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RESISTANCE ELECTRONIQUE

  • FREDERIC ACQUAVIVA ❘ PALAIS DE TOKYO

     

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    PALAIS DE TOKYO, 10 DÉCEMBRE 2009, 16H45
    Jeudi de Chasing Napoleon / Stop-eject /

     



    FRÉDÉRIC ACQUAVIVA, né en 1967, est, depuis 1991, artiste sonore et compositeur de musique expérimentale, d'installations chronopolyphoniques... diffusées sur CDs (Editions Al Dante), en galeries (Incognito, Lara Vincy, Paris et Galeria Peccolo, Livorno...), dans des musées (Palais de Tokyo, Centre Pompidou, Weserburg Museum für Modern Kunst, Bremen, ...) ou lieux alternatifs (Les Voûtes, le Donjon de Maîtresse Cindy, Festival Indisciplinaire de l'Ile de Groix, Mains d'Oeuvres...).

    Hors des circuits traditionnels des musiciens et compositeurs, il rencontre et travaille de manière continue avec quelques figures historiques de l'art, de la poésie ou de la vidéo bien avant leur reconnaissance médiatique (Isidore Isou, Maurice Lemaître, Marcel Hanoun, Pierre Guyotat, Jean-Luc Parant...), ainsi qu'avec le cinéaste FJ Ossang ou la chorégraphe Maria Faustino.

    Sa musique, (K.Requiem, Coma, Musique Acataleptique, Exercice Spirituel, Tri, Oreilles Vides, Et...et...et, L'infra Cantate, Sens Unique(s), 4 Etudes Animales...), dé-concertante, et dont il aime choisir le dispositif de présentation, non au sens technique mais par exemple en présentant dans 4 lieux simultanément l'audition et la sortie de 4 CDs différents dans la même rue (The Exciting Sound of Acquaviva, le 19 juin 2009), explore de manière toujours nouvelle les rapports de la voix, du langage, du son et du sens, ainsi que l'idée d'un corps intégré à la composition musicale quoique totalement absent lors des auditions de ses oeuvres (par diffusion acousmatique ou installations). Ainsi que le remarque Eric Vautrin dans la revue Mouvement, son travail n'est pas "un travail sonore mais un travail sur le sonore".

    Il est compositeur en résidence à la Emily Harvey Fondation, Venise (2009/2010) et parallèlement à son travail de création, prépare pour le MACBA (Barcelone) une rétrospective sur l'oeuvre de Gil J Wolman (2010/2011).



    LE DISQUE #7 (2009, 40')

    Oeuvre créée en résidence dans le Donjon de Maîtresse Cindy (Paris), où je me suis volontairement enfermé pendant 2 mois sans sortir et sans voir la lumière du jour, afin d'observer le travail de composition sur mon propre corps, sinon pour prélever quelques sons de séances (fort différents de ceux utilisés pour mon autre pièce X,4,3).

    Le Disque est un projet musical qui s'articule en 8 parties, chacune de 40 minutes, chacune autonome et pouvant être diffusée en concert, sur Terre ou dans les galaxies environnantes en espérant que celles-ci aient une programmation musicale plus aventureuse qu'ici.

    Chaque segment comporte sa part de silence, de non-dit, mais bientôt se projete dans les autres, par superpositions mécaniques ou re-composées. 

    J'ai choisi ces archétypes sonores (le clavecin, par exemple, représentant ici le monde instrumental en son entier possible) afin de présenter, par jeux de synthèses successives toutes les combinaisons sonores imaginables (voix seules, instrumental seul, électronique seule, voix + electronique, electronique + instrumental, etc.) puis d'en remixer la totalité lors d'une huitième partie, qui n'est pas plus l'oeuvre en question que les précédentes parties, dans l'unité de leur nudité.


