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MUSIC SOUNDS BETTER WITH YOU - Page 2

  • SYD BARRETT

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    Produit par Norman Smith aka Hurricane Smith (que j’ai vu chanter « Don’t Let It Die », medium_Numeriser0011.2.jpgson hit planétaire, dans un club de Salisbuy, UK), The Piper At The Gates Of Dawn (mai 1967) fut le grand œuvre de Syd Barrett, soleil noir des musiques lysergiques. Longtemps, cet album composa un cristal. Car je pouvais, à travers lui, perfectionner des dérives qui ne mènent nulle part.

    En dévorant, l’an passé, l’excellente biographie de Tim Willis consacrée au cofondateur le plus authentique de Pink Floyd, je crus qu’il y aurait une suite à Opel, le disque de miscellanées publié en 1988. On pouvait espérer un dernier éclat. La lecture des articles de Nick Kent (Libération du mercredi 12 juillet) et de Sylvain Siclier (Le Monde du jeudi 13 juillet) mettent fin à toute créance. Syd Barrett s’est éclipsé vers d’autres nuées, emportant avec lui le savoir alchimique qui n’opère qu’une fois. Barrett barré, Pink Floyd n’est définitivement plus.

    « Lone in the clouds all blue

    Lying on an eiderdown, yippee

    You can’t see me but can you »

    (Flaming)

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    Syd Barrett, Le génie perdu de Pink Floyd, Tim Willis. Préface de Michka Assayas. Traduction de l'anglais par Marina Dick et Jean-Michel Espitallier. Le Castor Astral éditeur, 19 euros.

    www.castorastral.com

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    QUESTION : Qui, selon vous, peut se réclamer aujourd'hui de Syd Barrett ? Des noms. Beaucoup. Dressons des tableaux versicolores !

  • VOIX ROYALES

    JAZZ LADIES

    PAR STÉPHANE KOECHLIN ED. HORS COLLECTION

    LES MÉMOIRES DE JOSÉPHINE BAKER ED. DILECTA

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    Alors que sa biographie de Ben Harper vient de paraître aux éditions Le Castor Astral, Stéphane Koechlin (l’un de nos meilleurs écrivains sur le blues) expose en un livre sensible et engagé un beau tableau de jazzwomen. L’auteur ne se méprend pas sur l’actualité d’un certain « jazz champagne » (Diana Krall, Norah Jones) qu’il nous invite à ranger au rayon des paillettes et des plumes, rayon qui n’a rien de commun avec les trajectoires (et par conséquent la tonalité) des Mamie Smith, Memphis Minnie, Nina Simone, Bessie Smith,  figures combattues et combattantes que Stéphane Koechlin décrit (avec beaucoup d’autres) du fond de leurs peines. Il n’oublie pas Joséphine Baker dont les « Mémoires » publiées en 1949 étaient depuis longtemps introuvables. Celle qui comparait la grimace à un sport postula pour la joie et une générosité rarement égalée alors qu’elle avait fui  l’Amérique pour l’Europe où elle joua longtemps la négresse nue ceinturée de bananes avant d’être chassée de son château périgourdin. Un destin de femme plus convainquant que celui, regarde comme je suis belle sur moi, des Beyoncé et Alicia Keys, chanteuses R’n’B selon l’expression désormais vide de sens. Guy Darol

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  • PLEASE KILL ME ❘ LEGS McNEIL & GILLIAN McCAIN

    Legs McNeil & Gillian McCain
    Please Kill Me
    L’histoire non censurée du punk racontée par ses acteurs
    (Allia)

