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GUY DAROL [rien ne te soit inconnu] - Page 41

  • FRANK ZAPPA A MONACO/PATRICE COLET

     

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    Quelques-uns d'entre vous auront la chance d'assister, ce midi, au concert du guitariste Patrice Colet, ex-Children Of Invention qui, en octuor (avec guitare et batterie), interprétera deux pièces de Frank Zappa. Et d'abord Uncle Meat (arrangement Yellow Shark) puis Sinister Footwear Movement 2, événement musical livré par les Berkeley Symphony Orchestra (direction Kent Nagano) et Oakland Ballet Company en juin 1984 avant d'apparaître sur l'album Them Or Us.

    Cet hommage à la musique de Frank Zappa sera donné ce mercredi 7 novembre, dès 12h30 à la Salle des Variétés de la Principauté de Monaco.

    Renseignements

    Site des Children Of Invention

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    Myspace de Patrice Colet

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    Programme:
    UNCLE MEAT (arr. yellow shark)
    MOMENTS IN LOVE
    RÉGLISSE
    SINISTER FOOTWEAR Mvt 2

    En 1969 F. Zappa réalise "UNCLE MEAT", un film qui ne sera édité qu'en 1987 et un album qui marque un de ses premiers pas vers la musique classique. Avec l'ensemble contemporain "The Yellow Shark" ils réenregistrent en septembre 1992 "Dog Breath Variation" et "UNCLE MEAT", deux extraits réarrangés de la bande originale du film.

    Les années quatre-vingt ont été marquées musicalement par un groupe avant-gardiste synthpop "Art Of Noise" formé en 1983 par le producteur Trevor Horn, Paul Morley un journaliste musical, et la musicienne Anne Dudley. Le nom du groupe fait allusion au manifeste "L'Arte dei Rumori" (L'art des sons) du futuriste Luigi Russolo. En 2002 Anne Duddley ré-arrange "MOMENTS IN LOVE" pour son second album et dirige un concert spectaculaire de musique "Chill Out" pour l'orchestre du Royal Festival Hall et de Brixton Academy.

    Le mot RÉGLISSE vient de la morphologie de cette confiserie formée d'un rouleau de deux brins. Cela sert à décrire une figure chorégraphique où s'entrellassent des danseu(ses)rs, et illustrée par une musique que j'ai écrite pour le spectacle "De Sable Et De Vent" produit par Natya Dance Compagnie et le cirque As Pa De Maioun, chorégraphié par Brigitte Faragou en 2005. Cette forme évoque aussi, à mes yeux, une couche d'électrons et une
    couche de protons qui s'auto-organisent en une forme entrelassée lorsque la matière est soumise à un champs électrique, comme le plasma autour du filament incandescent d'une lampe à arc (ref. Irvin Langmuir), une spirale telle une galaxie (ref. Anthony Peratt), ou une molecule d'ADN. RÉGLISSE représente forme iterative aux dimensions inégales qui afflue autour d'une force invisible, un pétroglyphe ancestral qui symbolise le soleil.

    "SINISTER FOOTWEAR Mvt 2" est une oeuvre typique de l'univers musical de Frank Zappa, à la fois complexe et burlesque, cette composition fut d'abord improvisée durant un concert à NYC, The Palladium, le 27 Octobre 1978, et retranscrite pour orchestre. La piece orchestrale de trois mouvements fut interprèté comme un ballet par le Berkeley Symphony Orchestra conduit par Kent Nagano en 1984, mais Zappa ne pouvait se permettre une troupe de danseurs et remplaça les pantomimes par des marionettes à taille humaine. Patrice Colet

     

  • LE BALLON ROUGE ❘ DERNIER DOMICILE CONNU ❘ PARIS VINGTIEME ARRONDISSEMENT/JUNG

     

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    Il y a des jours où les fameuses coïncidences significatives repérées par Carl-Gustav Jung se précipitent en cascatelle. Ce dimanche-là, j'emmenai ma fille (âgée de 7 ans) voir Le Ballon Rouge d'Albert Lamorisse au cinéma. Elle verrait ainsi les hauts de Ménilmontant tels que je les connus à l'âge de 7 ans. Et elle vit :  la façade de l'école où je fis mon apprentissage de lecteur, le 96 et sa plate-forme qui accueillait les contemplatifs, les terrains vagues et passages étroits qui composaient, à la fin des années 1950, le décor sinueux de ma Babel. Elle vit aussi Renaud qui deviendrait le chanteur que l'on sait, drôle et séditieux puis ...


