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  • ZAPPA WAZOO


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    Enregistré live le 24 septembre 1972, à Boston, Zappa Wazoo est un double CD publié sur le label Vaulternative.

    Tracklisting

    Disc 1 (51:35)

    1. Intro Intros – 3:19 (2007)
    2. The Grand Wazoo (Think It Over) – 17:21
    3. Approximate – 13:35
    4. Big Swifty – 11:49

    Disc 2 (44:30)

    1. "Ulterior Motive" – 3:19 (2007)
    2. The Adventures Of Greggery Peccary – 32:37
      1. Movement I – 4:50
      2. Movement II – 9:07
      3. Movement III – 12:33
      4. Movement IV – The New Brown Clouds - 6:07
    3. Penis Dimension – 3:35
    4. Varient I Processional March – 3:28 (2007)


    Line up

    The Mothers of Invention / Hot Rats / Grand Wazoo:

    • Frank Zappa - guitar and white stick with cork handle
    • Tony Duran - slide guitar
    • Ian Underwood - piano and synthesizer
    • Dave Parlato - bass
    • Jerry Kessler - electric cello
    • Jim Gordon - drums
    • Mike Altshul - piccolo, bass clarinet and other winds
    • Jay Migliori - flute, tenor sax and other winds
    • Earl Dulmer - oboe, contrabass sarrusophone and other winds
    • Ray Reed - clarinet, tenor sax and other winds
    • Charles Owens - soprano sax, alto sax and other winds
    • Joann McNab - basoon
    • Malcolm McNab - trumpet in D
    • Sal Marquez - trumpet in Bb
    • Tom Malone - trumpet in Bb, also tuba
    • Glen Ferris - trombone and euphonium
    • Kenny Shroyer - trombone and baritone horn
    • Bruce Fowler - trombone of the upper atmosphere
    • Tom Raney - vibes and electric percussion
    • Ruth Underwood - marimba and electric percussion

    Disponible ici :

    http://www.gandsmusic.com/

    ZAPPA WAZOO

  • PACOME THIELLEMENT ❘ HYPOTHESE EXTRA-TERRESTRE

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    L’hypothèse extraterrestre chez John Keel, William Burroughs & Stanley Kubrick

    Une conférence de Pacôme Thiellement

    Le lundi 3 Décembre 2007 à 19h00

    Dans le cadre des rencontres

    Le Lundi c’est Théorie
    à la Fondation d’Entreprise Ricard
    Présentation :
    Mark Alizart


    La conférence sera suivie d’une projection de plusieurs épisodes de la série de télévision cosmique Le Dispositif
    – réalisation :
    Thomas Bertay et Pacôme Thiellement (Sycomore Films).
    http://www.sycomorefilms.com/

    Fondation d’Entreprise Ricard
    12 rue Boissy d’Anglas 75008 Paris
    info@fondation-entreprise-ricard.com
    www.fondation-entreprise-ricard.com


    Entrée libre

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  • ALEXANDRE ARNOUX ❘ ALGORITHME

     

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    Alexandre Arnoux (1884-1973) est l'auteur d'une oeuvre conséquente, excellemment flâneuse et qui constitue l'un des meilleurs guides pour marcher à rebours dans Paris.

    Il est l'auteur d'Algorithme (Grasset, 1948), roman évoquant le parcours flash d'Evariste Galois.
    Quelques phrases suffiront peut-être à vous convaincre d'actionner les boutons (
    www.chapitre.com, par exemple) qui conduisent à ce style croustilleux.

