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DISSIDENCE UNIVERSELLE - Page 6

  • LYCEE VOLTAIRE ❘ ANNEES 1970

    Il n'y a pas que Romain Goupil, Alan Stivell, Serge Koster, Roland Brunet, Michel Duprey ...

    J'en fus, moi-même !

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    Et d'ailleurs, fûtes-vous voltairien, oui ou non  ?

     

     

  • ECRIRE

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    Ecrire est un labeur. Une tâche d'autant plus pénible qu'elle engage l'être, tout le passé de l'être, les êtres et le passé des êtres. L'écrivain est celui qui englobe le tout dans un mouvement apparemment immobile mais qui désigne la totalité du monde. Exercice plus que sportif qui ne demande aucune préparation mais fait appel, parfois, souvent, à des relais. Formes d'entraînement à la tâche. Athlétisme matutinal. Déjeuners à base de céréales ou d'autres choses. Bref, démystifions ensemble cette pratique vertigineuse qui arrache, solitude dédiée à la vie sous tous les angles. L'écriture est un sport qui coûte.

    En quoi coûte-t-il cher ?

    Merci d'être vrai.

    La littérature, car c'est de littérature dont il s'agit ici, n'est pas un jeu sans risques ?

    Quel risque ?

    Quel fortifiant ?

    Quelle méthode pour agir dans la solitude absolue ?

    Dites ce qu'il vous faut pour mener (plus ou moins à bien) cet exercice sur le fil. Et l'on saura mieux ce qu'écrire veut dire.

  • BRUCE BENDERSON ❘ CONTRE-CULTURE

     

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    Bruce Benderson

    Que reste-t-il de nos amours ? L'écrivain new-yorkais Bruce Benderson se souvient de l'ironie subversive qui tournait "en dérision les éléments les plus banals et conventionnels de la vie de tous les jours " dans les années soixante et soixante-dix. C'était au temps séditieux de l'opposition à la guerre contre le Vietnam. S'étreindre était la solution. Insuffisante hélas pour mettre un terme au prurit militaire qui ne cesse de démanger le cerveau reptilien de l'humanité. Pour Bruce Benderson, l'époque était marquée par un "esprit joyeux, sensuel, collectif" qui ne reviendra pas. Il se souvient de quelques icônes de la contre-culture (Peter Berlin, William S. Burroughs, Joe Dallessandro, Robert Crumb, Divine, Patty Hearst, Marshall McLuhan, Viva ...) des temps anciens et célèbre de plus récentes figures (y compris José Bové). Ce concentré est un concentré d'histoire personnelle. Histoire vécue. Et c'est sans doute ce qui rend attachant cette traversée rétrospective. Jonchée de déceptions et de cadavres.

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    CONCENTRE DE CONTRE-CULTURE

    50 idées, personnes et événements de l'underground qui ont changé ma vie, pour le meilleur ou pour le pire

    Bruce Benderson

    Editions Scali, 2007

    www.scali.net

     

  • JEAN-PIERRE FAYE ❘ NICOLAS SARKOZY ❘ RENE VIENET

     

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    JEAN-PIERRE FAYE

    L'appropriation par Nicolas Sarkozy des figures de la grande révolte (Jean Jaurès, Victor Hugo, Emile Zola dreyfusard...) nous renseigne sur les capacités narratives du rhéteur dans l'exercice du détournement (procédé employé par Marcel Duchamp puis généralisé par René Viénet, l'un dadaïste, l'autre situationniste) et de la confusion des signes.

    Le détournement tel qu'il dérive partiellement des montages/brouillages inventés par William S. Burroughs (bien sûr Brion Gysin), notamment dans le manifesto Révolution Electronique, était, n'oublions pas, un moyen démuselant pour favoriser des actions étoupillantes. Il s'agissait d'émulsionner l'émeute.

