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Les Raoul Petite ont 25 ans d'âge. Ce sont les pionniers de la scène alternative. Ils ont parcouru un million de kilomètres, livré plus de mille shows et leur histoire est celle du Rock éternel qui surplombe les facéties louf-louf des Wampas, des Garçons-Bouchers et de Ludwig Von 88. Sans ce photophore, les Bérus auraient-ils gagné le sprint de la zique brindezingue tous genres confondus ? Pas sûr. Il faudra rendre hommage un jour aux éclaireurs : Ramon Pipin, Shitty Télaouine, Rita Brantalou. En attendant, célébrons Raoul Petite et sa figure de proue, l'immarcescible Carton à la voix de rogomme. Combo anarcho-punk tendance Zappa, Raoul Petite a intensifié le rock en ajoutant à la furie sonore une folie visuelle. Dans cette catégorie nouveau cirque (dont ils sont indiscutablement les petits cailloux), nos Raoul fort rêveurs ont créé un univers souvent imité, jamais égalé. Transversale réussite moulinant funk, reggae, rap, électropop, grindcore aimable, les neuf de Raoul Petite balancent un barock'n'roll qui n'a son pareil que dans le souvenir de ceux qu'ont éclaboussé les giclées sonores des Mothers Of Invention au Garrick Theater de New York. Voici les images montrant ce dont la horde est capable. Deux heures de clips, de lives et de backstages traçant un parcours apparu en 1981. Toute une vie dont on regrettera qu'elle ne fût pas filmée par Claude Lelouch. Guy Darol
La diffusion du mot punk est généralement attribuée à Legs McNeil qui participa à l'aventure du magazine Punk créé en 1975. Toutefois, il faut savoir que l'infamant vocable désignant une sous-merde apparaît en 1948 dans Le Fils du désert de John Ford, devient insistant dans L'Homme au bras d'or d'Otto Preminger (1955) avant de se répandre dans la prose de Frank Zappa sur We're Only In It For The Money (1967). Please Kill me est le récit palpitant du mouvement punk américain raconté par ses protagonistes. Legs McNeil et Gillian McCain qui fit connaître Patti Smith ont réalisé ce tour de force consistant à assembler en un roman vrai des centaines d'heures d'entretiens. L'histoire débute avec La Monte Young qui assure avoir été le premier à fracasser un instrument. À la fin, nous sommes à Ibiza, sur le bord d'une route où gisent un vélo et le corps boursouflé de Nico. L'un des fils rouges de cette aventure faite de paillettes et de désespérances, de cris, de coups, de drogues et de sexe. Défilent tour à tour, en une procession baroque et émouvante, les personnages qui ont donné vie au Velvet Underground, aux Stooges, aux New York Dolls, aux Heartbreakers de Johnny Thunders, aux Ramones. Bien d'autres encore, méconnus et notoires, formant la trame d'une épopée qui continue de fourbir ses armes. Guy Darol
Legs McNeil & Gillian McCain
Please Kill Me
L'histoire non censurée du punk racontée par ses acteurs
Né en 1968 à Eureka (Californie), Mike Patton a-t-il été aidé par la main du hasard ? Il a rapidement trouvé sa voix et elle est multiple. Orpailleur de sons toujours rares, Patton a du génie pour combiner les genres et les personnes. Il serait vain de lui coller une vignette dans le dos. L'homme est inqualifiable et ceux qui l'épinglent speed metal, grind-core ou soul-funk feraient bien de se nettoyer les oreilles avec du Moondog. Chemineau des routes traversières, ce fabricant de style contraire au tout venant a enchaîné depuis 1985 une quinzaine de projets. L'un des premiers, après Turd, se nomme Mr. Bungle et c'est une explosion sonique qu'illustre Disco Volante (1995), véritable bombe musicale sur laquelle Patton fait entendre sa voix hors-barrières. Elle balance entre la puissance des shouters et le raffinement des crooners. D'ailleurs lorsqu'on demande à Patton de citer le nom d'un grand compositeur, il dégaine sans réfléchir celui de Burt Bacharach, artisan de gommes universellement suaves.
Mr. Bungle est une allusion a un clown minable, le plus punk des circassiens mais c'est aussi une allusion directe a une figure (devrais-je dire un chibre ?) du cinéma X. Cela donne une musique fiévreuse, bruitiste et qui porte l'héritage de Luc Ferrari et de Captain Beefheart. Ambiance mutante, harmonies crissantes (voire crispantes) suggèrent la bande son d'un horror movie travaillée par John Carpenter ou Marco Beltrami. Oh ! my gore !
