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  • KID LOCO ❘ OuMuPo 4

    OuMuPo 4 (Ici d’ailleurs/Discograph)

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    Premier d’une interminable série d’ouvroirs, l’OuLiPo (Ouvroir de Littérature Potentielle) fut créé en 1960 par le mathématicien François Le Lionnais et l’écrivain Raymond Queneau. Il s’agissait d’inventer des contraintes fécondes afin de requinquer la chose écrite. On se souvient que Georges Perec, oulipien chevronné, avait publié La Disparition, roman marqué par l’élision systématique de la lettre e. Après l’OuTraPo, l’OuGraPo, l’OuDaPo, l’OuPeinPo et même l’OuLiPoPo, voici l’OuMuPo (Ouvroir de Musique Potentielle) au service du renouvellement de la forme musicale. Quatrième volume d’une collection soumise à une charte stricte, cet album d’une seule pièce de 42 minutes a été confié à Kid Loco, lecteur fute-fute et explorateur de styles. Jean-Yves Prieur (de son vrai nom) est un enfant du punk. Il créa le label Bondage (Bérurier Noir, Sergent Garcia, Satellites…) avant de tourner hip-hop puis d’embrasser la cause spleenétique du downtempo sous l’influence impérieuse de DJ Shadow. On lui doit A Grand Love Story (1998), chef d’œuvre cinématique stupidement étiqueté lounge. Ce tambour-chef de la French Touch reprend ici la quasi-totalité du catalogue Ici d’ailleurs. Une féerie. Terme faible. L’album est un assemblage sans coutures qui offre l’occasion délicieuse de réentendre l’exceptionnel Matt Elliott, le merveilleux Micro : Mega et la voix arquante de Delphine Seyrig. L’OuBaPo étant dans le coup, le visuel très ébouriffant est assuré par Jean-Claude Menu, maître du packaging de cette indispensable aventure. Guy Darol


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  • SERGE GAINSBOURG ET CAETERA

    L’INTÉGRALE ET CÆTERA
    Serge Gainsbourg
    Bartillat
    973 pages – 32 €

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    L’exceptionnelle interview publiée dans Gainsbourg – 5 bis, rue de Verneuil (livre-CD aux éditions PC) insiste sur la figure de Boris Vian auquel l’auteur de « Suicide » rend explicitement hommage. Ce texte qui figure parmi les 636 écrits rassemblés par Yves-Ferdinand Bouvier et Serge Vincendet (respectivement linguiste et expert en phonogrammes de collection) témoigne de l’intérêt que porte Gainsbourg à la littérature. « Lolita », le titre  qui ouvre ce recueil date de 1950 et renvoie évidemment à Nabokov. L’appareil critique qui accompagne ce volume montre l’influence exercée sur l’esthétique de Julien Gris, devenu Serge Gainsbourg en 1956, par des auteurs tels que Louis-Ferdinand Céline (surnommé Sénile), Octave Mirbeau, Benjamin Constant ou encore James Joyce. Dans sa considérable présentation, Serge Vincendet détaille les techniques verbales utilisées par celui qui voulait « réagir contre la pauvreté des textes de chansons ». Étourdissant. Monumental. Bien sûr, indispensable. Guy Darol

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    BARTILLAT
    2, rue Crébillon
    75006 Paris
    Tel : 01 40 51 82 60


  • JOSEPH DELTEIL BRILLE POUR TOUT LE MONDE

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    D'ici quelques jours JOSEPH DELTEIL BRILLE POUR TOUT LE MONDE étalera sa gaîté sur les étals des bons libraires. Ce livre qui est un pamphlet contre l'homme couché fait rayonner le nom de Delteil dont on me dit qu'il circule désormais mezzo voce quand il n'est pas simplement ignoré. Allons bon ! Comment voulez-vous que le monde aille à sa joie s'il méconnaît l'une des figures majeures de l'excellente santé ?

    Ce livre d'enthousiasme et parfois même d'ébriété célèbre l'un de nos plus grands écrivains. Cubiste a-t-on dit mais cela veut dire quoi. Baroque, panthéiste, amoureux de la vie comme s'il n'avait jamais excédé l'âge de raison, Joseph Delteil (1894-1978) est l'auteur d'une oeuvre gigantesque, pour ne pas dire sardanapalesque.

