Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Jazz - Page 3

  • DENIS COLIN & LA SOCIETE DES ARPENTEURS ❘ SUBJECT TO CHANGE

    > le 23 octobre au Café de la Danse
    (grande formation avec Tony Malaby)À partir de 15,70€

    > le 21 octobre au Sunside

    (formation réduite avec Philippe Sellam)À partir de 22€

    Dans le cadre du Carefusion Jazz Festival Paris

    Album Colin Cover

  • A TRIBUTE TO FRANK ZAPPA/PLACE AUX FOUS/RADIO LIBERTAIRE

    Frank+Zappa.jpg
    Vendredi 16 octobre, de 13h00 à 14h30, PLACE AUX FOUS-Musique vous convie à une promenade impressionniste dans l'univers de Frank Zappa. 1h30 de musique et de pur plaisir. Bongo Fury!

    Friday the 16th of october, from 1pm to 2.30 pm, PLACE AUX FOUS-Musique will pay a tribute to Frank Zappa. The secret word for this show is "Let the music do the talking".


    Radio libertaire 89.4 fm or on the Internet
    ECOUTER
    Affiche RADIO LIBERTAIRE.jpg

    CONSULTER

  • MIKE PATTON

     

    MikePatton2.jpg

     

     

    Né en 1968 à Eureka (Californie), Mike Patton a-t-il été aidé par la main du hasard ? Il a rapidement trouvé sa voix et elle est multiple. Orpailleur de sons toujours rares, Patton a du génie pour combiner les genres et les personnes. Il serait vain de lui coller une vignette dans le dos. L'homme est inqualifiable et ceux qui l'épinglent speed metal, grind-core ou soul-funk feraient bien de se nettoyer les oreilles avec du Moondog. Chemineau des routes traversières, ce fabricant de style contraire au tout venant a enchaîné depuis 1985 une quinzaine de projets. L'un des premiers, après Turd, se nomme Mr. Bungle et c'est une explosion sonique qu'illustre Disco Volante (1995), véritable bombe musicale sur laquelle Patton fait entendre sa voix hors-barrières. Elle balance entre la puissance des shouters et le raffinement des crooners. D'ailleurs lorsqu'on demande à Patton de citer le nom d'un grand compositeur, il dégaine sans réfléchir celui de Burt Bacharach, artisan de gommes universellement suaves.

    Mr. Bungle est une allusion a un clown minable, le plus punk des circassiens mais c'est aussi une allusion directe a une figure (devrais-je dire un chibre ?) du cinéma X. Cela donne une musique fiévreuse, bruitiste et qui porte l'héritage de Luc Ferrari et de Captain Beefheart. Ambiance mutante, harmonies crissantes (voire crispantes) suggèrent la bande son d'un horror movie travaillée par John Carpenter ou Marco Beltrami. Oh ! my gore !