    626 pages – 25 €

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    La diffusion du mot punk est généralement attribuée à Legs McNeil qui participa à l’aventure du magazine Punk créé en 1975. Toutefois, il faut savoir que l’infamant vocable désignant une sous-merde apparaît en 1948 dans Le Fils du désert de John Ford, devient insistant dans L’Homme au bras d’or d’Otto Preminger (1955) avant de se répandre dans la prose de Frank Zappa sur We’re Only In It For The Money (1967). Please Kill me est le récit palpitant du mouvement punk américain raconté par ses protagonistes. Legs McNeil et Gillian McCain qui fit connaître Patti Smith ont réalisé ce tour de force consistant à assembler en un roman vrai des centaines d’heures d’entretiens. L’histoire débute avec La Monte Young qui assure avoir été le premier à fracasser un instrument. À la fin, nous sommes à Ibiza, sur le bord d’une route où gisent un vélo et le corps boursouflé de Nico. L’un des fils rouges de cette aventure faite de paillettes et de désespérances, de cris, de coups, de drogues et de sexe. Défilent tour à tour, en une procession baroque et émouvante, les personnages qui ont donné vie au Velvet Underground, aux Stooges, aux New York Dolls, aux Heartbreakers de Johnny Thunders, aux Ramones. Bien d’autres encore, méconnus et notoires, formant la trame d’une épopée qui continue de fourbir ses armes. Guy Darol

     


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  • FLUIDE GLACIAL DIT VIVE LE ROC !/SPECIAL ROLLING STONES

     

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    Les couvertures de Solé réchauffent plus que les autres. Ce n'est pas que le temps soit au froid. Solé fait plus chaud, c'est tout.

    Fluide Glacial remonte le temps. Nous voici chez les dinosaures avec les Rolling Stones. Les Rolling Stones ont beaucoup inventé. Il y a longtemps. L'un des grands albums de l'histoire du rock s'appelle Their Satanic Majesties Request. Il date de 1967.

    Il y a des biographies des Stones par tonnes. On les ramasse à la pelleteuse. Vous connaissez beaucoup d'évocations graphiques ? De haute plume, je veux dire. Découvrez le spécial Fluide Glacial. Vous vous lécherez les doigts sur l'air de "2000 Light Years From Home".

    Avec Berberian et la séparation des Stones à un poil près, avec Yves Frémion qui peux pas avoir de Satisfaction, avec Mo et le jour où Keith Richards se fit changer son sang, avec Thiriet Beatles versus Stones, avec Fioretto qui herméneutise ce qu'est vraiment un fan des Stones, avec Léandri qui examine LA BOUCHE, avec les Rolling Stories de Chouin, avec Coutelis imaginant ce qui serait passé si Mick Jagger s'était appelé Michel Gaget, avec encore Dutreix, Pluttark, Hugot, Margerin et quelques exégètes à l'Umour intense, on peut prétendre accéder à la connaissance holographique dans un domaine généralement abandonné aux rocks critics qui possèdent ni le talent, ni le rire, ni la science de Fluide Glacial.

    L'été sera supportable avec Fluide Glacial.

    FLUIDE GLACIAL n°409

    Juillet 2010 3,90 €


     

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  • MUSIQUES INNOVATRICES ❘ 20ème

     

     

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    La 20e édition du Festival des Musiques Innovatrices aura lieu les 11, 12 et 13 juin prochains à Saint-Etienne et Firminy (42).

     

    Notez la présence  de FAUST, de KEIJI HAINO, du groupe psyché-folk suédois LISA o PIU, des Australiens THENECKS, du pianiste STEPHAN OLIVA pour un programme consacré aux musiques de BERNARD HERRMANN, d'une performance à treize proposée par le collectif Plusmoins au Site le Corbusier à Firminy, des Canadiens SIMON FINN et ANTOINE BERTHIAUME ...


    Renseignements / réservations : ornitoto@free.fr ou par téléphone au 04 77 01 09 31.

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    LE SITE DES MUSIQUES INNOVATRICES

  • TEPR AU CARRE MAGIQUE DE LANNION/11 MARS 2010

     

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    Si le rap est un pandemonium, Tanguy Destable alias Tepr figure parmi les dieux de l'Hadès. Après le sombre, très sombre, The Deadly Master Of Rappers From Hell, il livre une suite enflammée. Côte Ouest est une invitation à remuer sur les braises du hip-hop le plus chaud du moment. Ex-moitié d'Abstrackt Keal Agram, un duo actif dans le renouvellement d'un genre ciselé par Dr. Dre, Timbaland et les Neptunes, Tepr est désormais associé à l'aventure de Yelle.