    "Le garçon nous versait le vitriol. Evariste s'accrochait au comptoir. Une querelle éclata au fond de la salle, s'étendit ; les canons rayés volaient dans l'épaisse brume,où se croisaient les plus obscènes injures ; des femmes paiaillèrent. Evariste discourait, mêlait l'invective contre les princes et les prêtres à l'expression de son dégoût de la populace, à des considérations de superalgèbre et d'analyse, qui dépassaient mon entendement obscurci. Il proclamait que chaque époque possède ses problèmes et ses questions mortes, que la charogne attire les repus, les académies ; il insultait Poisson et Cauchy ; il exprimait baroquement, une fois de plus, son horreur de la démonstration, cet artifice pour arriver à justifier notre connaissance intuitive. Des arguties brillantes et inutiles. Il niait toute impossibilité. Il prendrait, lui, l'impossibilité pour point de départ. Au delà des biquadrates, dans le royaume des sursolides et des bicubes, il attaquerait les équations par le biais des groupes. Extension de l'analyse combinatoire ; permutations et substitutions (...) La classification des intégrales. Inversion du paramètre. Et plus loin encore.

    - Oui, appuyait l'astronome totalement empoivré, labo, labago ...

    Plus loin encore, l'application à l'analyse transcendante de l'ambiguïté. Ainsi, au fond de ce bouge, à mots entrecoupés, devant ce pochard, savant honteusement déchu sans doute, épave hoquetante, le soir de l'enterrement de M. Nicolas et de son enfance, ivre et désespéré, Evariste me jetait à la face l'arsenal incohérent de son calvaire et de sa gloire, des mots et des raccourcis dont je ne saisissais que le fracas incompréhensible, qui, un quart de siècle plus tard, me reviendraient, nettoyés, expliqués, commentés, dans les livres des doctes, dans les communications à ces académies exécrées. Quant à moi, je ne puis les  lire tels qu'on les imprime aujourd'hui. Ils bondissent hors de la page, ils se replacent, ils me replacent au centre de ce boucan et de cette pestilence alcoolique de chez Niquet, rue aux Fèves, une nuit de juillet ; et des formules impassibles, de leurs incorruptibles enchaînements s'élèvent un brouillard fétide, une cohue de blasphèmes, les hurlements des chiffonniers, les chocs mous de la bagarre, le refrain des grinches, hurlé, au fond, par un larynx décapé :

    Allons en rond, tout's les gotons

    Les pailass's et les paillassons ...

    Voilà ce qu'invoquent pour moi les dérivées et les congruences, les sous-groupes invariants et l'ambiguïté. Je ne suis pas un esprit abstrait. L'amitié, plus puissante que l'intelligence, me domine. Tout de même, si un Dieu géomètre m'êut créé, et non un rhétoricien, j'eusse deviné peut-être que j'assistais, honneur rare, à la naissance d'une mathématique nouvelle, à une envolée de la science, au moment de sa rupture avec le passé et de son appel de l'avenir, à un recommencement révolutionnaire, fondateur de tradition. Je me déclare parfois àmoi-même, et par imagination rétroactive, que ce pressentiment m'a au moins effleuré.Pas d'illusions, pas de mensonge. Un enfant ivre de schnick, de douleur, de fanatismepolitique, de rancoeur, se livre à moi. Je l'admire, je me soumets à lui ; sa grandeur souillée me subjugue. Voilà tout. Incapable de lamesurer, elle me frappe physiquement. Esclave déjà depuis longtemps, je continue à obéir. Dans vingt ans seulement, j'aurai prophétisé et j'en concevrai, sauf à mes heures lucides, un injustifiable orgueil. Inféodé à Algorithme, envoûté par lui, je le subis délicieusement, au sein de ce vil tohu-bohu, de cette déchéance de lui-même. Monstre éphémère au lieu de visage éternel, je ne lui eusse rien donné de moins. "

  • MAI 1968 ❘ LAURENT CHOLLET

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    Il y a comme une odeur de fulmicoton dans l'air. Dans moins de six mois on célébrera à coups de sérénades lacrymales (peut-être lacrymogènes) l'événement. Mai 1968 aura quarante printemps.

    Laurent Chollet ouvre la salve avec un album robuste. Il est l'auteur de L'insurrection situationniste (Dagorno, 2000) et d'un 1968, une histoire collective (La Découverte) à paraître.

