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MUSIC SOUNDS BETTER WITH YOU - Page 7

  • BOBBY HEBB ❘ THAT'S ALL I WANNA KNOW ❘ 2006

     

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    Qui n'a jamais entendu « Sunny » n'a pas d'oreilles. Cette apparente sucrerie lâchée en 1968 a établi quelques notoriétés sans assurer la gloire de son auteur. Bobby Hebb avait un frère qu'il adorait. Ses parents étaient de tendres parents, aveugles et fous de musique. Tout cela n'était pas au goût du malheur. Harold, le frère aimé, rencontra la mort et c'était un couteau. Bobby connut l'effondrement et la chance. Ce fut une chanson de plage et de ciel bleu. Cette chanson racontait le bonheur des jours anciens. « Thank you for the sunshine ! » À présent, écoutez « Sunny » mais attention aux larmes. Roof Music, indispensable label allemand a édité A Collection Of Various Interpretations Of Sunny. Deux CD coup sur coup, tant les interprètes font cohorte. Notez : Ella Fitzgerald, Frank Sinatra et Duke Ellington, Herbie Mann, James Brown, Marvin Gaye, Chris Montez, Cher... tant d'autres. Seulement, Bobby Hebb n'est pas qu'un « song a day man ». C'est un écrivain de talent doté d'une patte soul capable de toquer à la porte des âmes vraiment sensibles. Et cela en rafale. Écoutez plutôt That's All I Wanna Know (troisième album de Bobby en 40 ans) et vous constaterez 13 chansons rédigées avec le sang du cœur et ce fouet des nerfs qui remue les corps mous. Après « Sunny » (dont on retrouvera une belle version transcendée par la voix d'Astrid North), voici la martingale du bonheur, une combinaison de hits punchy. Guy Darol

     

     

    BOBBY HEBB

    THAT'S ALL I WANNA KNOW

    TUITION/NOCTURNE

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    www.bobbyhebb.com

    allmusic/bobby hebb

    facebook/bobby hebb

    toutes les covers de "sunny"

     

     

  • AMMONCONTACT ❘ WITH VOICES ❘ 2006

     

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    Carlos Niño et Fabian Ammon Alston appartiennent à la mouvance angelnos qui a vu naître Build An Ark, Daedelus et Madlib. Avec Ammoncontact comme ligne de force, le duo californien dessine une nouvelle route pour le hip-hop. Ici sont admis jazz et funk, house et soul. Pas de ghetto pour Carlos Niño qui possède une oreille pour entendre The Watt Prophets, une autre pour aspirer les volutes anguiformes de John Coltrane et de Sun Ra. Voici quelqu'un qui aime. Quelqu'un qui place Dwight Trible sur les plus hautes crêtes. Là où il est possible d'échanger avec Horace Tapscott et Gil Scott-Heron. La moitié d'Ammoncontact n'a-t-il pas fièrement produit « Love Is The Answer », saint album du légendaire Dwight dont on peut redécouvrir « Living Water » (Ninja Tune/Pias), premier opus publié à 1000 exemplaires ? Mais revenons à « With Voices ». Chaque titre est l'occasion d'un featuring décalamistrant : Yusef Lateef, Kamau Daaood (lequel préféra l'action immédiate à l'aventure des Last Poets), Lil Sci, Abstract Rude, Sach, Prince Po, Brother J, Cut Chemist... L'ensemble compose un hymne à la musique majuscule et à l'homme sans pedigree. Car pour Ammoncontact, le principal combat est d'abolir tout ce qui divise. Guy Darol


    AMMONCONTACT

    WITH VOICES

    NINJA TUNE/PIAS

     

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    AMMONCONTACT

     

     

  • ALBERT MARCOEUR ❘ GUY BILLOUT

     

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    Les suceurs de roue célérifères qui suivaient Albert Marcoeur en concert furent  proprement éberlués par le film de Nicolas Renou précédant les 23 pièces du set. Par une aubaine des dieux païens, l'ouvrage est visible sur commande. Le dessinateur Guy Billout auquel nous devons Il y a encore quelque chose qui cloche (Éditions Seuil/Crapule, 2002) est parvenu à transposer l'univers du Grand Albert. Le film met en scène un homme de la vie courante (sosie du compositeur à carreaux) qui, guettant l'arrivée du bus, assiste à des collisions d'engins rarement en circulation sur nos chemins bitumés. Réalisé en images 3D, ce bijou est une illustration inquiétante de l'attente, telle qu'on en soupèse le poids dans les textes de Dino Buzzati ou de Julien Gracq. La musique (pour qui ne s'en était pas douté) est d'Albert Marcœur, accompagné de ses brillants équipiers, parmi lesquels, François Ovide et Stéphane Salerno aux guitares, Farid Kenhouf à la basse et une myriade bien choisie de vents et cordes à soulever de terre un brontosaure. Osmose de l'image et du son. Un miracle. Guy Darol