    En détournant Jean Jaurès, Guy Môquet, Léon Blum (et non pas, comme le soulignait Michel Winock récemment, Maurice Barrès, Paul Déroulède, Charles Maurras, Albert de Mun), Nicolas Sarkozy retourne le processus de sédition. Il se place sur le terrain de l'insurrection et s'habille tout à la fois en dadaïste, situationniste, spécialiste de la tornade noire et de la pensée désobligeante.

    Nicolas Sarkozy pourrait également se dire anarchiste, s'il reprenait, par exemple, cette formule d'Elisée Reclus : "L'anarchie est la plus haute expression de l'ordre."

    Qu'il soit par ailleurs abjectionniste, abomuniste, acméiste, actionniste, agrarianiste, spartakiste, angry young men, anti-art, ariéliste, arte povera, automatiste, ballet suédois, bauhaus, bruitiste, cercle et carré, cinema novo, club d'essai, cobra, comédien-routier, concrétiste, constructiviste, cubiste, delteillien, dodécaphoniste, eat art, existentialiste, expressionniste, fauviste, nouvelle fiction, fluxus, free cinema, free jazz, rock noisy, manifeste froid, fumiste, funk, futuriste, grand jeu, groupe des six, des huit, des vingt, groupe octobre, hirsute, hydropathe, hyperréaliste, imaginiste, néo-impressionniste, neon, incohérent, instantanéiste, internationale hallucinex, jeunesses musicales de france, jung-wien, land art, lettriste, lèvres nues, lundiste et tous les autres jours, merz, minimaliste, maximaliste, minotaure, movida, muraliste, groupe de nantes, naturaliste, nouvelle vague, ob'art, objectiviste, orphiste, oulipo, oupeinpo, oumupo, oulimupeinpo, collège de pataphysique, phantomas, fantômas, pittura metafisica, polyphonix, école de pont-aven, présence panchounette, proletkult, réalisme magique, réalisme fantastique, nouveau réalisme, réalisme poétique, école du regard, club des ronchons, revue roman, rupture, rutpure, sensorialiste, shizenshugi, phrère simpliste, simultanéiste, sky art, de stilj, der sturm, surréaliste, tel quel, théophilien, tour de feu, ultraïste, unanimiste, vieux-colombier, vorticiste, zutiste, zwanzeur ne nous surprendrait pas plus.

    Mais oserait-il se réclamer de Change, autrement dit de Jean-Pierre Faye qui publia en 1972 deux ouvrages essentiels pour bien comprendre les enjeux du détournement des récits et cette culture de l'oxymore qui permet de fusionner socialisme et nationalisme sans que l'on voie venir la peste ?

    Il est donc redevenu urgent de lire

    LANGAGES TOTALITAIRES précédé de THEORIE DU RECIT

    JEAN-PIERRE FAYE

    Hermann, 771 pages

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    Car ceci rend encore plus clair la décision de Gérard Noiriel de quitter le comité d'histoire de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration. Comme beaucoup d'entre nous, Gérard Noiriel s'oppose à la création d'un ministère qui associe les mots immigration et identité nationale. De cette façon, il dénonce les jeux dangereux de la sémantique, le néo-langage qui consiste à marier entre eux des mots contraires. Procédé pointilleusement étudié par Jean-Pierre Faye et qu'il convient d'examiner avec la plus haute vigilance.

    www.editions-hermann.fr

     

  • E-BOOK ❘ E-INK ❘ E-PAPER

     

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    L'avènement du livre numérique, flexible et futuriblement balnéaire, suscite l'enthousiasme de Lorenzo Soccavo dans Gutemberg 2.0 (M21 Editions), ouvrage dont il est le préfacier.

    Dans son édition du samedi 28 avril, Libération publiait un entretien avec ce "prospectiviste de l'édition".