    Patton aime à changer de monture et d'herbage. Il rejoint Faith No More (référence à un cheval de concours), le groupe de Billy Gould et Roddy Bottum qu'il rendra explosif en usant et abusant de sa voix de rogomme et de son corps appolinien. La parution de The Real Thing (1989) est une réussite commerciale. L'album se vend à plus d'un million de copies et lâche « Epic », hit mappemondial, qui révèle la couleur d'un chant où fusionnent hip-hop et punk-rock. Authentique animal de scène, Patton apparaît en leatherface,  joue à être un freak tornado qui se jette dans le public, simule une soif d'urine et imite le cochon comme un porc. L'aventure Faith No More sabordée en 1998, ainsi que celle de Mr. Bungle, Patton passe à Diabolik puis Phantomas (devenu Fantômas), hommage au couple Marcel Allain/Pierre Souvestre et à la trilogie Hunebelle. Famille recomposée à partir des membres de Slayer (Dave Lombardo), des Melvins (Buzz Osbourne) et de Trevor Dunn (térébrant sideman de John Zorn et de Marc Ribot), le groupe réalise Amenaza al Mundo (1999), 30 cantilènes sans paroles où s'expriment dans la tradition de Luciano Berio et Georges Aperghis toutes les ressources de la voix disloquée : chuchotements, cris et borborygmes. Proche de l'esprit cubiste de Mr. Bungle, cet album alterne prises voodoo et allusions bruitistes aux gamelans javanais et sirènes varèsiennes. The Director's Cut (2001) est un chef d'œuvre de l'art musical cinématique avec sa relecture pétochante des soundtracks de John Barry, Henry Mancini, Bernard Hermann (le compositeur attitré d'Hitchcock, accessoirement d'Orson Welles) et Ennio Morricone. La sortie de Suspended Animation (2005), quatrième objet sonore après Delirium Còrdia (2004), perpétue l'engagement cinématique de Patton avec un album à effeuiller comme un éphéméride. Chaque morceau est un jour  d'avril décrété par le songwriter/songshouter mois de l'humour et de l'angoisse. L'atmosphère d'horror movie si chère à Patton laisse place à une ambiance cartoon née de la rencontre des Looney Tunes et d'une machine  Atari. Hallucinant tout comme le package (avec calendrier) stylisé par l'artiste néo-pop Yoshimoto Nara.

    Simultanément ou presque, cet Houdini des musiques inouïes s'allie à Lovage, Dillinger Escape Plan, Peeping Tom, après avoir flirté avec Sepultura, Bob Ostertag, Melt Banana, Weird Little Boy tout en créant dans les interstices Maldoror (l'homme est un fin lecteur) et Tomahawk aux côtés de John Stainer (batteur des Helmet), Kevin Rutmanis (bassiste des Melvins et de The Cows), Duane Denison (guitariste de Jesus Lizard).

    Avec She (1999), Maldoror  fait entrer Patton dans « la communauté inavouable » (Maurice Blanchot). Si les Chants de Lautréamont sont le produit du « fils de la femelle du requin » écrit en anathèmes, She est une œuvre cataclysmique, à la fois farce bouffonne et messe des morts. Le projet Maldoror est associé au bruitiste Masami Akita (de Merzbow, un clin d'œil au Merzbau de Kurt Schwitters) dont la culture sonore émane autant du Cabaret Voltaire que d'Autechre et de la No Wave.

    Tomahawk est parfois présenté comme la division easy listening du General Patton. On veut dire par là que ce groupe célèbre élégamment la magie du chaos qu'est le rock en liberté. Tomahawk est une sorte de contrôle continu du rock néo, un mélange de free metal et de psychépop. Pour situer l'aventure sur un chemin de fer, plantons deux gares : Jello Biafra et Audioslave.

    C'est en solo que Mike Patton nous livre ses clés. Adult Themes For Voice (1997) est un album bricolé comme l'ont été les enregistrements d'Antonio Russolo, Die Sonate In Urlauten de Kurt Schwitters ou encore An Evening With Wild Man Fischer, incunable document sociologique. Patton fait démonstration de la supériorité d'un art cacophonique. Il résout l'équation suivante : voix + micro + mixeur 4 pistes. Adult Themes For Voice fut réalisé dans des chambres d'hôtel tout comme le Festin nu de William Burroughs et les meilleurs récits de Louis Calaferte.

    Avec Pranzo Oltranzista  (1997), Patton sort de son jeu la carte futuriste. Cette mosaïque de bris et de débris est une illustration sonore de La cucina futurista (1932) de Filippo Tommaso Marinetti. Chaque morceau coïncide avec une recette sans queue ni tête, comme les bruits qui nourrissent dans les films de Norman McLaren.

    Le slasher workaholic Patton est un actionniste cultivé. Ses projets perso et side sont d'autant plus riches qu'ils sont vitaminés de références. Marinetti en est une qui disait « chanter l'amour du danger » et « le saut périlleux ». Natif d'Eureka, notre voix multiple prouve qu'on trouve en écoutant et en lisant. Son parcours doit ainsi au vorticisme, courant post-dada, porté par la revue Blast (le souffle, la rafale) et Ezra Pound, l'auteur des Cantos qui pointait à propos du vorticisme que « le Vortex est le point maximum d'énergie ».