    D'entrée, remercions-le de nous entraîner dans d'autres alcôves. Impossible  d'éviter la Quatrième internationale, les bûlots situationnistes, une visite de la librairie La Vieille Taupe, un zoom sur la Mutualité. Laurent Chollet a compris que la sédition avait pris corps dans la chair à papier. Et c'est avec une joie sans grumeaux que l'on accomplit avec lui une marche à rebours à travers Satanik, Bizarre et Midi-Minuit Fantastique. Car Mai 68 n'aurait été que fumée sans feu si l'on avait écarté ces penseurs désobligeants que sont Jacques Sternberg, Jean Rollin, Michel Caen. On lui sait gré de nous montrer La Motocyclette de Jack Cardiff et de nous faire entendre le bruit de Maurice Lemaître. Ce sont ces signes assurément qui feront défaut dans le rappel des faits. Images succulentes. Mots croustilleux. Un livre durable.

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    LA REVOLTE EN IMAGES

    MAI 1968

    Laurent Chollet

    Préface Michel Le Bris

    Editions Hors Collection

    111 pages, 21 euros

    www.horscollection.com

  • ANTHOLOGIE DE LA LITTERATURE OUBLIEE

     

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    A l'enseigne de Monsieur Toussaint Louverture, Benoît Virot publie une Anthologie de la littérature oubliée comprenant 544 pages et 22 bombes textuelles.

    I n t i m e  &  T r a g i q u e

    Sherwood Anderson, La mort dans les bois
    André Baillon,
    La maison du docteur
    Noël Calef,
    La doublure
    Jean Duperray,
    Le poids de cette aventure
    Hans Fallada,
    Je cherche mon paternel
    Pierre Humbourg,
    L'homme qui n'avait jamais vu le printemps
    William Sansom,
    Fireman flower

    I n s o l i t e  &  D é r i s o i r e

    Jean-Marc Aubert, Portrait mou avec l'artiste à l'intérieur
    Henri Avelot,
    Les mystères rouges de l'Hôtel Fornax
    Ring W. Lardner,
    Symptômes de la 35e années
    O. Henry,
    Les amours éphémères de Tildy
    Gaston De Pawlowski,
    Inventions et nouveautés (extraits)
    François Valorbe,
    Au pays viride
    Israël Zangwill,
    «Hamlet » en yiddish

    É t r a n g e  &  Fa s c i n a n t

    Marc Agapit, La manille muette
    Adolfo Bioy Casares,
    Le meurtre de Carlos Oribe
    Robert Crégut,
    La corrida
    Yvonne Escoula,
    La peau de la mer
    Hanns Heinz Ewers,
    Ellen Carter
    Loys Masson,
    Dans les bras du vent
    Paul Scheerbart,
    Rakkóx le billionaire
    Clark Ashton Smith,
    Le jardin

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    Cet ensemble nonpareil est évidemment une mine d'or pour les chercheurs de littérature adamantine. On y trouve des écrits devenus introuvables de Bioy Casares et de Sherwood Anderson. Et bien des étonnements. Dont un texte de Henri Avelot (l'auteur de La Comtesse Verdâtre et de L'Homme Tatoué dont on ne pourra plus dire qu'il est méconnu) qu'il m'a été donné (merci Benoît Virot) d'introduire avec clameurs et roulements de caisse claire.

    Anthologie de littérature oubliée

    Editions Monsieur Toussaint Louverture

    544 pages, 25 €

    www.lenouvelattila.net

    www.monsieurtoussaintlouverture.net

  • UN HOMME QUI DORT ❘ BERNARD QUEYSANNE ❘ GEORGES PEREC

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    Grégory Haleux nous transmet cette excellente nouvelle provenant de Bernard Queysanne soi-même : "Le Dvd de Un Homme qui dort est enfin prêt et sa sortie est annoncée pour le 4 décembre.  Ce sera un très bel objet, un coffret de deux DVD et d’un livret dont les graphismes s’inspirent de l’affiche originale du film. On trouvera :
    DVD1
    -  Le film, en version française, américaine, allemande et espagnole.
    -  La Bande-annonce
    DVD 2
    - Deux documentaires de Bernard Queysanne sur Georges Perec.
    - Propos amicaux à propos d’Espèces d’espaces
    - Lire-Traduire Georges Perec.
    Un livret de cinquante pages avec :
    - Le texte intégral et inédit du film.
    - Un texte de
    Georges Franju datant de 1974
    - Un texte de
    Georges Perec datant de 1974
    - Un texte de
    Bernard Queysanne sur l’adaptation du livre.
    - Un texte résumant la carrière du film."
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    L’éditeur est La Vie est Belle www.lavieestbellefilms.fr

