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L'écrivain et entertainist Jean-Michel Espitallier accompagné du scénographe et plasticien Simon Siegmann vous convient à un putain de bordel de merde de spectacle assurément rosse et peu suave, le 7 novembre 2009 à La Bellone, 46 rue de Flandre, Bruxelles. Prenez d'ores et déjà vos dispositions pour assister à ce faramineux ébouillantage.
Chaque jour, je reçois centaine de mails, centaine d'invitations plus ou moins excitantes. Parfois, je fais passer et c'est ainsi que l'information se retrouve sur Rien ne te soit inconnu. Voici (et je me demande quel chemin de dédale l'a conduit jusqu'à moi) Philippe Lagautrière et ses tampons épinalesques. Lagautrière, enfant perpétuel. Voici les images d'un Missel onirique. Allez donc y lancer vos mirettes. C'est beau comme Mandrake revenu parmi nous.
Jeudi 22 octobre, deux épisodes inédits des Carnets Filmés de Gérard Courant seront projetés au cinéma Eldorado de Dijon.
BURGUNDIA II
(2007, 1 heure 2 minutes)
PROMENADE DANS LES LIEUX DE MON ENFANCE DIJONNAISE
(2008, 1 heure 8 minutes)
GÉRARD COURANT est un cinéaste spécialisé dans les films au long cours. On connaît son CINÉMATON qu’il tourne depuis 1978 et qui dure environ 150 heures. On connaît moins ses CARNETS FILMÉS qu’il a commencés dans les années 1970, qu’il poursuit aujourd’hui et dont la durée dépasse les 100 heures. Les CARNETS FILMÉS sont des archives cinématographiques qui regroupent toutes sortes d’éléments épars : essais, notes, croquis, esquisses, repérages, reportages, voire des rushes ou des films inachevés rassemblés ici pour former un ensemble proche de l’esprit d’un journal en littérature ou des cahiers de croquis ou d’esquisses chez un peintre.
Jusqu’en 1992, les CARNETS FILMÉS de GÉRARD COURANT ne sont pas montés. Ils sont seulement conservés et classés dans un ordre chronologique de tournage. A partir de cette date, GÉRARD COURANT a commencé à monter les premières années en y adjoignant des inter-titres, un peu à la manière du cinéma muet. C’est en 1995 avec l’épisode LE PASSÉ RETROUVÉ que les CARNETS FILMÉS sont montés à mesure de leur tournage. Ces épisodes recouvrent des périodes allant en général de six mois à un an (et parfois même deux, voire trois ans) et durant entre 45 minutes et 2 heures. Peu à peu, ils sont transférés sur support numérique et GÉRARD COURANT les sonorise en composant des partitions sonores sur ce nouveau support.
Parallèlement à ses CARNETS FILMÉS en cinéma Super 8, GÉRARD COURANT tourne également des CARNETS FILMÉS en vidéo dont les épisodes recouvrent des durées beaucoup plus courtes. (De nombreux épisodes anciens ne sont pas encore montés ou sont en cours de montage). Certains épisodes recouvrant seulement quelques jours, voire un seul jour comme sa trilogie ALICUDI, filmée sur trois journées en 2007.
En 2007 et 2008, GÉRARD COURANT a filmé une dizaine d’épisodes avec téléphone portable qu’il a rassemblé sous le titre de DÉCALOGIE DE LA NUIT. Ces épisodes ont la particularité d’exister en deux versions différentes, le cinéaste oeuvrant un peu à la manière de musiciens qui composent des variations d’une même pièce sonore.
GÉRARD COURANT a terminé à ce jour 90 épisodes de ses CARNETS FILMÉS : 33 sur support cinéma Super 8, 38 sur support vidéo et 19 avec téléphone portable. En 2009, l’ensemble de ce film en cours de tournage perpétuel dure 102 heures.
Filmographie Carnets filmés en Super 8
1977 : Aurore collective (1er janvier 1971 - 31 décembre 1977) 30 minutes.
