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rock - Page 2

  • PIERREJEAN GAUCHER AU TRITON/30 JANVIER 2010

     

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  • GONG ❘ CAMEMBERT ELECTRIQUE ❘ 1971

     

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    Les murs du lycée Voltaire suintaient l'ennui. L'enthousiasme, nous l'éprouvions bouche bée à l'écoute de Roland Brunet et de Serge Koster, deux professeurs d'élite qui avaient misé sur le plaisir pour enseigner philosophie et littérature. Pour le reste, c'est au sommeil qu'il fallait résister ou à certaines démangeaisons de chahut. En ce temps-là, on s'éclipsait souvent dans les cafés environnants pour y pratiquer le babyfoot et la conversation sur un monde que nous envisagions de raser. Pour échapper à l'ennui et aux filles que nous ne parvenions jamais à approcher, on allait les uns chez les autres. Séances Teppaz. Des matinées entières, on faisait tourner une galette, toujours la même. Dans un contexte strictement scolaire, cette application aurait été récompensée. On étudiait en quelque sorte. En 1971, l'étude portait sur la dernière livraison de Gong : Camembert Electrique.

    Je conserve précieusement (disons-le, dans mon cœur), ces images de matin frais où j'arpentais la rue de Belleville pour rejoindre Patrick Mabire, le complice des cours séchés. Fragrances de tabac blond. La salle à manger où nous décortiquions sagement les sonorités galactiques sentait le tabac de pipe que fumait son père. Un onguent nécessaire pour accéder aux subtilités psychépop de la Planète Gong.  L'univers de Daevid Allen était habité de Pot Head Pixies et traversé par des théières volantes. Totalement fou. Mais doux. Bien moins spooky que les envolées lysergiques d'Hawkwind. Il régnait là une atmosphère souriante marquée surtout par l'influence des fairy tales et de Lewis Carroll. L'opus donnait envie de chanter et de sautiller sur les quais de métro. Ce à quoi l'on s'exerça longtemps lançant à pleine voix une sous la lune ou encore dynamite (avec l'accent de Glastonbury) à la station Châtelet sans craindre jamais de se faire épingler par la police du sous-sol. C'était vraiment délicieux.

    Inutile de préciser la qualité de cet album (qu'il faut bien dire culte) marouflé dans le château d'Hérouville, propriété de Michel Magne, produit par Pierre Lattès et enregistré par Gilles Salle. Objet sonore sans contour fixe, Camembert électrique associe les noms de Christian Tritsch, de Didier Malherbe et d'Eddy Louiss et c'est cela (avec la voix intersidérale de Gilli Smith) qui fait la différence.

    Reprises par The Orb, 808 State, Global, The Shamen, les pièces de cette inoubliable galette ne cessent de remuer les souvenirs et de nourrir l'inspiration. Jusque dans les contrées les plus inattendues. Five Fifteen, groupe finnois hard rock'n'roll, a récemment mis son horloge à l'heure de Gong en déclinant un singulier Six Dimensions Of The Electric Camembert. Guy Darol

    GONG CAMEMBERT ELECTRIQUE SPALAX/LA BALEINE, 1971.

     

     

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    CAMEMBERT ELECTRIQUE

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  • CLOWNS AND JUGGLERS ❘ L'HOMMAGE ITALIEN A SYD BARRETT

     

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    Un nouvel hommage (italien, cette fois) à Syd Barrett vient de paraître sur le label Octopus Records, en diffusion chez Orkhêstra International. Savoureux et poignant.

    Sous le titre Clowns And Jugglers, ce tribute réunit quinze groupes parmi lesquels Jennifer Gentle (dont j'ai déjà dit grand bien), Roses Kings Castles, Moltheni, Super Elastic Bubble Plastic, Mesmerico, Filippo Gatti, Atari, Baby Blue, Low-fi, Entrofobesse, Vanproof, Fuh, Gasparazzo, From Tropics With Love et Mad Hatters Project.