     

     

    ALBERT MARCŒUR/GUY BILLOUT

    BUS 24

    LABEL FRÈRES/WWW.MARCŒUR.COM

     

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    ALBERT MARCOEUR

     

     

  • JOHN ZORN ❘ FILMWORKS ANTHOLOGY

     

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    Le cinéma et ses soundtracks ont fortement influencé l'œuvre gargantuesque du saxophoniste John Zorn (pour mémoire bandleader de Masada et Naked City) dont le sens de la composition répond assez exactement à cette remarque du satiriste Karl Kraus : « Ce qui entre difficilement dans l'oreille en sort difficilement ». Cinéphile intense, John Zorn créa de nombreuses ambiances pour des documentaires et des films plutôt underground. Cette anthologie de 28 titres (accompagnée de deux livrets très instructifs) retrace l'univers, strictement voué aux images (et à l'admiration de Mancini, Goldsmith, Bernstein, Morricone, Rota, Hermann), du plus cool des musiciens expérimentaux new-yorkais. Ayant dit cela (avec l'envie de propager l'envie), il convient d'ajouter que cette merveilleuse réunion de sons (plus caressants que rêches) doit énormément aux contributions de Marc Ribot, Bill Frisell, Arto Lindsay, Anthony Coleman, Trevor Dunn, Cyro Baptista, Joey Baron, Wayne Horvitz... Terrible casting ! Guy Darol

     

    JOHN ZORN

    FILMWORKS ANTHOLOGY (1986-2005)

    TZADIK/ORKHÊSTRA

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    TZADIK

    MYSPACE TZADIKRECORDS

    JOHN ZORN

     

  • MEEK ❘ SORTIE DE SECOURS

     

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    Margaret et ses bijoux (BedRoom/Musicast) était une collision musicale. L'opus délivrait un ton, aussi un son, vif et joyeux. Surtout, il réactualisait le temps béni des sixties. Sans nostalgia onctueuse. MeeK est simplement un homme de goût. Il sait où sont les sources ardentes, il connaît l'origine du feu.

    Avec Sortie de secours, le pétillant MeeK publie un Grand Œuvre (pour ne pas dire son Grand Œuvre), un opus total, sans scories, sans un morceau de trop. Tout est smash hit. Tout entre par les oreilles et n'en ressort plus.

    En ces temps où l'on fait paraître un album en misant sur un titre, Sortie de secours fait exception. Dans la tradition de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band ou de Pet Sounds. Énorme, direz-vous. Guy Darol s'envape. Du tout. Sortie de secours est un disque qui ne quitte plus ma platine.

    MeeK sait tout faire : écrire, composer, arranger. Il sait sonner comme George Martin et se souvient de Burt Bacharach, des Beatles et de Steely Dan. Ce n'est pas un démolisseur. Il ne brigue pas un podium d'avant-gardiste. Meek est pop comme le sont Donovan, Michael Jackson, les Beach Boys. Et comme il est un peu brit, il chante en anglais. Surtout en français. Politique du désespoir, chansons désabusées, œillades vers l'ère psyché.

    « Six Feet Under » est le fer de lance de l'album. Personnellement, je lui préfère « Etes-vous Ramona Clichy ? » avec ses claps, maracas, son piano, ses guitares acoustiques. Une équation musicale parfaite. Inoubliable.

    Oui, tout est smash hit sur Sortie de secours. Pour vous en convaincre, courez-y. Le disque s'achète. Les disques s'achètent encore. Guy Darol

     

    Le quatrième album de MeeK est co-produit par MeeK & Maxime Monégier du Sorbier. Pour la première fois aucun synthétiseur ni aucune machine n'a été utilisé, rien que de vrais instruments et beaucoup de musiciens invités. Tous les vocaux et l'écriture des 15 titres restent assurés par MeeK seul.