Une foule allait et venait ce samedi 3 octobre 2009, dans le 11e arrondissement de la Capitale, chargé d'histoire. Public nombreux, déambulant, venu à L'automne du Génie comme si un événement allait se passer, allait surgir. L'hésitante foule, chercheuse de spectacles annoncés ou de chroniques de décapitations sanglantes, se promenait dans les allées des jardins d'un Paris mythique, allait flâneuse au devant des surprises : ci et là, œuvres de plasticiens et de rêveurs. Il est vrai que le public habituel est en partie fait de parents accompagnant leurs enfants dans les squares et jardins, comme dans des jours ordinaires, mais ce samedi était bien particulier, square de la Roquette. Devant la très belle fontaine aux jets d'eau scintillants et qui jaillissait d'éclats de soleil et de pièces musicales du XXIe siècle, glissant entre les doigts. Ce public, lui-même poète, et ses enfants rêveurs, faisait face à des personnages aux visages de lune, les yeux dans les étoiles et se retrouvant acteurs par surprise sur une scène naturelle, improvisée, semée de jouets, d'ours en peluche et de cuillerées de confiture de mirabelle offertes uniquement aux femmes et aux enfants par l'artiste Hernani Cor, saltimbanque, bonimenteur et nourricier d'une ribambelle de bambins tournant en ronde permanente autour de l'artiste généreux portant au poignet des ballons gonflables aux formes de grains de raisins murs récemment vendangés, comme si le poète Hernani était le Messie. Une belle manière de rendre hommage aux Mères Courageuses, qu'ici même, avaient dû affronter la "veuve", la "mirabelle", au tranchant terrible de la décapitation. Les arbres, habillés de poésie d'artistes et de « roquette » , pour la circonstance, par la poétesse Christiane Blanc, rayonnaient et bruissaient, se souvenant aussi des cris et des pleurs des familles des victimes, dignes et courageux, et que l'artiste sculpteur en un tour de magie avait recueilli, pour le souvenir ; cette petite plante Erica sativa avait poussé, ici même, bien avant que la prison fut prison. Il faut du temps, des semaines, sinon des mois de patience pour revoir sous ses yeux refleurir cette petite espèce, aujourd'hui presque disparue, en ces lieux d'enfermement et de tragédie qui marqua à jamais les hommes, les femmes et la famille du peuple de France, qui, horreur, subirent le châtiment capital.
Marcel Roger photographié par Gérard Lavalette
Puis, trois secondes suffirent, et vint l'instant attendu, inattendu. Le public attendait sans attendre. Il y eu l'effet surprise, rien que ça. Un homme sans tête arriva tout bonnement, un poste-radio à hauteur d'oreilles qu'ils n'avaient pas, la radio diffusant des airs sans air ; et des mots rauques s'échappaient du corps bien vivant de ce personnage qui semblait vouloir dire des mots du rêve, des mots uniques, jamais entendu, jamais prononcés auparavant depuis l'histoire des hommes : rêver, rêver, retrouver toute sa tête, retrouver ses esprits, rêver, rêver, libre, être libre. Les enfants en admiration, n'étaient pas effrayés, loin de là. Trottinant, ils semblaient en communion avec cet homme étrange, humain, mais dont l'histoire n'avait pas fait de cadeau en lui déposant sa tête. Terrible, le supplice subit, mais le regard enfantin de ces petits hommes et petites femmes semblaient normal, rien qui puisse les choquer, rien d'épouvantable, d'extraordinaire, tout était normal. Voir un homme sans tête n'était pas tragédie, c'était plutôt cirque et fantaisie, amusement et théâtre des choses naturelles de la vie ; tout simplement, un des leurs était là, presque normal, sans tête mais sans sang, sans blessures visibles. Et puis, fait extraordinaire, l'homme sans tête se mit à danser, danser, danser sur une musique douce de brise montante dans les cieux : dans cette dance il fut sublime, aérien, virevoltant et naturel. Tel un flocon de neige, il rejoignait les étoiles ; là, ce n'était pas une danse de mort, mais la danse de l'espérance, la voltige insensée qui fait que les disparus reviennent au-devant de la scène en héros, tranquille et sage sans être résignés, merveilleux et vivant, tragique et sublime. Personne ne redoutait les cris, ni ne se satisfaisait des oh ! d'exclamation et d'admiration. Tous savaient qu'un moment précieux s'inscrivait dans les annales, laissant trace à des souvenirs d'un autre siècle, et faisant se rapprocher les hommes et les femmes, leur offrant rêve et beauté, magie sans tragédie. Le spectacle ne durant pas longtemps, suffisamment pour l'histoire, assez pour ces enfants, futurs hommes, qui se rappelleront du poème magnifié, du personnage élégant près des étoiles, accompagné, mot par mot, par le chevalier des poètes, Marcel Roger, revenu un court instant auprès de l'homme sans tête, pour la fête, pour l'offrande.
