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DISSIDENCE UNIVERSELLE - Page 4

  • SIMON SIEGMANN & JEAN-MICHEL ESPITALLIER ❘ PUTAIN DE BORDEL DE MERDE

     

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    L'écrivain et entertainist Jean-Michel Espitallier accompagné du scénographe et plasticien Simon Siegmann vous convient à un putain de bordel de merde de spectacle assurément rosse et peu suave, le 7 novembre 2009 à La Bellone, 46 rue de Flandre, Bruxelles. Prenez d'ores et déjà vos dispositions pour assister à ce faramineux ébouillantage.

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    LA BELLONE

     

  • PHILIPPE LAGAUTRIERE

     

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    Philippe Lagautrière

     

    Chaque jour, je reçois centaine de mails, centaine d'invitations plus ou moins excitantes. Parfois, je fais passer et c'est ainsi que l'information se retrouve sur Rien ne te soit inconnu. Voici (et je me demande quel chemin de dédale l'a conduit jusqu'à moi) Philippe Lagautrière et ses tampons épinalesques. Lagautrière, enfant perpétuel. Voici les images d'un Missel onirique. Allez donc y lancer vos mirettes. C'est beau comme Mandrake revenu parmi nous.

     

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  • GERARD COURANT ❘ CINEMA ELDORADO

     

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    Jeudi 22 octobre, deux épisodes inédits des Carnets Filmés de Gérard Courant seront projetés au cinéma Eldorado de Dijon.

     

    BURGUNDIA II

    (2007, 1 heure 2 minutes)

     

    PROMENADE DANS LES LIEUX DE MON ENFANCE DIJONNAISE

    (2008, 1 heure 8 minutes)

     

    GÉRARD COURANT est un cinéaste spécialisé dans les films au long cours. On connaît son CINÉMATON qu’il tourne depuis 1978 et qui dure environ 150 heures. On connaît moins ses CARNETS FILMÉS qu’il a commencés dans les années 1970, qu’il poursuit aujourd’hui et dont la durée dépasse les 100 heures. Les CARNETS FILMÉS sont des archives cinématographiques qui regroupent toutes sortes d’éléments épars : essais, notes, croquis, esquisses, repérages, reportages, voire des rushes ou des films inachevés rassemblés ici pour former un ensemble proche de l’esprit d’un journal en littérature ou des cahiers de croquis ou d’esquisses chez un peintre.

    Jusqu’en 1992, les CARNETS FILMÉS de GÉRARD COURANT ne sont pas montés. Ils sont seulement conservés et classés dans un ordre chronologique de tournage. A partir de cette date, GÉRARD COURANT a commencé à monter les premières années en y adjoignant des inter-titres, un peu à la manière du cinéma muet. C’est en 1995 avec l’épisode LE PASSÉ RETROUVÉ que les CARNETS FILMÉS sont montés à mesure de leur tournage. Ces épisodes recouvrent des périodes allant en général de six mois à un an (et parfois même deux, voire trois ans) et durant entre 45 minutes et 2 heures. Peu à peu, ils sont transférés sur support numérique et GÉRARD COURANT les sonorise en composant des partitions sonores sur ce nouveau support.

    Parallèlement à ses CARNETS FILMÉS en cinéma Super 8, GÉRARD COURANT tourne également des CARNETS FILMÉS en vidéo dont les épisodes recouvrent des durées beaucoup plus courtes. (De nombreux épisodes anciens ne sont pas encore montés ou sont en cours de montage). Certains épisodes recouvrant seulement quelques jours, voire un seul jour comme sa trilogie ALICUDI, filmée sur trois journées en 2007.

    En 2007 et 2008, GÉRARD COURANT a filmé une dizaine d’épisodes avec téléphone portable qu’il a rassemblé sous le titre de DÉCALOGIE DE LA NUIT. Ces épisodes ont la particularité d’exister en deux versions différentes, le cinéaste oeuvrant un peu à la manière de musiciens qui composent des variations d’une même pièce sonore.

    GÉRARD COURANT a terminé à ce jour 90 épisodes de ses CARNETS FILMÉS : 33 sur support cinéma Super 8, 38 sur support vidéo et 19 avec téléphone portable. En 2009, l’ensemble de ce film en cours de tournage perpétuel dure 102 heures.

     

    Filmographie Carnets filmés en Super 8

     

    1977 : Aurore collective (1er janvier 1971 - 31 décembre 1977) 30 minutes.

    1978 : Le Contrebandier des profondeurs (1er janvier 1978 - 31 décembre 1978) 40 minutes.

    1979 : Jardins clandestins (1er janvier 1979 - 31 décembre 1979) 1 heure 23 minutes.

    1981 : Chemins intermédiaires (1er janvier 1980 - 31 décembre 1981) 1 heure 20 minutes.

    1982 : Montagnes endormies (1er janvier 1982 - 31 décembre 1982) 1 heure 35 minutes.

    1983 : Printemps météore (1er janvier 1983 - 18 mai 1983) 1 heure 25 minutes.

    1983 : Le Naufragé et le prisonnier (24 mai 1983 - 26 juin 1983) 1 heure 20 minutes.

    1983 : Le Voyageur sans ombre (29 juin 1983 - 6 août 1983) 1 heure 20 minutes.

    1983 : L'Arbre de la vie (10 août 1983 - 30 novembre 1983) 1 heure 15 minutes.

    1983 : Le Monde impatient (1er décembre 1983 - 31 décembre 1983) 1 heure.

    1984 : Les Vivants et les morts (1er janvier 1984 - 31 mars 1984) 1 heure 30 minutes.

