 93, Baptiste Piegay, Gilles Poussin, Yvinek
  • COLETTE MAGNY

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    J'ai rencontré Colette Magny (1926-1997) au début des années 1970 alors qu'elle habitait rue de Flandres, à Paris. Elle a beaucoup inventé et beaucoup protesté. Avec justesse et grand talent. Sa voix forte nous manque et l'on est soulagé de savoir que son nom est désormais porté en étendard. Notamment par Rocé.

    Lorsque Frédéric Goaty me demanda quelques portraits de femmes pour le dossier Ainsi soient-elles du numéro 8 de Muziq (actuellement dans les kiosques), j'ai immédiatement pensé à Colette Magny. Immense mais rarement célébrée, il fallait marquer le coup. L'occasion était belle.

    A la parution de Muziq, un lecteur a manifesté son enthousiasme pour la chanteuse. Mieux : il rappelait des souvenirs. Philippe Vidal a bien connu Colette Magny. En voisin et en fervent. Voici le courriel qu'il m'adressa.

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    Bonjour,

    Ça fait plaisir d’entendre parler de Colette Magny dans la presse musicale, et c’est tout à l’honneur de Muziq de ne pas l’oublier et de la réunir fort justement à Bessie, Billie, Ella. En effet, ce n’est pas parce qu’elle ne passait pas à la télé qu’elle ne soutient pas la comparaison. Ses disques sont là pour en témoigner.

    Voici quelques infos complémentaires qui vous intéresseront peut-être, à moins que vous ne les connaissiez déjà, auquel cas je m’excuse par avance de la répétition. Vous écrivez que la « journaliste chantante » est partie s’installer du côté de Saint-Antonin-Noble-Val. C’était plus exactement à une dizaine de kilomètres de là, au hameau de Selgues, sur la commune de Verfeil-sur-Seye, qui compte à l’heure actuelle trois centaines d’habitants. On peut dire que Colette Magny n’aura pas fait le voyage pour rien : vers la fin des années 80, alors qu’elle avait déjà de grandes difficultés à se déplacer, il a été possible un soir d’été de lui monter une scène et une sono pour qu’elle chante, entourée de jeunes musiciens pros originaires du village : l’accordéoniste-batteur Didier Brassac et le souffleur François Chambert. Un an plus tard, au même endroit et toujours grâce à elle je suppose, il y avait Paco Ibañez, et la lente extinction de ce village du Rouergue était enrayée grâce à l’association locale Act’2 et au festival Des Croches et la Lune installé pour un long week-end en août au cœur du village. La 19ème édition a eu lieu cet été. Au fil des ans on a eu droit à Mama Béa Tekielski, Allain Leprest, Bernardo Sandoval, Mano Solo, le Workshop de Lyon, Bïa, Jehan, les Wampas, Dick Annegarn, Raul Barboza, Bratsch, et beaucoup d’artistes de Midi-Pyrénées… Et surtout, on ou off, des artistes sont venus à Verfeil, s’y sont plu (souvent), installés (parfois), y vivent et y travaillent maintenant.

    Là-bas, la mémoire de Colette Magny et ses chansons font partie du paysage de manière plutôt discrète, informelle, et pour tout dire allant de soi. En 2005 la boucle s’est bouclée une première fois quand la compagnie Okamzik (de Bordeaux je crois) est venue conclure le festival en créant son spectacle sur les chansons de Colette Magny. Quatre jeunes musiciens (chant, sax, flûte, guitare) et un pianiste-arrangeur-directeur artistique – je n’ai pas les noms – pour un moment exceptionnel, je pèse mes mots, de recherche et de qualité musicale, d’engagement scénique, de générosité, d’émotion pleine et sincère de part et d’autre de la rampe.

    Les disques de Colette Magny ne ressortiront ni pour les dix ans de sa mort, ni pour son centenaire ni pour un quelconque jalon de ce genre, mais comme pour Jehan Jonas, Bernard Dimey et d’autres, il y aura bien sur le terrain, loin des écrans et des célébrations, des inconnus pour que les mots, les notes, ne s’éteignent pas tout à fait. Sans oublier Muziq N° 8 !

    Cordialement,

    Ph. Vidal

    VISITER ACT'2

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  • MUZIQ 8 ❘ LE SOMMAIRE

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    Muziq 8 est dans les kiosques.
    En voici le sommaire.

