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LITTERATURE TUMULTUAIRE - Page 10

  • PACOME THIELLEMENT ❘ HYPOTHESE EXTRA-TERRESTRE

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    L’hypothèse extraterrestre chez John Keel, William Burroughs & Stanley Kubrick

    Une conférence de Pacôme Thiellement

    Le lundi 3 Décembre 2007 à 19h00

    Dans le cadre des rencontres

    Le Lundi c’est Théorie
    à la Fondation d’Entreprise Ricard
    Présentation :
    Mark Alizart


    La conférence sera suivie d’une projection de plusieurs épisodes de la série de télévision cosmique Le Dispositif
    – réalisation :
    Thomas Bertay et Pacôme Thiellement (Sycomore Films).
    http://www.sycomorefilms.com/

    Fondation d’Entreprise Ricard
    12 rue Boissy d’Anglas 75008 Paris
    info@fondation-entreprise-ricard.com
    www.fondation-entreprise-ricard.com


    Entrée libre

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  • ALEXANDRE ARNOUX ❘ ALGORITHME

     

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    Alexandre Arnoux (1884-1973) est l'auteur d'une oeuvre conséquente, excellemment flâneuse et qui constitue l'un des meilleurs guides pour marcher à rebours dans Paris.

    Il est l'auteur d'Algorithme (Grasset, 1948), roman évoquant le parcours flash d'Evariste Galois.
    Quelques phrases suffiront peut-être à vous convaincre d'actionner les boutons (
    www.chapitre.com, par exemple) qui conduisent à ce style croustilleux.

    "Le garçon nous versait le vitriol. Evariste s'accrochait au comptoir. Une querelle éclata au fond de la salle, s'étendit ; les canons rayés volaient dans l'épaisse brume,où se croisaient les plus obscènes injures ; des femmes paiaillèrent. Evariste discourait, mêlait l'invective contre les princes et les prêtres à l'expression de son dégoût de la populace, à des considérations de superalgèbre et d'analyse, qui dépassaient mon entendement obscurci. Il proclamait que chaque époque possède ses problèmes et ses questions mortes, que la charogne attire les repus, les académies ; il insultait Poisson et Cauchy ; il exprimait baroquement, une fois de plus, son horreur de la démonstration, cet artifice pour arriver à justifier notre connaissance intuitive. Des arguties brillantes et inutiles. Il niait toute impossibilité. Il prendrait, lui, l'impossibilité pour point de départ. Au delà des biquadrates, dans le royaume des sursolides et des bicubes, il attaquerait les équations par le biais des groupes. Extension de l'analyse combinatoire ; permutations et substitutions (...) La classification des intégrales. Inversion du paramètre. Et plus loin encore.

    - Oui, appuyait l'astronome totalement empoivré, labo, labago ...

    Plus loin encore, l'application à l'analyse transcendante de l'ambiguïté. Ainsi, au fond de ce bouge, à mots entrecoupés, devant ce pochard, savant honteusement déchu sans doute, épave hoquetante, le soir de l'enterrement de M. Nicolas et de son enfance, ivre et désespéré, Evariste me jetait à la face l'arsenal incohérent de son calvaire et de sa gloire, des mots et des raccourcis dont je ne saisissais que le fracas incompréhensible, qui, un quart de siècle plus tard, me reviendraient, nettoyés, expliqués, commentés, dans les livres des doctes, dans les communications à ces académies exécrées. Quant à moi, je ne puis les  lire tels qu'on les imprime aujourd'hui. Ils bondissent hors de la page, ils se replacent, ils me replacent au centre de ce boucan et de cette pestilence alcoolique de chez Niquet, rue aux Fèves, une nuit de juillet ; et des formules impassibles, de leurs incorruptibles enchaînements s'élèvent un brouillard fétide, une cohue de blasphèmes, les hurlements des chiffonniers, les chocs mous de la bagarre, le refrain des grinches, hurlé, au fond, par un larynx décapé :

    Allons en rond, tout's les gotons

    Les pailass's et les paillassons ...