    Le soir était tombé. Vint ce temps mort (d'après le repas) où l'on hésite entre lire et s'affaler devant l'écran de télévision. Je m'affalai devant Dernier Domicile Connu, le film de José Giovanni datant de 1970. Je l'avais vu à sa sortie mais avais oublié qu'il était en partie une dérive parisienne guidée par Lino Ventura alias Marceau. Un moment, je me retrouvai au bas de la rue des Couronnes. Marceau avait franchi le 18, un portail qui donnait sur les décombres de la rue du Pressoir que les boules de fonte venaient tout juste de pulvériser.

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    La rue du Pressoir est cette artère légèrement flexueuse qui relie la rue des Couronnes à la rue des Maronites. Dans la courbe, au 25, se trouvait l'entrée de l'immeuble où je vécus jusqu'à mes 7 ans.

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    Je finis par me coucher, habité d'images de gravats et de sucre (l'onctueuse et aigrelette nostalgie) et saisis le livre à mon chevet. Celui que j'allais terminer s'intitulait Les Parisiens. Cette étude de Louis Chevalier, professeur au Collège de France et auteur de L'Assassinat de Paris, subversif ouvrage, finissait sur ces mots :

    "Un dimanche après-midi d'automne. Le hasard fait que j'achève du côté de Belleville ce livre commencé il y a sept ou huit ans. Une foule va et vient,  qui ne ressemble pas à celle d'alors, toute une Méditerranée exubérante et joyeuse qui submerge la tristesse kabyle. Le café de la rue du Pressoir n'est plus là, où, dans la tabagie des fins de journée, nous prêtions l'oreille aux propos et aux bruits du faubourg : s'il en reste quelque chose, c'est peut-être ce caillou de belle et bonne pierre qu'un gamin pousse du pied au bas de cet édifice de béton."

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  • SYD BARRETT ❘ JEAN-MICHEL ESPITALLIER

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    Syd Barrett

    Dimanche 4 novembre 2007, l'Atelier de création radiophonique diffuse SYD BARRETT QUAND MEME un essai  de Jean-Michel Espitallier. Réalisation Anne-Pascale Desvignes.



    Figure de proue du psychédélisme, fondateur du Pink Floyd, Syd Barrett sort de la scène début 1968 à l’âge de 22 ans, en pleine gloire, foudroyé par le succès et les drogues, et s’enfonce dans un anonymat qui en fera la plus énigmatique légende du rock. Cette radicale mort artistique, semblable à celle de Rimbaud ou de Nietzsche, fascine Jean-Michel Espitallier depuis l’adolescence. En 2004, il aperçoit Barrett, en chair et en os, à Cambridge où il vit en reclus. Cette rencontre déclenchera l’envie de travailler sur ce motif d’une pièce manquante, et de la fascination qu’elle suscita jusqu’à la mort du musicien, en 2006. Montages textuels, mixes de musique, interprétation par Prexley, groupe rock dont il est batteur, du légendaire inédit « Vegetable Man», saluent cette figure mythique en même temps qu’ils donnent à Jean-Michel Espitallier l’occasion de poursuivre son travail de poète et de musicien dans l’espace si adapté d’une création radio.

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    Jean-Michel Espitallier

    Ecrivain, performer, musicien, Jean-Michel Espitallier a codirigé la revue Java (1989-2006). Auteur d’une dizaine de livres (pour les derniers, Caisse à outils, un panorama de la poésie française aujourd’hui, Pocket, 2006 ; Tractatus logo mecanicus, Al Dante, 2006), il travaille sur plusieurs projets multimédias et prépare un livre sur Syd Barrett à paraître en 2008 aux Editions Philippe Rey.

    L'Atelier de création radiophonique est une émission hebdomadaire, le dimanche de 22h10 à 23h30 : " Dans une écoute en alerte, ce serait écrire le son du monde." Production-coordination : Philippe Langlois & Frank Smith. Attachée de production : Claude-Armand Decastiaux. Chargés de réalisation : Anne-Pascale Desvignes, Christine Diger et Gilles Mardirossian. (Communiqué)

    France Culture - Atelier de création radiophonique - 116 avenue du Pdt Kennedy - 75220 Paris cedex 16>+33156404507/08

    atelierdecreationradiophonique@radiofrance.com

    Vous pouvez écouter cette émission en direct (et jusqu'à sept jours après la date de sa diffusion) et consulter tous les chantiers en cours sur www.franceculture.com

    Visiter le myspace.com de l'Atelier de création radiophonique

     

  • CIPM EN DANGER ❘ ISIDORE ISOU

     

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    Isidore Isou

    Alors que le Centre International de Poésie installé à Marseille semble mis en danger par des forces de destruction, une exposition autour du nom d'Isidore Isou (sous-titrée Introduction à un nouveau poète et à un nouveau musicien) s'y déroule, proposant notamment l'audition de l'intégralité des symphonies du fondateur du lettrisme décédé en juillet 2007.