    1984 : La Marche du temps (1er avril 1984 - 31 décembre 1984) 1 heure 15 minutes.

    1985 : Nuits transparentes (1er janvier 1985 - 31 décembre 1985) 1 heure.

    1986 : Les Jours et les nuits (1er janvier 1986 - 31 décembre 1986) 1 heure 15 minutes.

    1987 : Le Passeur immobile (1er janvier 1987 - 31 décembre 1987) 1 heure 20 minutes.

    1988 : L'Artifice et le factice (1er janvier 1988 - 31 décembre 1988) 2 heures.

    1991 : Le Nouvel hiver (1er janvier 1989 - 31 décembre 1991) 1 heure 50 minutes.

    1992 : La Terre des vivants (1er janvier 1992 - 30 juin 1992) 1 heure 7 minutes.

    1992 : Travelling (1er juillet 1992 - 31 décembre 1992) 1 heure 3 minutes.

    1993 : Vie (1er janvier 1993 - 31 décembre 1993) 1 heure 5 minutes.

    1994 : Le Passager solitaire (1er janvier 1994 - 31 décembre 1994) 1 heure 40 minutes.

    1995 : Le Passé retrouvé (1er janvier 1995 - 20 mai 1995) 1 heure 47 minutes.

    1995 : Itinéraires héréditaires (21 mai 1995 - 8 novembre 1995) 1 heure 36 minutes

    1996 : Le Ciel écarlate (8 novembre 1995 - 22 septembre 1996) 1 heure 31 minutes

    1997 : Voyage au centre du monde (16 mars 1997 - 16 avril 1997) 1 heure 10 minutes

    1998 : Le Nouveau désert (29 octobre 1996 - 31 décembre 1998) 1 heure 25 minutes.

    1999 : Derrière la nuit (1er janvier 1999 - 31 décembre 1999) 1 heure 22 minutes.

    2000 : Tout est brisé (1er janvier 2000 - 31 décembre 2000) 1 heure 20 minutes.

    2001 : Route d'argent (1er janvier 2001 - 31 décembre 2001) 1 heure 50 minutes.

    2002 : Zones césariennes (1er janvier 2002 - 31 décembre 2002) 48 minutes.

    2003 : Car seuls les nouveaux Dieux ont mordu la pomme de l'amour (1er janvier 2003 - 31 décembre 2003) 1 heure 1 minute.

    2004 : Délices lointains (1er janvier 2004 - 31 décembre 2004) 2 heures 5 minutes.

    2006 : Là-bas (1er janvier 2005 - 31 août 2006) 1 heure.


    Filmographie Carnets filmés en vidéo

    1975 : Philippe Garrel à Digne (Premier voyage) (2 mai 1975) 1 heure 43 minutes.

    1979 : Philippe Garrel à Digne (Second voyage) (28 avril 1979) 56 minutes.

    1982 : Passions (entretien avec Philippe Garrel I) (6 juin 1982) 1 heure 32 minutes.

    1988 : Et si on jouait (20 octobre 1988 - 25 octobre 1988) 27 minutes.

    2001 : Place Saint Michel (15 janvier 2001 - 28 janvier 2001) 80 minutes.

    2001 : Florence Loiret-Caille, Cinématon n° 2013 (17 janvier 2001) 29 minutes.

    2001 : Lucia Sanchez, Cinématon n° 2014 (24 janvier 2001) 23 minutes.

    2002 : Périssable paradis II (notes pour un monde nouveau) (2 septembre 2002 - 4 septembre 2002) 1 heure 21 minutes.

    2003 : Autour de 24 Passions (18 avril 2003) 32 minutes.

    2003 : Une semaine sainte (15 avril - 18 avril 2003) 1 heure 1 minute.

    2004 : Marsiho (Journal du FID 2004) (3 juillet 2004 - 5 juillet 2004) 2 heures 3 minutes.

    2004 : Lisa et Rose-Anaël (29 juillet 2004 - 30 juillet 2004) 30 minutes.

    2004 : Causerie d'un Martien en exil à Lyon (26 juillet 2004) 52 minutes.

    2004 : Un été amoureux (8 août 2004 - 17 septembre 2004) 1 heure 1 minute.

    2004 : Exposicion (Journal du Mexique) (23 octobre 2004 - 11 novembre 2004) 2 heures 4 minutes.

    2005 : Zouzou à Saint-Denis (5 février 2005) 44 minutes.

    2005 : Marselha (Journal du FID 2005) (2 juillet 2005 - 6 juillet 2005) 1 heure 21 minutes.

    2005 : Destination Fourvière (5 octobre 2005) 1 heure 28 minutes.

    2005 : Lugdunum (Journal du festival Doc en Courts 2005) (6 octobre 2005 - 8 octobre 2005) 1 heure 38 minutes.

    2006 : Un débat À travers l'univers (30 mars 2006) 1 heure 32 minutes.

    2006 : L'Ascension de Notre-Dame de la Garde et la descente vers le Vieux-Port de Marseille (23 septembre 2006) 1 heure 2 minutes.

    2007 : Jean-François Gallotte fait son cirque sur Zaléa TV (26 janvier 2007) 1 heure 2 minutes.

    2007 : Voyage dans les îles du Frioul (23 février 2007) 42 minutes.

    2007 : Alicudi 1 Bella (24 avril 2007) 1 heure 19 minutes.

    2007 : Alicudi 2 Selvaggia (25 avril 2007) 1 heure 8 minutes.