    Rieur fulminant contre les tristes (que représentent bien aujourd'hui les tenants de la valeur avoir), Delteil fut de toutes les batailles contre la lourdeur. Cette légèreté lui fut souvent reprochée. André Breton l'excommunia (bien sûr ! ) à peine admis dans la troupe surréaliste.

    Ecrivain best-seller, il eut assez de ce succès facile qui l'obligeait à des postures, mimiques et autres tenues de soirée. Il prit la fuite. Vers le sud. Là où il fait bon cultiver son vin avec de vrais raisins et une vraie terre sous le sabot.

    Avec La cuisine Paléolithique (Robert Morel, 1964) et La Deltheillerie (Grasset, 1968), Delteil indique une nouvelle voie, buissonnière, sauvage. Il signale à la suite de Henry David Thoreau qu'il est temps de changer de monde.

    Exemple à suivre pour les mauvais élèves, j'ai moi-même déserté. Ce livre en est la preuve et la démonstration (j'espère !) que la littérature (celle de Joseph Delteil assurément) peut ouvrir des voies que la globalisation ignore.

    Lire, relire Joseph Delteil est une assurance contre la mort. Mon livre est un signal qui renvoie à la littérature importante, celle qui aide à vivre.

     


    EST - Samuel Tastet Editeur
    Diffusion
    Jean-Michel Place
    3, rue Lhomond 75005 Paris
    Hakima Boukhari
    01 44 32 05 98
  • ANDY WARHOL ❘ ENTRETIENS 1962|1987

    Entretiens 1962/1987

    (Grasset)

    410 pages – 21, 90 €

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    Figure génésiaque du pop art, cinéaste, écrivain, éditeur, producteur du Velvet Underground, homme d’affaires, night-clubber, Andy Warhol n’a que partiellement calculé le mystère. Futé stratège des apparences, prestidigitateur du double-sens, ce parleur souvent amphigourique s’est beaucoup livré. Parfois pour ne rien dire. Également pour se mettre à nu, montrant l’au-delà du visible, les dessous de la superficialité dont son art est le grand témoin. Ces entretiens réunis et présentés par Kenneth Goldsmith, critique musical pour The New York Press, couvrent trois décennies marquées au coin de la subversion dans le domaine de l’art et des mœurs. Véritable autoportrait manigancé par les roueries de la dialectique, ce livre est aussi une traversée de l’histoire fin de siècle. Une histoire des apparences, n’en doutons pas. Andy Warhol manie le goût des paillettes et des plumes au point qu’il rêve d’un musée à lui consacré qui serait l’équivalent d’un grand magasin, genre Nieman Marcus. « Beaucoup de vêtements, des bijoux, des parfums ». Imbattable activiste mondain, cet homme au profil de tué (manqué de peu) révèle une haute solitude. Son seul ami : le Scotch J&B, mais il ne s’autorise que le thé. Au cours de ses conversations, quelques raretés. Un entretien avec William Burroughs où il est question d’éjaculation. Un autre avec Jordan Crandall dans lequel il parle de son admiration pour la musique des Residents. Guy Darol


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  • THOMAS CLEMENT

     

    Les enfants du plastique

    (Au Diable Vauvert)

    241 pages – 17, 50 €

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    En 2010, le spectacle concentré règne en maître, les aventures de l’art n’ont plus cours, l’industrie musicale est désormais contrôlée par Unique Musique France dont Franck Matalo est le cocher. Le premier roman de Thomas Clément est un apologue qui fait tinter les alarmes. Car ce futur si proche est évidemment contenu dans notre présent. L’auteur balaie ses lumières sur le monde tel qu’il se prépare. Dans ce monde, la musique est définitivement dématérialisée, le vecteur d’écoute se nomme TéléPod, le beam (téléchargement identifié) a eu raison du peer to peer. Le rock est un mot mort, comme l’underground, comme toute expérimentation menée au fond du garage. Du haut de sa tour (bien sûr située à la Défense), Franck Matalo paraît tellement puissant qu’on s’attend à le voir propulser roi de l’univers mais… la nostalgie, camarade. La nostalgie du bon temps du rock. Ça et le malheur. Il perd sa fille et presque aussitôt la tête. Son suicide comprendra la fin du système. Il décide de porter un coup à la domination de la marchandise en lançant un groupe paléo-punk dont le seul nom, Intestin, est un pacte avec l’échec. À la surprise générale, l’horrible combo connaît un succès sans pareil, révélant ainsi le désir d’authentique que l’industrie musicale n’était pas parvenue à tuer. Lumineux et agile, ce roman est tout à la fois une vision et un bel exercice de style. Guy Darol