    Voilà ce qu'invoquent pour moi les dérivées et les congruences, les sous-groupes invariants et l'ambiguïté. Je ne suis pas un esprit abstrait. L'amitié, plus puissante que l'intelligence, me domine. Tout de même, si un Dieu géomètre m'êut créé, et non un rhétoricien, j'eusse deviné peut-être que j'assistais, honneur rare, à la naissance d'une mathématique nouvelle, à une envolée de la science, au moment de sa rupture avec le passé et de son appel de l'avenir, à un recommencement révolutionnaire, fondateur de tradition. Je me déclare parfois àmoi-même, et par imagination rétroactive, que ce pressentiment m'a au moins effleuré.Pas d'illusions, pas de mensonge. Un enfant ivre de schnick, de douleur, de fanatismepolitique, de rancoeur, se livre à moi. Je l'admire, je me soumets à lui ; sa grandeur souillée me subjugue. Voilà tout. Incapable de lamesurer, elle me frappe physiquement. Esclave déjà depuis longtemps, je continue à obéir. Dans vingt ans seulement, j'aurai prophétisé et j'en concevrai, sauf à mes heures lucides, un injustifiable orgueil. Inféodé à Algorithme, envoûté par lui, je le subis délicieusement, au sein de ce vil tohu-bohu, de cette déchéance de lui-même. Monstre éphémère au lieu de visage éternel, je ne lui eusse rien donné de moins. "

  • ANTHOLOGIE DE LA LITTERATURE OUBLIEE

     

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    A l'enseigne de Monsieur Toussaint Louverture, Benoît Virot publie une Anthologie de la littérature oubliée comprenant 544 pages et 22 bombes textuelles.

    I n t i m e  &  T r a g i q u e

    Sherwood Anderson, La mort dans les bois
    André Baillon,
    La maison du docteur
    Noël Calef,
    La doublure
    Jean Duperray,
    Le poids de cette aventure
    Hans Fallada,
    Je cherche mon paternel
    Pierre Humbourg,
    L'homme qui n'avait jamais vu le printemps
    William Sansom,
    Fireman flower

    I n s o l i t e  &  D é r i s o i r e

    Jean-Marc Aubert, Portrait mou avec l'artiste à l'intérieur
    Henri Avelot,
    Les mystères rouges de l'Hôtel Fornax
    Ring W. Lardner,
    Symptômes de la 35e années
    O. Henry,
    Les amours éphémères de Tildy
    Gaston De Pawlowski,
    Inventions et nouveautés (extraits)
    François Valorbe,
    Au pays viride
    Israël Zangwill,
    «Hamlet » en yiddish

    É t r a n g e  &  Fa s c i n a n t

    Marc Agapit, La manille muette
    Adolfo Bioy Casares,
    Le meurtre de Carlos Oribe
    Robert Crégut,
    La corrida
    Yvonne Escoula,
    La peau de la mer
    Hanns Heinz Ewers,
    Ellen Carter
    Loys Masson,
    Dans les bras du vent
    Paul Scheerbart,
    Rakkóx le billionaire
    Clark Ashton Smith,
    Le jardin

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    Cet ensemble nonpareil est évidemment une mine d'or pour les chercheurs de littérature adamantine. On y trouve des écrits devenus introuvables de Bioy Casares et de Sherwood Anderson. Et bien des étonnements. Dont un texte de Henri Avelot (l'auteur de La Comtesse Verdâtre et de L'Homme Tatoué dont on ne pourra plus dire qu'il est méconnu) qu'il m'a été donné (merci Benoît Virot) d'introduire avec clameurs et roulements de caisse claire.

    Anthologie de littérature oubliée

    Editions Monsieur Toussaint Louverture

    544 pages, 25 €

    www.lenouvelattila.net

    www.monsieurtoussaintlouverture.net

  • AVEZ-VOUS LU ALEXANDRE ARNOUX ?