    >>>#1. (voix) : voix de Acquaviva, Maîtresse Cindy et son sujet, patients de l'hôpital psychiatrique de Prémontré, que j'ai enregistrés in vivo en 2001

    >>>#2. (instrumental) : clavecin, joué par Acquaviva sur Clavecin Extermann / Donzelague, à la Maison du Prieuré, Romainmôtier (Lausanne)

    >>>#3. (électronique) : Circuit Bending customisé par Computer Truck, boucles débouclées 

    >>>#4. (voix + instrumental)

    >>>#5.  (instrumental + électronique)

    >>>#6. (voix + électronique)

    >>>#7. (voix + instrumental + électronique)

    >>>#8. (voix + instrumental + électronique) revisited


    L'audition intégrale (5h20min) de Le Disque aura lieu en 2010 dans 8 pays différents simultanément, chaque partie étant diffusée à la suite de l'autre, à l'occasion de la sortie du coffret de 8 CDs.

    CONSULTER

    CIPM

  • ELECTRONI[K] ❘ GUILLAUMIT

     

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    CONSULTER

    GUILLAUMIT

     

     


     

     

     

  • DJ SPOOKY ❘ SOUND UNBOUND

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    Paul D. Miller alias DJ Spooky That Subliminal Kid envisage le DJing comme un projet d'art conceptuel. Le collage sonore est son identité. Rhythm Science (livre réflexif accompagné d'un CD) se compare à un "gangsta dreamtime remix". Un enchaînement de séquences relevant d'une culture crossroads mêlant hip-hop, techno, ambient, futurjazz, spacedub. Les albums qu'il réalise à partir de 1999 s'apparentent à une nouvelle de Jorge Luis Borges intitulée Le jardin des chemins qui bifurquent. DJ Spooky invente un nouveau langage hâtivement catalogué illbient. Un wildstyle plus largement inspiré par les cut-up de William S. Burroughs et le détournement situationniste.

    Il revient aujourd'hui avec Sound Unbound/Audio Companion/Excerpts And Allegories From The Sub Rosa Archives, exploration sonique où interagissent traitements cybernétiques et voix. Celles d'Allen Ginsberg, Jean Cocteau, Gertrude Stein, Marcel Duchamp, James Joyce, Antonin Artaud, René Magritte, William S. Burroughs.

    Quarante-cinq pièces choucardement inouïes. Colossal mix. Document artistique non pareil. Avec cette clé : "Art isn't about objects anymore." Pour DJ Spooky, en effet, l'art du XXIe siècle ne cherchera plus la représentation d'objets mais traitera d'artefacts. A découvrir absolument.

     


    SUB ROSA

    Diffusion ORKHESTRA

     


  • MUSIQUES ELECTRONIQUES EN FRANCE

     

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    En sa collection qui file une satanée rouste aux "marchandises musicales standardisées" (Theodor Adorno), Dominique Grimaud et ses Zut-O-Pistes remet un peu d'ordre dans la chronologie des musiques électroniques. Cette célébration des synthétiseurs analogiques odysséens (Arp 2600, Mini-Moog, VCS3, Synthi AKS...) est surtout le meilleur hommage rendu à ces compositeurs maousses que sont Richard Pinhas, Gilbert Artman, Jean-Pierre Grasset, David Cunningham et Pascal Comelade au temps qu'il était électro.


    S'il est du dernier grand chic d'agiter les noms de Wendy Carlos et de Klaus Schultze, c'est en première urgence qu'il convient d'écouter frémir les  rhizomatiques ondulations (souvent irascibles à l'égard des penseurs d'équerre) de Lard Free, Heldon, Verto, Camizole ou encore Video-Aventures.

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    Aujourd'hui qu'un duo nantais (Principles Of Geometry) publie une oeuvre rétro-futuriste, veinée de références à Wendy Carlos, Terry Riley et John Carpenter, assez stupéfiante à ensemencer entre les oreilles, la compilation génésique de Dominique Grimaud est un trésor à thésauriser sans attendre une moitié de seconde.

    MUSIQUES ELECTRONIQUES EN FRANCE

    1974 - 1984

    LES ZUT-O-PISTES/GAZUL RECORDS/MUSEA

    www.musearecords.com

    Visiter LES ZUT-O-PISTES

    PRINCIPLES OF GEOMETRY

    LAZARE

    TIGERSUSHI/DISCOGRAPH

    Visiter Principles Of Geometry

    Sortie : Novembre 2007

  • DJ SPOOKY ❘ REBIRTH OF A NATION

     

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    DJ Spooky That Subliminal Kid est un faramineux cador. Je ne conseillerai jamais assez la lecture de son Rhythm Science dans lequel ce générateur de musique des permutations met en relation déconstruction selon Jacques Derrida et platinisme.