    Extrait du film Un homme qui dort

    Hommage à Georges Perec

  • L'ARMEE ROUGE

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    http://armee-rouge-tour2008.blogspot.com

     

     

  • AVEZ-VOUS LU ALEXANDRE ARNOUX ?

     

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    Les «Dix» peints par Bernard Buffet en 1956.
    De gauche à droite, assis : Jean Giono, Roland Dorgelès, Francis Carco.
    Debout : Gérard Bauer, Alexandre Arnoux, André Billy, Philippe Hériat, Pierre Mac Orlan, Raymond Queneau, Armand Salacrou

    S'efface le souvenir d'Alexandre Arnoux (1889 - 1973), écrivain ayant appartenu à l'Académie Goncourt et portant sur ses épaules devenues pulvérulentes une cinquantaine de titres (romans, nouvelles, essais, théâtre, dialogues, scénari) dont quelques pièces précieuses, ouvrages de haut style, livres donnant l'ivresse. Connaissez-vous Alexandre Arnoux ? Avez-vous lu Paris-sur-Seine, féerie des XX arrondissements, Zulma l'infidèle, Algorithme, L'amour des trois oranges ? Il est urgent de lire cet auteur hypnagogique au vocabulaire plus que bigarré. Tout son oeuvre se trouve désormais dans les rayons anciens. C'est le lot du génie... quand il a échappé à l'emprise médiatique.

     

     


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  • FRANK ZAPPA A MONACO/PATRICE COLET

     

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    Quelques-uns d'entre vous auront la chance d'assister, ce midi, au concert du guitariste Patrice Colet, ex-Children Of Invention qui, en octuor (avec guitare et batterie), interprétera deux pièces de Frank Zappa. Et d'abord Uncle Meat (arrangement Yellow Shark) puis Sinister Footwear Movement 2, événement musical livré par les Berkeley Symphony Orchestra (direction Kent Nagano) et Oakland Ballet Company en juin 1984 avant d'apparaître sur l'album Them Or Us.

    Cet hommage à la musique de Frank Zappa sera donné ce mercredi 7 novembre, dès 12h30 à la Salle des Variétés de la Principauté de Monaco.

    Renseignements

    Site des Children Of Invention

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    Myspace de Patrice Colet

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    Programme:
    UNCLE MEAT (arr. yellow shark)
    MOMENTS IN LOVE
    RÉGLISSE
    SINISTER FOOTWEAR Mvt 2

    En 1969 F. Zappa réalise "UNCLE MEAT", un film qui ne sera édité qu'en 1987 et un album qui marque un de ses premiers pas vers la musique classique. Avec l'ensemble contemporain "The Yellow Shark" ils réenregistrent en septembre 1992 "Dog Breath Variation" et "UNCLE MEAT", deux extraits réarrangés de la bande originale du film.

    Les années quatre-vingt ont été marquées musicalement par un groupe avant-gardiste synthpop "Art Of Noise" formé en 1983 par le producteur Trevor Horn, Paul Morley un journaliste musical, et la musicienne Anne Dudley. Le nom du groupe fait allusion au manifeste "L'Arte dei Rumori" (L'art des sons) du futuriste Luigi Russolo. En 2002 Anne Duddley ré-arrange "MOMENTS IN LOVE" pour son second album et dirige un concert spectaculaire de musique "Chill Out" pour l'orchestre du Royal Festival Hall et de Brixton Academy.