     

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    Les «Dix» peints par Bernard Buffet en 1956.
    De gauche à droite, assis : Jean Giono, Roland Dorgelès, Francis Carco.
    Debout : Gérard Bauer, Alexandre Arnoux, André Billy, Philippe Hériat, Pierre Mac Orlan, Raymond Queneau, Armand Salacrou

    S'efface le souvenir d'Alexandre Arnoux (1889 - 1973), écrivain ayant appartenu à l'Académie Goncourt et portant sur ses épaules devenues pulvérulentes une cinquantaine de titres (romans, nouvelles, essais, théâtre, dialogues, scénari) dont quelques pièces précieuses, ouvrages de haut style, livres donnant l'ivresse. Connaissez-vous Alexandre Arnoux ? Avez-vous lu Paris-sur-Seine, féerie des XX arrondissements, Zulma l'infidèle, Algorithme, L'amour des trois oranges ? Il est urgent de lire cet auteur hypnagogique au vocabulaire plus que bigarré. Tout son oeuvre se trouve désormais dans les rayons anciens. C'est le lot du génie... quand il a échappé à l'emprise médiatique.

     

     


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  • GENEVIEVE CLANCY

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    Geneviève Clancy❘Philippe Tancelin❘Jean-Pierre Faye
    Stéphanette Vendeville

    "Ce qui s'annonce alors deviendrait mouvement du change des formes. Et ce qui entrait dans ce devenir sera l'annonce d'une narration nouvelle. A laquelle Mitsou Ronat va donner le nom paradoxal et provisoire de "l'épique abstrait". Non pas l'emboîtement du récit dans le récit, chose faite dès Apulée, mais l'action du récit sur le récit. La production des six livres de L'Hexagramme au même moment se projette tout entière sur la parution du sixième, achevé dès février 68, Les Troyens, qui apparaît en 1971 sous le signe Change. Auparavant il est souhaitable à mes yeux de publier au plus tôt les autres livres, les livres des autres. Je voulais voir paraître Le Carnaval de Montel et Dire de Danielle Collobert. Le premier sera publié en 70. Le livre signé Collobert paraîtra en même temps que Fête couchée de Geneviève Clancy. Deux écritures de femmes ouvrent l'année 72, retardés indéfiniment au Seuil et libérés après la crise névralgique de l'année 71. Avec les deux livres de femmes, Change a un corps. Viendra celui d'Agnès Rouzier, dont Deleuze écrira : "Vous n'écrivez pas sur le sexe, vous écrivez seulement." La pensée de Mitsou Ronat sera la vigile, là où battent les voiles, dans presque tous les numéros de Change."

    Ainsi parle Jean-Pierre Faye dans cette livraison de la revue Faire Part qui nous rappelle que le mot Change fut donné par Maurice Roche. Ainsi parle Jean-Pierre Faye et aussitôt mon coeur s'agite au souvenir de Geneviève Clancy disparue en octobre 2005 et qui livre avec Fête couchée une estocade définitive contre les partisans de la connaissance illuminative. Avec elle désormais la conscience sera émeutière et le langage une prison libérée.

    Avec Dire de Danielle Collobert, Fête couchée inaugure la forme changée au service de la transformation immédiate, sans attendre, des formes de vie.

    J'ai lu Geneviève Clancy (et Philippe Tancelin, deux noms qui réalisent ensemble le duo en un) et je l'ai rencontré. Souvent. Jamais dans les salons, il va de soi. Geneviève Clancy ne se montrait que dans les lieux où le terrain glisse. Là où il faut faire vite. Agir et dire sans atermoyer. Locaux prolétaires, foyers, salles aménagées en espaces de confrontations. Autour d'elle : l'humanité désignée par la vindicte des puissants.

    Elle n'est plus là aujourd'hui que l'on se défenestre pour échapper aux forces de guerre. Son dire, ses mots heurtés contre le heurt des armes, ne sont plus auprès de l'humanité fragile. Auprès de nous.