L'après-midi, ne s'arrêtait pas là, la fête se poursuivit dans d'autres lieux, d'autres jardins, dans les ateliers d'artistes, ou dans des chambres, là où chacun de nous se retrouve dans l'euphorie de l'intimité où il se donne corps et âme, majestueux, généreux, artiste née avec des trésors uniques et porteurs d'élégance et de génie. « La vie entière de l'âme humaine est mouvement dans la pénombre. Nous vivons dans le clair-obscur de la conscience », écrivit Fernando Pessoa.
LIEUX DE MEMOIRE
Il fait nuit et nous voici donc de nouveau retrouvé, ensemble, chez le poète Marcel Roger, à quelques longs pas du cœur de l'arrondissement et pas très éloigné d'une certaine rue des Boulets, par où les esclaves étaient trainés douloureusement, portant aux chevilles le poids de la capture pour y être enfermés à La Roquette. A priori, l'appartement de Marcel est un appartement semblable à tant d'autres. Je le connais depuis que Marcel m'y a invité il y a fort longtemps, un jour de lune pleine et, où je reviens seulement sur invitation. Ici, pas de hasard, murs et parterre resplendissent de poésie, là, entre les lames de parquets, poussent les tilleuls de son enfance, là, grimpent les idées des premiers et derniers réveils du poète enfouis dans le puits de sa mémoire. Là, les tournesols vivent et ne meurent jamais ; seulement récupèrent les moments de souffle, le temps de boire le silence du poète. On s'assoit sur un tabouret ou, sur le lit d'où on ne peut tomber de bien haut. Alors, tout près du plancher, vous découvrez les exploits contenus dans chacune des pages des spécimens précieux fabriqués par les doigts de Marcel Roger. Par affinité avec l'œuvre du cinéaste Andreï Tarkovski (L'Enfance d'Ivan, Andreï Roublev, Solaris, le Miroir, Stalker, Nostalghia, le Sacrifice), Marcel Roger a choisi de présenter des photos dans les deux pièces de son appartement et dans les couloirs souterrains et caves de l'immeuble. Des prises de vue datant de juillet 1988, dans les entrepôts de Bercy, ont déclenché le souvenir de « Stalker » et le désir de capter, à Bercy et ailleurs, des images qui évoquent cet univers. En octobre 1989, une première utilisation de sa cave lui a permis de présenter sept photos des entrepôts. De là est née l'idée de tout un parcours souterrain.