    Le propos de Lorenzo Soccavo est le suivant :

    "Il ne faut pas être fétichiste par rapport à l'objet. La vraie valeur réside dans l'intérêt du texte et la qualité de la lecture qui en est faite. Le livre n'est qu'un support de lecture. C'est la lecture qu'il faut sauvegarder. Le livre a l'opportunité de retrouver la place qui fut la sienne avant la radio, la télévision, puis le Net. Avec l'e-paper, l'écrit va accéder à une dimension réticulaire et ne plus être prisonnier de supports fermés sur eux-mêmes. Le véritable enjeu est de s'adapter aux nouvelles habitudes des lectorats de digital natives, élevés aux nouvelles technologies."

    Il serait intéressant me semble-t-il de commenter ces déclarations et notamment la phrase relative au fétichisme de l'objet.

    Merci de lâcher vos lueurs, traits, flèches, chiens, vents et contrepets.

    Tous à vos claviers !

     

  • WESLEY WILLIS

     

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    Wesley Willis

    Wesley Willis (1963-2003) avait d'innombrables cordes à son arc. Il arma surtout des chansons (plus de mille) et totalisa une cinquantaine d'albums. Punk rock ? Psyché folk ?  Plutôt des ballades fuligineuses et parfois pétillantes. L'art de ce singer songwriter appartient à la galaxie parallèle, rayon hors-normes. C'est beau. C'est poignant Wesley Willis.

    Il fut un dessinateur de talent qui, à partir de 1990, reporta à l'encre ses vues de Chicago.

    Une exposition est en cours accompagnée d'un catalogue dont la diffusion est assurée par les excellentes Presses du Réel.

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    NORTH LAKE SHORE DRIVE 1990

    CHIGAGO ILLINOIS

    Drawn by Wesley Willis

    Jusqu'au 24 juin 2007

    Neue Kunst Halle St. Gallen

    Davidstrasse 40

    CH - 9000 St. Gallen

    www.k9000.ch/index_follow.html

    info@k9000.ch

    www.nieves.ch

    www.lespressesdureel.com

    www.wesleywillisart.com

     

  • MISE A MORT DE LA LITTERATURE ANCIENNE

    Communiqué de la Maison des écrivains


    Dans le journal gratuit "20 minutes" du 16 avril, figure une interview de
    Nicolas Sarkozy. Entre autres sujets, il y parle de l'université et prend
    pour exemple de filière inutile, et qui ne devrait plus être  prise en
    charge par les fonds publics, l'enseignement de la "littérature ancienne" :

    "Vous vous fixez comme objectif de ne laisser aucun enfant sortir du
    système scolaire sans qualifications. Comment comptez-vous parvenir à cet
    objectif ?

    Par exemple dans les universités, chacun choisira sa filière,
    mais l'Etat n'est pas obligé de financer les filières qui conduisent au
    chômage. L'Etat financera davantage de places dans les filières qui
    proposent des emplois, que dans des filières où on a 5000 étudiants pour 250
    places.

    Si je veux faire littérature ancienne, je devrais financer mes études ?

    Vous avez le droit de faire littérature ancienne, mais le contribuable n'a pas
    forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y a 1000
    étudiants pour deux places. Les universités auront davantage d'argent pour
    créer des filières dans l'informatique, dans les mathématiques, dans les
    sciences économiques. Le plaisir de la connaissance est formidable mais
    l'Etat doit se préoccuper d'abord de la réussite professionnelle des jeunes
    ."

    www.20minutes.fr/article/151848/20070416-France-Le-Pen-ne-m-interesse-pas-son-electorat-si.php


    Ne prenons pas à la légère ces déclarations du candidat de l'UMP. Pour lui,
    l'Etat n'a pas à assumer le prix de la culture.

    Son jugement sur le « plaisir de la connaissance », opposé à l'utilité ou à
    la rentabilité érigées en principe politique, manifeste une ignorance et un
    mépris dangereux qui menacent le socle de toute société démocratique. Il
    avertit les artistes et les penseurs, nous écrivains, en particulier, du
    sort qu'il réserve à la culture, la littérature au premier chef, et à leur
    transmission par l'Education nationale

    Tous les chefs d'Etat, jusqu'ici : Charles de Gaulle, Georges Pompidou,
    François Mitterrand comme Jacques Chirac ont, chacun à leur manière, exprimé
    leur attachement à l'héritage intellectuel et artistique qui fonde
    l'identité française. Ils ont écrit, se sont revendiqués de la poésie, du
    roman, de l'art.

