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Paris - Page 5

  • MAI 68 ❘ 40 ANS

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    MAI 68, 40 ans
    Samedi 14 Juin - la Bellevilloise
    19 Rue Boyer, 75020 // 13 € en préventes ou après 1h (15 € sur place) - 10 € de 17h et 18h
    Open Bar : Chartreuse & vodka Vertical entre 17h30 et 19h00
    Expo & Déco : affiches mai 68.
    Affiche sérigraphie, signée, numérotée de Joey
    18h - 19h30 : Debats

     


    Léon Marcadet: Spécialiste de la question politique (mais aussi de  musique), il est un des meilleurs
    représentants du magazine
    Actuel. Il travaille actuellement à Canal+.
    Christine Fauré : sociologue, directrice de recherche au CNRS (Université de Lyon-Triangle). Membre
    depuis 2002 de l'Observatoire de la Parité entre les femmes et les hommes (service du premier Ministre).
    Spécialiste des périodes révolutionnaires, elle a publié de nombreux ouvrages les déclarations des droits de
    l'homme,la question « femmes et politique » et sur les mouvements protestataires russes et français
    (notamment “
    Mai 68, jour et nuit” Dècouvertes / Gallimard ; et “
    Mai 68 en France ou la révolte du citoyen
    disparu”, ”Les empêcheurs de tourner en rond
    ” / Le Seuil)
    Arnaud Bureau : Scénariste de la BD “
    Mai 68, Histoire d'un printemps" (Berg International - sortie le 25 avril)
    préfacé par Cohn- Bendit.
    + Patrice Blanc Francart et plein d’autres invités
    Plus qu’un débat, nous choisirons des thèmes de discussion croustillants sur le thème.
    Chaque intervenant donnera sa vision et apportera ses meilleures anecdotes qui seront
    confrontées aux autres.
    19H30 - 20H30 : Performances & Poesie
    PERFORMANCES (hArt-hAction) :
    Caramba El Coyote (Michel Giroud) se définit comme un peintre oral et tailleur en tout genre (mot, son,
    geste, dessin, objet). Il est historien et théoricien des avant-gardes (dada et fluxus), auteur d’essais variables,
    il a été aussi journaliste et organisateur de très nombreuses expositions. Le travail de Michel Giroud se place
    dans une forme de spontanéité pure : spécialiste de l'intervention impromptue, de la performance in situ. Son
    travail de performeur l'a amené à être invité dans la plupart des manifestations de poésie et d'art contemporain
    en France. Il expose régulièrement et en ce moment au Centre Pompidou.
    Lionel “Fox” Magall alias “le renard”: Happenings, théâtre, free festivals, films d’animation. Cet artiste
    multimédia sérigraphie aux beaux arts les affiches révolutionnaires en mai 68 et il et participe à la première
    version du magazine Actuel. Il est co-fondateur avec Thierry Magall du groupe psychédélique Crium Delirium
    & sur les chemins de Kathmandou en acid trip et cosmic bus avec la Hog-Farm Comunity (Woodstock).
    Actuellement vidéaste-archiviste et mémoire audiovisuelle de Radio Nova productions.
    POEMES : Poésie perse par Royaï Yadollah, traduit et mis en musique par El Coyote
    Fox-trot et El Coyote (Duo) “new Crium Delirium Coyote Circus” avec projections de vidéogags de Gernulf,
    trompette de cavalerie, guitare tchinetok, tambour et lancer de manifeste (30 min de réincarnation).
    20h30 Films
    “New Old” de Pierre Clementi (44 min)
    “Visa de censure” de Pierre Clementi (64 min)
    Pierre Clementi était l'une des figures les plus marquantes du cinéma contestataire des années 60 et 70.
    Acteur de cinéma essentiellement, il avait eu l'occasion de jouer sous la direction des plus grands réalisateurs,
    notamment Pier Paolo Pasolini, Luchino Visconti et Luis Bunuel. C'est dans "Benjamin" de Michel Deville
    en 1967, dans lequel il interprète un jeune balourd, qu'il se fait connaître du public. Puis, il devient l'amant
    sadique de Catherine Deneuve dans "Belle de jour" de Luis Bunuel (1967).
    MAI 68, 40 ans
    22h - 2h : Concerts & invités
    Arthur Brown & His Crazy World (5 musiciens/UK) : connu pour son tube “Fire” N°1 en Europe et
    aux USA et son style théâtral qui a inspiré Kiss et Alice Cooper. En 1969, Arthur est contacté par Jimi Hendrix
    pour son nouveau groupe: Band of Gypsies. En 1973, il a un rôle de prêtre dans l'opéra rock
    Tommy des Who.
    Précurseur de la musique synthétique avec Klaus Shultze 10 ans avant Depeche Mode. Il a composé
    une dizaine d’albums et collaboré avec Alan Parson.
    White Noise (1ère fois en France / USA) : Le trio s’est rencontré au BBC Radiophonic Workshop au milieu
    des années 60 où ils ont composé le fameux thème de Dr Who. Paru en 1968 ' An Electric Storm’ est connu
    pour être un des premiers albums entièrement électronique, avec une belle longueur d'avance sur tous les
    groupes similaires de l'époque: Pink Floyd, Frank Zappa, Captain Beefheart. Considéré comme une référence
    absolue de The Orb à Broadcast, il s’est vendu à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires à travers le
    monde ! Préfigurant la musique industrielle, White Noise est l’une des pièces maîtresses de la musique et
    marque une nouvelle ère en établissant des connections entre les genres.
    Turzi : Digne héritier de la vague Krautrock, Turzi a su dépoussiérer ce style pour en garder le meilleur et le
    moderniser, comme en témoigne son excellent label Pan European recordings. Leur musique encensée par
    les critiques et divers groupes internationaux est à la fois cinématique, hypnotique et introspective. Leur album
    A, premier d’une trilogie est mondialement reconnu.
    Etienne Jaumet: Multi-instrumentiste, membre du duo Zombie Zombie avec Cosmic Neman (Herman
    Düne) et de Married Monk avec Philippe Lebruman. Son dernier maxi à été playlisté par Ame, Laurent Garnier,
    Ewan Pearson, Peter Kruder, Josh Wink, OPTIMO, Dixon, Booka Shade, James Holden...
    2h00 /5h DJs:
    Shazzula : Djette psychédélique partie intégrante du fameux groupe de rock Aqua Nebula Oscillator
    DJ Oof : DJ Set Special French 60s
    Invités: Bertrand Burgalat, Brisa Roché, Laetitia Sadier (Stereolab)...
    Venue exceptionnelle d’Arthur Brown & His Crazy World et White Noise