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    http://clement.blogs.com

    www.audiable.com


     

  • JOHNNY CASH

    CASH - L'AUTOBIOGRAPHIE

    Avec Patrick Carr

    Le Castor Astral

    357 pages – 24 €

    La sortie de Walk The Line, le film de James Mangold retraçant la vie de Johnny Cash parviendra difficilement à restituer la totalité de l’expérience de l’homme en noir, puisque celle-ci est tout entière contenue dans l’autobiographie rédigée peu avant son décès. Et non seulement tout est dit mais cette narration émouvante vaut par une écriture serrant toujours le simple détail, éclairant ainsi les aspects boiteux du parcours, ce que le roi de la country aurait pu facilement écarter. Mieux qu’une odyssée à la gloire de, l’épais ouvrage raconte comment un enfant qui travaille dès l’âge de cinq ans dans un champ de coton se fait passer pour un chanteur de gospel auprès de Sam Phillips (qui fut le premier à signer Elvis Presley), tâtonne en chantant le répertoire de la Carter Family et décroche le gros lot avec « Hey Porter – Cry, Cry, Cry ». Ce premier single vendu à plus de 100 000 exemplaires aurait pu ouvrir la voie du bonheur. L’itinéraire de Cash est surtout marqué par la peine. Ce livre qui est le récit d’un homme amical est aussi un poignant témoignage sur les illusions nuageuses de la drogue. Guy Darol

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    LE CASTOR ASTRAL

     

     

  • ANNIE LE BRUN ❘ L'ENERGIE DU DESESPOIR


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    Depuis plusieurs décennies, la poésie partage en clans adverses ceux qui s’en préoccupent. On est résolument pour ou farouchement contre. L’amour et la haine sont les sentiments qu’elle suscite comme s’il n’y avait pas de sortie au mot de Pierre Reverdy : « cette émotion appelée poésie ». Le combat livré en sous-sol, hors de vue et d’oreilles, ne paraît plus concerner grand monde puisque la plupart des lecteurs ne vont plus à elle. La poésie ne se vend pas. Pire, elle ne se vole plus. Une rumeur court sur son décompte : c’est imbittable, ça prend le chou. Et voici justement le débat relancé, pamphlet au poing. Annie Le Brun qui connaît les vertus hygiéniques du libelle jette le problème comme un cri : « Signes de ce temps, la haine de l’utopie et la haine de la poésie se retrouvent dans la même compulsion à vénérer dans chaque instant le temps de la mort, c’est-à-dire à nous empêcher de prendre dans le temps qui s’en va le temps qu’il nous faut. » Autrement dit, poésie égale subversion. D’où l’assimilation du surréalisme au marché et sa dessication dare-dare. Trop désinvolte dès lors qu’elle se prétend « le sillon du vrai » (Saint-Pol-Roux), la poésie menace en effet le monde dans son ordre établi. Annie Le Brun lui prête de redoutables qualités. « Principe de trouble », elle génère le rapprochement de « réalités distantes » (Pierre Reverdy), elle est « peut-être la seule force humaine à se mesurer à la mort ».


    On comprend mieux l’intérêt des puissances d’argent à vouloir maîtriser cette débordante énergie, toute tendue vers la vie, soit contre le négatif sur quoi est basée la dominante idéologie du molleton. Gare aux « éléments de désordres » (Gaston Leroux), les « ruffians du commerce » (John Cowper Powys) entendent faire tourner la machine. Il faut que le pognon circule, que les camelots trafiquent en paix. Dans ce but, les médias cracheurs de crapauds et de laves se chargent de la peur, pour garder les frileux au chaud, loin des tentations brindezingues de la créativité qui rase les tables.


    Annie Le Brun balaie quelques impostures, celles qui justifient la rareté ou l’inanité poétique. Elle invective ceux qui jurent par le style et le talent, arguments des professionnels de la plume qui avertissent de cette manière l’amateur foulant leurs brisées. Pour elle, l’art s’oppose au business et le véritable artiste ne peut faire valoir ni grade ni titre sinon celui de « rêveur définitif ». enfin, elle ne manque pas de viser les mauvais fusils qui, comme Kundera, confondent poésie avec « une dérisoire volonté de beau fixe » ou, la déclarant cache-horreur, exaltent « la subversion lyrique », seule capable d’un réel sursaut de l’esprit.