    Liste des chansons

    2 Le Gange Illuminé
    4 Elle Est Tellement Vieille Que Tous Ses Amis Sont Morts
    5 Willy Boy Scooter
    6 Je Vous Parle de La Pluie Sur La Mer
    7 Etes-Vous Ramona Clichy ?
    8 Troublemaker
    9 Evaporée Charlotte Morphinique
    10 Je Vous Aime Immédiatement
    11 You'll Never Die Alone
    12 Maxime, Ne Fais Pas l'Enfant !
    13 Paris France
    14 Je Ne Porte Aucun Edifice
    15 Les Princes Morts

     

    MEEK

    SORTIE DE SECOURS

    Raindrop/BedRoom

     

     

     

     

     

     

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    MEEKINTHEWEB

     

    MEEK

    MARGARET ET SES BIJOUX

    BEDROOM/MUSICAST

     

    Nous n'avons pas affaire à un rejeton secret de Joe Meek (« Telstar », c'est bon ça !) mais bien à un talent considérable de l'ère post-Beach Boys. Imaginez un album totalement pop, quinze chansons onctueuses à souhait, avec harmonies vocales qui se souviennent des hymnes surf de Brian Wilson, des coruscantes breloques chantées par Cass Elliott et Michelle Phillips. Il passe dans cet album sucré un air d'All Summer Long. À l'exception, bien sûr, de l'irlandais Neil Hannon (The Divine Comedy), qui sait faire cela de nos jours ? MeeK, natif de Montmorency, atteste que l'on peut encore confectionner de séduisants bijoux sans paraître vieille France. Ce troisième album (rare et précieux) comporte de belles pièces dont certaines méritent la comparaison avec les chef-d'œuvres de Ray Davies. Et l'on pense souvent à Paul McCartney dont MeeK est un spécialiste patenté. Il a notamment traduit Many Tears From Now, la biographie de Barry Miles consacrée au fabuleux. GUY DAROL

    Article paru dans Muziq

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  • LAMA ❘ LA CAMPAGNIE DES MUSIQUES A OUIR

     

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  • THE RESIDENTS

     

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    La culture pop n’est pas qu’une déferlante de sons mi-rebelles mi-serviles, elle est aussi une galerie d’images, un musée d’icônes mal léchées. On ne peut guère dissocier les Beach Boys du poupin Brian Wilson. Et il est difficile de défigurer le portrait de Ray Davies souriant dès lors que l’on pense aux Kinks. Imaginez maintenant que vous songiez aux Beatles et que les Fabulous Four ne s’impriment pas (y compris en ordre dispersé) sur l’écran lacrymal de votre substance grise. Problème.

    Les Residents font bien partie de la culture officielle pop et cependant ils sont inconnus au bataillon des visages gominés célèbres, absents des charts de la frime classée. On ignore leurs traits, leur état-civil. Seuls nous sont connus leurs goûts et dégoûts. Pour cela, il faut tendre l’oreille.

    Comme le rappelle Pacôme Thiellement dans son indispensable Poppermost (Musica Falsa éditeur), les Residents sont nés au moment où les Beatles partaient en couilles. Autrement dit, en 1969, année peu érotique pour les nostalgiques du quartet. Mais qui sont ces mystérieux Residents qui affichent aujourd’hui plus de 40 albums à l’actif de leur anonymat ?

    A la fin des années 1960, ils sillonnent la Californie à bord d’un van comme un gang de Martiens cherchant le point faible de la Terre. Ils sont quatre ou peut-être cinq. A San Mateo, ils font halte. Ils étudient la musique comme des ethnologues du son. S’attachent à la culture cajun. Reçoivent, disent-ils, des enregistrements de combattants de la guerre du Vietnam. Des chants de survie. A la manière d’Olivier Messiaen, notant dans les environs de Rocamadour les trilles de la fauvette, ils enregistrent des pépiements, fixent sur bandes l’oiseau et l’homme. Au cours d’une dérive quasi situationniste, ils heurtent de plein fouet Philip Charles Lithman aka Snakefinger, guitariste génial (et comment !) qui leur parle d’un certain Nigel Senada.
    Nigel Senada, âgé d’une soixantaine de lustres, prétend alors posséder un système musical à base de phonétique. Il est le contemporain lointain d’Isidore Isou, de Gabriel Pomerand, lettristes germanopratins persuadés que la poésie ne survivra que si l’on disloque la dictature du sens. Nigel Senada est persuadé que l’art n’est pas compatible avec le commerce. Selon lui, la création convulsive et dynamique ne peut se développer qu’à l’abri des regards de la convoitise marchande. Il développe la théorie de l’obscurité. Théorie qu’adopteront sans jamais faillir les quatre ou peut-être cinq formant le North Louisiana’s Phenomenal Pop Combo connu sous le nom désormais illustre de Residents.

    Installés à San Francisco ( 20 Sycamore Street) le phenomenal pop combo adresse leur premier enregistrement à Harvey Halverstadt de la Warner Bros. Celui-ci a travaillé avec Captain Beefheart et ces quatre (ou peut-être cinq) sont résolument acquis au verbe rogommeux du grand Don Van Vliet. Ils attendent une joyeuse réponse. Las, Halverstadt juge le travail raté. Il renvoie la maquette à l’attention des résidents du lieu. Le combo avait simplement omis de joindre une adresse à l’envoi. Les Résidents, ça sonne bien. C’est ainsi qu’ils se feront connaître.