    Difficile d'inclure ce maître du laptop dans une mosaïque. Il défend une culture très mixte où le rock bilieux de Chokebore tolère l'électronica elliptique de Clouddead. Mais il semble que l'intérêt qu'il porta longtemps aux raffinements plaintifs de Boards Of Canada aient buté sur un retour de flammes. Sans tourner le dos au style cérébral et tourmenté de son premier album, Tepr glorifie désormais l'union des corps en mouvement et la dialectique gyrovague des dancefloors.  Il s'explique sur sa démarche que l'on qualifiera, vous l'avez compris, de sautillante. 

     

    Qu'est-ce que Tepr ? Un hip-hop mutant post-sérialiste ou une nouvelle aube pour la house ?

    Ni l'un ni l'autre. C'est mon envie de travailler seul à l'élaboration de ma musique, qu'elle soit électronique ou non. Bon, là, il se trouve que ce que je fais est électronique.

    La nonchalante mélancolie qui traversait votre précédent opus évoquait le minimalisme de Philip Glass, le cinémagisme de Ryuichi Sakamoto ou encore les micropolyphonies de György Ligeti, auriez-vous bradé ces nobles références contre des petites frappes de la musique populaire et quelles en sont les icônes ?

    Ce sont des influences que je revendique toujours mais en ce moment, j'ai besoin de sentiments directs, d'où mon respect pour beaucoup de producteurs actuels qui arrivent en une boucle à te faire rentrer une chanson dans la tête pour les trois mois à venir. Quelqu'un comme Jacques LuCont (Les Rythmes Digitales) est très fort pour ça ainsi que Feadz d'une certaine manière. Mais plein d'artistes m'ont marqué ces dernières années, M Oizo, Jackson, Diplo, Timbaland, Errorsmith ... ces mecs cherchent vraiment à faire avancer les choses. Mais les anciens sont toujours d'actualité. Et j'ai toujours envie de courir les bras en l'air quand j'écoute « Kids In America » de Kim Wilde.

    Côte Ouest est plutôt secouant. La musique y joue vite. Les rythmes sont saccadés. Faut-il conclure que vous ne vous adressez plus aux mélomanes studieux avachis dans un sofa pourpre ?

    A travers ma musique, je m'adresse essentiellement aux filles. Après les avoir fait pleurer dans leur chambre avec The Deadly Master, le but de Côte Ouest est de faire surgir des cascades de sentiments digitaux dans leurs cœurs et surtout de les faire danser.

    A l'exemple de Paul D. Miller alias DJ Spooky, docteur ès lettres que vous avez fréquenté, vous êtes diplômé des Beaux-Arts, qu'est-ce que ça injecte dans votre musique ?

    Au départ, un côté un peu « intello-bleep-expérimental-chiant » mais j'en suis revenu et je ne regrette pas du tout cette période. J'ai fait cinq ans de Beaux-Arts, c'était cool, ça me laissait le temps de faire mes concerts et j'avais des bourses. La belle vie.

    À propos de fréquentation, vous avez accompagné Alain Bashung, Rodolphe Burger, The Herbaliser, qu'est-ce qu'un rappeur de l'enfer a à voir avec ce beau linge ?

    Burger, Bashung, The Herbaliser, même si je ne suis pas fan de tout (mis à part Bashung), il faut reconnaître que ces artistes aiment créer des rencontres musicales et c'est tout l'intérêt de la démarche « créatrice » : aller chercher la confrontation pour mieux avancer. Mais The Herbaliser ne sont définitivement pas mes amis.

    Après avoir travaillé avec David Gauchard, metteur en scène d'un Hamlet très electronica, avez-vous des projets multimedia d'envergure ou des envies complètement folles ?