    2007 : Alicudi 3 Lontana (26 avril 2007) 1 heure 19 minutes.

    2007 : Rituels (6 avril 2007 - 25 octobre 2007) 1 heure 54 minutes.

    2008 : Fêtes blanches (21 mars 2008 - 20 septembre 2008) 1 heure 34 minutes.

    2008 : Jean Cocteau, Derek Jarman, Dresde de sang et de feu sur Radio Libertaire (2 avril 2008) 33 minutes.

    2008 : Coffret JM (25 juin 2008) 11 minutes.

    2008 :  ant">Saint-Marcellin vu par Gérard Courant (24 décembre 1983 - 21 septembre 2008) 1 heure 56 minutes.

    2008 : Promenade dans les lieux de mon enfance dijonnaise (2 novembre 2008) 1 heure 8 minutes.

    2008 : Le Tour du lac Kir (3 novembre 2008) 48 minutes.

    2008 : Un soir à Gennevilliers (13 décembre 2008) 19 minutes.

    2008 : Illuminations (26 décembre 2008) 1 heure 3 minutes.

    2009 : Tout était clair (2 avril 2009 - 25 mai 2009) 2 heures 8 minutes.

    2009 : L'Anniversaire de Bambou (8 mai 2009) 1 heure 37 minutes.

    2009 : Direction Sud-Est (8 août 2009 - 13 août 2009) 1 heure 28 minutes.


    Filmographie Carnets filmés avec téléphone portable

    2007 : Dans la gloire intime des nuages enflammés (26 novembre 2007 et 7 décembre 2007) 1 heure 15 minutes.

    2007 : Dans la gloire intime des nuages enflammés II (26 novembre 2007 et 7 décembre 2007) 1 heure 15 minutes.

    2007 : Banlieue Ouest (24 novembre 2007 et 9 décembre 2007) 42 minutes.

    2007 : Banlieue Ouest II (24 novembre 2007 et 9 décembre 2007) 42 minutes.

    2007 : Banlieue Est (12 décembre 2007 - 14 décembre 2007) 1 heure 11 minutes.

    2007 : Banlieue Est II (12 décembre 2007 - 14 décembre 2007) 1 heure 11 minutes.

    2007 : Massalia (20 décembre 2007) 27 minutes.

    2007 : Massalia II (20 décembre 2007) 27 minutes.

    2007 : Burgundia (23 décembre 2007 - 28 décembre 2008) 1 heure 2 minutes.

    2007 : Burgundia II (23 décembre 2007 - 28 décembre 2008) 1 heure 2 minutes.

    2008 : Le Temps et les rêves (9 janvier 2008 - 14 janvier 2004) 1 heure 11 minutes.

    2008 : Le Temps et les rêves II (9 janvier 2008 - 14 janvier 2004) 1 heure 11 minutes.

    2008 : Dresde de sang et de feu (24 janvier 2008 - 27 janvier 2008) 1 heure 2 minutes.

    2008 : Dresde de sang et de feu II (24 janvier 2008 - 27 janvier 2008) 1 heure 2 minutes.

    2008 : Louanges téméraires des heures divines (3 février 2008 et 6 février 2008) 1 heure 10 minutes.

    2008 : Louanges téméraires des heures divines II (3 février 2008 et 6 février 2008) 1 heure 10 minutes.

    2008 : La Ville des fantômes (15 et 16 décembre 2007, 6 et 19 janvier 2008, 10 février 2008) 2 heures 2 minutes.

    2008 : La Ville des fantômes II (15 et 16 décembre 2007, 6 et 19 janvier 2008, 10 février 2008) 2 heures 2 minutes.

    2008 : Rétrocompression (24 novembre 2007 - 10 février 2008) 45 minutes.

     

    Renseignements :

    LES AMIS DE CINEMATON

    37, boulevard Rouget de Lisle

    93100 Montreuil

    Téléphone : 01 48 59 76 92

    Courriel : gerard.courant@club-internet.fr

    Site : www.gerardcourant.com

     

    CINÉMA ELDORADO

    Site : www.cinéma-eldorado.fr

     


     

     

     

     

  • MARCEL ROGER ❘ PROFESSION POETE

     

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    Marcel Roger photographié par Guillaume Weil

     

    Une foule allait et venait ce samedi 3 octobre 2009, dans le 11e arrondissement de la Capitale, chargé d'histoire. Public nombreux, déambulant, venu à L'automne du Génie comme si un événement allait se passer, allait surgir. L'hésitante foule, chercheuse de spectacles annoncés ou de chroniques de décapitations sanglantes, se promenait dans les allées des jardins d'un Paris mythique, allait flâneuse  au devant des surprises : ci et là, œuvres de plasticiens et de rêveurs. Il est vrai que le public habituel est en partie fait de parents accompagnant leurs enfants dans les squares et jardins, comme  dans des jours ordinaires, mais ce samedi était bien particulier, square de la Roquette. Devant la très  belle fontaine aux jets d'eau scintillants et qui jaillissait d'éclats de soleil et de pièces musicales du XXIe siècle, glissant entre les doigts. Ce public, lui-même poète, et ses enfants rêveurs, faisait face à des personnages aux visages de lune, les yeux dans les étoiles et se retrouvant acteurs par surprise sur une scène naturelle, improvisée, semée de jouets, d'ours en peluche et de cuillerées de confiture de mirabelle offertes uniquement aux femmes et aux enfants par l'artiste Hernani Cor, saltimbanque, bonimenteur et nourricier d'une ribambelle de bambins tournant en ronde permanente autour de l'artiste généreux portant au poignet des ballons gonflables aux formes de grains de raisins murs récemment vendangés, comme si le poète Hernani était le Messie.  Une belle manière de rendre hommage aux Mères Courageuses, qu'ici même, avaient dû affronter la "veuve", la "mirabelle",  au tranchant terrible de la décapitation. Les arbres, habillés de poésie d'artistes et de « roquette » , pour la circonstance, par la poétesse Christiane Blanc, rayonnaient et bruissaient, se souvenant aussi des cris et des pleurs des familles des victimes, dignes et courageux, et que l'artiste sculpteur en un tour de magie avait recueilli, pour le souvenir ; cette petite plante Erica sativa avait poussé, ici même, bien avant que la prison fut prison. Il faut du temps, des semaines, sinon des mois de patience pour revoir sous ses yeux refleurir cette petite espèce, aujourd'hui presque disparue, en ces lieux d'enfermement et de tragédie qui marqua à jamais les hommes, les femmes et la famille du peuple de France, qui, horreur, subirent le châtiment capital.