    PAROLES D'ACTU

    Glenn Hughes par Frédéric Goaty

    Ramon Pipin par Guy Darol

    Lloyd Cole par Baptiste Piégay

    BULLETIN METEO

    Le Pingouin Ligoté par Guy Darol

    Christophe et son Frank par Frédéric Goaty

    LE PARIS DES DISQUAIRES par Philippe Deneuve

    MUZIQ LIVE

    C'est De La Soul par Etienne Brunet

    Zappa Plays Zappa par Guy Darol

    IL ETAIT UNE FOIS DANS L'OUÏE

    Van Hunt/Ed Motta/Amp Fiddler

    AINSI SOIENT-ELLES t;

    Ani Di Franco par Thomas Blondeau

    Björk par Guy Darol

    Camille par Jean-Pierre Lentin

    Bobbie Gentry par Baptiste Piégay

    Joni Mitchell par Jérôme Plasseraud

    Bridget St. John par Damien Bonelli

    Cat Power par Guy Darol

    Emilie Simon par Christophe Geudin

    Fiona Apple par Christophe Geudin

    Janis Joplin par Guy Darol

    P.J. Harvey par Guy Darol

    Judee Sill par Baptiste Piégay

    Karen Dalton par Baptiste Piégay

    La Lupe par David Commeillas

    Laura Nyro par Philippe Robert

    Betty Davis par Christophe Geudin

    Missy Elliott par Thomas Blondeau

    Marcia Griffiths par David Commeillas

    Pura Fé par Philippe Deneuve

    Sister Rosetta Tharpe par Bertrand Bouard

    Suzanne Vega par Ersin Lebowitch

    Yoko Ono par Pascal Bussy

    The Pretenders par Noadya Arnoux

    Bonnie Raitt par Thomas Blondeau

    Madeleine Peyroux par Pascal Bussy

    Joanna Newsome par Frédéric Goaty

    Colette Magny par Guy Darol

    Nina Hagen par Guy Darol

    Blondie par Julien Ferté

    Et

    Carole King – Biyouna – Julie London – Laurie Anderson – Vashti Bunyan – Jonatha Brook – Maria Callas – Neneh Cherry – Miss Kittin – Tori Amos – Norah Jones – Shirley Horn – Peggy Lee – Joan Baez – Brigitte Fontaine – Judy Collins – Jenny Lewis – Jeanne Lee & Ran Blake – Shirley Scott – Maggie Bell – Martha Wainwright – Josephine Baker – Betty Carter – P.P. Arnold – Joan Armatrading – Tracy Chapman – Blossom Dearie – Jackie DeShannon – Juliette Gréco – Janis Ian – Doris Day – Fairport Convention – Mahalia Jackson – Cassandra Wilson – Rickie Lee Jones – Les Rita Mitsouko – Ella Fitzgerald – Cocteau Twins – Abbey Lincoln – Barbara – Renée Fleming – Françoise Hardy – Billie Holiday – Etta James – Memphis Minnie – Véronique Sanson – Linda Lewis – Millie Jackson – Grace Jones – Dana Gillespie – Edith Piaf – Jefferson Airplane – Lizzy Mercier Descloux – Eli Medeiros – Anita O’Day – Annette Peacock – Lucinda Williams – Sheila and B. Devotion – Madonna – The Pentangle – Beth Gibbons – Jane Birkin – Wendy & Lisa – ESG – Amalia Rodriguez – The Ronettes – Linda Ronstadt – Dusty Springfield – Oumou Sangaré – Patrice Rushen – Carly Simon – Nina Simone – Bessie Smith – Teena Marie – Dinah Washington – Patti Smith – Donna Summer – Cibo Matto – Oum Khalsoum – Rita Lee – Kate Bush – Missill – Meshell Ndegeocello – Helen Merrill – France Gall –

    RAYON DISQUES

    Blackbud – Bonobo – DJ Mehdi – Lara Guirao – Ersahin/Truffaz/Madsen/Rueckert/Penman – John Mayer – The Who – Thomas Dybdahl – Jamie Saft Trio – DJ Shadow – Kid Koala – Matt Elliott – Adanowsky – Moondog – Pajo – Pere Ubu – Radio Algeria – Quelques Fiers Mongols – Son Of Dave – The Beauty Room – Gov’t Mule – The Shaggs – ESG – Zakarya – Bob Dylan – The Mars Volta – Richard Thompson – Tommy Bolin – Arthur Russell ...