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    Pour DJ Spooky, la soniture est un champ d'étude sous-exploré. Le DJ qui écrivit autrefois une thèse sur Feuerbach affirme sans barguigner que les textes de Nietzsche sont soniques. La lecture de ce manifesto doit suivre impérativement l'écoute du CD éponyme, un "gangsta dreamtime remix" où l'on peut entendre les voix d'Antonin Artaud, Gertrude Stein, Kurt Schwitters, Tristan Tzara, William S. Burroughs (That Subliminal Kid étant un emprunt à Nova Express), Guillaume Apollinaire, Gilles Deleuze...

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    Au fil de son manifesto, DJ Spooky cite avec intelligence Dziga Vertov, Oscar Michaux, Sergei Einseinstein, Oskar Fischinger, Man Ray et Griffith ("l'homme qui inventa Hollywood"), parce que dans le Dj-ing, "l'enchaînement des séquences et une narration et le mix, une cinématique". Depuis quelques années le "multimedia storyteller and social critic" travaille The Birth Of A Nation (1915) et cela donne Rebirth Of A Nation, un film qui sera diffusé les 4 et 5 mai prochains dans le cadre du Tribeca Film Festival de New York.

    Fort heureusement, le film, accompagné d'un précieux documentaire, sera bientôt disponible en DVD, dans une édition Starz Media. Nous y reviendrons.

    www.tribecafilmfestival.org
    www.djspooky.com
    www.rebirthofanation.com
    www.rhythmscience.com

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  • BRIAN ENO ET L'ART VIDEO

     

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    medium_Numeriser0008.6.jpgLa lecture du Journal de Brian Eno livre le trousseau de clés qui permet de faire le lien entre l'inventeur de l'ambient music et le créateur d'images.

    La publication, au printemps dernier, de 14 Video Paintings révélait au plus grand nombre, les travaux menés depuis longtemps par le compositeur-producteur.

    On y voit en effet que pour Brian Eno, la vidéo est un medium porteur d'une nouvelle configuration de l'art.

    Je ne dis pas que Brian Eno (qui mérite bien des génuflexions) enfonce des portes cochères depuis longtemps ouvertes. Je précise seulement que l'art vidéo est contemporain de la fin des années 1960 et qu'il suffit de signaler le nom de Nam June Paik pour établir ce fait.

    On pourrait également allonger une liste où figureraient quelques significatifs repères (Vito Acconci, Peter Campus, Valie Export, Nan Hoover, Joan Jonas, Bruce Nauman ...) et l'on prendrait alors la mesure de l'exacte révolution épistémologique inspirée par Brian Eno.

    medium_Numeriser0006.5.jpgMalgré tout, il n'est pas inintéressant de voir 77 Million Paintings By Brian Eno, pour découvrir les possibilités (déclinables 77 millions de fois) de son programme software.

    De plus, le DVD est accompagné d'un entretien exclusif qui témoigne, une fois de plus, que Brian Eno n'est pas un nicodème.

    Par conséquent, et même si l'on a le sentiment que Brian Eno se fait parfois de l'air aux dents, soyons justes et ne passons pas à côté de ses pimpantes explorations.


    Brian Eno 14 Video Paintings, DVD/Hannibal-Ryko, 2006

    77 Million Paintings By Brian Eno, DVD/Hannibal-Ryko, 2006

    Brian Eno Journal, Une année aux appendices gonflés, Le Serpent A Plumes, 1998

    Visiter Rykodisc Label


     