     

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    Marcel Roger photographié par Gérard Lavalette

     

    Puis, trois secondes suffirent, et vint l'instant attendu, inattendu. Le public attendait sans attendre. Il y eu l'effet surprise, rien que ça. Un homme sans tête arriva tout bonnement, un poste-radio à hauteur d'oreilles qu'ils n'avaient pas, la radio diffusant des airs sans air ; et des mots rauques s'échappaient du corps bien vivant de ce personnage qui semblait vouloir dire des mots du rêve, des mots uniques, jamais entendu, jamais prononcés auparavant  depuis l'histoire des hommes : rêver,  rêver, retrouver toute sa tête, retrouver ses esprits, rêver, rêver, libre, être libre. Les enfants en admiration, n'étaient pas effrayés, loin de là. Trottinant, ils semblaient en communion avec cet homme étrange, humain, mais dont l'histoire n'avait pas fait de  cadeau en lui déposant sa tête. Terrible, le supplice subit, mais le regard enfantin de ces petits hommes et petites femmes semblaient normal, rien qui puisse les choquer, rien d'épouvantable, d'extraordinaire, tout était normal. Voir un homme sans tête n'était pas tragédie, c'était plutôt cirque et fantaisie, amusement et théâtre des choses naturelles de la vie ; tout simplement, un des leurs était là, presque normal, sans tête mais sans sang, sans blessures  visibles. Et puis, fait extraordinaire, l'homme sans tête se mit à danser, danser, danser sur une musique douce de brise montante dans les cieux : dans cette dance il fut sublime, aérien, virevoltant  et naturel. Tel un flocon de neige, il rejoignait les étoiles ; là, ce n'était pas une danse de mort, mais la danse de l'espérance, la voltige insensée  qui fait que les disparus reviennent au-devant de la scène en héros, tranquille et sage sans être résignés, merveilleux et  vivant, tragique et sublime. Personne ne redoutait les cris, ni ne se satisfaisait des oh ! d'exclamation et d'admiration. Tous savaient qu'un moment précieux s'inscrivait dans les annales, laissant trace à des souvenirs d'un autre siècle, et faisant se rapprocher les hommes et les femmes, leur offrant rêve et beauté, magie sans tragédie. Le spectacle ne durant pas longtemps, suffisamment pour l'histoire, assez pour ces enfants, futurs hommes, qui se rappelleront du poème magnifié, du personnage élégant près des étoiles, accompagné, mot par mot, par le chevalier des poètes, Marcel Roger, revenu un court instant auprès de l'homme sans tête, pour la fête, pour l'offrande.

    L'après-midi, ne s'arrêtait pas là, la fête se poursuivit dans d'autres lieux, d'autres jardins,  dans les ateliers d'artistes, ou dans des chambres, là où chacun de nous se retrouve dans l'euphorie de l'intimité où il se donne corps et âme, majestueux, généreux, artiste née avec des trésors uniques et porteurs d'élégance et de génie. «  La vie entière de l'âme humaine est mouvement dans la pénombre. Nous vivons dans le clair-obscur de la conscience », écrivit Fernando Pessoa.

     

    LIEUX DE MEMOIRE

     

    Il fait nuit et nous voici donc de nouveau retrouvé, ensemble, chez le poète Marcel Roger, à quelques  longs pas du cœur de l'arrondissement et pas très éloigné d'une certaine rue des Boulets, par où les esclaves étaient trainés douloureusement, portant  aux chevilles le poids de la capture pour y être enfermés à La Roquette. A priori, l'appartement de Marcel est un appartement semblable à tant d'autres. Je le connais depuis que Marcel m'y a invité il y a fort longtemps, un jour de lune pleine et, où je reviens seulement sur invitation. Ici, pas de hasard, murs et parterre resplendissent de poésie, là, entre les lames de parquets, poussent les tilleuls de son enfance, là, grimpent les idées des premiers et derniers réveils du poète enfouis dans le puits de sa  mémoire. Là, les tournesols vivent et ne meurent jamais ; seulement récupèrent les moments de souffle, le temps de boire le silence du poète. On s'assoit sur un tabouret ou, sur le lit d'où on ne peut tomber de bien haut. Alors, tout près du plancher, vous découvrez les exploits contenus dans chacune des pages des spécimens précieux fabriqués par les doigts de Marcel Roger. Par affinité avec l'œuvre du cinéaste Andreï  Tarkovski (L'Enfance d'Ivan, Andreï Roublev, Solaris, le Miroir, Stalker, Nostalghia, le Sacrifice), Marcel Roger a choisi de présenter des photos dans les deux pièces de son appartement et dans les couloirs souterrains et caves de l'immeuble. Des prises de vue datant de juillet 1988, dans les entrepôts de Bercy, ont déclenché le souvenir de « Stalker » et le désir de capter, à Bercy et ailleurs, des images qui évoquent cet univers.  En octobre 1989, une première utilisation de sa cave lui a permis de présenter sept photos des entrepôts. De là est née l'idée de tout un parcours souterrain.