    Aujourd’hui que « le temps semble sombrer dans l’immédiateté », il est du ressort de la poésie de nous ouvrir à l’impossible. Urgence selon Annie Le Brun qui tempête fort contre « la culture réduite à l’état de chiffon qui sert à éponger les incontinentes manifestations de la plus indigente esthétique du quotidien. » Dommage qu’elle tienne, et fermement, la barre du surréalisme à quoi elle est restée accrochée comme aux basques d’un good old daddy. Coincée dans l’âge d’or, ses semonces font parfois violon. Arthur Rimbaud l’avait bien dit :  « La poésie sera en avant. » Comment peut-on évaluer, en effet, les possibilités de nouveauté contenues dans ce présent apparemment atone quand la poésie se camoufle, quand elle s’embusque dans le maquis ? Guy Darol

    Appel d’air

    Annie Le Brun

    Plon, 165 pages

    Septembre 1988

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    Article publié dans Quoi Lire # 7, février 1989


    Oeuvres d'Annie Le Brun

    Sur le champ, Éditions surréalistes, 1967

    Les Pâles et fiévreux après-midi des villes, Éditions Maintenant, 1972

    Tout près, les nomades, Editions Maintenant, 1972

    La Traversée des Alpes, Éditions Maintenant, 1972

    Les Écureuils de l’orage, Éditions Maintenant, 1974

    Annulaire de lune, Éditions Maintenant, 1977

    Lâchez tout t;>, Le Sagittaire, 1977

    Les Châteaux de la subversion, Jean-Jacques Pauvert aux Éditions Garnier Frères, 1982, et Gallimard, Folio essais, 1986

    A distance, Jean-Jacques Pauvert aux éditions Carrère, 1984

    Soudain un bloc d’abîme, Sade, Jean-Jacques Pauvert chez Pauvert, 1985 et Gallimard, Folio essais, 1993

    Appel d’air, Plon , 1988

    Sade, aller et détours, Plon, 1989

    Vagit-prop, Lâchez tout et autres textes, Ramsay/Jean-Jacques Pauvert, 1990

    Qui Vive (considérations actuelles sur l’inactualité du surréalisme), Ramsay/Jean-Jacques Pauvert, 1991

    Perspective dépravée, La lettre Volée, 1991

    Les Assassins et leurs miroirs (réflexion à propos de la catastrophe yougoslave), Jean Jacques Pauvert au Terrain Vague, 1993

    Pour Aimé Césaire, Jean-Michel Place, 1994

    De L'inanité de la littérature, Jean-Jacques Pauvert aux Belles Lettres, 1994

    Vingt Mille lieues sous les mots, Raymond Roussel, Jean-Jacques Pauvert chez Pauvert, 1994

    Statue Cou Coupé, Jean-Michel Place, 1996

    De l’éperdu, Stock, 2000

    Du Trop de réalité, Stock, 2000, Gallimard, Folio essais, 2004

    Pour ne pas en finir avec la représentation, Stelec, 2003

    Ombre Pour Ombre, Gallimard, 2004



     

  • RAOUL PETITE

    LA GRANDE HISTOIRE DE RAOUL PETITE

    SUPERSONIC/DISCOGRAPH

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    Les Raoul Petite ont 25 ans d’âge. Ce sont les pionniers de la scène alternative. Ils ont parcouru un million de kilomètres, livré plus de mille shows et leur histoire est celle du Rock éternel qui surplombe les facéties louf-louf des Wampas, des Garçons-Bouchers et de Ludwig Von 88. Sans ce photophore, les Bérus auraient-ils gagné le sprint de la zique brindezingue tous genres confondus ? Pas sûr. Il faudra rendre hommage un jour aux éclaireurs : Ramon Pipin, Shitty Télaouine, Rita Brantalou. En attendant, célébrons Raoul Petite et sa figure de proue, l’immarcescible Carton à la voix de rogomme. Combo anarcho-punk tendance Zappa, Raoul Petite a intensifié le rock en ajoutant à la furie sonore une folie visuelle. Dans cette catégorie nouveau cirque (dont ils sont indiscutablement les petits cailloux), nos Raoul fort rêveurs ont créé un univers souvent imité, jamais égalé. Transversale réussite moulinant funk, reggae, rap, électropop, grindcore aimable, les neuf de Raoul Petite balancent un barock’n’roll qui n’a son pareil que dans le souvenir de ceux qu’ont éclaboussé les giclées sonores des Mothers Of Invention au Garrick Theater de New York. Voici les images montrant ce dont la horde est capable. Deux heures de clips, de lives et de backstages traçant un parcours apparu en 1981. Toute une vie dont on regrettera qu’elle ne fût pas filmée par Claude Lelouch. Guy Darol