  • JULIEN LOURAU ❘ FIRE/FORGET

    JULIEN LOURAU
    FIRE
    FORGET

    LABEL BLEU/HARMONIA MUNDI

    medium_jloureau.jpgPrésent sur Express Way des Troublemakers, Julien Lourau explose avec un singulier album biface. Fire est le premier volet d’un diptyque bien intentionné. Le message n’a rien à voir avec les glapissements d’Arthur Brown. Julien Lourau a dit « Fire » pour faire écho au coup de feu sur l’Irak lancé par Bush. Et Julien Lourau ajoute « Forget » pour signifier l’oubli qui entoure les bains de sang. Ce double recueil est vraiment exceptionnel et il est facile de prévoir que  Troublemakers, Erik Truffaz et autres EST ont dû pâlir d’envie devant tant de perles. Mélodies implacables, timbres à couper le souffle, voix célestes, rythmique roulant le feu composent cette mosaïque animée par un mortel quintet. Accompagné d’Eric Löhrer (ex-compagnon de scène de Pierrejean Gaucher) aux guitares ; du très remarqué Vincent Artaud, à la doublebasse ; de Bojan Z, au Fender Rhodes ; du batteur impeccable Daniel Bruno Garcia, le saxophone ténor Julien Lourau donne la preuve qu’il n’est pas au bout de son rouleau. Il se montre par ailleurs très capable de mettre son lyrisme au service de l’image. Forget, c’est aussi un film du réalisateur haïtien Michelange Quay accroché par des thèmes allègres.  Après les chapitres du Groove Band et de The Rise, le souffleur courtisé par Abbey Lincoln et Marc Ducret combine une succession de magnifiques plages qui devrait convaincre les électrosceptiques. Guy Darol

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  • DIGITAL AUDIO TEPR

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    Si le rap est un pandemonium, Tanguy Destable alias Tepr figure parmi les dieux de l’Hadès. Après le sombre, très sombre, The Deadly Master Of Rappers From Hell, il livre une suite enflammée. Côte Ouest est une invitation à remuer sur les braises du hip-hop le plus chaud du moment. Moitié d’Abstrackt Keal Agram, un duo actif dans le renouvellement d’un genre ciselé par Dr. Dre, Timbaland et les Neptunes, Tepr fait partie de ces têtes de proue qui ont modifié l’esthétique du hip-hop à la suite de DJ Shadow.
    Difficile d’inclure ce maître du laptop dans une mosaïque. Il défend une culture très mixte où le rock bilieux de Chokebore tolère l’électronica elliptique de Clouddead. Mais il semble que l’intérêt qu’il porta longtemps aux raffinements plaintifs de Boards Of Canada aient buté sur un retour de flammes. Sans tourner le dos au style cérébral et tourmenté de son premier album, Tepr glorifie désormais l’union des corps en mouvement et la dialectique gyrovague des dancefloors. Après avoir sévèrement électrisé le Festival Astropolis, il s’explique sur sa démarche que l’on qualifiera, vous l’avez compris, de sautillante. Tepr n’aime pas (mais alors du tout) se faire agrafer. Son prochain opus, assurément, trouera le filet des pêcheurs de gros.


    Qu’est-ce que Tepr ? Un hip-hop mutant post-sérialiste ou une nouvelle aube pour la house ?


    Ni l’un ni l’autre. C’est mon envie de travailler seul à l’élaboration de ma musique, qu’elle soit électronique ou non. Bon, là, il se trouve que ce que je fais est électronique.


    La nonchalante mélancolie qui traversait votre précédent opus évoquait le minimalisme de Philip Glass, le cinémagisme de Ryuichi Sakamoto ou encore les micropolyphonies de György Ligeti, auriez-vous bradé ces nobles références contre des petites frappes de la musique populaire et quelles en sont les icônes ?


    Ce sont des influences que je revendique toujours mais en ce moment, j’ai besoin de sentiments directs, d’où mon respect pour beaucoup de producteurs actuels qui arrivent en une boucle à te faire rentrer une chanson dans la tête pour les trois mois à venir. Quelqu’un comme Jacques LuCont (Les Rythmes Digitales) est très fort pour ça ainsi que Feadz d’une certaine manière. Mais plein d’artistes m’ont marqué ces dernières années, M Oizo, Jackson, Diplo, Timbaland, Errorsmith … ces mecs cherchent vraiment à faire avancer les choses. Mais les anciens sont toujours d’actualité. Et j’ai toujours envie de courir les bras en l’air quand j’écoute « Kids In America » de Kim Wilde.