     

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    Marcel Roger
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    Marcel Roger
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    Marcel Roger

     

    « Les ombres qui m'animent me font préférer les images réfléchies. Je m'efforce de ne voir, du monde, que ce qui me plaît. J'adapte la réalité à mon état d'esprit. Cette création, dit-il, m'a conduit à la source de la photographie : l'écriture avec la lumière. Avec des lampes de poche, je découvre les caves de mon immeuble. Avec des bougies, des lanternes, j'éclaire des intérieurs, des objets, des visages. Moi aussi, j'essaie de montrer ce que je cache : la lumière creuse son chemin intérieur... traces d'hier, espoir projeté... Le désir pose le plaisir, minutes d'éternité, désenvoûte la mort... (Sara Lemasle). C'est comme un devoir : je dois toujours « creuser le même sillon ». Je reviens sur mes photos, rentre en elle, les transforme, les rephotographie.  J'aimerais tant que l'image accouche de sa matière originelle ! La cave, le grenier, sont des lieux magiques qui font ressurgir des souvenirs d'enfance (découvertes, peurs, mystères...). Mes images reviennent dans différences versions : sur les murs, les portes, les cloisons, délaissées en quelques endroits. Elles prennent place dans un album. Les photos de famille, sorties de l'album, retrouvent un cadre. Certaines photos cherchent à remplacer les tableaux, devenir icônes. L'appartement, par son décor intérieur, l'agencement des objets, évoque le passé d'une part de nous-mêmes, restitué par Tarkovski. Des photos ont été prises dans les caves et leurs couloirs. Les spectateurs essaieront  de les retrouver au cours de leur voyage sous terre. Les éléments, la matière imprègnent les photos comme la réalité délabrée de ces caves où des faisceaux lumineux créent  un autre espace. Je souhaite que mes photos soient des miroirs qui renvoient  à chaque spectateur un coin de sa mémoire ; qu'elles renvoient aussi à Tarkovski et à ses films. Le souvenir, la catastrophe sont les thèmes éthiques de ses œuvres. La réflexion qu'elles suscitent, les émotions qu'elles procurent demeurent, en dépit de l'éphémère des événements, des lieux, des êtres... » Bienvenu Merino

     

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    Marcel Roger photographié par Gérard Lavalette

     

     

     

  • SAMUEL TASTET REEDITE SAMUEL VEIS/LE MUR DE GAINSBOURG

     

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    L'éditeur Samuel Tastet réédite Le mur de Gainsbourg du photographe Samuel Veis, un ensemble de cinquante-cinq clichés réalisés aux aurores les 10, 18 et 28 février 1992, soit un peu moins d'un an après le décès de Serge Gainsbourg. Ces photographies révélant « l'audace d'un incontrôlable espace de liberté » saisissent l'expression des gestes et volées passionnelles d'une époque. Plusieurs fois menacé d'effacement, le mur de la rue de Verneuil est bien, en effet, un espace mouvant, un palimpseste réalisant l'évolution des tracés, suivant ainsi l'accélération des techniques. Il est donc émouvant de retrouver l'état du mur, depuis recouvert d'autres signes, d'autres élans, d'autres manières. Confrontés à la fuite du temps, nous regardons le mur dans un rétroviseur, celui que nous tend Samuel Veis. Ces images agissent sur nous comme ces foyers de nostalgie qu'attisent Willy Ronis, Robert Doisneau, René-Jacques ou Henri Guérard. Livre de mémoire rehaussé d'impressions écrites par Samuel Veis, comme les points d'acupuncture d'une topographie.  Guy Darol

     

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    LE MUR DE GAINSBOURG

    Samuel Veis

    EST - Samuel Tastet Editeur, 2009

     

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    EST - SAMUEL TASTET EDITEUR

     

     

     

     

     

  • GERARD MORDILLAT ❘ POUR UN CINEMA INCONFORTABLE

     

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    En 1993, Gérard Mordillat réalise En compagnie d'Antonin Artaud à la suite de  Toujours seuls qui ne rencontra pas son public. Dans un entretien filmé, il examine le cinéma actuel et ses déferlantes d'images neuroleptiques. Mordillat plaide pour un cinéma inconfortable, un cinéma qui exprime les incohérences du réel. Le regard qu'il porte sur  l'académisme qui a envahi les écrans depuis des décennies jette des étincelles. Autant dire que le point de vue de Gérard Mordillat qui en appelle à une autre conception des récits est véritablement savoureux. Eclosion d'un manifeste.

    VOIR

    L'ENTRETIEN AVEC GERARD MORDILLAT

  • LE GENIE DE LA BASTILLE

     

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    SQUARE DE LA ROQUETTE


    TROIS  ARTISTES INSURGES INTERVIENNENT

     

    CHRISTIANE BLANC, Roquette et mirabelles

    HERNANI  COR, De la Roquette à la confiture de mirabelles

    BIENVENU MERINO, Il y a comme une espèce de bruit à la Roquette

     

    GENIE DE LA BASTILLE

    Exposition/ Performances

    143 rue de la Roquette

    Face à la rue de la Crois-Faubin

    Samedi 3octobre 16h

     

     

    ROQUETTE ET MIRABELLES

    Sculptures de Christiane Blanc

     

    Rochette : dite roquette, petite fleur (Érica Sativa),  qui  donna ce sobriquet à ce lieu dit, Roquette.