Patton aime à changer de monture et d'herbage. Il rejoint Faith No More (référence à un cheval de concours), le groupe de Billy Gould et Roddy Bottum qu'il rendra explosif en usant et abusant de sa voix de rogomme et de son corps appolinien. La parution de The Real Thing (1989) est une réussite commerciale. L'album se vend à plus d'un million de copies et lâche « Epic », hit mappemondial, qui révèle la couleur d'un chant où fusionnent hip-hop et punk-rock. Authentique animal de scène, Patton apparaît en leatherface, joue à être un freak tornado qui se jette dans le public, simule une soif d'urine et imite le cochon comme un porc. L'aventure Faith No More sabordée en 1998, ainsi que celle de Mr. Bungle, Patton passe à Diabolik puis Phantomas (devenu Fantômas), hommage au couple Marcel Allain/Pierre Souvestre et à la trilogie Hunebelle. Famille recomposée à partir des membres de Slayer (Dave Lombardo), des Melvins (Buzz Osbourne) et de Trevor Dunn (térébrant sideman de John Zorn et de Marc Ribot), le groupe réalise Amenaza al Mundo (1999), 30 cantilènes sans paroles où s'expriment dans la tradition de Luciano Berio et Georges Aperghis toutes les ressources de la voix disloquée : chuchotements, cris et borborygmes. Proche de l'esprit cubiste de Mr. Bungle, cet album alterne prises voodoo et allusions bruitistes aux gamelans javanais et sirènes varèsiennes. The Director's Cut (2001) est un chef d'œuvre de l'art musical cinématique avec sa relecture pétochante des soundtracks de John Barry, Henry Mancini, Bernard Hermann (le compositeur attitré d'Hitchcock, accessoirement d'Orson Welles) et Ennio Morricone. La sortie de Suspended Animation (2005), quatrième objet sonore après Delirium Còrdia (2004), perpétue l'engagement cinématique de Patton avec un album à effeuiller comme un éphéméride. Chaque morceau est un jour d'avril décrété par le songwriter/songshouter mois de l'humour et de l'angoisse. L'atmosphère d'horror movie si chère à Patton laisse place à une ambiance cartoon née de la rencontre des Looney Tunes et d'une machine Atari. Hallucinant tout comme le package (avec calendrier) stylisé par l'artiste néo-pop Yoshimoto Nara.
Simultanément ou presque, cet Houdini des musiques inouïes s'allie à Lovage, Dillinger Escape Plan, Peeping Tom, après avoir flirté avec Sepultura, Bob Ostertag, Melt Banana, Weird Little Boy tout en créant dans les interstices Maldoror (l'homme est un fin lecteur) et Tomahawk aux côtés de John Stainer (batteur des Helmet), Kevin Rutmanis (bassiste des Melvins et de The Cows), Duane Denison (guitariste de Jesus Lizard).
Avec She (1999), Maldoror fait entrer Patton dans « la communauté inavouable » (Maurice Blanchot). Si les Chants de Lautréamont sont le produit du « fils de la femelle du requin » écrit en anathèmes, She est une œuvre cataclysmique, à la fois farce bouffonne et messe des morts. Le projet Maldoror est associé au bruitiste Masami Akita (de Merzbow, un clin d'œil au Merzbau de Kurt Schwitters) dont la culture sonore émane autant du Cabaret Voltaire que d'Autechre et de la No Wave.
Tomahawk est parfois présenté comme la division easy listening du General Patton. On veut dire par là que ce groupe célèbre élégamment la magie du chaos qu'est le rock en liberté. Tomahawk est une sorte de contrôle continu du rock néo, un mélange de free metal et de psychépop. Pour situer l'aventure sur un chemin de fer, plantons deux gares : Jello Biafra et Audioslave.
C'est en solo que Mike Patton nous livre ses clés. Adult Themes For Voice (1997) est un album bricolé comme l'ont été les enregistrements d'Antonio Russolo, Die Sonate In Urlauten de Kurt Schwitters ou encore An Evening With Wild Man Fischer, incunable document sociologique. Patton fait démonstration de la supériorité d'un art cacophonique. Il résout l'équation suivante : voix + micro + mixeur 4 pistes. Adult Themes For Voice fut réalisé dans des chambres d'hôtel tout comme le Festin nu de William Burroughs et les meilleurs récits de Louis Calaferte.