    Je dis stop à l'overdose d'images. On ne peut plus voir un live sans se taper des vidéos avec des pixels ou des images de bâtiments en super 8. Quand je viens voir un mec jouer en live, je suis pas au cinéma. J'ai vu tellement peu de trucs qui m'ont plu que mon jugement est assez dur à ce sujet. Il faut arrêter de nous vendre ce concept comme LE FUTUR. Il n'y a rien de plus fait et refait que de coller une image sur de la musique. C'est heureusement en train de changer avec des mecs comme Gangpol und Mit, Pfadfindedrei & Modselektor ...

     

    Official Remixes : 
    LaRoux - Bulletproof (Polydor) 
    Naive New Beaters - Get Love (Cinq7) 
    Stuck In the Sound - Shoot Shoot (Discograph) 
    Chew Lips - Solo (Kitsuné) 
    Yelle - Ce Jeu (Source Etc/AstralWerks) 
    Oddity - Kill you (Synca Music) 
    Ironik - I wanna be your man (Warner) 
    Kap10Kurt - Mission Complete (Plant Music) 
    Santogold - Lights out (Asylum/Atlantic UK) 
    Martin Solveig - I want you (Mixture) 
    Housse de Racket - Oh Yeah ! (Kuskus/Discograph) 
    Kid Sister - Pro Nails (Asylum/Atlantic UK) 
    Santogold - Say Aha (Asylum/Atlantic UK) 
    Rafale - Rock it, don't stop it (Rise Recordings) 
    Calvin Harris - The girls (Cinq7/Fly Eye/Columbia) 
    The Teenagers - Love no (Merok) 
    Missill - Glitch (Citizen/Discograph) 
    Infadels - Cant' get enough (Wall of Sound) 
    Heads We Dance - Love in the digital age (Puregroove) 
    Fortune - In the shadow (Disque Primeur) 
    Kap10kurt - Dangerseekers (Plant Music) 
    Yelle - ACDG (Kitsuné/Source etc) 
    Stuck in the sound - Toyboy (Discograph) 
    Zucchini Drive - EasyTiger (2nd rec/Idwet)

     

     

     

    ECOUTER

     « The Deadly Master Of Rappers From Hell » (Idwet/La Baleine), « Hamlet » (Idwet/La Baleine), « Côte Ouest » (Idwet/La Baleine)

    VOIR

    TEPR AU CARRE MAGIQUE DE LANNION (22300)

    JEUDI 11 MARS/21 H

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  • BJÖRK

     

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    N'est pas fée qui veut. Il faut un corps aux racines profondes dans le pays gelé. Il importe d'avoir vu avec les yeux du dedans ce que les sceptiques renvoient à la berlue. Qui se sert aujourd'hui de cette optique interne ? Les voyants font leur marché le samedi. Ils remplissent leurs paniers de pendules, de pyramides et de croix primordiales. Ce petit matériel suffit aux clients de l'avenir en rose. Ainsi équipé, il leur semble que les mediums y voient plus clair. Et pourtant, l'invisible existe. Il est cadastré en Islande et  produit d'authentiques miracles, des êtres que l'on peut entendre et toucher. Ceux de Reykjavik le savent. Certains l'ont vu grandir. Quelques-uns (environ 5 000) ont capté la voix menue sur une galette spécialement gravée pour convaincre les incrédules. L'objet portait un mot de cinq lettres, comme un nom elfique, Björk. La petite n'avait que 11 ans mais déjà, elle savait manier le piano et la flûte. Surtout, elle possédait un grain de voix semblable à un cristal. Les chansons des Beatles ou de Stevie Wonder sortaient de sa bouche comme des nuances de prisme. Elle avait, assure-t-on, découvert Stockhausen, Debussy et Mahler à l'âge de 5 ans. On dit aussi qu'elle avait beaucoup écouté Janis Joplin, Eric Clapton, Jimi Hendrix au milieu des volutes de la communauté hippie où sa mère s'était réfugiée.

