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Alain Montesse, auteur de films éperonnants tels que U.S.S. (1969 - 1970), Les situs heureux (1969) et Etude pour Déserts (1982 - 1986), ce dernier répondant fortichement au souhait de Varèse ("Je veux qu'on fasse un film sur Déserts", 1954) a donné deux visioconférences sur le cinéma expérimental et sa numérisation.
En attendant leur publication-papier, leur résumé est en ligne sur
http://www.artemis.jussieu.fr/ct/kinumexp.htm
Les versions intégrales sont en streaming (Real) sur
http://www.artemis.jussieu.fr/ct/ct060215.ram
http://www.artemis.jussieu.fr/ct/ct070515.ram
et téléchargeables sur
http://video.artemis.jussieu.fr/ct2006/ct060215.rm
http://video.artemis.jussieu.fr/ct2007/ct070515.rm
The Big Note/Zappa alchimiste, révélée à Flers le 10 janvier 2008 sonne au Théâtre Dejazet les mardi 22 janvier, mercredi 23 janvier et jeudi 24 janvier à 20h30.
Une halte obligatoire pour découvrir le shéhérazadesque show de Jean-Luc Rimey-Meille et de son impressionnant équipage.
Théâtre Dejazet
41, boulevard du Temple
75003 Paris
M° République
Tel : 01 48 87 52 55
"Si vous avez un rêve de l’avenir, sachez qu’un jour il se réalisera.
Les rêves deviennent vérité. Ils sont l’essence même de la réalité". Frank Zappa
extrait de Economie Eskimo – le rêve de Zappa de Pacôme Thiellement
Quelques titres
Daniel Yvinec & The Lost Crooners seront en concert les 25, 26 (à 22h) et 27 janvier (à 21 h) au Sunset à Paris.
Le 25 il invitera la chanteuse Karen Lanaud ; le 26, ce sera la voix et le cornet de poche de Médéric Collignon.
Et le 27 janvier, John Greaves viendra mêler sa voix aux grands standards de Broadway revisités par Les Lost Crooners.
Daniel Yvinec : contrebasse, Nelson Veras : guitare, Stéphane Galland : batterie.
Sunside/Sunside : www.sunset-sunside.com
Les célébrations tombent à verse sur le centenaire de la naissance de Simone de Beauvoir. Remémorations tabloïd et hertzienne vont bon train, soulignant (à juste titre) l'engagement pionnier, militance de toute une vie, cause des femmes. Quotidiens, hebdomadaires, radios, téloches nous le rappellent. Simone de Beauvoir se voulut femme indépendante. (« On ne naît pas femme : on le devient... C'est l'ensemble de la civilisation qui élabore ce produit intermédiaire entre le mâle et le castrat qu'on qualifie de féminin. » ) Quelques-uns de ses ouvrages sont cités qui renvoient le spectateur hâtif, avide d'images flash et de brèves expédiées, à une oeuvre qu'il ne lira peut-être jamais. Tout va si vite.
Hommages rapides. Hommages de circonstance. Le nom de Simone de Beauvoir nous reviendra en 2036, un demi-siècle après le trépas. Quelques livres cependant vont plus loin que l'oeillade. Peu cités par des médias qui ne semblent pas au courant. Ceux d'Huguette Bouchardeau, de Danielle Sallenave méritent lecture. Ce sont auteurs qui ont beaucoup à dire. Jean-Luc Moreau n'a pas cherché dans le calendrier des nécrologies fameuses pour cadrer un sujet qui ferait parler de lui. Le théoricien de La Nouvelle Fiction, meilleur exégète de l'oeuvre de Frédérick Tristan et contributeur de qualité aux revues La Presse Littéraire et La Soeur de l'Ange, possède un certain bagage qui l'autorise à écrire sur Simone de Beauvoir. Jean-Luc Moreau a publié Le Paris de Jean-Paul Sartre et de Simone de Beauvoir (Editions du Chêne, 2001) et Sartre, voyageur sans billet (Fayard, 2005), deux sommes incontournables.