Avec Pranzo Oltranzista (1997), Patton sort de son jeu la carte futuriste. Cette mosaïque de bris et de débris est une illustration sonore de La cucina futurista (1932) de Filippo Tommaso Marinetti. Chaque morceau coïncide avec une recette sans queue ni tête, comme les bruits qui nourrissent dans les films de Norman McLaren.
Le slasher workaholic Patton est un actionniste cultivé. Ses projets perso et side sont d'autant plus riches qu'ils sont vitaminés de références. Marinetti en est une qui disait « chanter l'amour du danger » et « le saut périlleux ». Natif d'Eureka, notre voix multiple prouve qu'on trouve en écoutant et en lisant. Son parcours doit ainsi au vorticisme, courant post-dada, porté par la revue Blast (le souffle, la rafale) et Ezra Pound, l'auteur des Cantos qui pointait à propos du vorticisme que « le Vortex est le point maximum d'énergie ».
Ce maximum d'énergie, l'allié de Björk (il a posé sa marque sur Medulla), Rahzel, Kid 606, John Zorn et bientôt Massive Attack, nous en fait goûter la sueur avec deux surprenantes réalisations. D'une part, Patton with The X-ecutioners, DJ crew newyorkais unissant Roc Raida, Rob Swift, Mista Sinista et Total Eclipse sur lequel le magnifique organe expose acrobaties vocales et dialogues de films de Clint Eastwood et Bruce Lee. D'autre part, Romances, projet élégant grave associé au norvégien John Kaada, auteur du très remarqué Thank You For Giving Me Your Valuable Time. Avec tous ses titres rédigés en français, cet étrange numéro de duettiste est l'hommage du XXIè siècle à Brahms, Chopin, Liszt et Mahler. Ceci démontre encore une fois que Mike Patton qui aime tant à se revendiquer de Sinatra/Slayer/Sade est définitivement le plus grand donneur de sons de tous les temps. Guy Darol
ECOUTER
Mr. Bungle, Disco Volante, Warner, 1995
Mike Patton, Adult Theme For Voice, Tzadig/Orkhêstra, 1996
Fantômas, Amenaza al Mundo, Ipecac/Southern Records, 1998
Faith No More, The Real Thing, Universal, 1999
Maldoror, She, Ipecac/Southern Records, 1999
Fantômas, The Director's Cut, Ipecac/Southern Records, 2001
Tomahawk, Mit Gas, Ipecac/Southern Records, 2003
Mike Patton/Ikue Mori/John Zorn, Hemophiliac, Tzadig/Orkhêstra, 2004
Albert Marcoeur,album éponyme (Atlantic/WEA, 1974. Réédition Label Frères, 2001)
La pochette de couverture est due au claviériste François Bréant, devenu depuis le sideman de Bernard Lavilliers et de Enzo Enzo. Premier choc, la conception graphique est une variation sur le thème du détournement initié par le situationniste René Viénet. On dirait un Arcimboldo dépoussiéré par Jean Solé. Deuxième secousse, la présence des voix et le décor sonore : murmure anusoïdal, appeaux, bouteilles, sifflets, charengo. Des vents en rafales et une batterie rigoureuse jouée en avant. Titres phares : « C'est raté, c'est raté », « Qu'est-ce que tu as ? »
Album à colorier (Atlantic/WEA, 1976. Réédition Label Frères, 2002)
Et c'est bien vrai : une légende indique les couleurs. Il suffit de sortir ses crayons. Les frères Marcœur sont rejoints par des épées dont on reparlera encore dans cent ans. Savoir les guitaristes François Ovide (décédé en mai 2002) et Patrice Tison, les souffleurs Pierre Vermeire et Denis Brély, le bassiste et désormais compositeur Pascal Arroyo. Ce line-up d'élite donne l'une des plus belles réalisations sonores de tous les temps. Pas un morceau à mettre au rebut. Ambroisie de bout en bout. Avec, tout de même, ces pièces d'exception : « Le fugitif », « Le nécessaire à chaussures », « Elle était belle » et ses chœurs à tomber.