    Dans le contexte déjà alarmant que dénonce notre Appel Filières littéraires,
    une mort annoncée ? La gravité de cette déclaration ne peut nous laisser
    d'illusions. Elle engage la communauté littéraire et éducative à se
    mobiliser.

  • PERPETUITE DE L'ESCLAVAGE ❘ JACQUES STERNBERG

     

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    "Il paraît, l'histoire du moins le prétend, que l'esclavage a été aboli sur terre. Ah oui ? Quand cela ? Et sur quoi se base-t-on pour affirmer cela ? Que sont ces millions d'employés, de salariés, d'ouvriers condamnés aux travaux forcés à bas prix, aux réponses forcées, au silence forcé, au zèle à perpétuité, à la réclusion à perpétuité, sinon des esclaves ? Mais l'homme a confiance en ses maîtres, en ses livres. On lui a dit que l'esclavage n'a plus cours, il le croit. Il en est fier. Il ne lui viendrait même pas à l'esprit qu'on l'a dupé. Sa naïveté est aussi tenace que sa passivité."

    Jacques Sternberg

    Lettre ouverte aux Terriens

    Editions Albin Michel, 1974

  • THE MINISTRY OF SILLY WALKS

     

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    En sa chronique tordboyautante, Jacques Buob (Le Monde 2, numéro spécial, samedi 24 mars 2007) établit une intéressante symétrie entre The Ministry Of Silly Walks et le grand ministère sociétal (ou grand ministère des problèmes et des attentes de la société française) envisagé par François Bayrou. Mais il est plus facile d'imaginer ce que serait cette immense plaisanterie en visionnant un extrait du Monty Python Flying Circus, épisode 14.

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    VOIR JOHN CLEESE

    VOIR MONTY PYTHON LIVE AT THE HOLLYWOOD BOWL

    Enfin et après avoir bien ri, il convient de se rendre aussitôt sur ce site où chacun peut animer un ridicule chattemiteux, ministre ou non.

    CONSULTER LE SILLY WALK'S GENERATOR

    Car nous aimons réfléchir autant que diffuser le philtre d'humour.

    • "Ici, voyez-vous, il faut courir aussi fort qu'on le peut simplement pour rester au même endroit. Si on veut se rendre ailleurs, il faut courir encore au moins deux fois plus vite", Lewis Carroll.
    • "Le plus grand succès de notre civilisation moderne est d'avoir su mettre au service de ses dirigeants une incomparable puissance d'illusion", Censor.
  • FIESTA POUR L'OISIVETE

     

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    Les candidats à la présidentielle font corps autour d’une même valeur, le travail. Jamais nous n’avions entendu clamorer avec autant de vacarme les bienfaits du travail. Comme s’ils se doutaient que la valeur n’enchantait pas, certains plus que d’autres insistent sur ses vertus. Travailler plus, c’est gagner plus. Différemment martelée, l’équation croustilleuse joue l’écholalie. On dit alors gagnant gagnant ou encore donnant donnant. Formules que l’on croyait en usage seulement dans les cours de récréation, lors d’une querelle de galapiats. Donc, le travail est à l’ordre du jour, comme un « point d’or » (Joseph Delteil), comme un pont céleste. Et l’on sent bien qu’il n’est pas que la réponse (tautologique) à la question du chômage. On devine autre chose.