     The Residents est un groupe sans bandleader. Ils sont anonymes. Ils n’ont pas de visages. Sur Meet The Residents, premier album datant de 1974, ils empruntent les traits des Beatles. Copie du pressage américain de Meet The Beatles !, cet album mijoté au milieu des influences de Dada, William Burroughs, John Cage et Captain Beefheart (il suffit d’écouter « Infant Tango ») dégage un parfum d’inédit qui fait révolution. On nage dans une avant-garde qui n’ignore rien de Sun Ra et de Tod Browning, de Harry Partch et de Frank Zappa. D’ailleurs l’album historique qui se vendit à 40 exemplaires la première année fut adressé en service de presse à l’inventif Zappa que l’on crut être un moment l’éminence polychrome de ce néo-combo. Aujourd’hui encore l’ombre double Zappa-Beefheart plane sans nul doute sur la formation cryptée.

    Après The Third Reich’n’roll (1976) qui affiche en couverture un sémillant nazi et du même coup la provocation élevée à son plus âpre niveau, les Residents sortent « Satisfaction » et cette reprise de 1977 apparaît aujourd’hui comme l’un des actes fondateurs du mouvement punk. L’album The King And the Eye (1989), relecture acidulée du mythe Elvis ; Woormwood (1998), expérimentation sonore dans laquelle le pop combo révèle que la sacrée Bible est jonchée de tortures et de viols ; Brumalia (2004), dernière sortie en date, signalent la persistance d’une recherche musicale fondée sur l’héritage de James Brown et des Beatles, de Gershwin et des Rolling Stones. L’aventure des célèbres anonymes rencontre aujourd’hui une date de l’histoire des avant-gardes avec la réédition du Commercial Album (Mute/Labels), édité il y a tout juste vingt-cinq ans.

    Groupe invisible culte, les Residents, avec leurs têtes en face d’œil, smoking à gilet, chapeaux gibus et cannes dandy, figurent une pop d’élite : Stockhausen au service d’Hank Williams. Kurt Schwitters à la portée du rock. La parution sous forme de coffret-reliquaire du Commercial Album s’accompagne d’une publication rare : The Residents Commercial DVD Album. Ce collector d’emblée consiste en une cinquantaine de films d’animation dont le format n’excède pas soixante secondes, autrement dit la distance standard d’un spot publicitaire aux Etats-Unis. Challenge à la fois commercial et artistique (singulier oxymore), ce DVD démontre que les Residents sont de redoutables promoteurs. Ils ont inventé la forme punk et la musique industrielle, le vidéo-clip et l’absolue sincérité sans projecteurs. Ils n’ont pas eu besoin des paillettes et des plumes pour s’attirer la sympathie de Fred Frith, Chris Cutler, Lene Lovitch et Andy Patridge, tous fans hardcore associés à la réalisation d’un DVD digne des œuvres de Norman McLaren et d’Oskar Fischinger, de Bruce Bickford et de Man Ray.

    Ils ne sont pas les favoris de MTV, on ne les voit jamais à la une des magazines trendy, et cependant qu’auraient été les Flying Lizards de David Cunningham, Primus, Pere Ubu, Cabaret Voltaire, les Yello de Dieter Maier, Devo et Throbbing Gristle s’ils n’avaient, un jour, rencontrés les concepteurs de « Santa Dog », cet anagramme de God Satan, s’ils n’avaient goûté à la délicieuse mélancolie des derniers représentants de Dada sur Terre, ces quatre ou cinq illuminés justement convaincus qu’il n’y a pas pire ennemis que l’art et la publicité. Guy Darol

    The Residents DVD Commercial Album (Mute/Labels)


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    www.residents.com

    www.myspace.com/theresidents

    www.theresidents.co.uk

  • FRANCOIS DE ROUBAIX

     