    Le mot RÉGLISSE vient de la morphologie de cette confiserie formée d'un rouleau de deux brins. Cela sert à décrire une figure chorégraphique où s'entrellassent des danseu(ses)rs, et illustrée par une musique que j'ai écrite pour le spectacle "De Sable Et De Vent" produit par Natya Dance Compagnie et le cirque As Pa De Maioun, chorégraphié par Brigitte Faragou en 2005. Cette forme évoque aussi, à mes yeux, une couche d'électrons et une
    couche de protons qui s'auto-organisent en une forme entrelassée lorsque la matière est soumise à un champs électrique, comme le plasma autour du filament incandescent d'une lampe à arc (ref. Irvin Langmuir), une spirale telle une galaxie (ref. Anthony Peratt), ou une molecule d'ADN. RÉGLISSE représente forme iterative aux dimensions inégales qui afflue autour d'une force invisible, un pétroglyphe ancestral qui symbolise le soleil.

    "SINISTER FOOTWEAR Mvt 2" est une oeuvre typique de l'univers musical de Frank Zappa, à la fois complexe et burlesque, cette composition fut d'abord improvisée durant un concert à NYC, The Palladium, le 27 Octobre 1978, et retranscrite pour orchestre. La piece orchestrale de trois mouvements fut interprèté comme un ballet par le Berkeley Symphony Orchestra conduit par Kent Nagano en 1984, mais Zappa ne pouvait se permettre une troupe de danseurs et remplaça les pantomimes par des marionettes à taille humaine. Patrice Colet

     

  • LE BALLON ROUGE ❘ DERNIER DOMICILE CONNU ❘ PARIS VINGTIEME ARRONDISSEMENT/JUNG

     

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    Il y a des jours où les fameuses coïncidences significatives repérées par Carl-Gustav Jung se précipitent en cascatelle. Ce dimanche-là, j'emmenai ma fille (âgée de 7 ans) voir Le Ballon Rouge d'Albert Lamorisse au cinéma. Elle verrait ainsi les hauts de Ménilmontant tels que je les connus à l'âge de 7 ans. Et elle vit :  la façade de l'école où je fis mon apprentissage de lecteur, le 96 et sa plate-forme qui accueillait les contemplatifs, les terrains vagues et passages étroits qui composaient, à la fin des années 1950, le décor sinueux de ma Babel. Elle vit aussi Renaud qui deviendrait le chanteur que l'on sait, drôle et séditieux puis ...


    Le soir était tombé. Vint ce temps mort (d'après le repas) où l'on hésite entre lire et s'affaler devant l'écran de télévision. Je m'affalai devant Dernier Domicile Connu, le film de José Giovanni datant de 1970. Je l'avais vu à sa sortie mais avais oublié qu'il était en partie une dérive parisienne guidée par Lino Ventura alias Marceau. Un moment, je me retrouvai au bas de la rue des Couronnes. Marceau avait franchi le 18, un portail qui donnait sur les décombres de la rue du Pressoir que les boules de fonte venaient tout juste de pulvériser.

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    La rue du Pressoir est cette artère légèrement flexueuse qui relie la rue des Couronnes à la rue des Maronites. Dans la courbe, au 25, se trouvait l'entrée de l'immeuble où je vécus jusqu'à mes 7 ans.

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    Je finis par me coucher, habité d'images de gravats et de sucre (l'onctueuse et aigrelette nostalgie) et saisis le livre à mon chevet. Celui que j'allais terminer s'intitulait Les Parisiens. Cette étude de Louis Chevalier, professeur au Collège de France et auteur de L'Assassinat de Paris, subversif ouvrage, finissait sur ces mots :

    "Un dimanche après-midi d'automne. Le hasard fait que j'achève du côté de Belleville ce livre commencé il y a sept ou huit ans. Une foule va et vient,  qui ne ressemble pas à celle d'alors, toute une Méditerranée exubérante et joyeuse qui submerge la tristesse kabyle. Le café de la rue du Pressoir n'est plus là, où, dans la tabagie des fins de journée, nous prêtions l'oreille aux propos et aux bruits du faubourg : s'il en reste quelque chose, c'est peut-être ce caillou de belle et bonne pierre qu'un gamin pousse du pied au bas de cet édifice de béton."

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