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Subject to Change opère un virage dans l’œuvre du clarinettiste-basse Denis Colin. Entouré d’une dizaine de musiciens de la scène parisienne, il invite sur ce nouveau projet le saxophoniste New-Yorkais Tony Malaby.
La bande originale du premier long métrage de Jordan Galland, Rosencrantz And Guildenstern Are Undead, signée Sean Lennon, sera disponible le 11 novembre prochain sur le label Chimera Music qui vient tout juste d'éditer le nouvel album de Yoko Ono avec le Plastic Ono Band (une réussite largement épaulée par Keigo Oyamada alias Cornelius).
Score instrumental d'un film de vampires shakespearien, cette BOF est renversante de bout en bout. Computerisé, avec le concours de Kool Keith et Miho Hatori (Cibo Matto) sur le titre Desire, ce troisième album de Sean Lennon est un joyau sonore qui appelle des comparaisons avec Ennio Morricone, François de Roubaix ou Lalo Schiffrin. Les quinze pièces du score s'emboîtent dans un monumental crescendo dont la principale vertu est de toucher au cœur. Peu de moyens, peu d'effets mais un sens aiguisé de l'émotion. Cette bande originale est d'ores et déjà à ranger parmi les chefs-d'œuvre du genre.
Vendredi 16 octobre, de 13h00 à 14h30, PLACE AUX FOUS-Musique vous convie à une promenade impressionniste dans l'univers de Frank Zappa. 1h30 de musique et de pur plaisir. Bongo Fury!
Friday the 16th of october, from 1pm to 2.30 pm, PLACE AUX FOUS-Musique will pay a tribute to Frank Zappa. The secret word for this show is "Let the music do the talking".
Maître du contrepoint, luthier sauvage, fondateur du minimalisme (selon Philip Glas), Louis Thomas Hardin aka Moondog fut un compositeur prolixe camouflé en roi Viking. Il écrivit 80 symphonies, 300 madrigaux et de nombreuses pièces pour orgue, orchestres à vent et à cordes. Son œuvre enregistrée est considérable mais elle souffre, hélas, d'une diffusion restreinte. Le label allemand Roof Music a le mérite de la faire vivre. Après avoir édité « The German Years, 1977-1999 », il propose en un double CD somptueux des pièces devenues introuvables. Le premier album présente la totalité de « Big Band » avec son grand orchestre de saxophones. Le second rassemble des éléments autrefois publiés sur EP, cinq titres de « Bracelli » et Guggisberglied, un traditionnel suisse joué avec Stephan Eicher. Ce théoricien du snaketime aux influences médiévales, caribéennes, amérindiennes et jazzistiques est sans égal dans la musique du XXème siècle. Frank Zappa, Miles Davis et Dizzy Gillespie ne s'y sont pas trompés qui voyaient en lui l'un des plus grands compositeurs de tous les temps. Guy Darol
Qui n'a jamais entendu « Sunny » n'a pas d'oreilles. Cette apparente sucrerie lâchée en 1968 a établi quelques notoriétés sans assurer la gloire de son auteur. Bobby Hebb avait un frère qu'il adorait. Ses parents étaient de tendres parents, aveugles et fous de musique. Tout cela n'était pas au goût du malheur. Harold, le frère aimé, rencontra la mort et c'était un couteau. Bobby connut l'effondrement et la chance. Ce fut une chanson de plage et de ciel bleu. Cette chanson racontait le bonheur des jours anciens. « Thank you for the sunshine ! » À présent, écoutez « Sunny » mais attention aux larmes. Roof Music, indispensable label allemand a édité A Collection Of Various Interpretations Of Sunny. Deux CD coup sur coup, tant les interprètes font cohorte. Notez : Ella Fitzgerald, Frank Sinatra et Duke Ellington, Herbie Mann, James Brown, Marvin Gaye, Chris Montez, Cher... tant d'autres. Seulement, Bobby Hebb n'est pas qu'un « song a day man ». C'est un écrivain de talent doté d'une patte soul capable de toquer à la porte des âmes vraiment sensibles. Et cela en rafale. Écoutez plutôt That's All I Wanna Know (troisième album de Bobby en 40 ans) et vous constaterez 13 chansons rédigées avec le sang du cœur et ce fouet des nerfs qui remue les corps mous. Après « Sunny » (dont on retrouvera une belle version transcendée par la voix d'Astrid North), voici la martingale du bonheur, une combinaison de hits punchy. Guy Darol