    RAYON DVD

    Nina Simone – Albert Marcoeur/ Guy Billout – Prince – Chic – Rainbow – Free – Pink Floyd – Bill Bruford – Dave Chapelle …

    RAYON LIVRES

    Cant’t Stop Won’t Stop par Jeff Chang

    Lester Bangs par Jim DeRogatis

    Dylan /Portraits et témoignages

    Carl et les vies parallèles par Franck Dit Bart

    ...

    NOCES DE PLATINE par Yvinek

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    Muziq - 63, avenue des Champs-Elysées 75008 Paris

    Rédacteur en chef - Frédéric Goaty

    fredogaty@wanadoo.fr

     

  • MUZIQ 7 ❘ LE SOMMAIRE

    MUZIQ 7 est en kiosque depuis le 10 juin

    3.50 €

    En voici le sommaire :

    PAROLES D'ACTU

    Ayo par Ersin Leibowitch

    Roy Hardgrove par Ersin Leibowitch

    Marcus Miller par Yvinek

    Gonzales par Guy Darol

    Claude Nobs par Frédéric Goaty

    Ron Sexsmith par Baptiste Piégay

    Bobby Previte par Pierre-Jean Chiarelli

    BLINDTEST

    Lonnie Liston Smith blindtesté par David Commeillas

    Alain Chamfort blindtesté par Frédéric Goaty

    DOSSIER MADE IN ENGLAND

    IN THE SEVENTIES

    The Who - Pink Floyd - Deep Purple - Family - Soft Machine - Free - Van Der Graaf Generator et 60 CD (British Style) traités par Noadya Arnoux, Michel Benita, Peter Cato, Guy Darol, Christophe Delbrouck, Julien Ferté, Christophe Geudin, Frédéric Goaty, Ersin Leibowitch, Sylvain Siclier.

    TOM MOULTON IN THE GROOVE par Pierre-Jean Chiarelli

    RAYON DISQUES

    Brian Eno & David Byrne - Rocé - Ian Gillan - Ammoncontact - Ghostface Killah - Tom Moulton - Boogie Balagan - Benoît Courti - AFX/Aphex Twin - Till Brönner - Dat Politics - Neal Casal - The Dresden Dolls - Pura Fé - Family - TV On The Radio - Feathers - John Zorn - Steve Lukather - The Fiery Furnaces - Tom Verlaine - Herbert - The Derek Trucks Band - The Flying Lizards - Kad - Garland Jeffreys - Mocky - Van Morrison - Peeping Tom - Paul Simon - Silent Poets - DJ Spooky & Dave Lombardo - Martin Luther - Boots Riley & The Coup - Scritti Politi - The Wedding Present - Grand Corps Malade ...

    RAYON DVD

    Cream - Brian Eno - Emerson, Lake & Palmer, Rory Gallagher, Crossing The Bridge, ainbow, Deep Purple...

    RAYON LIVRES

    My Name Is Prince - 40 ans de Rock à Brest - Memphis : Aux racines du rock et de la soul - Ben Harper - Histoires de musiciens ...

    NOCES DE PLATINE par Yvinek

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    Rédacteur en chef Frédéric Goaty fredogaty@wanadoo.fr

     

  • MUZIQ 7 EN KIOSQUE LE 10 JUIN

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    MUZIQ
    63, avenue des Champs-Elysées
    75008 Paris
    Rédacteur en chef Frédéric Goaty
    01 56 88 17 76

  • ALBERT MARCOEUR

     