Marcel Roger
Marcel Roger
Marcel Roger
« Les ombres qui m'animent me font préférer les images réfléchies. Je m'efforce de ne voir, du monde, que ce qui me plaît. J'adapte la réalité à mon état d'esprit. Cette création, dit-il, m'a conduit à la source de la photographie : l'écriture avec la lumière. Avec des lampes de poche, je découvre les caves de mon immeuble. Avec des bougies, des lanternes, j'éclaire des intérieurs, des objets, des visages. Moi aussi, j'essaie de montrer ce que je cache : la lumière creuse son chemin intérieur... traces d'hier, espoir projeté... Le désir pose le plaisir, minutes d'éternité, désenvoûte la mort... (Sara Lemasle). C'est comme un devoir : je dois toujours « creuser le même sillon ». Je reviens sur mes photos, rentre en elle, les transforme, les rephotographie. J'aimerais tant que l'image accouche de sa matière originelle ! La cave, le grenier, sont des lieux magiques qui font ressurgir des souvenirs d'enfance (découvertes, peurs, mystères...). Mes images reviennent dans différences versions : sur les murs, les portes, les cloisons, délaissées en quelques endroits. Elles prennent place dans un album. Les photos de famille, sorties de l'album, retrouvent un cadre. Certaines photos cherchent à remplacer les tableaux, devenir icônes. L'appartement, par son décor intérieur, l'agencement des objets, évoque le passé d'une part de nous-mêmes, restitué par Tarkovski. Des photos ont été prises dans les caves et leurs couloirs. Les spectateurs essaieront de les retrouver au cours de leur voyage sous terre. Les éléments, la matière imprègnent les photos comme la réalité délabrée de ces caves où des faisceaux lumineux créent un autre espace. Je souhaite que mes photos soient des miroirs qui renvoient à chaque spectateur un coin de sa mémoire ; qu'elles renvoient aussi à Tarkovski et à ses films. Le souvenir, la catastrophe sont les thèmes éthiques de ses œuvres. La réflexion qu'elles suscitent, les émotions qu'elles procurent demeurent, en dépit de l'éphémère des événements, des lieux, des êtres... » Bienvenu Merino
L'éditeur Samuel Tastet réédite Le mur de Gainsbourg du photographe Samuel Veis, un ensemble de cinquante-cinq clichés réalisés aux aurores les 10, 18 et 28 février 1992, soit un peu moins d'un an après le décès de Serge Gainsbourg. Ces photographies révélant « l'audace d'un incontrôlable espace de liberté » saisissent l'expression des gestes et volées passionnelles d'une époque. Plusieurs fois menacé d'effacement, le mur de la rue de Verneuil est bien, en effet, un espace mouvant, un palimpseste réalisant l'évolution des tracés, suivant ainsi l'accélération des techniques. Il est donc émouvant de retrouver l'état du mur, depuis recouvert d'autres signes, d'autres élans, d'autres manières. Confrontés à la fuite du temps, nous regardons le mur dans un rétroviseur, celui que nous tend Samuel Veis. Ces images agissent sur nous comme ces foyers de nostalgie qu'attisent Willy Ronis, Robert Doisneau, René-Jacques ou Henri Guérard. Livre de mémoire rehaussé d'impressions écrites par Samuel Veis, comme les points d'acupuncture d'une topographie. Guy Darol
En 1993, Gérard Mordillat réalise En compagnie d'Antonin Artaud à la suite de Toujours seuls qui ne rencontra pas son public. Dans un entretien filmé, il examine le cinéma actuel et ses déferlantes d'images neuroleptiques. Mordillat plaide pour un cinéma inconfortable, un cinéma qui exprime les incohérences du réel. Le regard qu'il porte sur l'académisme qui a envahi les écrans depuis des décennies jette des étincelles. Autant dire que le point de vue de Gérard Mordillat qui en appelle à une autre conception des récits est véritablement savoureux. Eclosion d'un manifeste.
HERNANI COR, De la Roquette à la confiture de mirabelles
BIENVENU MERINO, Il y a comme une espèce de bruit à la Roquette
GENIE DE LA BASTILLE
Exposition/ Performances
143 rue de la Roquette
Face à la rue de la Crois-Faubin
Samedi 3octobre 16h
ROQUETTE ET MIRABELLES
Sculptures de Christiane Blanc
Rochette : dite roquette, petite fleur (Érica Sativa), qui donna ce sobriquet à ce lieu dit, Roquette.
Mirabelle était l'un des noms donnés à la guillotine, pendant la révolution française.
Rochette, dite roquette, cette petite fleur poussait sur les terrains du couvent des Hospitalières, couvent établit de 1690 à 1789, fermé à la révolution. Le couvent avait son jardin et ses terres étaient cultivées. Il y avait des vignes et des arbres fruitiers, comme des orangers. Le cimetière du couvent se trouvait à l'angle de la rue de la Roquette et de la rue Léon Frot, aujourd'hui occupé par le collège Alain Fournier. Le couvent sera supprimé à la révolution et occupé par une filature sous l'empire. C'est à cet endroit où fut construite la prison de la « Petite Roquette ». Les prisons de la « Petite Roquette » (qui devint une prison pour femmes en 1932) et de la « Grande Roquette » ouvertes en 1830 et 1836, fermées en 1974 et 1899, se trouvaient à l'emplacement actuel du Square de la Roquette et du pâté de maisons, de part et d'autre du square. Soixante dix condamnés furent guillotinés à l'angle de la rue de la Roquette et de la rue de la Croix-Faubin. Les cinq dalles servant à l'origine de supports au montant de l'échafaud qui supportaient la guillotine sont encore visibles à cet endroit, à l'emplacement des stationnements de voitures.