    Souvent on se donnait rendez-vous au coin de la rue Soufflot, dans un café d'angle aujourd'hui disparu. De littérature nous parlions. Si peu. Plutôt de l'horreur quotidienne. L'horreur du malheur constant. La peur de vivre quand l'on ne peut être jamais chez soi. Quand il est illégal d'être simplement humain.

    Son exigence poétique, l'ignition du regard doux, la sororité fraternelle et la possibilbilité que la littérature peut, de tout cela il est question à travers ces vidéos qui nous demandent de ne pas mollir.

    Voir la vidéoconférence de Geneviève Clancy

    Voir l'hommage à Geneviève Clancy

    Se souvenir de Geneviève Clancy

     

  • COLLECTIF CHANGE ❘ FAIRE PART

     

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    Mon coeur bat à l'évocation de certains mots : La Délirante de Fouad El-Etr. Exit de Patrice Delbourg, Jean-Marie Gibbal, Olivier Kaeppelin. L’Humidité de Jean-François Bory. Le Nouveau Commerce d’André Dalmas et Marcelle Fonfreide. Phantomas du chimiste Théodore  Koenig. TXT de Christian Prigent et Jean-Luc Steinmetz. L’Énergumène de Gérard-Julien Salvy. Minuit de Mathieu Lindon. Tel Quel. Change.

    Ce sont les mots du souvenir d'une rue. La librairie Tschann par exemple. Celle qui voisinait autrefois avec la rue du Montparnasse. Ses éventaires à même le trottoir étaient une promesse de révolution. Les revues que l'on consultait entraînaient la roue du changement. Un changement profond. Celui de la forme et du fond.

    Là que je découvris la blanche couverture de Change marquée de rouge. Là que je pris conscience des rapports entre la langue et le décor, les mots et la réalité. J'aperçus que la forme de l'écrit pouvait transformer l'aspect de nos vies. Les années 1970 permettaient ce type de passerelle. Il était évident que l'écriture avait à voir avec chaque chose. La littérature était alors un mot sérieux, une alarme, un geste susceptible de renverser l'infernale fixité du désastre. Toujours actuel.

    Renverser la langue conduisait à retourner le pouvoir des flics de la pensée.

    On pouvait en déplaçant la convention du récit nuire dangereusement aux assises du pouvoir.

    L'écriture pesait d'un poids qu'il est impossible de concevoir de nos jours.

    Des individus s'engageaient en poésie comme on s'engage en politique.

    C'était tout comme.

    La revue Change me persuada qu'il existait vraiment un lien entre l'état des choses et la possibilité d'une transformation. Jean-Pierre Faye et son collectif agissait afin de mettre sens dessus dessous la langue, le pouvoir, la domination synonyme de misère.

    Seulement il est très difficile de se procurer aujourd'hui la collection complète de cette revue initialement publiée aux éditions du Seuil puis reprise par Seghers/Laffont.

    Pour se faire une idée de ce que fut Change, il est utile de se procurer Ce que Change a fait, un numéro spécial de la revue Faire Part qui réunit de nombreuses analyses et points de vue dont ceux de Jean-Pierre Faye, Henri Deluy, Philippe Boyer (que j'interrogeai dans le numéro 5/6 de la revue Dérive), Geneviève Clancy, Christian Rosset, Didier Pemerle, Alain Helissen, Alain Jouffroy, Yves Buin, Jerome Rothenberg, Jean-Claude Montel, Paul Louis Rossi, Saul Yurkevich et Maurice Roche.

    FAIRE PART

    CE QUE CHANGE A FAIT

    8, chemin des Teinturiers 07160 Le Cheylard

    a.b.chaneac@wanadoo.fr

    Visiter la revue FAIRE PART

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    Jean-Claude Montel/Philippe Boyer/Marie-Odile Faye/Léon Robel/Jacques Roubaud/ Jean Paris/Mitsou Ronat/ Jean-Pierre Faye

     

     

  • CLAUDE TARNAUD ❘ MICHEL FREMON

    Effervescence de Michel Frémon qui vient aggraver l'agréable, ajouter du grain autour de Claude Tarnaud.