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    La Vieille Charité

    En difficulté avec la Direction Générale de l'Action Culturelle de la ville de Marseille, le cipM en appelle à ses usagers, aux auteurs et à tous ceux  qui connaissent son action menée depuis 18 ans en faveur de la diffusion de la poésie contemporaine en France.

    Une pétition est en ligne sur le site du cipM qu'il est urgent de consulter et de signer.

    Exposition du 26 octobre 2007 au 19 janvier 2008

    centre international de poésie Marseille

    2, rue de la Charité

    13236 Marseille Cedex 02

    Tél : 04 91 91 26 45

    www.cipmarseille.com

     

  • MUZIQ 11 ❘ UNE DISCOTHEQUE DE REVE

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    Trois ans déjà ! En novembre 2004 paraissait la première livraison de Muziq ("Le magazine qui aime les mêmes musiques que vous") sous l'impulsion de Frédéric Goaty alors rédacteur en chef de Jazz Magazine. Dix numéros plus tard, le magazine s'est étoffé en nombre de pages et nouvelles signatures. Mais vous n'avez encore rien vu. Le 12 décembre 2007, changement de formule. Habits neufs et dossiers encore plus robustes. Je n'en dis pas plus. Je signale.

    Le numéro 11 est actuellement dans les kiosques. Un catalogue de 200 disques (pointilleusement présentés) pour une discothèque de rêve. Impossible de les énumérer tous. Mais pour vos beaux yeux, notez ces quelques noms (et peut-être devinerez-vous l'album sélectionné) : A Tribe Called Quest, AC/DC, Aerosmith, The Allman Brothers Band, Dick Annegarn, Kevin Ayers, Albert Ayler, The Band, The Beach Boys, Beastie Boys, The Beatles, Beck, Jeff Beck, Björk, Black Sabbath, Art Blakey & The Jazz Messengers, Carla Bley, David Bowie, James Brown, Jackson Browne, Dave Brubeck, Tim Buckley, Kate Bush, The Paul Butterfield Blues Band, John Cale, Canned Heat, Captain Beefheart, Alain Chamfort, Chic, Chicago Transit Authority, Chocolate Genius, Gene Clark, The Clash, Leonard Cohen, John Coltrane, Sam Cooke, Elvis Costello, Cream, Creedence Clearwater Revival, Crosby, Stills & Nash, D'Angelo, Miles Davis, Deep Purple, Derek And The Dominos, DJ Shadow, The Doors, Dr Dre, Dr Feelgood, Dr John, Nick Drake ... ...

    Avec cela, un entretien avec Isaac Hayes, une évocation de Jean-François Bizot par Jean-Pierre Lentin, des portraits d'Elisabeth Kontomanou, de Herbie Hancock et de Joe Henry, un angle sur Hair, Let's The Sunshine In (le DVD de l'INA), une longue discussion avec Jannick Top et les Blogs à Muziq de Noadya Arnoux, Bertrand Bouard, moi-même, Julien Ferté, Christophe Geudin, Frédéric Goaty, Baptiste Piégay, Gilles Poussin, Jean Rochard. Le tout adorné de magnifiques photos de Christian Rose. Bonne lecture camaronautes !

  • LYCEE VOLTAIRE ❘ ANNEES 1970

    Il n'y a pas que Romain Goupil, Alan Stivell, Serge Koster, Roland Brunet, Michel Duprey ...

    J'en fus, moi-même !

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    Et d'ailleurs, fûtes-vous voltairien, oui ou non  ?

     

     

  • ZAPPA PLAYS ZAPPA 2007

     

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    Ian Donald Calvin Euclid aka Dweezil Zappa

    Pour sûr, j'étais présent (voisin de Pacôme Thiellement) au Grand Rex le vendredi 5 octobre 2007.

    Et vous êtes nombreux à me demander mon impression. Elle viendra. Dans le numéro 12 de Muziq, en kiosque le 12 décembre.

    Vous êtes également nombreux à me demander la set list.