Le titre renvoie au catalogue-culte qui renvoie aussitôt à Prévert et ses collages, à Kurt Schwitters et ses sandwichs sonores. C'est énorme. Chœurs déjantés, la voix acrobatique d'Albert, combinaisons free qui suggèrent fortement les tutelles d'Eric Dolphy, de Frank Zappa et de Luc Ferrari. Et toujours l'émotion à la limite de l'explosion de rire. Quelques titres poignants : « Emploi du temps », « Son sac », « Histoire d'offrir ».
Celui où y'a Joseph (Harmonia Mundi, 1984. Réédition Label Frères, 2004)
Ceci n'est pas du pipeau mais bien un chef-d'œuvre. Le contexte est celui de Gevrey-Chambertin, spectacle musical dans lequel Albert Marcœur joue la comédie. Album si bien peigné qu'il en est parfait. Emotion totale. Cette fois, on ne rit pas. Des instrumentaux comme « Téléphone privé » ou « Velouté d'asperges » méritent chacun un Grammy de la larme à l'œil. Ici, Albert Marcoeur n'a rien à envier à Frank Zappa, Carla Bley ou Robert Wyatt. Il est et devient l'unique. Au seuil de la gloire.
Sports et percussions (Concord, 1994. Réédition Label Frères, 2002)
Albert qui a conçu la bande-son de Deux lions au soleil de Claude Faraldo vient d'achever la musique d'Un tour de manège, film de Pierre Pradinas avec Juliette Binoche et François Cluzet. Cet album sonne comme une récréation. Mais ce divertissement est si peu commun que l'on songe aux expérimentations bruitistes de Luigi Russolo ou de François Dufrêne. L'album trouverait aisément sa place dans les anthologies des musiques électroniques publiées par Sub Rosa. Il s'agit rien moins que de « transporter la matière sonore sportive du stade à la partition ». Une réussite inégalée. Un véritable document dans lequel la sculpture sonore rencontre la bande dessinée bien avant que Rubin Steiner ait rejoint l'Ouvroir de Musique Potentielle. Titres conséquents : « Les gonfleurs de bicyclette », « Formule Un ». Guy Darol
Deauville vendredi 24, samedi 25 et dimanche 26 avril
50 auteurs, 6000 visiteurs Depuis 2004, le Salon Livres & Musiques de Deauville explore les liens entre les mots et les notes en rassemblant une cinquantaine d’auteurs et 6000 visiteurs. Après avoir accueilli les écrivains du jazz (2007) et les écrivains d’Afrique (2008), le salon 2009 recevra pour la sixième édition, les écrivains inspirés par le rock et ses légendes.
Pierre Hanot, Noël Balen, Michka Assayas, Patrick Eudeline, Marc Villard, Chloé Delaume, Lola Lafon, Serge Clerc …, deux générations d’auteurs sont invitées : celle qui a vécu et partage l’âge d’or du rock, et celle d’après, inspirée par son histoire, ses icones et son esprit.
Rencontres, Tables rondes, spectacles, animations Livres & Musiques sera pour la sixième fois, un lieu d’échanges et de débats pour écrivains, libraires, éditeurs ; amoureux du livre et du rock, mais aussi lieu de compréhension pour les jeunes publics, scolaires ou ados déjà à pied d’œuvre dans les classes des écoles primaires et du lycée de Deauville.
Deux prix littéraires Lors de l’inauguration du salon le 24 avril, Le Prix littéraire de la Ville de Deauville sera décerné par un jury présidé par Jérôme Garcin, associant écrivains et musiciens. Le Prix des lecteurs récompensera une des cinq œuvres sélectionnées transmises aux lecteurs par les librairies Deauvillaises.
Une affiche signée les Chats Pelés Ils explorent avec succès les relations entre rock et littérature qu’ils traduisent aussi, au-delà du cadre musical, dans des créations graphiques sous la signature Les Chats pelés. Christian Olivier et Lionel Le Néouanic, du groupe Les Têtes Raides signent l’affiche de la sixième édition de Livres & Musiques.
Ledimanche 26 avril, 18h, à l'Underground Café, je vous parle de Frank Zappa, ses vies, ses oeuvres.
Morlaix n'est peut-être pas le centre du monde mais c'est mon monde et c'est là, le samedi 28 mars, que je vous invite à me rencontrer autour de mon nouveau livre sur Frank Zappa. En espérant vous y retrouver.