    Côte Ouest est plutôt secouant. La musique y joue vite. Les rythmes sont saccadés. Faut-il conclure que vous ne vous adressez plus aux mélomanes studieux avachis dans un sofa pourpre ?


    A travers ma musique, je m’adresse essentiellement aux filles. Après les avoir fait pleurer dans leur chambre avec The Deadly Master, le but de Côte Ouest est de faire surgir des cascades de sentiments digitaux dans leurs cœurs et surtout de les faire danser.


    A l’exemple de Paul D. Miller alias DJ Spooky, docteur ès lettres que vous avez fréquenté, vous êtes diplômé des Beaux-Arts, qu’est-ce que ça injecte dans votre musique ?


    Au départ, un côté un peu « intello-bleep-expérimental-chiant » mais j’en suis revenu et je ne regrette pas du tout cette période. J’ai fait cinq ans de Beaux-Arts, c’était cool, ça me laissait le temps de faire mes concerts et j’avais des bourses. La belle vie.


    À propos de fréquentation, vous avez accompagné Alain Bashung, Rodolphe Burger, The Herbaliser, qu’est-ce qu’un rappeur de l’enfer a à voir avec ce beau linge ?


    Burger, Bashung, The Herbaliser, même si je ne suis pas fan de tout (mis à part Bashung), il faut reconnaître que ces artistes aiment créer des rencontres musicales et c’est tout l’intérêt de la démarche « créatrice » : aller chercher la confrontation pour mieux avancer. Mais The Herbaliser ne sont définitivement pas mes amis.


    Après avoir travaillé avec David Gauchard, metteur en scène d’un Hamlet très electronica, avez-vous des projets multimedia d’envergure ou des envies complètement folles ?


    Je dis stop à l’overdose d’images. On ne peut plus voir un live sans se taper des vidéos avec des pixels ou des images de bâtiments en super 8. Quand je viens voir un mec jouer en live, je suis pas au cinéma. J’ai vu tellement peu de trucs qui m’ont plu que mon jugement est assez dur à ce sujet. Il faut arrêter de nous vendre ce concept comme LE FUTUR. Il n’y a rien de plus fait et refait que de coller une image sur de la musique. C’est heureusement en train de changer avec des mecs comme Gangpol und Mit, Pfadfindedrei & Modselektor …


    ECOUTER :


    « The Deadly Master Of Rappers From Hell » (Idwet/La Baleine)

    « Hamlet » (Idwet/La Baleine)

    « Côte Ouest » (Idwet/La Baleine)

    SEE :

    www.myspace.com/tepr

    http://tepr.free.fr

    www.idwet.com

    www.chez.com/wart

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  • M 83 ❘ BEFORE THE DAWN HEALS US

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    L’aventure immobile actualisée par Xavier de Maistre dans son Voyage autour de ma chambre (1794) a produit en littérature de célèbres émules tels que Blaise Cendrars ou encore Pierre Mac Orlan. La musique connaît depuis quelque temps d’exceptionnelles odyssées hors les routes. Anthony Gonzales, explorateur de sphères sonores inaperçues, témoigne de possibilités qui peuvent se passer avantageusement des gros moyens de transport. A la pliure du nouveau millénaire, il lance avec Nicolas Fromageau M83, un module electro lo-fi qui confirme aujourd’hui l’exactitude de sa trajectoire. M83 est le nom d’une galaxie spirale dans la constellation de l’Hydre femelle.
    Depuis sa chambre de jeune fox à Antibes, Anthony Gonzales prépare, à l’aide d’un synthé, d’un sampleur et d’un magnétophone 8 pistes numérique, une rare expédition qui fera événement. Un premier album éponyme sort en 2001 chez Gooom, label avant-gardiste qui fait connaître les désormais incontournables Abstrackt Keal Agram, Cyann & Ben et Mils. Ne dit-on pas que le label de Jean-Philippe Talaga est devenu le concurrent qualitatif de Warp, découvreur d’Aphex Twin et de Squarepusher ?
    Quatre ans ont passé, l’aventure d’Anthony Gonzales a franchi les murs de sa carrée Antiboise. M83 est une référence terraquée et un module toujours en mouvement. L’adolescent électrisé par les jaillissements volcaniques de Sonic Youth et les lévitations bruitistes d’Ashra Tempel et d’Edgar Frœse se reconnaît à présent dans les variations délicates et éthérées d’Isan et de Clouddead. Before The Dawn Heals Us marque un pas dans l’assomption d’une certaine musique hypnotique initiée par Klaus Schulze et Manuel Göttsching, vulgarisée par Pink Floyd. Ce dernier album est d’une puissance irrégulière offrant des pièces incroyables comme « Moonchild » ou « Teen Angst » à côté de tracks moelleux dignes des liturgies de Procol Harum (« Farewell/Goodbye ») dans le pire des cas et de Michel Polnareff (« Can’t Stop ») dans le meilleur. Avec ses chœurs de voix étirés et ses nappes de synthés infinies, l’album est plutôt plaisant. Sans doute, une étape. Peut-être une errance dans la nuit des étoiles. Guy Darol