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    Dévédé
    * Tous les clips (de 84 à 2005)
    * Lives (de 81 à 2005)
    * Les Raouls sur la route (Garanti jamais vu)
    * Les Raouls en Studio (Ohhhhhh!!)
    * Tout et n'importe quoi (Que du bonus 100% portnawak)
    Cédé bestofe
    1. C'est pas normal
    2. Dans ton kulte
    3. Molosse
    4. Les poules
    5. Voisine
    6. Mamouth
    7. Mimi Chachuka
    8. Mr Z
    9. Le poulet
    10. Buldozer
    11. Tet de kran
    12. Le muet
    13. Der Kleine Raoul
    14. Niourk Niourk
    15. Les pâtes noires
    16. Paris Tokyo
    17. Des panneaux des travaux
    18. Sable fin cocotiers
    19. Fouidom (acoustique)

     

  • JARBOE

    THE MEN ALBUM

    ATAVISTIC/ORKHÊSTRA

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    Égérie du groupe Swans (emblème du New York noise avec Sonic Youth et Live Skull), Jarboe est une voix exceptionnelle. Cette diva de l’art-rock aux allures pharaoniques est par ailleurs une performeuse inoubliable. En dépit de ses nombreux talents, Jarboe ne rencontre pas le succès qu’elle mérite. Si l’on prononce les noms de PJ Harvey, de Patti Smith et de Kate Bush, on comprendra que cette héroïne de l’underground satanique n’est pas à sa place dans les cryptes morticoles de la Batcave. The Men Album, immédiatement sorti après The Conduit, est une compilation des œuvres de la singer-songwriter permettant de revenir sur neuf de ses albums. Le livret qui accompagne ce double CD parle mieux qu’une longue exégèse. Il présente un éblouissant featuring. Alan Sparthawk (Low), Blixa Bargeld (Einstürzende Neubauten), Steve Von Till (Neurosis), Chris Connelly (Ministry), David J (Bauhaus), Edward Kaspel (Legendary Pink Dots), David Torn (David Sylvian) ne signalent qu’un échantillon du line-up. Lilith ayant  étudié le kick boxing et le bouddhisme, l’artiste sait autant cadrer des ambiances lourdes (servies par la basse ténébreuse de Paz Lenchantin) que des impressions pastorales (le guitariste Nic Le Ban excelle en légèreté). La voix, souvent passée aux filtres de l’électronique, oscille entre la couleur punk et une aquatinte folk. Tout cela fait un mélange unique qu’il convient de sortir de l’ombre. Guy Darol

  • JOHN ZORN

    FILMWORKS ANTHOLOGY (1986-2005)

    TZADIK/ORKHÊSTRA

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    Le cinéma et ses soundtracks ont fortement influencé l’œuvre gargantuesque du saxophoniste John Zorn (bandleader de Masada et Naked City) dont le sens de la composition répond assez exactement à cette remarque du satiriste Karl Kraus : « Ce qui entre difficilement dans l’oreille en sort difficilement ». Cinéphile intense, John Zorn créa de nombreuses ambiances pour des documentaires et des films plutôt underground. Cette anthologie de 28 titres (accompagnée de deux livrets très instructifs) retrace l’univers, strictement voué aux images (et à l’admiration de Mancini, Goldsmith, Bernstein, Morricone, Rota, Hermann), du plus cool des musiciens expérimentaux new-yorkais. Ces petites merveilles acoustiques couchées sur des paysages peints par Jean-Luc Godard, Raul Ruiz ou encore Kubo Kiriko révèlent un engagement particulier. Selon le percussionniste Cyro Baptista présent sur la plupart des enregistrements, « John Zorn n’a jamais été si enthousiaste qu’au cours de ces séances cinématiques ». Ayant dit cela, il convient d’ajouter que cette excitante réunion de sons (plus caressants que rêches) doit énormément aux contributions de Marc Ribot, Bill Frisell, Arto Lindsay, Anthony Coleman, Trevor Dunn, Joey Baron, Wayne Horvitz… Terrible casting ! Guy Darol

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