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    www.octopusrecords.net
    www.myspace.com/octopusnapoli

    ORKHESTRA INTERNATIONAL


  • FLY PAN AM ❘ N'ECOUTEZ PAS ❘ 2004

     

     

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    Les quatre de Montréal ne font ni dans la dentelle ni dans le burlesque. Fly Pan Am joue des pieds de nez à Glenn Branca et Sonic Youth en débagoulant des sons torrentiels. N'écoutez pas, quatrième album au titre presque exact, fait entendre des vocalises qui se souviennent de Yoko Ono, dans sa période primal scream, et Boards of Canada gazouilleurs de comptines. A l'impression de pêle-mêle discordant succède l'agréable sensation de baigner à bonne température dans une musique neuve. Le quartet fondateur du label Constellation - qui compte Exhaust et les défunts Godspeed you black emperor ! -  jure avec les refrains suaves qui font le succès des combos néo-pop. Salves de guitares extrêmes, boucles électroniques torsadées dans des riffs cuivrés créent un climat raw, archi-cru. Les compositions au format qui se moque des codes de l'industrie portent des noms d'objets perdus. « Le faux pas aimer vous souhaite d'être follement ami » est une allusion à André Breton, surtout à l'écriture automatique dont il fut l'ingénieur.  Fly Pan Am est un avion à flèche variable dans le ciel bleu uni du rock bien sonnant. N'écoutez pas,  manifeste post-surréaliste, met d'accord nostalgiques de la no wave et partisans de Stockhausen. Guy Darol

     

    FLY PAN AM

    N'écoutez pas

    Constellation/Southern Records


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    FLY PAN AM

     

     

     

  • CABALLERO REYNALDO ❘ ARF! ❘ FRANK ZAPPA AU TRITON

     

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    LES FILS DE L'INVENTION

    LE TRITON

     

  • PREXLEY ❘ JEAN-MICHEL ESPITALLIER

     

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  • HARD'N'HEAVY ❘ JEAN SYLVAIN CABOT & PHILIPPE ROBERT

     

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    Comme toujours, Philippe Robert est impeccable. En témoignent Rock, Pop, Un itinéraire bis en 140 albums essentiels, Great Black Music, Un parcours en 110 albums essentiels, Musiques Expérimentales, Une anthologie transversale d'enregistrements emblématiques, trois ouvrages totalement indispensables, parus aux éditions Le Mot et le Reste. Avec Jean-Sylvain Cabot, spécialiste du hard rock et ancien collaborateur de Rock & Folk, il décrit en une centaine de tableaux l'aventure du hard rock et du heavy metal à partir de 1966. Ce premier tome - un second devrait bientôt paraître - est placé sous le signe de Sonic Attack, nom d'un titre d'Hawkwind sur lequel chante l'écrivain de sci-fi Michael Moorcock.

    Sélection d'albums significatifs d'une trajectoire coupée d'autres trajectoires (speed metal, glam metal, thrash metal, doom metal, grindcore ...), ce premier tome, qui nous emmène jusqu'en 1978, met en vedette les évidents (Led Zeppelin, Black Sabbath, Iron Butterfly, Mountain,  Ten Years After, AC/DC, Judas Priest, Motörhead...) mais jette sa lumière documentée sur des groupes que l'on veut aussitôt découvrir ou redécouvrir. Ainsi de Gun, de Blue Cheer, de T2, de Josefus, y compris des Variations de Marc Tobaly naguère salués par Lester Bangs. Le volume bien nourri aiguise l'appétit d'écoute. L'ouvrage se lit de manière haletante. On ne peut passer outre.

    HARD'N'HEAVY

    1966-1978

    SONIC ATTACK

    Jean-Sylvain Cabot et Philippe Robert

    Editions Le Mot et le Reste

    240 pages, 20€

     

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    SITE DES EDITIONS LE MOT ET LE RESTE



     

     

  • A TRIBUTE TO FRANK ZAPPA/PLACE AUX FOUS/RADIO LIBERTAIRE

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    Vendredi 16 octobre, de 13h00 à 14h30, PLACE AUX FOUS-Musique vous convie à une promenade impressionniste dans l'univers de Frank Zappa. 1h30 de musique et de pur plaisir. Bongo Fury!