    Ce maximum d'énergie, l'allié de Björk (il a posé sa marque sur Medulla), Rahzel, Kid 606, John Zorn et bientôt Massive Attack,  nous en fait goûter la sueur avec deux surprenantes réalisations. D'une part, Patton with The X-ecutioners, DJ crew newyorkais unissant Roc Raida, Rob Swift, Mista Sinista et Total Eclipse sur lequel le magnifique organe expose acrobaties vocales et dialogues de films de Clint Eastwood et Bruce Lee. D'autre part, Romances, projet élégant grave associé au norvégien John Kaada, auteur du très remarqué Thank You For Giving Me Your Valuable Time. Avec tous ses titres rédigés en français, cet étrange numéro de duettiste est l'hommage du XXIè siècle à Brahms, Chopin, Liszt et Mahler. Ceci démontre encore une fois que Mike Patton qui aime tant à se revendiquer de Sinatra/Slayer/Sade est définitivement le plus grand donneur de sons de tous les temps. Guy Darol

    ECOUTER

    Mr. Bungle, Disco Volante, Warner, 1995

    Mike Patton, Adult Theme For Voice, Tzadig/Orkhêstra, 1996

    Fantômas, Amenaza al Mundo, Ipecac/Southern Records, 1998

    Faith No More, The Real Thing, Universal, 1999

    Maldoror, She, Ipecac/Southern Records, 1999

    Fantômas, The Director's Cut, Ipecac/Southern Records, 2001

    Tomahawk, Mit Gas, Ipecac/Southern Records, 2003

    Mike Patton/Ikue Mori/John Zorn, Hemophiliac, Tzadig/Orkhêstra, 2004

    Kaada/Patton, Romances, Ipecac/Southern Records, 2004

    General Patton vs The X-ecutioners, Ipecac/Southern Records, 2005

    Fantômas, Suspended Animation, Ipecac/Southern Records, 2005


    VISITER

    www.ipecac.com

    www.mikepatton.de

    www.bunglefever.com


     

     

  • ALBERT MARCOEUR EN CINQ COUPS

     

    albert marcoeur.jpg

     

     

     

    Albert Marcoeur, album éponyme (Atlantic/WEA, 1974. Réédition Label Frères, 2001)

    La pochette de couverture  est due au claviériste François Bréant, devenu depuis le sideman de Bernard Lavilliers et de Enzo Enzo. Premier choc, la conception graphique est une variation sur le thème du détournement initié par le situationniste René Viénet. On dirait un Arcimboldo dépoussiéré par Jean Solé. Deuxième secousse, la présence des voix et le décor sonore : murmure anusoïdal, appeaux, bouteilles, sifflets, charengo. Des vents en rafales et une batterie rigoureuse jouée en avant. Titres phares : « C'est raté, c'est raté », « Qu'est-ce que tu as ? »

     

    marcoeur 74.gif

    Album à colorier (Atlantic/WEA, 1976. Réédition Label Frères, 2002)

    Et c'est bien vrai : une légende indique les couleurs. Il suffit de sortir ses crayons. Les frères Marcœur sont rejoints par des épées dont on reparlera encore dans cent ans. Savoir les guitaristes François Ovide (décédé en mai 2002) et Patrice Tison, les souffleurs Pierre Vermeire et Denis Brély, le bassiste et désormais compositeur Pascal Arroyo. Ce line-up d'élite donne l'une des plus belles réalisations sonores de tous les temps. Pas un morceau à mettre au rebut. Ambroisie de bout en bout. Avec, tout de même, ces pièces d'exception : « Le fugitif », « Le nécessaire à chaussures », « Elle était belle » et ses chœurs à tomber.