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    Claude Tarnaud

    Il faut ici saluer Gibbsy, Sylvie et Pierrille Tarnaud pour l'évocation qu'elles nous offrent avec la complicité de Michael Kopp. Tout est ici question de juste distance. Rien à voir avec le tape à l'oeil d'usage. Il faut évidemment lire Tarnaud et, en ces temps gros de luttes, il faut plonger dans "Le bout du monde". Comprenne qui pourra. Dans le Roman vécu, Jouffroy décrit ce soir de nouvel an où Tarnaud, annonçant son départ pour Mogadiscio, invective le milieu parisien et intellectuel qu'il fréquentait jusqu'alors. Le contrepoint, c'est Ira Carter, le laveur de vitres, ... " Je tiens ici à mettre les choses au point, comme on dit. Il m'est impossible de saigner sans dissimuler la plaie derrière un certain badinage (que d'aucuns voient là comme de l'humour, c'est leur droit et je m'en contrefous). Il s'agit non seulement pour moi d'un réflexe immédiat de pudeur, mais aussi d'une volonté bien déterminée de protéger, par la distance qu'un léger sourire à peine tremblant me permet d'assumer, l'intégrité d'hommes que je respecte profondément et dont j'ai pris - à tort peut-être - le parti de parler tant bien que mal à quelques autres." ("DE" ou "Le bout du monde", page 98, éditions de L'écart absolu, septembre 2003, et grand merci à M. Sébastien Petibon). En ces temps gros de luttes, et Merdre aux moralisateurs que l'on reconnaîtra aisément tant ils occupent la scène petite bourgeoise d'aujourd'hui. Michel Frémon

    Gloire à Michel Frémon et gloire à Claude Tarnaud !

    www.claudetarnaud.com

     

  • CLAUDE TARNAUD

    Cher Guy Darol,
    C’est par hasard que nous avons découvert il y a peu de temps qu’en août et novembre de l’année dernière il y a eu une discussion sur Claude Tarnaud sur votre site.
    Pour tous ceux qui s’intéressent à Claude Tarnaud nous avons créé avec l’aide de Michael Kopp un petit site sur Internet sous l’adresse
    Vous y  trouverez des informations sur la vie et l’œuvre de Claude Tarnaud.
    En plus un deuxième site a été créé :
    pour le groupe Postscriptum qui a publié en 2002 sous la conduite de François Di Dio des dossiers sur Jean-Pierre Duprey, Stanislas Rodanski, Claude Tarnaud et une anthologie sur Claude Pélieu.
    Gibbsy (Henriette de Champrel), Sylvie et Pierrille Tarnaud
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    Claude Tarnaud

     

  • LA SOEUR DE L'ANGE ❘ RESISTANCE ❘ JEAN-LUC MOREAU

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    En ces temps régressifs où l'Homme est invité à se diluer dans la valeur Travail, La Soeur de l'Ange, revue dirigée par Didier Bazy, se demande : "A quoi bon résister ?" Les réponses à cette question cruciale proviennent de différents sursauts face "à tout ce qui pue la mort". L'éditorial  agite bien justement "l'impératif catégorique de notre époque conditionnée par les contrôles puissants et insensibles de l'instrumentalisation généralisée où l'argent comme réponse à tous les problèmes tient une part de moins en moins négligeable." Selon Didier Bazy, l'état d'urgence coïncide avec la nécessité de "devenir un vivant sauvage." Sauvage, c'est-à-dire en résistance armée de mots, en dépit du risque, de l'incertitude, de l'aléatoire.

    Entretiens, épîtres, études, philippiques et même une fiction de Jean-Luc Moreau plus qu'éclairante composent un élan de front et une véritable mise en garde contre les menaces de néant voire d'apocalypse si l'on en croit Jean-Louis Cloët dont le propos très vigoureux annonce le meilleur du pire. Des figures considérables sont appelées à définir le besoin de résistance sinon la fin de partie : Antonio Negri, Samuel Beckett, Antonin Artaud, Paolo Virno, William Shakespeare, Henry David Thoreau, Friedrich Nietzsche, Georges Henein ...