    Friday the 16th of october, from 1pm to 2.30 pm, PLACE AUX FOUS-Musique will pay a tribute to Frank Zappa. The secret word for this show is "Let the music do the talking".


    Radio libertaire 89.4 fm or on the Internet
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  • YOKO ONO ❘ PLASTIC ONO BAND ❘ 1970

     

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    Tant que l'on séparera Yoko Ono de son passé d'artiste associé au groupe Fluxus, où elle côtoie George Maciunas, John Cage et La Monte Young, sa voix restera prisonnière des glapissements du primal scream. Ses œuvres « à instructions », ses films brefs (« Bottoms ») témoignent d'un vrai talent au même titre que « Yoko Ono/Plastic Ono Band », l'album qui regarde en miroir le « John Lennon/Plastic Ono Band ». Enregistré au cours d'une nuit d'improvisation, à la manière d'un événement Fluxus, l'artefact (incluant Ornette Coleman) contient de belles pièces post-dada résolument pré-punk. Guy Darol

     

     

    YOKO ONO

    Yoko Ono/Plastic Ono Band

    RYKODISC, 1970

    NOUVEAUTE →

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  • THE RESIDENTS

     

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    La culture pop n’est pas qu’une déferlante de sons mi-rebelles mi-serviles, elle est aussi une galerie d’images, un musée d’icônes mal léchées. On ne peut guère dissocier les Beach Boys du poupin Brian Wilson. Et il est difficile de défigurer le portrait de Ray Davies souriant dès lors que l’on pense aux Kinks. Imaginez maintenant que vous songiez aux Beatles et que les Fabulous Four ne s’impriment pas (y compris en ordre dispersé) sur l’écran lacrymal de votre substance grise. Problème.

    Les Residents font bien partie de la culture officielle pop et cependant ils sont inconnus au bataillon des visages gominés célèbres, absents des charts de la frime classée. On ignore leurs traits, leur état-civil. Seuls nous sont connus leurs goûts et dégoûts. Pour cela, il faut tendre l’oreille.

    Comme le rappelle Pacôme Thiellement dans son indispensable Poppermost (Musica Falsa éditeur), les Residents sont nés au moment où les Beatles partaient en couilles. Autrement dit, en 1969, année peu érotique pour les nostalgiques du quartet. Mais qui sont ces mystérieux Residents qui affichent aujourd’hui plus de 40 albums à l’actif de leur anonymat ?

    A la fin des années 1960, ils sillonnent la Californie à bord d’un van comme un gang de Martiens cherchant le point faible de la Terre. Ils sont quatre ou peut-être cinq. A San Mateo, ils font halte. Ils étudient la musique comme des ethnologues du son. S’attachent à la culture cajun. Reçoivent, disent-ils, des enregistrements de combattants de la guerre du Vietnam. Des chants de survie. A la manière d’Olivier Messiaen, notant dans les environs de Rocamadour les trilles de la fauvette, ils enregistrent des pépiements, fixent sur bandes l’oiseau et l’homme. Au cours d’une dérive quasi situationniste, ils heurtent de plein fouet Philip Charles Lithman aka Snakefinger, guitariste génial (et comment !) qui leur parle d’un certain Nigel Senada.
    Nigel Senada, âgé d’une soixantaine de lustres, prétend alors posséder un système musical à base de phonétique. Il est le contemporain lointain d’Isidore Isou, de Gabriel Pomerand, lettristes germanopratins persuadés que la poésie ne survivra que si l’on disloque la dictature du sens. Nigel Senada est persuadé que l’art n’est pas compatible avec le commerce. Selon lui, la création convulsive et dynamique ne peut se développer qu’à l’abri des regards de la convoitise marchande. Il développe la théorie de l’obscurité. Théorie qu’adopteront sans jamais faillir les quatre ou peut-être cinq formant le North Louisiana’s Phenomenal Pop Combo connu sous le nom désormais illustre de Residents.