Robert Badinter, Ministre de la Justice en 1981, fit un discours, à l'Assemblée Nationale, dans son combat contre la peine de mort, se tenant debout, grand, et d'une voix décisive, tranchante et puissante, cria : « Coupés en deux », telle fut son expression pour désigner les suppliciés que l'état envoyait à la guillotine.
Il obtient l'abolition le 30 septembre 1981.
La prison est une excroissance de la société. Elle n'est qu'une reproduction, en plus criard, de l'ordre qui produit des délinquants. C'est un concentré exacerbé de la société, avec toutes ses tares : hiérarchie, arbitraire, rapports de force, délation, lâcheté. Censée réformer ceux qui ont remis en cause l'ordre dominant de la société, elle n'est qu'un purgatoire.
Combien de voix généreuses ne se sont-elles pas élevées parmi les gens de bonne volonté pour réclamer une humanisation des conditions morales et physiques de détention ! La destruction de l'identité d'un individu soumis à la privation sensorielle se manifeste par des effets conjoints tels que la désorientation progressive, des tendances hallucinatoires et des désordres des fonctions végétatives (augmentation de la faim, de la soif, du besoin de sommeil, du besoin d'uriner). La privation sensorielle est le stade ultime de l'isolement et utilisée parallèlement au « lavage de cerveau ». Combinaison de divers moyens de tortures spécifiques : privation de sommeil, lumière aveuglante, bourdonnements incessants, port d'une cagoule, station debout, la méthode cause un état de stress conduisant rapidement à une désintégration de la personnalité souvent irréversible.
Si des artistes, sculpteurs, peintres, écrivains, aujourd'hui interviennent Square de la Roquette, là, dans ces jardins, où il n'y a pas si longtemps s'exerçait le droit de mort et l'exécution d'hommes et de femmes, c'est pour rappeler à ceux qui ne savent pas ou qui aurait peut-être oublié que la peine de mort existait en France jusqu'en 1981. Aussi, faire entendre notre désir que lutter contre des conditions de détention inhumaine ou bestiale est un droit de citoyen pour qu'à l'avenir, des hommes, des femmes et des enfants ne souffrent plus de la maltraitance qui leur est infligée, où certains des détenus et détenues sont moins bien traités que des fauves, car la prison , sous sa forme actuelle, n'a qu'un but : détruire celui qui a le malheur d'en franchir les portes . Bienvenu Merino
In situ
L’objectif est de créer une proximité et un dialogue avec le public par la médiation artistique, soutenir le développement de la vie culturelle dans les quartiers, modifier la perception de la ville au quotidien, surprendre, interroger, solliciter l’imaginaire. Ainsi, 70 artistes - plasticiens pour des installationsIn situvont modifier la perception du paysage urbain habituel.
Grâce aux installations, aux performances, aux animations, nous attirons l’attention des habitants sur la place essentielle du jardin dans notre vie quotidienne. Le jardin, paysage urbain, sensibilise un large public à la création artistique.
Depuis la Révolution, les jardins à Paris sont devenus des lieux accessibles et de sociabilité. Dans le XI°, l’aménagement de jardins publics à la place de la prison de la Roquette et des abattoirs, ou à la place d’anciens locaux industriels vétustes, illustre cette volonté.