Avec Simone de Beauvoir, Le goût d'une vie, Jean-Luc Moreau pose, d'une certaine façon, la dernière pierre d'un triptyque mis en chantier il y a sept ans. Mais il serait assez stupide de croire que cet écrivain (nouvelliste, essayiste, traducteur) s'est mis au goût du tandem Sartre/de Beauvoir à la lisière du nouveau siècle. Ancien professeur de philosophie, ce membre de l'ex-revue Roman est un lecteur complet, un connaisseur passionné, un passeur et, disons-le, un herméneute au style limpide.
Clair, son point de vue est clair. Tout est inclus dans le titre qui soutient cette évocation de Simone de Beauvoir : Le goût d'une vie. Son essai (un coup de maître !) consiste à exposer (livres et biographèmes à l'appui) l'ensemble des caractéristiques gustuelles qui traversent une oeuvre, une vie. Nulle anecdote faquine, Jean-Luc Moreau écrit textes en mains. Ceux de Simone de Beauvoir évidemment, de Sartre bien sûr, de Nelson Algren, il va de soi. Autres encore. Il élabore autour du goût un tracé savant, sorte de spire entretressée, qui dit chez Simone de Beauvoir l'impulsion de vie. Depuis la colère en triomphe jusqu'au triomphe de la détresse.
Approche d'une vie, réflexion élucidante, Simone de Beauvoir, Le goût d'une vie est à mon sens l'ouvrage qu'il convient de posséder pour comprendre ce que signifie, pour un écrivain née femme en 1908, aimer la littérature, admirer le geste d'écrire, chercher le bonheur. D'une écriture alliée à la promenade, souple, chaleureuse, tactile, Jean-Luc Moreau convie chaque lecteur curieux de connaître (de connaître vraiment) le feuilleté de la vie de Simone de Beauvoir (ambiguïté, multiplicité), ses enthousiasmes, ses inquiétudes, ses terreurs. Et, comme après la lecture d'un grand livre, on en ressort un peu moins bête.
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JEAN-LUC MOREAU
SIMONE DE BEAUVOIR, LE GOUT D'UNE VIE
ECRITURE
369 pages, 22 €
Bruno Blum et Gilbert Shelton en live ! Les Blum Brothers ont engagé (mais oui !) le dessinateur de Not Quite Dead et des Freak Brothers. Shelton chante et joue du piano au Jockomo depuis des mois, mais peut-être attendaient-ils 2008 pour annoncer l'époustouflant événement. Question de meilleurs voeux !
Mercredi 9 janvier à 21h30
Le Jockomo
41 rue St Maur 75011 Paris
M° Voltaire/Léon Blum
Entrée libre
www.docreggae.com
De Pierre Humbourg à Paul Scheerbart, l'Anthologie de la littérature oubliée concoctée par Benoît Virot réunit des pages rares d'écrivains connus mais oubliés (Sherwood Anderson, Adolfo Bioy Casares, Loys Masson ...), oubliés mais connus en leur temps (Ring W. Lardner, Gaston de Pawlowski, Henri Avelot ...), toujours exceptionnels, tant même que certains (Israël Zangwill) ont introduit en nos langues véhiculaires des formules définitives. Nous n'en dirons pas plus. Car voici un ouvrage lentement composé, soigneusement imprimé et formant des clartés (là où d'obscurs succès prétendent à l'illumination), qui ne demande qu'à être lu sans trop de commentaire en lard. Je ne suis pas mécontent d'y avoir mis en escarboucle l'auteur de La Comtesse tatouée dont on découvrira ici (à plaisir, assurément) Les Mystères rouges de l'hôtel Fornax.
Et comme il est dit en quatrième de couverture, voici "Une épique publication de Monsieur Toussaint Louverture. 25 euros, merci beaucoup".