    Mirabelle était l'un des noms donnés à la guillotine, pendant la révolution française.

     

    Rochette, dite roquette, cette petite fleur poussait sur les terrains du couvent des Hospitalières, couvent établit de 1690 à 1789, fermé à la révolution. Le couvent avait son jardin et ses terres étaient cultivées. Il y avait des vignes et des arbres fruitiers, comme des orangers. Le cimetière du couvent se trouvait à l'angle de la rue de la Roquette et de la rue Léon Frot, aujourd'hui occupé par le collège Alain Fournier. Le couvent sera supprimé à la révolution et occupé par une filature sous l'empire. C'est à cet endroit où fut construite la prison de la  « Petite Roquette ». Les prisons de  la « Petite Roquette » (qui devint une prison pour femmes en 1932) et de la « Grande Roquette » ouvertes en 1830 et 1836, fermées en 1974 et 1899, se trouvaient à l'emplacement actuel du Square de la Roquette et du pâté de maisons, de part et d'autre du square. Soixante dix condamnés furent guillotinés à l'angle de la rue de la Roquette et de la rue de la Croix-Faubin. Les cinq dalles servant à l'origine de supports au montant de l'échafaud qui supportaient la guillotine sont encore visibles à cet endroit, à l'emplacement des  stationnements de voitures.

     

    Robert Badinter, Ministre de la Justice en 1981, fit un discours,  à l'Assemblée Nationale, dans son combat contre la peine de mort, se tenant debout, grand, et d'une voix décisive, tranchante et puissante, cria : « Coupés en deux », telle fut son expression pour désigner les suppliciés que l'état envoyait à la guillotine.

     

    Il obtient l'abolition le 30 septembre 1981.

     

    La prison est une excroissance de la société. Elle n'est qu'une reproduction, en plus criard, de l'ordre qui produit des délinquants. C'est un concentré exacerbé de la société, avec toutes ses tares : hiérarchie, arbitraire, rapports de force, délation, lâcheté. Censée réformer ceux qui ont remis en cause l'ordre dominant de la société, elle n'est qu'un purgatoire.

    Combien de voix généreuses ne se sont-elles pas élevées parmi les gens de bonne volonté pour réclamer une humanisation des conditions morales et physiques de détention ! La destruction de l'identité d'un individu soumis à la privation sensorielle se manifeste par des effets conjoints tels que la désorientation progressive, des tendances hallucinatoires et des désordres des fonctions végétatives (augmentation de la faim, de la soif, du besoin de sommeil, du besoin d'uriner). La privation sensorielle est le stade ultime de l'isolement et utilisée parallèlement au « lavage de cerveau ». Combinaison de divers moyens de tortures spécifiques : privation de sommeil, lumière aveuglante, bourdonnements incessants, port d'une cagoule, station debout, la méthode cause un état de stress conduisant rapidement à une désintégration de la personnalité souvent irréversible.

     

    Si des artistes, sculpteurs, peintres, écrivains, aujourd'hui interviennent Square de la Roquette, là, dans ces jardins, où il n'y a pas si longtemps s'exerçait le droit de mort et l'exécution d'hommes et de femmes,  c'est pour rappeler à ceux qui ne savent pas ou qui aurait peut-être oublié que la peine de mort existait en France jusqu'en 1981. Aussi, faire entendre notre désir que lutter contre des conditions de détention inhumaine ou bestiale est un droit de citoyen pour qu'à l'avenir, des hommes, des  femmes et des enfants ne souffrent plus de la maltraitance qui leur est infligée, où certains des détenus et détenues sont moins bien traités que des fauves, car  la prison , sous sa forme actuelle, n'a qu'un but : détruire celui qui a le malheur d'en franchir les portes . Bienvenu Merino

    In situ

    L’objectif est de créer une proximité et un dialogue avec le public par la médiation artistique, soutenir le développement de la vie culturelle dans les quartiers, modifier la perception de la ville au quotidien, surprendre, interroger, solliciter l’imaginaire. Ainsi, 70 artistes - plasticiens pour des installations In situ vont modifier la perception du paysage urbain habituel.

    Grâce aux installations, aux performances, aux animations, nous attirons l’attention des habitants sur la place essentielle du jardin dans notre vie quotidienne. Le jardin, paysage urbain, sensibilise un large public à la création artistique. 

    Depuis la Révolution, les jardins à Paris sont devenus des lieux accessibles et de sociabilité. Dans le XI°, l’aménagement de jardins publics à la place de la prison de la Roquette et des abattoirs, ou à la place d’anciens locaux industriels vétustes, illustre cette volonté.