    Dans ce royaume, les frontières sont évanescentes. Celles qui résistent sont durement éprouvées. Björk agite l'oriflamme brut de rock. Sa voix se fait aiguë pour redorer l'art des bruits. Elle intègre Spit and Snot, Exodus, formations de combat punk. Au sein de Tappi Tikarrass, elle fusionne funk et jazz. Son corps de fée indique 16 ans sur l'échelle du Grand Temps. Avant de rejoindre Kukl/Sykurmolarnir/The Sugarcubes, elle cisèle sur son bras gauche un compas de marine, direction pour ne pas se perdre. Cette rune de divination signe son appartenance à l'alphabet des origines. Les runes de l'alphabet nordique ont vertu magique. Les racines indo-européennes du mot signifient mystère ou parler en secret. Björk qui a enregistré « Gling-Gló », en 1990, album nourri de be-bop et chanté dans sa langue maternelle a désormais une voix. Tessiture susceptible de pulvériser l'homogénéité du cristal. Le timbre se souvient d'Ella Fitzgerald et de Nana Mouskouri que sa grand-mère lui fit connaître. Mais autre chose domine, à la ressemblance du murmure étouffant le cri, comme un hurlement voilé. À l'exemple de ses homologues islandais du groupe Sigur Rós, elle puise dans la tradition des rímur, ces ballades chantées à voix croisées dont la tradition remonte aux Eddas et à la poésie scaldique.

    Rímur, Stockhausen, Mahler (surtout les Kindertotenlieder), Ella, Janis, voilà ce qui parle en secret dans le chaudron de sa voix elfique. Savant pêle-mêle où sans cesse se combinent profane et sacré. Fusion qui nie la décrépitude des symboles, le principe aristotélicien de non-contradiction. Björk est ailleurs, et son territoire aux contours superbement flous nous est livré dès « Debut » (1993), album qui transforme son art en satori. Nouvel éclat avec « Post » (1995) enregistré avec Graham Massay de 808 State et produit par Howie B., l'alchimiste électro qui a associé son nom à Massive Attack, Soul II Soul et U2. Cette publication que l'on aurait pu qualifier d'anthume précède le chaos. En 1996, Björk marave une journaliste sur l'aéroport de Bangkok avant d'être visée, dans sa thébaïde londonienne, par un colis piégé à l'acide sulfurique. L'expéditeur, un fan dangereusement énamouré, se donnera la mort en écoutant I Miss You, neuvième titre de « Post ». Femme fée devenue mère et idole, elle émigre en Espagne pour se mettre à l'abri. C'est là qu'elle donne naissance à l'épisode le plus tranchant de sa discographie. « Homogenic » qui synthétise, selon elle, l'alliance du rythme et de la voix, est l'œuvre de la reconstruction. L'édifice parfait semble jaillir de toutes les sources bues. Immense geyser bouillonnant d'inventivité, l'album révèle des inflexions apaisées, un ton introspectif. L'opus lyrique qui se situe sur une ligne trip-hop (avec des accents de techno hardcore) est habillé de cordes et de cuivres somptueux. Produit par Björk, Mark Bell (LFO), Guy Sigsworth et Howie B., il marque probablement une rupture (désillusion ?) ou un nouveau pas au-delà de l'ailleurs. Tel que « Medúlla » (2004) nous l'indique, dernière conspiration de l'invisible, géniale conjugaison des flux de Mike Patton, Rahzel et Robert Wyatt. Guy Darol

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    Homogenic ONE LITTLE INDIAN/UNIVERSAL, 1997

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  • JANIS JOPLIN

     