Carlos Niño et Fabian Ammon Alston appartiennent à la mouvance angelnos qui a vu naître Build An Ark, Daedelus et Madlib. Avec Ammoncontact comme ligne de force, le duo californien dessine une nouvelle route pour le hip-hop. Ici sont admis jazz et funk, house et soul. Pas de ghetto pour Carlos Niño qui possède une oreille pour entendre The Watt Prophets, une autre pour aspirer les volutes anguiformes de John Coltrane et de Sun Ra. Voici quelqu'un qui aime. Quelqu'un qui place Dwight Trible sur les plus hautes crêtes. Là où il est possible d'échanger avec Horace Tapscott et Gil Scott-Heron. La moitié d'Ammoncontact n'a-t-il pas fièrement produit « Love Is The Answer », saint album du légendaire Dwight dont on peut redécouvrir « Living Water » (Ninja Tune/Pias), premier opus publié à 1000 exemplaires ? Mais revenons à « With Voices ». Chaque titre est l'occasion d'un featuring décalamistrant : Yusef Lateef, Kamau Daaood (lequel préféra l'action immédiate à l'aventure des Last Poets), Lil Sci, Abstract Rude, Sach, Prince Po, Brother J, Cut Chemist... L'ensemble compose un hymne à la musique majuscule et à l'homme sans pedigree. Car pour Ammoncontact, le principal combat est d'abolir tout ce qui divise. Guy Darol
Les suceurs de roue célérifères qui suivaient Albert Marcoeur en concert furent proprement éberlués par le film de Nicolas Renou précédant les 23 pièces du set. Par une aubaine des dieux païens, l'ouvrage est visible sur commande. Le dessinateur Guy Billout auquel nous devons Il y a encore quelque chose qui cloche (Éditions Seuil/Crapule, 2002) est parvenu à transposer l'univers du Grand Albert. Le film met en scène un homme de la vie courante (sosie du compositeur à carreaux) qui, guettant l'arrivée du bus, assiste à des collisions d'engins rarement en circulation sur nos chemins bitumés. Réalisé en images 3D, ce bijou est une illustration inquiétante de l'attente, telle qu'on en soupèse le poids dans les textes de Dino Buzzati ou de Julien Gracq. La musique (pour qui ne s'en était pas douté) est d'Albert Marcœur, accompagné de ses brillants équipiers, parmi lesquels, François Ovide et Stéphane Salerno aux guitares, Farid Kenhouf à la basse et une myriade bien choisie de vents et cordes à soulever de terre un brontosaure. Osmose de l'image et du son. Un miracle. Guy Darol
Les Fils De l'Invention sont heureux de vous annoncer la naissance de leur rejeton LeCaniche Enragé, une structure collégiale dédiée à l'organisation de spectacles et à la représentation d'artistes. Vous en saurez plus au cours de la soirée de baptême du samedi 3 octobre, rue Oberkampf, au cours de laquelle nous procèderons à une inévitable collecte de fonds. Le concert de Mathias Dufil, alias Donation, devrait être le premier d'une longue série chez le Grec, qui semble prendre la chose avec bonhomie.
Meanwhile, la soirée Zappa du 13 novembre au Tritonse profile, qui verra se produire d'abord le fringant Espagnol Caballero Reynaldo puis les dynamiques Parigots de Arf !. Merci à Francis pour la belle affiche. Ce même soir, Radio France entame son week-end d'hommage à Zappa. Cette coïncidence ne nous trouble pas, nous y reviendrons bientôt. Check the blog.
Nous serons à Valence, en Espagne, le 3 décembre pour présenter le film Uncle Meat dans le cadre du festivalorganisé par notre ami zappologue Manuel de la Fuente Soler. Manuel a sous-titré en espagnol huit films de Zappa. Il est l'auteur de Frank Zappa en el Inferno: El Rock como movilizacion para la disidencia politica, publié en 2006 par Bibliotheca Nueva.