     

    album à colorier.jpg

    Armes & Cycles (Phonogram, 1979. Réédition Label Frères, 2003)

    Le titre renvoie au catalogue-culte qui renvoie aussitôt à Prévert et ses collages, à Kurt Schwitters et ses sandwichs sonores. C'est énorme. Chœurs déjantés, la voix acrobatique d'Albert, combinaisons free qui suggèrent fortement les tutelles d'Eric Dolphy, de Frank Zappa et de Luc Ferrari. Et toujours l'émotion à la limite de l'explosion de rire. Quelques titres poignants : « Emploi du temps », « Son sac », « Histoire d'offrir ».

     

    armes et cycles 1.jpg

     

     

    Celui où y'a Joseph (Harmonia Mundi, 1984. Réédition Label Frères, 2004)

    Ceci n'est pas du pipeau mais bien un chef-d'œuvre. Le contexte est celui de Gevrey-Chambertin, spectacle musical dans lequel Albert Marcœur joue la comédie. Album si bien peigné qu'il en est parfait. Emotion totale. Cette fois, on ne rit pas. Des instrumentaux comme « Téléphone privé » ou « Velouté d'asperges » méritent chacun un Grammy de la larme à l'œil. Ici, Albert Marcoeur n'a rien à envier à Frank Zappa, Carla Bley ou Robert Wyatt. Il est et devient l'unique. Au seuil de la gloire.

     

    celui où y a joseph.jpg

    Sports et percussions (Concord, 1994. Réédition Label Frères, 2002)

    Albert qui a conçu la bande-son de Deux lions au soleil de Claude Faraldo vient d'achever la musique d'Un tour de manège, film de Pierre Pradinas avec Juliette Binoche et François Cluzet. Cet album sonne comme une récréation. Mais ce divertissement est si peu commun que l'on songe aux expérimentations bruitistes de Luigi Russolo ou de François Dufrêne. L'album trouverait aisément sa place dans les anthologies des musiques électroniques publiées par Sub Rosa. Il s'agit rien moins que de « transporter la matière sonore sportive du stade à la partition ». Une réussite inégalée. Un véritable document dans lequel la sculpture sonore rencontre la bande dessinée bien avant que Rubin Steiner ait rejoint l'Ouvroir de Musique Potentielle. Titres conséquents : « Les gonfleurs de bicyclette », « Formule Un ». Guy Darol

     

    sports et percussions.gif

     

     

     

     

     

     

     

  • TOUT AUTOUR DE ZAPPA ❘ AUJOURD'HUI A MORLAIX

     

    Darol-Zappa NE.jpg

    Tout autour de Zappa à la Librairie Dialogues, ce samedi 28 mars, à 17h

    Librairie Dialogues
    9, rue de Aiguillon
    29600 Morlaix
    Tel : 09 63 25 23 36




  • PRODUCTEURS ECONDUITS ❘ OURAGAN SUR LE JAZZ

    81656.jpg
    Philippe Carles
    16-photo.jpg
    Alain Gerber

    Rappel des faits : il y a deux semaines, et sans que rien ne l’ait laissé présager, Philippe Carles, Claude Carrière, Jean Delmas et Alain Gerber ont été avisés par lettre recommandée que leurs contrats à France Musique (et également France Culture pour Alain Gerber) ne seraient pas renouvelés à la rentrée. Motif évoqué par le nouveau directeur de France Musique, Marc-Olivier Dupin : la “limite d’âge de 65 ans”, qui ne figure pourtant ni dans leurs contrats ni dans les conventions des producteurs à Radio France. Cette décision reflète à l’évidence la politique de “rajeunissement” initiée par Jean-Paul Cluzel, le PDG de Radio-France, et touche tout aussi abruptement les producteurs d’autres chaînes dans la même tranche d’âge, notamment sur France Inter, Jean-Pierre Coffe, et aux dernières nouvelles Jean-Louis Foulquier.

    L’inquiétude ne vient donc pas seulement du fait que France Musique décide de licencier quatre personnalités qui depuis tant d’années se sont mobilisées pour la cause du jazz, mais d’une interrogation sur ce que sera la place de cette musique dans la nouvelle grille de France Musique, et également des autres chaînes - car pour le moment rien ne filtre sur les noms des nouveaux producteurs à même de prendre le relais de Carles, Carrière, Delmas et Gerber - on ne peut qu’espérer qu’ils auront autant de culture et de talent !