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    Barnley Hoskyns qui est un parfait géomètre de Los Angeles a parlé dans Waiting For The Sun de « la trinité païenne des morts du rock qui inaugura les années 70 ». Le triangle est connu et j'imagine qu'il est enseigné dans toutes les écoles où la musique est un pilier de culture. Pour ceux qui l'auraient oublié : Jimi Hendrix (septembre 70), Janis Joplin (octobre 70), Jim Morrison (juillet 71). Mais la décennie de l'errance a commencé avant la fin de partie d'Hendrix. Brian Jones (69) ouvre la voie des naufragés et certains d'entre vous auront raison de souligner que la mort d'Al Wilson (70) et de Brian Cole (72) fut pareillement traumatisante. Celle de Janis me fit pleurer. Si rapprochée de celle d'Hendrix que certains oseront dire (ne dit-on pas n'importe quoi ?) qu'elle précipita son suicide. Pour beaucoup d'entre nous, cette fin réputée suspecte (nez cassé, traces de lutte) avait valeur d'alerte. Elle démontrait que la drogue tue. C'était la version (rarement contestée) du docteur Thomas Noguchi. Il avait établi que Janis Joplin s'était injectée la totalité d'un sachet contenant 30% d'héroïne pure. Soit, six fois la dose habituellement utilisée par la chanteuse. Comment une jeune femme de 27 ans avait pu mettre un terme brutal à son parcours glorieux dans un hôtel d'Hollywood alors qu'elle préparait le meilleur de ses albums, accompagnée de son meilleur groupe ? La réponse est dans le cœur muet de Pearl, le surnom qu'elle s'était choisie pour mieux se fondre dans la communauté des êtres qui détestent les chefs. Son père n'était-il pas capitaine d'industrie dans une ville raffinière du Texas, Port Arthur, la plus moche de toutes les villes du monde, selon les mots de Janis ? Elle y avait chanté dans une chorale. Elle y avait écouté Bach et Beethoven mais surtout Bessie Smith, Odetta, Leadbelly, Big Mama Thornton. A l'université d'Austin, elle avait remporté le concours du mec le plus laid du campus. Ce qui reste à prouver. Tout lui parlait de fuite. Les livres des beat poets, ceux de Jack Kerouac ne lui donnaient pas le choix. Pour survivre, il fallait partir. Rejoindre San Francisco, la nouvelle Utopia. Là, elle rencontre Jorma Kaukonen (avant le Jefferson Airplane) et David Crosby. Dans les beautiful tribes d'Haight Ashbury, elle côtoie les membres d'un groupe psyché égalitaire. Big Brother and The Holding Company signe un contrat avec Mainstream Records (Carmen McRae, Helen Merrill, Nucleus) et réalise, Janis au front, un premier album éponyme. Frisco qu'elle croyait être la cité radieuse, sera son paradis de l'excès. Elle y découvre le goût de l'héroïne et du Southern Comfort, une boisson dont elle devient l'égérie commerciale.  La firme de St. Louis lui offrira un manteau de fourrure pour la remercier de la publicité (involontaire !) faite à son enseigne.  

    Le samedi 17 juin 1967, au festival de Monterey (premier acte du summer of love), Janis Joplin casse la baraque. Elle ne dispose que de 15 minutes. Dans ce bref intervalle, les trois sculptures sonores qu'elle livre au public suffisent à l'ériger en superstar du blues. Sa version de Ball And Chain de Big Mama Thornton fige les sangs. L'incandescence du texte est une boule de feu dans sa gorge. Son poing fermé bat la mesure comme un marteau de rage. Une rage qu'elle condense sur « Cheap Thrills » (1968) où se détachent Piece Of My Heart et surtout Summertime, l'hymne des frères Gerschwin qu'aujourd'hui on traduit en onctueux trémolos. Cette « chaotique frénésie de petite fille déchirée » (Barnley Hoskyns) trouve de nouveaux élans. Et ce sont les musiciens du Kosmic Blues Band puis de l'excellent Full Tilt Boogie Band qui en donnent la couleur. Auréolée à Woodstock, elle se hisse sur scène soutenue par trois personnes. Sa voix de white blues singer n'a pas faibli mais le corps est brisé. Seul le grand repos parviendrait à estomper les ravages de l'héroïne et de l'alcool. Après le festival de Toronto et une kyrielle de dates, elle enregistre de nouvelles chansons (Cry Baby de Ragovoy & Berns, Mercedes Benz qu'elle compose avec le poète Michael McClure, Me And Bobby McGee de Kris Kristofferson et l'inoubliable Move Over), sous la houlette de Paul Rothchild, le producteur des Doors et du Butterfield Blues Band. La suite est un point final creusé dans la chair. Trop d'héroïne seringuée au Landmark Hotel et la mort sans témoins. « Pearl » est une œuvre  posthume. « Ce que j'ai fait de mieux, dira Paul Rothchild, et probablement  l'un des meilleurs albums arraché aux Sixties ». Guy Darol