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    Pionnier du home-studio, François de Roubaix réalisa pour le cinéma des alliages sonores que nul autre n’avait tenté avant lui. Disparu en mer, comme l’héroïne du film Les Aventuriers, ce compositeur de génie est une inspiration constante (Air, Bertrand Burgalat) dont les œuvres sont souvent samplées (Robbie Williams, Lil Bow Wow, Dog Eat Dog) et parfois remixées (Gonzales, Troublemakers, Rubin Steiner). Des soirées DJ lui sont régulièrement dédiées. Ce trente-sixième volume de la collection « Ecoutez le cinéma » dirigée par Stéphane Lerouge était certainement l’un des plus attendus. Tous ceux qui ont vu Les Aventuriers de Robert Enrico se souviennent de la solaire prestation de Joanna Shimkus et du magnétique duo à barbe Delon-Ventura mais chacun sait que ce qu’il en reste surtout est le thème sifflé par François de Roubaix et la voix des Swingle Sisters (Christiane Legrand) chantant « Enterrement sous-marin » sur un orgue d’église. La force du lent Samouraï de Jean-Pierre Melville repose sur la présence d’Alain Delon (grandiose !) et une bande originale qui sait à la manière de Lalo Schifrin ou de Bernard Hermann (voir la partition de Psychose) créer l’action lorsque la caméra s’abstient d’en produire. C’est ainsi que ces films plutôt conséquents demeurent deux monuments pour les oreilles. Guy Darol

     

    FRANCOIS DE ROUBAIX

    LES AVENTURIERS/LE SAMOURAÏ

    UNVIVERSAL

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    www.francoisderoubaix.com

    http://deroubaix.free.fr/

    www.myspace.com/roubaix


     

  • RAOUL PETITE ❘ LA GRANDE HISTOIRE

     

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    Les Raoul Petite ont 25 ans d'âge. Ce sont les pionniers de la scène alternative. Ils ont parcouru un million de kilomètres, livré plus de mille shows et leur histoire est celle du Rock éternel qui surplombe les facéties louf-louf des Wampas, des Garçons-Bouchers et de Ludwig Von 88. Sans ce photophore, les Bérus auraient-ils gagné le sprint de la zique brindezingue tous genres confondus ? Pas sûr. Il faudra rendre hommage un jour aux éclaireurs : Ramon Pipin, Shitty Télaouine, Rita Brantalou. En attendant, célébrons Raoul Petite et sa figure de proue, l'immarcescible Carton à la voix de rogomme. Combo anarcho-punk tendance Zappa, Raoul Petite a intensifié le rock en ajoutant à la furie sonore une folie visuelle. Dans cette catégorie nouveau cirque (dont ils sont indiscutablement les petits cailloux), nos Raoul fort rêveurs ont créé un univers souvent imité, jamais égalé. Transversale réussite moulinant funk, reggae, rap, électropop, grindcore aimable, les neuf de Raoul Petite balancent un barock'n'roll qui n'a son pareil que dans le souvenir de ceux qu'ont éclaboussé les giclées sonores des Mothers Of Invention au Garrick Theater de New York. Voici les images montrant ce dont la horde est capable. Deux heures de clips, de lives et de backstages traçant un parcours apparu en 1981. Toute une vie dont on regrettera qu'elle ne fût pas filmée par Claude Lelouch. Guy Darol

     

     

    RAOUL PETITE

    LA GRANDE HISTOIRE DE RAOUL PETITE

    SUPERSONIC/DISCOGRAPH

     

     

     

  • PLEASE KILL ME ❘ LEGS McNEIL & GILLIAN McCAIN

     

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    La diffusion du mot punk est généralement attribuée à Legs McNeil qui participa à l'aventure du magazine Punk créé en 1975. Toutefois, il faut savoir que l'infamant vocable désignant une sous-merde apparaît en 1948 dans Le Fils du désert de John Ford, devient insistant dans L'Homme au bras d'or d'Otto Preminger (1955) avant de se répandre dans la prose de Frank Zappa sur  We're Only In It For The Money (1967). Please Kill me est le récit palpitant du mouvement punk américain raconté par ses protagonistes. Legs McNeil et Gillian McCain qui fit connaître Patti Smith ont réalisé ce tour de force consistant à assembler en un roman vrai des centaines d'heures d'entretiens. L'histoire débute avec La Monte Young qui assure avoir été le premier à fracasser un instrument. À la fin, nous sommes à Ibiza, sur le bord d'une route où gisent un vélo et le corps boursouflé de Nico. L'un des fils rouges de cette aventure faite de paillettes et de désespérances, de cris, de coups, de drogues et de sexe. Défilent tour à tour, en une procession baroque et émouvante, les personnages qui ont donné vie au Velvet Underground, aux Stooges, aux New York Dolls, aux Heartbreakers de Johnny Thunders, aux Ramones. Bien d'autres encore, méconnus et notoires, formant la trame d'une épopée qui continue de fourbir ses armes. Guy Darol

     

    Legs McNeil & Gillian McCain

    Please Kill Me

    L'histoire non censurée du punk racontée par ses acteurs

    (Allia)

    626 pages - 25 €