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    La nostalgie est toujours ce qu’elle était, merveilleusement affilée. Lisez Marc Villard, ses récits à la lampe de poche éclairent nos corridors tel un Proust actuel. La nostalgie, on voit bien qu’elle est restée intacte avec ses mots de passe et son trousseau de clés. Certains mots ouvrent des portes trop longtemps fermées. Des portes qui donnent sur de petits paysages verts où l’on voit pousser le blé, où l’on entend le son sec d’une cueillette des noix. Dans le ciel, la trace laineuse d’un avion qui passe. Au loin, la tachycardie du marteau. Une micheline flâne en faisant chanter les rails. « La terre retient son souffle », disait superbement André Hardellet. Et l’on a soif de jus d’abricot. C’est généreux, c’est très bon.
    L’univers d’Albert Marcœur est ainsi fait. Sensations minutieusement décrites, verbe de haute voltige entre délicatesse et dérision. La langue s’y souvient de Raymond Queneau, de Jean Tardieu, peut-être de Bobby Lapointe. Car le grand Albert a ses secrets. Secrets de fabrication jusque dans l’assemblage des sons. Et c’est tout cela qui le rend inimitable. Et c’est pourquoi un concert d’Albert Marcœur sera toujours un événement, un moment exceptionnel dans la vie d’un amoureux des sons. Autant dire que la sortie de L’, son dernier album malicieusement engagé, est guetté de tous ceux qui connaissent la musique. Ils savent qu’une alchimie existe de nos jours, étrangère à la transmutation des métaux mais néanmoins familière d’une certaine cosmogonie sonore où sont importants les noms de Fred Frith, Henry Dixon Cowell, Gary Lucas, Frank Zappa et Godspeed You Black Emperor !
    Je me souviens de la découverte du premier album d’Albert Marcoeur en 1974. L’écoute systématique, chez mon camaro de bahut, Michel Duprey. Dans sa chambre aux persiennes toujours closes, on se taisait d’admiration. Parler sur l’opus  aurait froissé Albert. On se taisait comme si l’on assistait à un concert de musique de chambre. C’était un peu le cas, en somme. Assis sur le lit de mon aminche érudit, j’écoutais en auscultant des yeux la pochette due au claviériste François Bréant (crayons, plumes, couleurs) et qui me parlait de Robert Crumb, de Gilbert Shelton, de Marcel Gotlib.
    Je me souviens de mon premier concert. C’était au Palais des Arts, en février 1978. La scène était le décor d’une nouvelle de Maupassant. La batterie de Claude Marcœur (l’aventure est aussi une histoire de famille, n’oublions pas Gérard aux percussions et au pipeau !), enclose dans la boiserie des fûts qui conservent le cidre. Ou le vin ? Et puis il y eut la Maison des Arts de Créteil, le Palais des Glaces (en mai 1981, une date !) et Gevrey Chambertin, une sortie au théâtre, le Théâtre de l’Est Parisien s’il vous plaît. Spectacle d’Alain Gautré. Mise en scène de Pierre Pradinas. Avec Albert Marcœur, bien sûr, mais aussi Jean-Pierre Darroussin et Catherine Frot à leurs beaux débuts. Une merveille ! Des concerts ont suivi, des albums. Un remarquable (et remarqué) retour sur scène au Café de la Danse, à l’automne 2004. On dirait qu’Albert Marcœur rejoint enfin le Temple des grands vivants. Il occasionne dorénavant des commentaires, des exégèses. Attention lecteur, ce qui va suivre n’est pas jus de têtes molles, séduisantes calembredaines conformes à l’exercice du marché, déclarations narcissiques assaisonnées de mots creux, voici un peu de sérieux et de matière à réfléchir. Il n’est pas courant qu’un artiste ait quelque chose à ajouter. Guy Darol


    GD : Votre premier album sort en 1974. Vingt ans plus tard, un 9ème opus paraît. Seriez-vous plutôt oisif, réfléchi ou méticuleux ?


    AM : Les trois à la fois. J’ai l’impression parfois quand je réfléchis que je ne fous rien et lorsque je me vautre dans l’oisiveté, il me vient de temps en temps une idée que je note. Je retombe ainsi dans une période réfléchie qui aboutira ou non à un moment de nonchalance. Méticuleux, je ne sais pas, appliqué et patient, peut-être plus. Un album est l’aboutissement d’un travail d’écriture, de réflexion, de corrections, de répétitions et d’enregistrement, il ne sera jamais une échéance obligatoire pour ne pas rester trop longtemps absent du paysage. Fabriquer des disques coûte que coûte pour ne pas tomber dans l’oubli, voilà un dessein bien attristant !


    L’, c’est un drôle de nom pour un album. Cependant, ça sonne comme un manifeste. Alors, qu’est qu’Elle apostrophe au juste ?


    L’ n’est pas un manifeste, encore moins un concept. C’est un concours de circonstances. Je classe mes notes dans des chemises de couleur et j’en ai une grise anthracite où sont réunis tous mes commentaires et reportages sur des métiers ou des personnages divers et variés. Certains tableaux sont ainsi affublés d’un titre commençant par « Le… », d’autres par « La… », d’autres par « L’… ». Le choix de « L’ » m’a épargné des heures de gamberge quant au titre qu’il aurait fallu trouver si certains portraits avaient commencé par Le  ou par La. On est ainsi passé à côté de « Portraits en cascade », de « Portraits d’un trait » ou autres « Portraits sans cadres » !
    « L » apostrophe nos contradictions, nos mensonges, nos Arlésiennes. « L » apostrophe aussi bien le misérable esclavage dans lequel on patauge que le petit volume de liberté que l’on peut encore imaginer. Et puis l’apostrophe est un signe graphique intéressant, comme une virgule, une petite baffe, comme une piqûre de moustique au révéil.