     

    janis joplin,jean-yves reuzeau,voix,rock,soul,pop,culture,1970

    The Pearl Sessions, Janis Joplin, avril 2012


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    LIRE

    Janis Joplin par Jean-Yves Reuzeau, Gallimard - Folio Biographie, 2007


     

     

     

     

  • FAMILY ❘ ROGER CHAPMAN

     

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    À l'est de Birmingham, Leicester est un centre industriel à dégaine victorienne. Les usines y sont légion mais également les musées d'art. John « Charlie » Whitney, étudiant d'une Art School a choisi. Il maniera une Gibson SG EDS-1275 et écrira des mélodies définitives. Comme son camarade Roger Chapman alias Chappo, il s'est très tôt nourri de blues, de r'n'b et de country. Au sein des Roaring Sixties, Chappo laisse percer son vibrato exceptionnel. Sa voix de wildcat appartient à la légende des timbres rauques, celle des Joe Cocker, Rod Stewart et Van Morrison. Avec Ric Grech (violoniste et bassiste au long cours), le saxophoniste Jim King et le batteur Harry Ovenall, Whitney et Chapman forment The Farinas, un combo réinterprétant les classiques de Sonny Boy Williamson et de J.B. Lenoir. La route du quintette en costume rayé croise celle du producteur angelnos Kim Fowley qui travaille au développement des 'N Betweens (futurs Slade) et de Soft Machine. « Puisque vous aimez les tenues de mafieux, leur dit Fowley, appelez-vous plutôt Family ! » Ainsi fut lancé un tout neuf composite mêlant blues, folk, jazz, pop et traversées psychédéliques. Nous sommes à Londres,  en 1967, et le groupe vit en communauté dans une vaste maison du West End où les rencontres de hasard portent des noms connus des amateurs d'épopée pop. Il est banal qu'au milieu d'une soirée lysergique les Byrds tapent la discussion avec les musiciens d'Aynsley Dunbar's Retaliation ou de Maggie Bell. Après le succès du single Scene Through The Eye Of A Lens, Dave Mason (guitariste de Traffic) produit un premier album. « Music In A Doll's House » sort en 1968 sur le label Reprise, la marque de Frank Sinatra. Dans le contexte évaporé des pièces de Pink Floyd ou de Caravan, la galette livre un son tranchant, presque frénétique. Dans la période qui suivra, dédiée à la vie sur scène à travers le monde, le rugueux Piece Of Mind sera souvent pris pour un hymne freak. Lors d'un concert à l'Albert Hall, il est le signal qui indique que le public peut monter sur scène et faire n'importe quoi. Family n'échappe pas à la mode festivalière qui écume désormais tous les sites de déflagration pop (Woburn Festival, Wight, Glastonbury Fayre...) mais c'est surtout lors d'une prestation au Fillmore East de New York que Roger Chapman donne le ton. La voix de Chappo semble échappée d'un Etna en ébullition. C'est un chanteur nerveux, à la gestuelle imprévisible. Il agite son micro avec l'agilité d'un jongleur ivre et parfois l'instrument lui échappe et va se loger dans une face amie. Bill Graham, patron du Fillmore à l'humeur réputée variable, invite Family et reçoit un micro en plein visage. Chappo manque de le tuer. Ça ne se fait pas. Est-ce cette maladresse qui confère à ce groupe un air d'exode permanent ? Toujours est-il qu'après le majestueux « Family's Entertainment », le turn over devient mode de vie. Ric Gresh part rejoindre Blind Faith puis Ginger Baker's Airforce. Il est remplacé par John Weider des New Animals d'Eric Burdon qui cède sa place à John Wetton, émérite abonné du double manche. Et voici John « Poli » Palmer (pianiste et vibraphoniste de jazz) qui injecte le son cool dont le meilleur exemple est Strange Band, l'une des nombreuses réussites de ce groupe à l'univers orné de beaux cuivres et de violons mirifiques. Après la disparition de la famille en 1973, Roger Chapman formera les splendides Streetwalkers. Il coule des jours heureux en Allemagne. « Rollin' & Tumblin' » (2001) est son dernier album signé de son nom d'animal vocal. Guy Darol