    Installés à San Francisco ( 20 Sycamore Street) le phenomenal pop combo adresse leur premier enregistrement à Harvey Halverstadt de la Warner Bros. Celui-ci a travaillé avec Captain Beefheart et ces quatre (ou peut-être cinq) sont résolument acquis au verbe rogommeux du grand Don Van Vliet. Ils attendent une joyeuse réponse. Las, Halverstadt juge le travail raté. Il renvoie la maquette à l’attention des résidents du lieu. Le combo avait simplement omis de joindre une adresse à l’envoi. Les Résidents, ça sonne bien. C’est ainsi qu’ils se feront connaître.

     The Residents est un groupe sans bandleader. Ils sont anonymes. Ils n’ont pas de visages. Sur Meet The Residents, premier album datant de 1974, ils empruntent les traits des Beatles. Copie du pressage américain de Meet The Beatles !, cet album mijoté au milieu des influences de Dada, William Burroughs, John Cage et Captain Beefheart (il suffit d’écouter « Infant Tango ») dégage un parfum d’inédit qui fait révolution. On nage dans une avant-garde qui n’ignore rien de Sun Ra et de Tod Browning, de Harry Partch et de Frank Zappa. D’ailleurs l’album historique qui se vendit à 40 exemplaires la première année fut adressé en service de presse à l’inventif Zappa que l’on crut être un moment l’éminence polychrome de ce néo-combo. Aujourd’hui encore l’ombre double Zappa-Beefheart plane sans nul doute sur la formation cryptée.

    Après The Third Reich’n’roll (1976) qui affiche en couverture un sémillant nazi et du même coup la provocation élevée à son plus âpre niveau, les Residents sortent « Satisfaction » et cette reprise de 1977 apparaît aujourd’hui comme l’un des actes fondateurs du mouvement punk. L’album The King And the Eye (1989), relecture acidulée du mythe Elvis ; Woormwood (1998), expérimentation sonore dans laquelle le pop combo révèle que la sacrée Bible est jonchée de tortures et de viols ; Brumalia (2004), dernière sortie en date, signalent la persistance d’une recherche musicale fondée sur l’héritage de James Brown et des Beatles, de Gershwin et des Rolling Stones. L’aventure des célèbres anonymes rencontre aujourd’hui une date de l’histoire des avant-gardes avec la réédition du Commercial Album (Mute/Labels), édité il y a tout juste vingt-cinq ans.

    Groupe invisible culte, les Residents, avec leurs têtes en face d’œil, smoking à gilet, chapeaux gibus et cannes dandy, figurent une pop d’élite : Stockhausen au service d’Hank Williams. Kurt Schwitters à la portée du rock. La parution sous forme de coffret-reliquaire du Commercial Album s’accompagne d’une publication rare : The Residents Commercial DVD Album. Ce collector d’emblée consiste en une cinquantaine de films d’animation dont le format n’excède pas soixante secondes, autrement dit la distance standard d’un spot publicitaire aux Etats-Unis. Challenge à la fois commercial et artistique (singulier oxymore), ce DVD démontre que les Residents sont de redoutables promoteurs. Ils ont inventé la forme punk et la musique industrielle, le vidéo-clip et l’absolue sincérité sans projecteurs. Ils n’ont pas eu besoin des paillettes et des plumes pour s’attirer la sympathie de Fred Frith, Chris Cutler, Lene Lovitch et Andy Patridge, tous fans hardcore associés à la réalisation d’un DVD digne des œuvres de Norman McLaren et d’Oskar Fischinger, de Bruce Bickford et de Man Ray.

    Ils ne sont pas les favoris de MTV, on ne les voit jamais à la une des magazines trendy, et cependant qu’auraient été les Flying Lizards de David Cunningham, Primus, Pere Ubu, Cabaret Voltaire, les Yello de Dieter Maier, Devo et Throbbing Gristle s’ils n’avaient, un jour, rencontrés les concepteurs de « Santa Dog », cet anagramme de God Satan, s’ils n’avaient goûté à la délicieuse mélancolie des derniers représentants de Dada sur Terre, ces quatre ou cinq illuminés justement convaincus qu’il n’y a pas pire ennemis que l’art et la publicité. Guy Darol

    The Residents DVD Commercial Album (Mute/Labels)


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    www.residents.com

    www.myspace.com/theresidents

    www.theresidents.co.uk