    Que voici :

    Cosmik Debris

    Carolina Hardcore Ecstasy

    City Of Tiny Lites

    Doreen

    Dumb All Over

    What's New In Baltimore

    Lonely Little Girl

    Pygmy Twylite

    ENTRACTE

    Dupree's Paradise + I Love Guillotine + Long Live Porno

    Uncle Remus

    Willie The Pimp

    Joe's Garage

    #339966">Wind Up Workin' In A Gas Station

    San Ber'dino

    Zoot Allures

    Ship Ahoy

    The Illinois Enema Bandit (préambulé par Billy Hulting)

    BIS

    Dog Breath Variations/Uncle Meat

    G-Spot Tornado

    Muffin Man

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    Ray White Was Here
    Mais aussi
    Aaron Arntz (cla, tp)
    Scheila Gonzales (sax, fl, cla, voc)
    Pete Griffin (elb)
    Billy Hulting (marimba, perc)
    Jamie Kime (g)
    Joe Travers (dm)
    Dernière date : Sidney (Australie), le 4 décembre 2007

     

  • ECRIRE

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    Ecrire est un labeur. Une tâche d'autant plus pénible qu'elle engage l'être, tout le passé de l'être, les êtres et le passé des êtres. L'écrivain est celui qui englobe le tout dans un mouvement apparemment immobile mais qui désigne la totalité du monde. Exercice plus que sportif qui ne demande aucune préparation mais fait appel, parfois, souvent, à des relais. Formes d'entraînement à la tâche. Athlétisme matutinal. Déjeuners à base de céréales ou d'autres choses. Bref, démystifions ensemble cette pratique vertigineuse qui arrache, solitude dédiée à la vie sous tous les angles. L'écriture est un sport qui coûte.

    En quoi coûte-t-il cher ?

    Merci d'être vrai.

    La littérature, car c'est de littérature dont il s'agit ici, n'est pas un jeu sans risques ?

    Quel risque ?

    Quel fortifiant ?

    Quelle méthode pour agir dans la solitude absolue ?

    Dites ce qu'il vous faut pour mener (plus ou moins à bien) cet exercice sur le fil. Et l'on saura mieux ce qu'écrire veut dire.

  • GENEVIEVE CLANCY

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    Geneviève Clancy❘Philippe Tancelin❘Jean-Pierre Faye
    Stéphanette Vendeville

    "Ce qui s'annonce alors deviendrait mouvement du change des formes. Et ce qui entrait dans ce devenir sera l'annonce d'une narration nouvelle. A laquelle Mitsou Ronat va donner le nom paradoxal et provisoire de "l'épique abstrait". Non pas l'emboîtement du récit dans le récit, chose faite dès Apulée, mais l'action du récit sur le récit. La production des six livres de L'Hexagramme au même moment se projette tout entière sur la parution du sixième, achevé dès février 68, Les Troyens, qui apparaît en 1971 sous le signe Change. Auparavant il est souhaitable à mes yeux de publier au plus tôt les autres livres, les livres des autres. Je voulais voir paraître Le Carnaval de Montel et Dire de Danielle Collobert. Le premier sera publié en 70. Le livre signé Collobert paraîtra en même temps que Fête couchée de Geneviève Clancy. Deux écritures de femmes ouvrent l'année 72, retardés indéfiniment au Seuil et libérés après la crise névralgique de l'année 71. Avec les deux livres de femmes, Change a un corps. Viendra celui d'Agnès Rouzier, dont Deleuze écrira : "Vous n'écrivez pas sur le sexe, vous écrivez seulement." La pensée de Mitsou Ronat sera la vigile, là où battent les voiles, dans presque tous les numéros de Change."

    Ainsi parle Jean-Pierre Faye dans cette livraison de la revue Faire Part qui nous rappelle que le mot Change fut donné par Maurice Roche. Ainsi parle Jean-Pierre Faye et aussitôt mon coeur s'agite au souvenir de Geneviève Clancy disparue en octobre 2005 et qui livre avec Fête couchée une estocade définitive contre les partisans de la connaissance illuminative. Avec elle désormais la conscience sera émeutière et le langage une prison libérée.

    Avec Dire de Danielle Collobert, Fête couchée inaugure la forme changée au service de la transformation immédiate, sans attendre, des formes de vie.