    Pour mieux informer les fans vous fournissez une liste de « liens qui au demeurant demeurent ». On n’est pas étonné d’y trouver Frank Zappa. On s’attend moins à croiser Aphex Twin, Cypress Hill.


    Même si j’avais le culot de renier mes influences zappaldières, je ne pourrais en rien contester son empreinte sur les évolutions apportées aux musiques nouvelles et à la musique d’une façon générale ces trente dernières années. Cypress Hill, c’est le côté « racines/simplicité/gimmick/efficacité », Aphex Twin, parce que c’est le premier groupe qui m’a fait réfléchir sur l’utilisation intelligente des matériaux électroniques. Que ça ne pouvait pas être uniquement des séquences d’usine et des sons désuets pré-préparés qu’on entendait à l’époque aux quatre coins de nos allées et venues. Grâce à eux, j’ai découvert Venetian Snares. Ce sont eux, avec Stéphane Salerno, qui nous ont convaincus de la nécessité et des avantages de s’informatiser.


    « Velouté d’asperges » sur Celui où y’a Joseph est une pièce instrumentale pour laquelle vous avez « un faible plutôt fort ». Je le comprends car ce titre me donne le frisson. Pensez-vous que l’une des raisons d’être de la musique c’est de partager le frisson ?


    Chacun a son degré de frissonnement propre mais il est à noter que lorsque tous les ingrédients sont réunis, le son, l’harmonie, le rythme et la manière, les chances de hérissements de poils augmentent. Quant à partager le frisson, je ne sais pas… Il y a dans « partage » des relents cathos qui me bloquent un peu. Je dirais que ce qui est important avant tout, c’est de subir ce frisson. De toutes façons, quand ça se produit, le problème ne se pose pas, c’est automatiquement partagé.


    Vos textes participent d’ailleurs de cette même émotion. Evocation de petits riens, jeux de mots apparemment anodins, fascination équivoque pour l’enfance, constat que la plupart des choses se transforment quand même en « misérables merdes d’hommes ».


    Mes sentiments se nourrissent de tous les changements et évolutions de notre société, de nos sociétés, du temps qui passe, des informations qui défilent, des souvenirs, des regrets, des baffes comme des succès mais aussi de tout ce que l’on projette, de ce que l’on mange, de ce que l’on boit, de tout ce que l’on donne, de tout ce qu’on reçoit. Ma culture s’est nourrie dans un demi-siècle de progrès techniques et d’aberrations sociales et économiques. Elle continue à s’alimenter de l’hypocrisie des deux tiers monde et de la crédulité du tiers restant. Ma culture, c’est le rock, c’est le tendre, c’est les musiques contemporaines, les musiques traditionnelles, c’est la ville, la campagne, c’est le « oui » à l’Europe, le « non » à l’Union européenne, c’est le « non » à la Constitution européenne et le « oui » à une Europe enfin constituée.


    Je l’ai souvent observé autour de moi, votre voix suscite l’adhésion ou le rejet.


    Je considère ma voix comme un matériau sonore que j’introduis dans mon paysage instrumental en recherchant d’abord le timbre approprié, le grain adéquat et en me laissant guider par les fluctuations de l’arrangement. Je fredonne, je percussionne, j’enjambe, je suscite, je sous-entend, je gueule, je murmure. Je ne chante pas, je joue de la voix. Et je comprends tout à fait les personnes qui n’adhèrent pas. Elles n’y décèlent aucun des critères habituels généralement requis dans ce genre de situation et ça dérange, ça peut même donner la nausée, on me l’a déjà dit ! Non, j’rigole… Cela me satisfait assez de savoir qu’on aime ou qu’on déteste. Vous imaginez si c’était l’engouement général, on viendrait me chercher dans ma retraite en retrait et on me pousserait hors de ma marge !