Les jardins à découvrir
Square de la Roquette (143, rue de la Roquette),
Square des Jardiniers (2 passage Guénot),
Square Colbert (159 rue de Charonne),
Square Folie Titon (28 rue Chanzy),
Square Louis Majorelle (28 rue de la Forge Royale
Square Raoul Nordling (30, rue de la Forge Royale)
Il existe une Presse Underground historique - dont Actuel, en sa version primitive, serait l'arbre qui cache la forêt. Foisonnante dans les années 1970, cette Presse délivrait des messages multiples, croisant la poésie et l'anathème, vignettes iconoclastes et invitations à découvrir d'autres musiques. Elle était l'alliée des causes réprimées, agissait en faveur des minorités. Cette Presse n'a guère fait de petits. Dans le Guide de la France des Luttes, annuaire publié en 1974, aux éditions Stock (Collection Lutter), les militants des combines diverses et réseaux parallèles se comptaient par milliers. Vous souvenez-vous du Citron Hallucinogène, de L'Ecchymose, de Geranonymo, de Sabianne, du Parapluie, du Tréponème Bleu Pâle, de Sphinx, Mégafoutral, The Starscrewer, Crispur, Quetton ? Rockin' Yaset poursuit l'aventure de Quetton, créé en juin 1967. Dans un numéro 15 (+ 16, 17 et 18), il célèbre les 41 ans de ce journal successivement « fou, con et salaud », « satirique et artien ».
Lire cette livraison (non brochée), intitulée Les 41 ans de Quetton c'est Yes we qu'ânes, est une fête pour ceux qui recherchent en ces jours blêmes, une expression vraiment libre, secouante, passionnelle, musclée, excessive, tordboyotante, gavrocharde, flot de feux, slapstick, goualante, croustilleuse.
Il ne s'agit pas d'aller jeter un coup d'œil mouillé du côté du Quetton. Le Quetton n'est pas crouni. Son Rockin' Yaset au ton cru et rabelaisien nous parle d'aujourd'hui. Un aujourd'hui qu'il sait pointilleusement vitrioler.
Pour tout connaître de cette chamboula, consulter :
C’est quoi un poète ? Ci-dessus, le portrait de Mountazer Al-Zaïdi, le journaliste Irakien qui, appliqué, dans un geste d’artiste contestataire, envoya ses chaussures au visage de l’ancien Président des Etats-Unis, Georges W. Bush.
Mountazer Al-Zaïdi vient d’être libéré ce lundi, après neuf mois de prison. Bienvenu Merino
Il ne suffit pas d’emporter l’adhésion d’autrui par notre éloquence pour faire triompher la vérité. Si nous nous servons de la séduction, de la rhétorique ou de la flatterie afin de masquer la faiblesse de nos thèses, nous pouvons persuader les autres, mais pas les convaincre. La conviction suppose en effet que celui qui prend parti pour une idée soit lui-même convaincu de la validité de la position qu’il défend. Je connais Louis Merino, mon frère, depuis plus d’un demi-siècle. Vie réelle, vraie, sans artifice, sans théâtre aussi, ni comédie, jour après jour, années après années, sans relâche de travail et d’abnégation presque quotidien. Ce dont je suis sûr, c’est que Louis, le peintre, y croit. Je dirais de mon frère, le démiurge Louis, qui en Grec, désigne l’ouvrier, l’artisan, celui qui travaille de ses mains. Nous connaissons tous, l’acteur Louis Merino, le comédien talentueux, généreux, le Buster Keaton du Théâtre, dans « Les évasions de Monsieur Voisin » mis en scène par Jacques Nichet et création du Théâtre de l’Aquarium, à la Cartoucherie de Vincennes ; le Premier Ministre espagnol Luis Carrero Blanco, en voltige , dans « La Passion du général Franco » d’Armand Gatti; le professeur, dans « Marabout », « La Trilogie du Nicaragua », pièce sur la torture, de Bruno Boëglin ; Paolo, dans la « Trilogie de la Villégiature » de Carlo Goldoni, au Théâtre de Nanterre-Les Amandiers, mis en scène par Jean Louis Benoit, etc. Mais là, je parle du peintre, qui donne forme à la matière inorganisée en façonnant ainsi son univers. Louis nous fait une démonstration, à la fois témoignage pictural et outil d’une pensée, je dirais assez rigoureuse, qu’il met en scène sur la toile. Le voilà, peintre. Il n’est pas né peintre mais il le devient depuis quelques années. Il