    Par ailleurs, cette livraison pose la question des pouvoirs de la poésie dans un monde en crise (et l'on songe à l'interpellation d'Hölderlin : "Wozu dichter in durftiger zeit/Pourquoi des poètes dans un temps de manque ?") à travers l'oeuvre de René Depestre.

    La Soeur de l'Ange poursuit ici son exploration du Grand Jeu (Roger-Gilbert Lecomte, René Daumal, Roger Vailland, Pierre Minet, Josef Sima, Artür Harfaux, Maurice Henry, Hendrik Cramer, André Rolland de Renéville, Pierre Audard, André Delons, Monny de Boully, Zdenko Reich, Roger Caillois) avec des contributions de Claude Fournet et d'Alain Jugnon. Signalons que Le Grand Souffle éditeur de cette revue a eu l'excellente idée de publier récemment deux livres inévitables d'André Rolland de Renéville (Rimbaud le Voyant et L'expérience poétique ou le feu secret du langage) et l'essai de Michel Random, Le Grand Jeu, les enfants de Rimbaud le Voyant.

    Pour finir, ce remarquable volume de réflexions intempestives livre un texte du compositeur et guitariste Richard Pinhas (extrait des Larmes de Nietzsche, Deleuze et la musique, Flammarion, 2001) faisant l'apologie du plan de vie et du plan de composition ainsi qu'une lettre d'Armand Robin parue dans Le Libertaire du 29 novembre 1946 au sujet du Comité d'Epuration pour les Lettres. Comme on peut l'espérer de l'auteur de Le temps qu'il fait (l'une des plus belles fictions de tous les temps), il prend à la gorge les "poétereaux bourgeois" :

    " Ils m'ont banni de leur compagnie, que je fuyais ; ils m'ont exclu du monde de la vanité et des intérêts, ce que justement je cherchais ; ils m'ont désigné au mépris et aux railleries de ceux qui se mettent du côté des puissants, ce que justement je désirais. Ils ont eu raison : venant des travailleurs et m'obstinant malgré les réactionnaires "communistes" à vivre parmi les travailleurs, refusant de faire le beau dans les salons, les cafés littéraires, les antichambres où il est de bon ton qu'un écrivain soit lâche, j'ai osé, scandale des scandales, être poète ! "

    Saluons galure bas ce numéro très chaud et Jean-Luc Moreau (merci docteur Zeugme !) pour les lumières qu'il apporte sur Charles Nodier (un pionnier de la Nouvelle Fiction !) dans sa préface à La Fée aux miettes, ouvrage sur lequel je reviendrai prochainement.

    La Soeur de l'Ange n°5

    Dossier A quoi bon résister ?

    Editions Le Grand Souffle

    www.legrandsouffle.com

    http://revuelasoeurdelange.hautetfort.com/


    La Fée aux miettes

    Charles Nodier

    Avant-propos, postface et notes de Jean-Luc Moreau

    Editions Michel de Maule

    41, rue de Richelieu

    75001 Paris

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  • LE TREPONEME BLEU PALE

     

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    C'était au temps du Citron Hallucinogène de Bernard Blanc, de L'Ecchymose de Didier-Michel Bidard, de Sabianne de Richard Jamin, d'Oedipe, le journal sans complexe de Jean-Yves Reuzeau et Marc Torralba, du Parapluie de Henri-J. Enu, de Quetton et Star Screwer de Rocking Yaset, des Pieds Nickelés Superstars, du Clampin Libéré, de Crispur... fleurons de la presse underground qui sabayonnait actionnisme visuel et agitation poétique. Actuel résidait 2, impasse Lebouis dans le 14ème arrondissement d'avant le jeu des boules de fonte.

    En ces temps transgressifs et toujours remuants Tréponème Bleu Pâle de Léon Cobra était un organe à suivre. Not dead, l'organe vit encore mais dans l'espace virtuel où tout est possible.

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