    Le propos de la pétition jointe n’est malheureusement plus d’oeuvrer pour le retour de ces quatre producteurs. Pour ce qui les concerne, la décision est prise et semble irrémédiable. Mais plutôt d’organiser une mobilisation très rapide de la profession dans son ensemble, pour garantir la pérennité de la place du jazz sur France Musique, et faire savoir aux responsables de cette décision que le milieu dans son ensemble continuera de rester vigilant, et exigeant quant à la qualité des nouvelles émissions qui prendront le relais à la rentrée.

    Il faut aller très vite pour que la pétition jointe parvienne à ses destinataires au moment où certaines décisions sont encore en train de se prendre, soit au plus tard en début de semaine prochaine. Nous n’avons guère le temps de mettre en place une procédure classique de signature sur internet. Il serait donc extrêmement précieux de pouvoir nous appuyer sur quelques relais au sein des différents réseaux, qui peuvent en un minimum de temps recueillir le plus possible de signatures de leurs adhérents. Tous les regroupements de signatures nous faciliteront les choses :

    - pour les réseaux, les signatures de vos adhérents
    - pour les musiciens, les signatures des musiciens des orchestres sont vous faites partie
    - pour les enseignants, les signatures de vos élèves ou d’autres professeurs,
    - pour les agents, les signatures des musiciens que vous représentez, etc. Merci à tous ceux qui se proposent de servir de relais de m’en informer à l’adresse suivante :

    initiales@martinepalme.com

    Toutes les signatures isolées sont naturellement bienvenues - indiquez en sujet : “Pétition France Musique”, et confirmez OK je signe à l’adresse mail ci-dessus, en précisant nom, prénom, et profession.

    Merci d’avance, bien cordialement

    Martine Palmé


    PETITION

    A l’attention de :

    Monsieur Jean-Paul CLUZEL
    Président Directeur Général de Radio France

    Monsieur Marc-Olivier DUPIN
    Directeur de France Musique

    Monsieur Marc VOINCHET
    Directeur adjoint de France Musique chargé des programmes et de l’antenne

    Monsieur Olivier MOREL-MAROGER
    Directeur adjoint de France Musique chargé de la production et du développement

    Messieurs,

    Nous apprenons à regret que quatre personnalités majeures du jazz à France Musique, Philippe Carles, Claude Carrière, Jean Delmas et Alain Gerber, ayant atteint la “limite d’âge de 65 ans”, ne seront pas reconduites dans leurs fonctions à la rentrée prochaine.

    N’étaient les circonstances, le caractère paradoxal d’une telle décision, prise par un service public alors même que le discours officiel du gouvernement insiste sur le prolongement du temps de travail et l’urgence de maintenir en activité les “seniors” prêterait plutôt à sourire -surtout lorsqu’on connaît la “verdeur” des intéressés. On peut épiloguer longuement sur la pertinence d’une “limite d’âge” dans ce secteur, où tant d’exemples - à commencer par celui des musiciens eux-mêmes - attestent que les années passant ne font qu’enrichir le savoir, et aiguiser l’exigence des parcours de chacun. Et en particulier celui des producteurs concernés par cette décision, inséparable de l’impact de leurs émissions auprès de nombreux auditeurs, que nous avons eu maintes occasions de vérifier, notamment en termes de curiosité pour le spectacle vivant.

    Le monde du jazz a trop besoin d’hommes de culture pour ne pas s’inquiéter vivement de voir une chaîne comme France Musique se départir soudain d’une grande partie de ses meilleurs talents, qui se sont consacrés depuis tant d’années à rendre compte avec passion de la vivacité de cette musique, de son histoire et de son actualité.