peint des ciels. A ce qui a été dit : « Si le ciel est le séjour des divinités ; il est aussi le séjour des bienheureux qui viennent les rejoindre ». Mais peu importe ce discours ! Croire ou ne pas croire ! Je connais bien mon frère, sur ce sujet, mais s’il a réfléchi à cela, des choses existentielles, son outil, aujourd’hui, la peinture, le guide vers les ciels. Dans un sens général, le ciel est le symbole des aspirations les plus élevées de l’homme, de la perfection de l’esprit. Du ciel jaillit la lumière qui nous éclaire et nous guide. Peindre un ciel est chose difficile. Picasso disait qu’un ciel était impossible à peindre, et que les peintres du dimanche s’obstinaient à peindre des ciels, alors que cela était impossible. Si nous distinguons le ciel atmosphérique du ciel religieux ce ne fut pas le cas dans plusieurs traditions qui le voyaient comme une coupole ou une voûte. A la crainte des désastres naturels issus du ciel, orages, foudre, cyclone… s’ajoutait alors la terreur que cette voûte ne soit mal soutenue et ne s’écroule réellement. De certains de ces ciels, on reçoit la lumière, donc, être admis à l’initiation. De façon générale, la lumière est le signe de la connaissance, opposée à l’ignorance. Parfois, dans ses ciels, apparaît une lune, aussi riche en symboles que le soleil ; la lune s’en distingue parce qu’elle ne fait que refléter une lumière qui n’est pas la sienne et qu’elle est soumise à un cycle qui détermine sa forme ou son apparition. J’observe le peintre face au chevalet où est posé le châssis avec sa toile tendue. En trois coups de brosse, le violet apparaît sur la toile. Ce violet résulte de la combinaison du rouge et du bleu ; il allie ainsi la puissance active du rouge avec la sagesse réflexive du bleu. Et il est le point d’équilibre entre la passion et la réflexion, entre la terre et le ciel. Ce violet, n’oublions pas, a la couleur de la robe des évêques et du cœur des églises, le Vendredi saint. Le peintre Louis Merino le sait. Voyons un peu où il veut en venir. Selon la mythologie, allaitée par Héra, Héraclès laisse tomber quelques gouttes de lait qui vont former la voie lactée. Se détachant clairement sur le fond du firmament, la voie lactée a inspiré de nombreux poètes. Pour les Incas, elle est le grand fleuve du ciel où le dieu Tonnerre puise la pluie. Et pour les Aztèques, elle est un serpent blanc dévoré chaque jour par l’aigle du soleil. Elle est aussi le chemin des oiseaux, la couture du ciel ou encore la trace des pas d’un dieu chasseur ou des skies de l’ours, en rapport avec la Grande Ourse. Mais dans toutes les cultures, elle est la voie qui relie le monde céleste et le monde terrestre. On peut parler presque d’exploit en observant chacun des ciels de Louis : « Terres rouges d’Aveyron », «Coucher du soleil », « Le Ramage », « Mélancolie », « Tourment », « Terre de Feu », « Rencontre des éléments », « Figuration », « Ciel de Brest », « Espoir », « Nuages bleus », « Crépuscule », « Jardin dans le ciel », « Clair de lune dans l’Aveyron », « Impression de ciel », «Vision ésotérique », « Ciel capitale », ce ciel de Paris, vu au travers d’une petite lucarne de son atelier, là-haut au 7e ciel, je veux dire au septième étage, par l’escalier de service infligeant au peintre, à chaque escalade, un violent effort, et je sais qu’il doit vraiment y croire, pour renouveler ces efforts aussi intensifs, mais comme tout homme qui travaille, je sais qu’il est récompensé, ce que Louis Merino, peintre, mérite. Cela dit, pour le premier exploit. Le second exploit, est de mettre tous les ciels, tous, dans le train en partance pour Rodez. Et de là, de cette petite gare S.N.C.F. où il est si souvent arrivé, fier, en terre non promise, des hommes et des femmes vont acheminer ses œuvres par la petite route, qui mène à la très belle ville de Conques, où ils seront montrés au public, comme un présent, une reconnaissance aux Aveyronnais qui l’ont toujours bien accueilli. Bienvenu Merino