Les lecteurs d'Actuel s'en souviennent. Jean-Pierre Lentin en était l'une des plumes les plus acérées. Son nom était aussi associé à Dagon, à Fille Qui Mousse. Egalement à Radio Nova. Il était l'une des figures de la French Underground. Il fut l'un des premiers à célébrer Albert Marcoeur.
En octobre dernier, nous étions réunis par Frédéric Goaty au Café de la Danse. C'était la fête à Marcoeur et frères, l'un des plus beaux concerts de celui qui possède plus d'un tour dans son sac.
En nous rendant à la soirée qui suivait le concert, nous discutâmes littérature : Maurice Fourré, Jean-Pierre Duprey, Stanislas Rodanski. Il n'était ignorant de rien. Nous nous découvrîmes une passion commune pour Huysmans.
L'auteur d'A Rebours était son maître d'écriture. Les Ecrits sur l'Art de Huysmans avaient été sa méthode pour traduire les sons, la couleur des sons, dans ses articles sur la musique.
Plus tard, il me parla de Marcel Proust et de ses imprécisions syntaxiques.
La petite soirée qui se déroulait dans le vingtième arrondissement de Paris fut l'occasion pour le musicologue (incollable sur les musiques de la Renaissance) de converser avec Albert Marcoeur comme dans un voyage à rebours, un voyage qui nous emmena en 1974 au Théâtre des Arts où j'assistais au premier concert d'Albert Le Grand. Jean-Pierre était là. Jean-Pierre Lentin n'est plus. Il n'avait pas 60 ans.
Frank Zappa, La Parade de l'Homme-Wazoo publié en 1996, épuisé depuis plusieurs années, paraît dans une version revue et complétée aux éditions Le Castor Astral, dans la collection Castor Music.
May 16, ’09 Bochum, GERMANY Jahrhunderthalle On Sale Feb 22 May 17, ’09 Offenbach, GERMANY Capitol On Sale TBA May 18, ’09 Paris, FRANCE Olympia Buy Tickets May 20, ’09 Lausanne, SWITZERLAND Les Docks On Sale Feb 17 May 21, ’09 LUXEMBOURG Rockhal On Sale Feb 17 May 22, ’09 Ghent, BELGIUM Handelsbeurs On Sale TBA May 23, ’09 Eindhoven, NETHERLANDS Effenaar On Sale Feb 14 May 24, ’09 Groningen, NETHERLANDS De Oosterpoort On Sale Feb 21 May 25, ’09 Amsterdam, NETHERLANDS Paradiso On Sale Feb 21 May 27, ’09 Hamburg, GERMANY Grosse Freiheit 36 On Sale TBA May 28, ’09 Berlin, GERMANY Venue TBA On Sale TBA May 29, ’09 Munich, GERMANY Theatrefabrik On Sale TBA May 30, ’09 Dresden, GERMANY Alter Schlachthof On Sale TBA Jun 01, ’09 Prague, CZECH REPUBLIC Archa Theatre On Sale Feb 17 Jun 02, ’09 Vienna, AUSTRIA The Gasometer On Sale TBA Jun 03, ’09 Warsaw, POLAND Venue TBA On Sale TBA Jun 04, ’09 Vilnius, LITHUANIA Forum Palace On Sale Feb 17 Jun 06, ’09 Helsinki, FINALND House of Culture On Sale TBA Jun 08, ’09 Stockholm, SWEDEN The Circus On Sale Mar 03 Jun 09, ’09 Oslo, NORWAY Sentrum Scene On Sale TBA Jun 10, ’09 Copenhagen, DENMARK Vega On Sale Feb 23 Jun 11, ’09 Malmo, SWEDEN Kulturbolaget On Sale Mar 03 Jun 12, ’09 Copenhagen, DENMARK Vega On Sale Feb 23 Jun 14, ’09 London, ENGLAND 02 Shepherds Bush Empire Pre-Sale: Feb 18 On Sale: Feb 20 Jun 15, ’09 Birmingham, ENGLAND Symphony Hall Pre-Sale: Feb 18 On Sale: Feb 20 Jun 16, ’09 Bristol, ENGLAND Colston Hall Pre-Sale: Feb 18 On Sale: Feb 20 Jun 17, ’09 Manchester, ENGLAND Bridgewater Hall On Sale Feb 16 Jun 18, ’09 Edinburgh, SCOTLAND HMV Picture House On Sale Feb 16 Jun 19, ’09 Dublin, IRELAND Vicar Street Pre-Sale: Feb 18