    Nous imaginons bien que pareille décision n’a pas été prise sans qu’un véritable relais avec des producteurs à même de succéder aux intéressés, dans une égale exigence de qualité, n’ait été préalablement envisagé. Plus que jamais, il nous paraît en effet essentiel que la place que France Musique en particulier et Radio France en général réservent à ces esthétiques puisse être préservée - en considération notamment des nouveaux publics que cette musique ne cesse de toucher, comme en atteste la fréquentation croissante de nombreux concerts et festivals.

    Le service public n’est pas un vain mot. Et France Musique reste dans ce sens, tant pour les musiciens ou les professionnels que pour de nombreux auditeurs, bien au-delà des seules frontières de l’hexagone, un espace essentiel de culture et de découverte à même de participer avec ambition de cette évolution permanente.

    Nous espérons que les signatures ci-dessous vous pemettront de mesurer combien il importe aux différents acteurs du jazz qu’un tel espace puisse continuer d’exister, et vous remercions par avance de votre vigilance dans ce sens. Dans cette attente, veuillez agréer, Messieurs, nos salutations distinguées.

    PS : Beaucoup d’entre nous ayant eu l’occasion d’apprécier ces producteurs non seulement pour leurs compétences, mais aussi pour leurs qualités humaines, vous nous permettrez, accessoirement, de remarquer que le départ d’André Francis, à 72 ans, avait fait l’objet d’autres égards, et d’un beau concert réunissant musiciens et professionnels au studio 104.

    Après tant d’années de bons et loyaux services, celui de Philippe Carles, Claude Carrière, Jean Delmas et Alain Gerber semble étrangement s’orchestrer dans le plus grand silence, comme par la “petite porte”. Tout ce dont nous leur sommes redevables nous semblerait mériter un peu plus d’élégance - mais peut-être est-ce devenu une denrée trop luxueuse en cette période de restrictions généralisées ?

    (Par Martine Palmé)

    francemusique.jpg

    27 juin 2008 - Lettre de la Société des Producteurs de France-Musique (APAC-FM), réunie en Assemblée Générale - le bureau : Françoise Degeorges, Stéphane Goldet, Marc Dumont

    M. Jean-Paul Cluzel,
    Président de Radio France
    Paris, le 27 juin 2008

    Monsieur le Président,

    A la mi-juin, par l’intermédiaire du directeur de notre chaîne, Radio-France a annoncé à la totalité des producteurs de France-Musique âgés de 65 ans et plus que leur contrat de grille s’achevant à la fin du mois de juin ne serait pas renouvelé, sans qu’il y ait eu la moindre préparation effectuée entre la DGRH et eux. Ils travaillaient tous à Radio-France depuis plus de trente ans, parfois à temps plein. Plusieurs d’entre eux sont titulaires de prix prestigieux au titre de leur œuvre.

    La modalité est tout à la fois d’une ampleur sans précédant sur France-Musique et d’une rare violence. C’est cette brutalité de mise en œuvre d’une décision unilatérale qui soulève l’indignation de tous — et ce bien au-delà de notre seule profession.

    Sans aucunement dénier le droit de l’entreprise à mettre fin à une collaboration avec ses cachetiers - sous réserve de leurs droits en telle hypothèse - nous nous étonnons toutefois d’une mesure liée au seul critère de l’âge (vous-même le 20 mars dernier, en nous présentant Marc-Olivier Dupin, déclariez ne pas retenir ce critère), alors que nous relevons de l’intermittence du spectacle : étant en outre précisé qu’ une telle mesure est susceptible de caractériser, selon les circonstances, une rupture équivalente à un licenciement sans cause réelle et sérieuse.

    La question même de la définition de nos fonctions à Radio-France se pose : Producteur-délégué ? Journaliste culturel, comme l’un des collaborateurs de France-Inter vient de se voir très récemment requalifié ? Il est temps que ces questions trouvent enfin une issue avec les partenaires responsables, dans le cadre d’une négociation d’Entreprise.

    Dans l’attente du rendez-vous que vous voudrez bien nous accorder, veuillez croire, Monsieur le Président, à l’assurance de nos sentiments distingués.