    > L’, Label Frères
    Julien Baillod, Eric Thomas, Victor de Bros, Farid Khenfouf, Stéphane Salerno, François Ovide, Hubert Osterwalder, Michel Salomon, Léo Devaux, Claude Marcœur, Albert Marcœur. Conception graphique Crapule !

    www.marcœur.com

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    Chapô et entretien publiés dans

    Muziq n°2, mars-avril 2005

     

  • KAS PRODUCT

    Kas Product
    TRY OUT
    BY PASS

    DSA/CHRONOWAX. REEDITION 1982-1983

    medium_try_out_kas_product_.jpgDans les poèmes méconnus du peintre viennois Egon Schiele, des “oiseaux grelottants gazouillent” et ce sont les paysages d’hiver ventés qui réchauffent son cœur. Le maître de l’expressionnisme surplombe la cold wave, courant post punk qui draîne à la fin des années 1970 l’inquiétude tragique et la mort à vivre. Rien n’est à venir. Le futur est désormais gelé. Ce sont ces banquises de désespoir que chantent en tremblant Ian Curtis (Joy Division) et Robert Smith (The Cure). En France, Richard Pinhas puis Philippe Pascal de Marquis de Sade incarnent la fièvre glaciale. Aucune compromission lyrique. Elégies de la lucidité. Un duo nancéien fait entendre un son neuf, porté par une voix tendue (Mona Soyoc) et les inflexions électroniques de Spatsz, virtuose des boîtes à rythmes, dandy à mèche sans fin des synthétiseurs. Quelques titres jailliront devenus les standards du bonheur impavide : « Never come back », « Pussy X », « Loony-bin ». Autant d’hymnes à la désillusion. L’exceptionnelle dramaturgie de Mona Soyoc nous manque. L’inflexible rugosité de la voix, la fermeté de l’urgent refus qui faisaient frissonner l’aficionado n’ont pas laissé indifférents les nostalgiques électro-cold de Zend Avesta et de Microsillon. Mais c’est tout de même à l’écoute des deux premiers albums de Kas Product que la parfaite substance se goûte le mieux. Les Disques du Soleil et de l’Acier (www.dsa-wave.com) viennent de remettre dans le circuit les références indispensables. Cette double édition remastérisée accompagnée de bonus nous rappelle que Kas Product fut une légende (et la une du New Musical Express en 1982) bien avant la french touch. Guy Darol

     


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  • MUZIQ

     

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    MUZIQ est une publication trimestrielle diffusée en kiosques. LE MAGAZINE QUI AIME LES MEMES MUSIQUES QUE VOUS a vu le jour en novembre 2004. Version TANGENTIEL de l'honorable JAZZ MAGAZINE, ce trimestriel est un miracle accompli par Frédéric Goaty qui ne lésine pas en prouesses pour faire paraître ce fier vaisseau de la musique sans frontières. Six numéros sont parus à ce jour. Et dans chacun d'eux, un dossier boutiqué avec amour.

    MUZIQ 1 - 20 ANS APRES PURPLE RAIN PRINCE FAIT TOUJOURS LA PLUIE ET LE BEAU TEMPS - NOVEMBRE 2004

    MUZIQ 2 - DIX ANS D'AMOURS SOUL JAZZ MESHELL NDEGEOCELLO - MARS 2005

    MUZIQ 3 - SA VIE* SON OEUVRE* SES MEILLEURS DISQUES* SPECIAL STEVIE WONDER - JUIN 2005

    MUZIQ 4 - LED ZEPPELIN L'HISTOIRE ET LA MUSIQUE D'UN GROUPE DE LEGENDE - OCTOBRE 2005

    MUZIQ 5 - * SPECIAL FRANK ZAPPA * TOUTES LES CLES POUR DECOUVRIR L'UNIVERS D'UN GENIE DU XXème SIECLE * LES DISQUES ESSENTIELS* L'OEUVRE PASSEE AU CRIBLE* LES PLUS BELLES PHOTOS* SEIZE PAGES D'AMOUR FOU  - JANVIER 2OO6

    MUZIQ 6 - NUMERO COLLECTOR * 50 ANS DE GROOVE * LE GUIDE ULTIME ! * LES 150 CD SOUL/FUNK INDISPENSABLES - AVRIL 2006

    Collaborateur effusif de cet organe aux membres si charmants, je ne saurais trop indiquer la direction pour s'y rendre :

    MUZIQ

    63 Avenue des Champs-Elysées

    75008 Paris

    Rédacteur en chef : Frédéric Goaty (fredogaty@wanadoo.fr)


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