      

    Les jardins à découvrir

     

    Square de la Roquette (143, rue de la Roquette),

    Square des Jardiniers (2 passage Guénot),

    Square Colbert (159 rue de Charonne),

    Square Folie Titon  (28 rue Chanzy),

    Square Louis Majorelle (28 rue de la Forge Royale

    Square Raoul Nordling (30, rue de la Forge Royale)

     

    Square Colbert:

    Gabor Breznay

    Yannick Charron

    Barbara Debard

    Gabriela Golin

    Jean-Jacques Lapoirie

    Danielle Loisel

    Tracy mead

    Brigitte Valin/ Guillaume Ponsin,

    Veronic

     

    Square Nordling :

    Seo Guilheon

    Performances :

    Marie Joseph Segretain

     

    Square Majorelle :

    Françoise Anger

    François Fernandez

    Hori Hiroko

    Jisseo

    Anaïs Lelievre

    Stephane Ruault

    Adrien van Nieuwenhuizen

    Yacaluna

     

    Square des jardiniers :

    Ora Adler

    Ute Best

    François Cossen

    Claudio di Palma

    Gab

    Patrick Lipski

    Karine M

    Tatiana Stolpovic

    Jean-Louis Vincendeau

     

    Square de la Roquette :

    Al.Baiti

    Marie Barbé

    Annie Barel

    Christiane Blanc

    Monique Bouquerel /Laurent Grévy

    Jean Chazy

    Corine Sylvia Congiu

    Maîka Devireux/Laurence Le Moyec

    Dominique Gayman

    Charlotte Herben

    Seong-Ha Kim

    Heidi Scheffler

    So 

    Lorna Taylor

    Marie-France Vassel

    Eric Vermeil

    Erick Vilquin

    Performances :

    Anne Gâteau

    Bienvenu Merino

    Hernani Cor

     

    Square de la Folie-Titon :

    Galit Allouche

    Pierre Millotte

    Georges Nadra

    Denis Pa norias

    Sotte au-Kane

    Strojna

    Astrid Vespieren /Anne Durand

    Laurence Vincent / Raphaël Monchablon

    Tohu-Bohu OF /Tinga

    Performances:

    Carol Fonteneau

    Gilles Charrot

     

    PARIS

    GENIE DE LA BASTILLE

    25  ANS DE CREATION CONTEMPORAINE

    INVITES 2009 : ARTITES DE BERLIN

    Expositions/performances

    25 septembre/ 4 octobre 2009 

    Lieux d'expositions /installations d'œuvres

    Mairie du 11e

    Espace Kiron

    Six Jardins et Squares du 11e arrondissement

    Contact presse : Cathy Bion

    cathi.bion@club-internet.fr


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    LE GENIE DE LA BASTILLE


     

     

     

     

     

  • QUETTON ARTTOTAL ❘ PRESSE UNDERGROUND HISTORIQUE

     

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    Il existe une Presse Underground historique - dont Actuel, en sa version primitive, serait l'arbre qui cache la forêt. Foisonnante dans les années 1970, cette Presse délivrait des messages multiples, croisant la poésie et l'anathème, vignettes iconoclastes et invitations à découvrir d'autres musiques. Elle était l'alliée des causes réprimées, agissait en faveur des minorités. Cette Presse n'a guère fait de petits. Dans le Guide de la France des Luttes, annuaire publié en 1974, aux éditions Stock (Collection Lutter), les militants des combines diverses et réseaux parallèles se comptaient par milliers. Vous souvenez-vous du Citron Hallucinogène, de L'Ecchymose, de Geranonymo, de Sabianne, du Parapluie, du Tréponème Bleu Pâle, de Sphinx, Mégafoutral, The Starscrewer,  Crispur, Quetton ? Rockin' Yaset poursuit l'aventure de Quetton, créé en juin 1967. Dans un numéro 15 (+ 16, 17 et 18), il célèbre les 41 ans de ce journal successivement « fou, con et salaud », « satirique et artien ».

    Lire cette livraison (non brochée), intitulée Les 41 ans de Quetton c'est Yes we qu'ânes, est une fête pour ceux qui recherchent en ces jours blêmes, une expression vraiment libre, secouante, passionnelle, musclée, excessive, tordboyotante, gavrocharde, flot de feux, slapstick, goualante, croustilleuse.

    Il ne s'agit pas d'aller jeter un coup d'œil mouillé du côté du Quetton. Le Quetton n'est pas crouni. Son Rockin' Yaset au ton cru et rabelaisien nous parle d'aujourd'hui. Un aujourd'hui qu'il sait pointilleusement vitrioler.

    Pour tout connaître de cette chamboula, consulter :

    QUETTON

    MYSPACE ROCKINGYASET

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  • PORTRAIT DE STAR

     

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    C’est quoi un poète ?  Ci-dessus, le portrait de Mountazer Al-Zaïdi, le journaliste Irakien qui, appliqué, dans un geste d’artiste contestataire, envoya ses chaussures au visage de l’ancien Président des Etats-Unis, Georges W. Bush.

    Mountazer Al-Zaïdi vient d’être libéré ce lundi, après neuf mois de prison. Bienvenu Merino

     