     


    Ø BEFORE THE DAWN HEALS US (Gooom/Labels)

    Ø www.gooom.com

    Guy Darol

  • ROBERT LE MAGNIFIQUE

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    Ce n’est pas parce qu’il se fait appeler Robert le Magnifique qu’on doit lui prêter des tournées de grand duc. L’homme est beau mais sans grandiloquence. Munificent bassiste : tout est dans la musique. Un son de rogomme et d’elfe d’où émane le souvenir de Morphine et de Mark Sandman, band leader naufragé à Rome.
    Magnifique, comme Saint-Pol-Roux écrivant « la musique est une greffe », le grand Robert nous donne Kinky Attractive Muse, son deuxième album. Le titre est à lui seul un palimpseste. C’est de l’eau de roche. Clair qu'il annonce la couleur pop. D’abord les Kinks et l’on veut y voir le meilleur : The Village Green Preservation Society ou encore Arthur Or The Decline And Fall Of The British Empire, ce chef d’œuvre vraiment inégalé.
    Si le coloris rappelle le moiré hypnotique des peintures pailletées de Malaval (autre Robert), la forme emprunte à la jungle sonorielle. Mélange est le substantif idoine pour qualifier la galette. Bassiste, allié de DJ Vadim et d’Abstrackt Keal Agram, le Magnifique avoue deux faiblesses : Erik Truffaz et Led Zeppelin. C’est en marchant sur ce fil conducteur qu’il convient d’écouter le swing déviant du compositeur imbibé des exercices acrobatiques de Primus et de son voltigeur Les Claypool.

    Kinky Attractive Muse est une galerie de sons et de miroirs où s’irisent des reflets de bubblegum et d’acid rock, de kosmische music et de hip-hop envoûtant. La jaquette émet des signes qui ne trompent pas. Une matriochka augure l’emboîtement citationnel. Ce signifiant nous dit que tout sera dans tout. A la manière d’Alfred Jarry, géniteur de la pataphysique et d’Ubu, la matriochka nous renvoie, du plus grand au plus petit, du plus proche au plus loin, à l’idée d’une traversée des frontières et des genres.
    Ce second album, moins typé que le précédent (Idwet, 2001), a sans doute plus de contenu. Chamarrant élégies évanescentes à la Hawkwind, space rock à la Richard Pinhas et psychéjazz à la Nils Petter Molvaer, il se démarque du vrac ambiant, étonne par ses subtilités mélodiques dignes de colossaux tels que Brian Wilson, Syd Barrett ou encore Burt Bacharach. Ce dernier apparaît spectralement sur « Dech’val » avec l’introduction du très onctueux « This (Girl’s) In Love With You ».
    Avec cet album en double teinte (suave et âpre), Robert le Magnifique promet beaucoup. L’élégance qui caractérise ce bel objet sonore dévoile un maousse talent. Il semble, malgré son blason, que Robert le … ne soit pas tout à fait au courant du jus qu’il envoie. Je le dis : c’est bon, c’est grand, c’est magnifique ! Guy Darol

     


    Kinky Attractive Muse, Idwet/La Baleine
    http://www.idwet.com