    J'ai lu Geneviève Clancy (et Philippe Tancelin, deux noms qui réalisent ensemble le duo en un) et je l'ai rencontré. Souvent. Jamais dans les salons, il va de soi. Geneviève Clancy ne se montrait que dans les lieux où le terrain glisse. Là où il faut faire vite. Agir et dire sans atermoyer. Locaux prolétaires, foyers, salles aménagées en espaces de confrontations. Autour d'elle : l'humanité désignée par la vindicte des puissants.

    Elle n'est plus là aujourd'hui que l'on se défenestre pour échapper aux forces de guerre. Son dire, ses mots heurtés contre le heurt des armes, ne sont plus auprès de l'humanité fragile. Auprès de nous.

    Souvent on se donnait rendez-vous au coin de la rue Soufflot, dans un café d'angle aujourd'hui disparu. De littérature nous parlions. Si peu. Plutôt de l'horreur quotidienne. L'horreur du malheur constant. La peur de vivre quand l'on ne peut être jamais chez soi. Quand il est illégal d'être simplement humain.

    Son exigence poétique, l'ignition du regard doux, la sororité fraternelle et la possibilbilité que la littérature peut, de tout cela il est question à travers ces vidéos qui nous demandent de ne pas mollir.

    Voir la vidéoconférence de Geneviève Clancy

    Voir l'hommage à Geneviève Clancy

    Se souvenir de Geneviève Clancy

     

  • COLLECTIF CHANGE ❘ FAIRE PART

     

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    Mon coeur bat à l'évocation de certains mots : La Délirante de Fouad El-Etr. Exit de Patrice Delbourg, Jean-Marie Gibbal, Olivier Kaeppelin. L’Humidité de Jean-François Bory. Le Nouveau Commerce d’André Dalmas et Marcelle Fonfreide. Phantomas du chimiste Théodore  Koenig. TXT de Christian Prigent et Jean-Luc Steinmetz. L’Énergumène de Gérard-Julien Salvy. Minuit de Mathieu Lindon. Tel Quel. Change.

    Ce sont les mots du souvenir d'une rue. La librairie Tschann par exemple. Celle qui voisinait autrefois avec la rue du Montparnasse. Ses éventaires à même le trottoir étaient une promesse de révolution. Les revues que l'on consultait entraînaient la roue du changement. Un changement profond. Celui de la forme et du fond.

    Là que je découvris la blanche couverture de Change marquée de rouge. Là que je pris conscience des rapports entre la langue et le décor, les mots et la réalité. J'aperçus que la forme de l'écrit pouvait transformer l'aspect de nos vies. Les années 1970 permettaient ce type de passerelle. Il était évident que l'écriture avait à voir avec chaque chose. La littérature était alors un mot sérieux, une alarme, un geste susceptible de renverser l'infernale fixité du désastre. Toujours actuel.

    Renverser la langue conduisait à retourner le pouvoir des flics de la pensée.

    On pouvait en déplaçant la convention du récit nuire dangereusement aux assises du pouvoir.

    L'écriture pesait d'un poids qu'il est impossible de concevoir de nos jours.

    Des individus s'engageaient en poésie comme on s'engage en politique.

    C'était tout comme.

    La revue Change me persuada qu'il existait vraiment un lien entre l'état des choses et la possibilité d'une transformation. Jean-Pierre Faye et son collectif agissait afin de mettre sens dessus dessous la langue, le pouvoir, la domination synonyme de misère.

    Seulement il est très difficile de se procurer aujourd'hui la collection complète de cette revue initialement publiée aux éditions du Seuil puis reprise par Seghers/Laffont.

    Pour se faire une idée de ce que fut Change, il est utile de se procurer Ce que Change a fait, un numéro spécial de la revue Faire Part qui réunit de nombreuses analyses et points de vue dont ceux de Jean-Pierre Faye, Henri Deluy, Philippe Boyer (que j'interrogeai dans le numéro 5/6 de la revue Dérive), Geneviève Clancy, Christian Rosset, Didier Pemerle, Alain Helissen, Alain Jouffroy, Yves Buin, Jerome Rothenberg, Jean-Claude Montel, Paul Louis Rossi, Saul Yurkevich et Maurice Roche.

    FAIRE PART

    CE QUE CHANGE A FAIT

    8, chemin des Teinturiers 07160 Le Cheylard

    a.b.chaneac@wanadoo.fr

    Visiter la revue FAIRE PART

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    Jean-Claude Montel/Philippe Boyer/Marie-Odile Faye/Léon Robel/Jacques Roubaud/ Jean Paris/Mitsou Ronat/ Jean-Pierre Faye