  • LOUIS MERINO, PEINTRE

    Il ne suffit pas d’emporter l’adhésion d’autrui par notre éloquence pour faire triompher la vérité. Si nous nous servons de la séduction, de la rhétorique ou de la flatterie afin de masquer la faiblesse de nos thèses, nous pouvons persuader les autres, mais pas les convaincre. La conviction suppose en effet que celui qui prend parti pour une idée soit lui-même convaincu de la validité de la position qu’il défend. Je connais Louis Merino, mon frère, depuis plus d’un demi-siècle. Vie réelle, vraie, sans artifice, sans théâtre aussi, ni comédie, jour après jour, années après années, sans relâche de travail et d’abnégation presque quotidien. Ce dont je suis sûr, c’est que Louis, le peintre, y croit. Je dirais de mon frère, le démiurge Louis,  qui en Grec, désigne l’ouvrier, l’artisan, celui qui travaille de ses mains. Nous connaissons tous, l’acteur Louis Merino, le comédien talentueux, généreux, le Buster Keaton du Théâtre, dans « Les évasions de Monsieur Voisin » mis en scène par Jacques Nichet et création du Théâtre de l’Aquarium, à la Cartoucherie de Vincennes ; le Premier Ministre espagnol Luis Carrero Blanco, en voltige , dans « La Passion du général Franco » d’Armand Gatti; le professeur, dans « Marabout », « La Trilogie du Nicaragua », pièce sur la torture, de Bruno Boëglin ; Paolo, dans la « Trilogie de la Villégiature » de Carlo Goldoni, au Théâtre de Nanterre-Les Amandiers, mis en scène par Jean Louis Benoit,  etc. Mais là, je parle du peintre, qui donne forme à la matière inorganisée en façonnant ainsi son univers. Louis nous fait une démonstration, à la fois témoignage pictural et outil d’une pensée, je dirais assez rigoureuse, qu’il met en scène sur la toile. Le voilà, peintre. Il n’est pas né peintre mais il le devient depuis quelques années. Il peint des ciels. A ce qui a été  dit : « Si le ciel est le séjour des divinités ; il est aussi le séjour des bienheureux qui viennent les rejoindre ».  Mais peu importe ce discours ! Croire ou ne pas croire ! Je connais bien mon frère, sur ce sujet,  mais s’il a réfléchi à cela, des choses existentielles, son  outil, aujourd’hui, la peinture, le guide vers les ciels. Dans un sens général, le ciel est le symbole des aspirations les plus élevées de l’homme, de la perfection de l’esprit.  Du ciel jaillit la lumière  qui nous éclaire et nous guide. Peindre un ciel est chose difficile. Picasso disait qu’un ciel était  impossible à peindre, et  que les peintres du dimanche s’obstinaient à peindre des ciels, alors que cela était impossible. Si nous distinguons le ciel atmosphérique du ciel religieux ce ne fut pas le cas dans plusieurs traditions qui le voyaient comme une coupole ou une voûte. A la crainte des désastres naturels issus du ciel, orages, foudre, cyclone… s’ajoutait alors la terreur que cette voûte ne soit mal soutenue et ne s’écroule réellement. De certains de ces ciels, on reçoit la lumière, donc, être admis à l’initiation. De façon générale, la lumière est le signe de la connaissance, opposée à l’ignorance. Parfois, dans ses ciels, apparaît une lune, aussi riche en symboles que le soleil ; la lune s’en distingue parce qu’elle ne fait que refléter une lumière qui n’est pas la sienne et qu’elle est soumise à un cycle qui détermine sa forme ou son apparition. J’observe le peintre face au chevalet où est posé le châssis avec sa toile tendue. En trois coups de brosse, le violet apparaît sur la toile. Ce violet résulte de la combinaison du rouge et du bleu ; il allie ainsi la puissance active du rouge avec la sagesse réflexive du bleu. Et il est le point  d’équilibre entre la passion et la réflexion, entre la terre et le ciel. Ce violet, n’oublions pas, a la couleur de la robe des évêques et du cœur des églises, le Vendredi saint. Le peintre Louis Merino le sait. Voyons un peu où il veut en venir.  Selon la mythologie, allaitée par Héra, Héraclès laisse tomber quelques gouttes de lait qui vont former la voie lactée. Se détachant clairement sur le fond du firmament, la voie lactée a inspiré de nombreux poètes. Pour les Incas, elle est le grand fleuve du ciel où le dieu Tonnerre puise la pluie. Et pour les Aztèques, elle est un serpent blanc dévoré chaque jour par l’aigle du soleil. Elle est aussi  le chemin des oiseaux, la couture du ciel ou encore la trace des pas d’un dieu chasseur ou des skies de l’ours, en rapport avec la Grande Ourse. Mais dans toutes les cultures, elle est la voie qui relie le monde céleste et le monde terrestre. On peut parler presque d’exploit en observant  chacun des ciels de Louis : «  Terres rouges d’Aveyron », «Coucher du soleil », « Le Ramage », « Mélancolie », « Tourment », « Terre de Feu », « Rencontre des éléments », « Figuration », « Ciel de Brest », « Espoir », « Nuages bleus », « Crépuscule », « Jardin dans le ciel », « Clair de lune dans l’Aveyron », « Impression de ciel », «Vision ésotérique », « Ciel capitale », ce ciel de Paris, vu au travers d’une petite lucarne de son atelier, là-haut au 7e ciel, je veux dire au septième étage, par l’escalier de service infligeant au peintre, à chaque escalade, un violent effort,  et je sais qu’il doit vraiment y croire, pour renouveler ces efforts aussi  intensifs, mais comme tout homme qui travaille, je  sais qu’il est récompensé, ce que Louis Merino, peintre,  mérite. Cela dit, pour le premier exploit. Le second exploit, est de mettre tous les ciels, tous, dans le train en partance pour Rodez. Et de là, de cette petite gare S.N.C.F. où  il est si souvent arrivé, fier, en terre non promise, des hommes et des femmes vont  acheminer ses œuvres par la petite route, qui mène à la très belle ville de Conques, où ils seront montrés au public, comme un présent, une reconnaissance aux Aveyronnais qui l’ont toujours bien accueilli. Bienvenu Merino

     

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    EXPOSITION DES PEINTURES DE LOUIS MERINO

    et

    délicats coups de pinceaux sur porcelaines

    de

    Françoise de Renéville

    Photographies de Denis Mathieu

    Centre culturel - Mairie de Conques

    12320

    25 juillet - 25 août

    2009

    Vernissage le 25 juillet

    18h