    Pour la Société des Producteurs de France-Musique (APAC-FM), réunie en Assemblée Générale, le bureau.

    Françoise Degeorges, Stéphane Goldet, Marc Dumont

    Copie :

    Marc-Olivier Dupin, Directeur de France Musique
    Dominique Gicquel, Directrice des Ressources Humaines
    Les représentations syndicales de Radio France
    Michel Boyon, président du CSA

    CONSULTER LE BILLET DE CITIZEN JAZZ

    CONSULTER LE BLOG DE JAZZ MAGAZINE

    CONSULTER LES SIGNATAIRES DE LA PETITION

     

  • TRANSVALUE

    MIKE-DAVE-CHUCK-LAYERS.jpg

    Inversion de toutes les valeurs. Les nietzschéens de Transvalue sont trois (Michalel Vlatkovitch, Chuck Britt, David Crigger) et sonnent comme vingt-cinq. C'est le nombre approximatif des fantassins présents sur cet album, troisième opus livrant bataille contre les musiques standardisées. Un beat poetry trio emmené par le spoken word artist Chuck Britt. Ce qui veut dire (ouvrez grands quinquets et écoutilles) que les onze titres de ce joyau parcourent simultanément et successivement les univers de Mark Twain et d'Anthony Braxton, de Richard Brautigan et de Frank Zappa, de Charles Bukowski et de Charles Ives. Mais il faudrait encore citer Captain Beefheart, George Duke, Ornette Coleman, Duke Ellington, Federico Fellini, Roy Rowland, Astor Piazzola. Vous suivez ? Oeuvre monumentale jouissive, océanique, zoroastrale.

    www.transvalue.info

    Numériser0002.jpg

     

  • AN EVENING WITH FRANK ZAPPA ❘ DVD

    header.gif

    Celui qu'on attendait !

    Frank Zappa, The Torture Never Stops, DVD de deux heures, contient le concert d'Halloween de 1981. Soit le Live donné au Palladium de New York avec Ray White, Bobby Martin, Tommy Mars, Ed Mann, Scott Thunes et Chad Wackermann.
    Plus de renseignements sur le contenu du DVD
    ici
    DVD 9 Dual Layer, NTSC, American English, Dolby Digital 2.0

    Vente par correspondance chez BARFKO-SWILL

     

     


    www.zappa.com


  • ALBERT MARCOEUR ❘ TRAVAUX PRATIQUES

    20060309marcoeur.jpg
    Albert Marcoeur

    Plus profond, infiniment plus vaste, stellaire et interstellaire entre tous, le dixième album d'Albert Marcoeur marque un pas vers l'essentiel, un degré dans la gravité, une étape où le vocable métaphysique n'est pas de trop. Avec Travaux Pratiques, Albert Marcoeur englobe les maux de l'époque (du tabagiquement incorrect au paparrazisme des atrocités) sur un lit de cordes soyeuses au creux duquel nous ne nous étions encore jamais éployés. Minimaliste (au sens de Moondog), susurré (au sens du sprechgesang), ce dernier grand oeuvre (disponible par correspondance) signale une nouvelle direction. Toujours à base de petites vignettes comico-réalistes écrites avec un soin qui garantit le confort sans qu'on ait à se soucier de l'effort produit, Travaux Pratiques est à l'image du paquebot qui orne la pochette : un voyage relaxant et méditatif.

    Numériser0003.jpg

    Les ébaubis de la première heure, tout de même que ceux qui voudraient découvrir, peuvent d'ores et déjà caler le rendez-vous. Marcoeur et ses marcoeuriens seront au Café de la Danse du 15 au 19 octobre 2008. Qu'on se tienne prêt, écoutilles et quinquets ouverts. J'y serai.

    Numériser0002.jpg

    Documentation, informations, vente en ligne et par correspondance :

    www.marcoeur.com

    LABEL FRERES

    BP 1/21501 Montbard Cedex France

    labelfreres@marcoeur.com