PERDUS/TROUVES
ANTHOLOGIE DE LITTERATURE OUBLIEE
Pierre Humbourg - Jean Duperray - Hans Fallada - Noël Calef - Sherwood Anderson - André Baillon - William Sansom - Gaston de Pawlowski - O.Henry - Israël Zangwill - Jean-Marc Aubert - Henri Avelot - François Valorbe - Ring W. Lardner - Adolfo Bioy Casares - Yvonne Escoula - Hanns H. Ewers - Loÿs Masson - Clark Ashton Smith - Marc Agapit - Robert Crégut - Paul Scheerbart
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Editions Monsieur Toussaint Louverture
26 rue de l'Etoile
Toulouse
www.monsieurtoussaintlouverture.net
544 pages
VENDREDI 28 DECEMBRE A 19H00
LECTURE ET CHANSONS
DES « FILLES DE L’ABSINTHE »
Kiki de Montparnasse
Souvenirs retrouvés
Editions José Corti
319 pages
19 euros
entrée libre
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La petite librairie
association Zédélé
29 ter rue de la République
29200 Brest
Mél. librairie@zedele.net
ouvert du mardi au samedi
de 14h à 19h30
Bruno de Stabenrath a de multiples cordes dans sa caisse à outils. Acteur (chez François Truffaut, Ettore Scola ...), chroniqueur (Guitare Magazine, Technikart ...), chanteur (Emilie Jolie), romancier (Cavalcade, adapté au cinéma par Steve Suissa) et encyclopédiste des destins brisés du rock. Un sujet particulièrement sensible pour Bruno de Stabenrath qui devient tétraplégique en 1996, à la suite d'un accident de voiture.
Une première édition de cet ouvrage a paru en 2004. En voici une seconde, complétée mais non corrigée. Cette collection de nécros zoome par décennies, des années 1950 aux années 2000, les musiciens (pas tous rockeurs) prématurément calenchés.
Chaque nécro signale la date de la mort, le nom de la victime, les causes du passage ad patres et l'âge du fauché. Ils sont moult à figurer dans ce tableau et l'ouvrage (qui ne délivre pas trop de détails morbides) est précieux pour rappeler certaines circonstances en amont des départs brusques. Ainsi des zigouillages de Tupac Shakur, de Notorious Big et d'Euronymous, du suicide de Dead aka Per Yngve Ohlin et de Michael Hutchence (INXS), de la fin carbonisée de Vivian Stanshall (The Bonzo Dog Band) ... Dizaines d'overdoses, d'accidents d'avion, de pendaisons, de cancers parsèment un volume torsadé d'erreurs.
Point de recensement ici mais un exemple, celui de Frank Zappa (on se demande bien pourquoi !).La double page qui lui est consacrée nous le présente ainsi :
"D'origine sicilienne et grecque, Francesco Zappa, né le 21 décembre 1940, à Baltimore, pratique très tôt la musique : guitare, batterie, solfège, harmonie, et combien sans complexes, dès ses premières compositions, le jazz, le blues, le rock, avec l'influence classique et celle de la muique contemporaine (Boulez, Bartok) (...) L'influence de Frank fut considérable dans la pop. C'est lui qui a explosé les frontières entre les genres, notamment en invitant autour de lui des musiciens issus de familles et de styles différents comme le violoniste jazzman français Jean-Luc Ponty ou le guitariste espagnol Paco de Lucia."
Et maintenant, au boulot ! Où sont les bourdes ?
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LES DESTINS BRISES DU ROCK 2
Bruno de Stabenrath
Scali, 179 pages, 42 euros
Alexandre Arnoux (1884-1973) est l'auteur d'une oeuvre conséquente, excellemment flâneuse et qui constitue l'un des meilleurs guides pour marcher à rebours dans Paris.
Il est l'auteur d'Algorithme (Grasset, 1948), roman évoquant le parcours flash d'Evariste Galois.
Quelques phrases suffiront peut-être à vous convaincre d'actionner les boutons (www.chapitre.com, par exemple) qui conduisent à ce style croustilleux.