Le cinéma et ses soundtracks ont fortement influencé l'œuvre gargantuesque du saxophoniste John Zorn (pour mémoire bandleader de Masada et Naked City) dont le sens de la composition répond assez exactement à cette remarque du satiriste Karl Kraus : « Ce qui entre difficilement dans l'oreille en sort difficilement ». Cinéphile intense, John Zorn créa de nombreuses ambiances pour des documentaires et des films plutôt underground. Cette anthologie de 28 titres (accompagnée de deux livrets très instructifs) retrace l'univers, strictement voué aux images (et à l'admiration de Mancini, Goldsmith, Bernstein, Morricone, Rota, Hermann), du plus cool des musiciens expérimentaux new-yorkais. Ayant dit cela (avec l'envie de propager l'envie), il convient d'ajouter que cette merveilleuse réunion de sons (plus caressants que rêches) doit énormément aux contributions de Marc Ribot, Bill Frisell, Arto Lindsay, Anthony Coleman, Trevor Dunn, Cyro Baptista, Joey Baron, Wayne Horvitz... Terrible casting ! Guy Darol
Margaret et ses bijoux (BedRoom/Musicast) était une collision musicale. L'opus délivrait un ton, aussi un son, vif et joyeux. Surtout, il réactualisait le temps béni des sixties. Sans nostalgia onctueuse. MeeK est simplement un homme de goût. Il sait où sont les sources ardentes, il connaît l'origine du feu.
Avec Sortie de secours, le pétillant MeeK publie un Grand Œuvre (pour ne pas dire son Grand Œuvre), un opus total, sans scories, sans un morceau de trop. Tout est smash hit. Tout entre par les oreilles et n'en ressort plus.
En ces temps où l'on fait paraître un album en misant sur un titre, Sortie de secours fait exception. Dans la tradition de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band ou de Pet Sounds. Énorme, direz-vous. Guy Darol s'envape. Du tout. Sortie de secours est un disque qui ne quitte plus ma platine.
MeeK sait tout faire : écrire, composer, arranger. Il sait sonner comme George Martin et se souvient de Burt Bacharach, des Beatles et de Steely Dan. Ce n'est pas un démolisseur. Il ne brigue pas un podium d'avant-gardiste. Meek est pop comme le sont Donovan, Michael Jackson, les Beach Boys. Et comme il est un peu brit, il chante en anglais. Surtout en français. Politique du désespoir, chansons désabusées, œillades vers l'ère psyché.
« Six Feet Under » est le fer de lance de l'album. Personnellement, je lui préfère « Etes-vous Ramona Clichy ? » avec ses claps, maracas, son piano, ses guitares acoustiques. Une équation musicale parfaite. Inoubliable.
Oui, tout est smash hit sur Sortie de secours. Pour vous en convaincre, courez-y. Le disque s'achète. Les disques s'achètent encore. Guy Darol
Le quatrième album de MeeK est co-produit par MeeK & Maxime Monégier du Sorbier. Pour la première fois aucun synthétiseur ni aucune machine n'a été utilisé, rien que de vrais instruments et beaucoup de musiciens invités. Tous les vocaux et l'écriture des 15 titres restent assurés par MeeK seul.
Liste des chansons
2
Le Gange Illuminé
4
Elle Est Tellement Vieille Que Tous Ses Amis Sont Morts
Nous n'avons pas affaire à un rejeton secret de Joe Meek (« Telstar », c'est bon ça !) mais bien à un talent considérable de l'ère post-Beach Boys. Imaginez un album totalement pop, quinze chansons onctueuses à souhait, avec harmonies vocales qui se souviennent des hymnes surf de Brian Wilson, des coruscantes breloques chantées par Cass Elliott et Michelle Phillips. Il passe dans cet album sucré un air d'All Summer Long. À l'exception, bien sûr, de l'irlandais Neil Hannon (The Divine Comedy), qui sait faire cela de nos jours ? MeeK, natif de Montmorency, atteste que l'on peut encore confectionner de séduisants bijoux sans paraître vieille France. Ce troisième album (rare et précieux) comporte de belles pièces dont certaines méritent la comparaison avec les chef-d'œuvres de Ray Davies. Et l'on pense souvent à Paul McCartney dont MeeK est un spécialiste patenté. Il a notamment traduit Many Tears From Now, la biographie de Barry Miles consacrée au fabuleux. GUY DAROL