    Par exemple, on devine la captation des énergies lascives sur la voie de l’effort. Non pas l’effort anti-productif des ahanements du plaisir, du frisson eudémoniste. Plutôt l’effort utile, celui qui sied aux acteurs marchands. L’huile de coude opposée à la sudation des joies. Et l’on voit bien que l’intention est de régler le pas, de mettre en rang, d’imposer au sifflet la marche courbée. Il s’agit en somme de réorganiser sur un ton martial une société hostile. Bien inspirée, il faut dire, par l’injonction qui fit florès en d’autres temps : « Ne travaillez jamais ! » Cette inscription de Guy Debord sur un mur du Quartier Latin ayant ouvert des voies, on s’applique aujourd’hui, avec des mots d’équerre, à effacer son souvenir.

    L’éloge de la paresse serait-il un hymne au sommeil ? Je ne le crois pas. La paresse est l’antidote aux effets du travail. Rappelons-nous que le travail, pour ce qu’il entre dans l’équilibre machinique, la belle harmonie du commerce, est synonyme d’oubli de soi. Et l’on sait que l’oubli de soi est l’étage supérieur de l’abandon à toutes les crapuleries. Que faire, lorsqu’on a tout donné, toutes ses forces, les étincelles de son corps et de son esprit ? Rien, il ne nous reste rien, sinon la soumission au spectacle cathodique, ultime réflexe avant l’endormissement.

    Or, la valeur travail est une ruse gigogne. Elle absorbe toutes les nuances du plaisir. Elle nie la créativité, la puissance d’être soi, dans la pleine possession de sa pensée, en contrôle de son êtreté. La société qui se dessine, vorace de notre temps, est une machine à tuer l’oisiveté. Impétueuse soufflerie, elle n’a qu’un but. Emporter dans une tornade noire, les principes de la paresse : gratuité et jeu. Car il n’est de vraie vie sans l’éden du jeu et la rencontre gratuite, sans l’innocence et le rêve, sans l’art que nous possédons, seul bien commun.

    « Fay ce que vouldras », devise de l’abbaye de Thélème, indiquait le chemin de la liberté, celui que l’on suit en flânant dans l’observance d’un temps qui ignore l’impérative cavale des heures.

    André Hardellet, un allié rabelaisien, nota mirifiquement que  l’oisiveté est mère de tous les talents. Il ne parlait pas trop vite. Cet antinomiste (qui tombe à pic ces jours-ci) employa les minutes de sa vie à ralentir tandis que la vitesse battait son plein. En lisant La promenade imaginaire, Donnez-moi le temps, la méthode vous est donnée. Elle convient à ceux qui résistent à l’entourloupe de la séduction-travail.

    Herman Hesse rédigea un ensemble de billets qui estoquaient les tayloristes de l’existence. Son Art de l’oisiveté est un régime succulent qui rejoint pointilleusement les conseils pour faire halte d’André Hardellet.

    Une fois de plus, ne nous laissons pas abuser par le discours malin des affidés de l’économisme. En aucune manière, nous ne chanterons les laudes du travail, le dogme de la servitude, l’écrasement du rêve moteur de la réalité. Il est d’autres penseurs, désobligeants, qui refusent de se coucher aux ordres. Prenez le temps, avant qu’on vous le vole, de puiser dans leurs livres d’éveil, le suc roboratif. Lisez plutôt ou relisez, dans les entractes du labeur, aux toilettes (selon Louis Calaferte, selon Henry Miller), ces joyaux de la littérature qui invitent au relâchement : Paul Lafargue bien sûr, également Clément Pansaers (L’Apologie de la paresse), Bertrand Russel (Éloge de l’oisiveté), Kazimir Malevitch (La Paresse comme vérité effective de l’homme), Robert Louis Stevenson (Une apologie des oisifs) et toute chose relançant l’espoir que la vie n’appartient pas aux puissances d’argent. Guy Darol

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    « Je suis un rêveur, un ennemi de toute règle et de toute mesure. Je cours d’une pensée à l’autre, d’un pays à un autre pays, comme l’hirondelle qui laisse aux beaux jours le soin de diriger son vol », Ernest Cœurderoy.