"Le garçon nous versait le vitriol. Evariste s'accrochait au comptoir. Une querelle éclata au fond de la salle, s'étendit ; les canons rayés volaient dans l'épaisse brume,où se croisaient les plus obscènes injures ; des femmes paiaillèrent. Evariste discourait, mêlait l'invective contre les princes et les prêtres à l'expression de son dégoût de la populace, à des considérations de superalgèbre et d'analyse, qui dépassaient mon entendement obscurci. Il proclamait que chaque époque possède ses problèmes et ses questions mortes, que la charogne attire les repus, les académies ; il insultait Poisson et Cauchy ; il exprimait baroquement, une fois de plus, son horreur de la démonstration, cet artifice pour arriver à justifier notre connaissance intuitive. Des arguties brillantes et inutiles. Il niait toute impossibilité. Il prendrait, lui, l'impossibilité pour point de départ. Au delà des biquadrates, dans le royaume des sursolides et des bicubes, il attaquerait les équations par le biais des groupes. Extension de l'analyse combinatoire ; permutations et substitutions (...) La classification des intégrales. Inversion du paramètre. Et plus loin encore.
- Oui, appuyait l'astronome totalement empoivré, labo, labago ...
Plus loin encore, l'application à l'analyse transcendante de l'ambiguïté. Ainsi, au fond de ce bouge, à mots entrecoupés, devant ce pochard, savant honteusement déchu sans doute, épave hoquetante, le soir de l'enterrement de M. Nicolas et de son enfance, ivre et désespéré, Evariste me jetait à la face l'arsenal incohérent de son calvaire et de sa gloire, des mots et des raccourcis dont je ne saisissais que le fracas incompréhensible, qui, un quart de siècle plus tard, me reviendraient, nettoyés, expliqués, commentés, dans les livres des doctes, dans les communications à ces académies exécrées. Quant à moi, je ne puis les lire tels qu'on les imprime aujourd'hui. Ils bondissent hors de la page, ils se replacent, ils me replacent au centre de ce boucan et de cette pestilence alcoolique de chez Niquet, rue aux Fèves, une nuit de juillet ; et des formules impassibles, de leurs incorruptibles enchaînements s'élèvent un brouillard fétide, une cohue de blasphèmes, les hurlements des chiffonniers, les chocs mous de la bagarre, le refrain des grinches, hurlé, au fond, par un larynx décapé :
Allons en rond, tout's les gotons
Les pailass's et les paillassons ...
Voilà ce qu'invoquent pour moi les dérivées et les congruences, les sous-groupes invariants et l'ambiguïté. Je ne suis pas un esprit abstrait. L'amitié, plus puissante que l'intelligence, me domine. Tout de même, si un Dieu géomètre m'êut créé, et non un rhétoricien, j'eusse deviné peut-être que j'assistais, honneur rare, à la naissance d'une mathématique nouvelle, à une envolée de la science, au moment de sa rupture avec le passé et de son appel de l'avenir, à un recommencement révolutionnaire, fondateur de tradition. Je me déclare parfois àmoi-même, et par imagination rétroactive, que ce pressentiment m'a au moins effleuré.Pas d'illusions, pas de mensonge. Un enfant ivre de schnick, de douleur, de fanatismepolitique, de rancoeur, se livre à moi. Je l'admire, je me soumets à lui ; sa grandeur souillée me subjugue. Voilà tout. Incapable de lamesurer, elle me frappe physiquement. Esclave déjà depuis longtemps, je continue à obéir. Dans vingt ans seulement, j'aurai prophétisé et j'en concevrai, sauf à mes heures lucides, un injustifiable orgueil. Inféodé à Algorithme, envoûté par lui, je le subis délicieusement, au sein de ce vil tohu-bohu, de cette déchéance de lui-même. Monstre éphémère au lieu de visage éternel, je ne lui eusse rien donné de moins. "