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    ROGER CHAPMAN

     

     

  • LES GRANDMOTHERS EN EUROPE, OUI MAIS PAS (ENCORE) EN FRANCE

     

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    Anything else is not an original
    http://www.myspace.com/grandemothersreinvented


    EUROPE
    more to come

    BOOKING EUROPE CONTACT:
    http://www.musicita.it/en/node/32

    April, 16 2010 
    10:00 PM - GMSRI @ THE VIPER THEATRE - FIRENZE, FIRENZE  http://www.viperclub.eu/

    April, 24 2010 
    KARDISTA BLUES   http://www.myspace.com/alterground

    April, 25 2010
    RODEO LIVE CLUB ATHENS http://www.myspace.com/alterground

    April, 29 2010
    CROSSROADS LIVE CLUB ROME http://www.myspace.com/alterground

    May, 3 2010 
    MOODYS JAZZ CAFE FOGGIA www.moodyjazzcafe.it/ 
    www.myspace.com/moodyjazzcafe

    May, 6 2010 
    TRIESTE Teatro tba


    THE
    GRANDE
    MOTHERS
    RE:INVENTED
    THE ONLY ZAPPA ALUMNI 
    CONSISTENTLY PERFORMING THE MUSIC OF THE MAESTRO SINCE 2003
     "ANYTHING ELSE IS NOT AN ORIGINAL"

    *featuring former members of the Mothers of Invention

    *NAPOLEON MURPHY BROCK
    (with FZ  1974 - 1984)
    vocals, tenor  saxophone, flute, suavenicity, dancing(!)

    *ROY ESTRADA
     (with FZ  1964 - 1984)
    bass, pachuco falsettos, and operatic madness

    *DON PRESTON
    (with FZ  1966 - 1974)
    piano, keyboard  synthesizers,  electronics, magic (!),vocals
    with

    MIROSLAV TADIC
    electric guitar

    CHRISTOPHER GARCIA
    drumset, percussion, marimba, vocals


    proving that
    THEY CAN AND STILL DO THAT ON STAGE

    GRANDE MOTHERS RE:INVENTED
    VANCOUVER JAZZ FESTIVAL 2008
    INTERVIEW
    http://www.youtube.com/watch?v=ip01tf8Cqsg&feature=related

    GRANDE MOTHERS RE:INVENTED
    LIVE IN ENGLAND 2008
    PERFORMING PYGMY TWYLYTE 
    http://www.youtube.com/watch?v=a4lIMjCJyn0&feature=related

    GRANDE MOTHERS RE:INVENTED
    LIVE IN ENGLAND 2008
    PERFORMING UNCLE MEAT  
    http://www.youtube.com/watch?v=uEODv5ywrTE


    GRANDE MOTHERS RE:INVENTED
    LIVE PERFORMANCE EXCERPTS FROM 
    HAMBURG GERMANY @ FABRIK
    http://www.youtube.com/watch?v=NwGHPkcm5y4&feature=PlayList&p=34233450F5C6CFE3&playnext=1&playnext_from=PL&index=3