    LA BELLEVILLOISE

    PING PONG

  • RAMON PIPIN'S ODEURS AU THEATRE DU ROND-POINT

    Hello dear,

    Suite à ce concert privé mémorable, chaleureux et intemporel de l'année dernière, soit plus de vingt ans après notre séparation, nous avons décidé, dans un élan de grande mansuétude, de nous reproduire, mais cette fois face à un public !
    Par cet acte courageux, qui frise l'inconscience, nous serons donc presque tous réunis (29 tout de même !) pour interpréter nos plus ou moins grands classiques, en quasi-acoustique, augmentés de chœurs, cordes et cuivres. Soit 25 chansons inoubliables minutieusement botoxées.
    Ce concert, que je crains ultime, vient conclure un parcours riche de moments inoubliables de déconnade et de rencontres musicales magiques…
    Je ne peux qu’espérer votre présence le mardi 6 mai au Théâtre du Rond-Point, qui nous accueille dans le cadre de sa programmation “Le rire en résistance”. Nous communierons une fois encore dans la crème fraiche et le couscous…
    Mais attention, la salle n’est pas immense et c’est pourquoi je me permets, au travers de ce flyer que je ne cautionne certes pas, de vous inciter à réserver vos places au plus vite sur le site.

    Olfactivement votre Ramon Pipin

    LE SITE D'ODEURS

    LE MYSPACE DE RAMON

    L'ITV DE RAMON AVEC LA SINGETTE

     

     


    Ramon Pipin's Odeurs - Je m'aime

     

     

    Ramon Pipin et sa horde aromatique n’éprouvaient pas un besoin urgent d’utopie. Ils voulaient exhaler un parfum de rebiffe, secréter des chansons suffisamment crues pour qu’on ne les confonde pas avec des hymnes à la morale et au bon goût, ces deux enfants de la bêtise et de l’ennui, selon Francis Picabia qui s’y connaissait en distribution de peaux de bananes.

    Entre 1979 et 1985, Odeurs attira les plus louches sympathies : Coluche, Pierre Desproges, Choron, zèbres mal bigarrés mais qui, unis dans une même boue, composent ensemble un ferment de révolte torboyautante.

    Les cinq albums d’Odeurs témoignent d’une impétuosité sarcastique efficace. On s’attaque aux plaies de l’époque (toujours actuelles) sans jouer les voyous voyants. Des chansons comme Laval qui rit, Rock Haroun Tazieff, Tommy Lobo ou L’amour sans les dents sont autant d’éclats de rire mélangés à de la poudre de fulmicoton. Odeurs dénonce la collaboration, les manipulations génétiques, la malbouffe, l’environnement sacrifié sans prétendre au brûlot situationniste.

    Modestes mais hautains, ils livrent sur scène des spectacles qui donnent à ce mot ses lettres authentiquement pailletées. Bondissant et luxurieux, puissamment rythmé, Odeurs est le seul groupe à avoir fusionné W.C. Fields et Brian Wilson, Cami et Steve Reich, l’humour capricant et la virtuosité musicale.

    Ce concert en acoustique et en 75W, saupoudré d’incongruités, devrait sceller une ultime communion extatique avec les empesteurs originaux, sans oublier son lot de coussins péteurs. Guy Darol

     


    TOUS AU THEATRE DU ROND-POINT LE MARDI 6 MAI

  • JOSETTE FARIGOUL ET BIENVENU MERINO EN VISITE RUE DU PRESSOIR

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    Nous étions, Bienvenu Merino et moi, au rendez-vous fixé à 11H30 au café Le Ménilmontant.
    Donc, aujourd'hui 9 avril, nous avons, avant de nous diriger vers la rue du Pressoir, déjeuné ensemble dans ce café, lieu de rendez-vous.
    Après plus de 41 ans, j'allais retourner sur les traces de mon enfance et de mon adolescence, là, où j'ai vécu jusqu'à notre expulsion. Je ne veux pourtant pas revoir ce jour du 2 décembre 1966, jour de notre déménagement où mes parents, mes soeurs et moi sommes partis pour un lieu inconnu.
    1587510337.JPGAccompagnée de Bienvenu et de mon fils David, je suis partie pour ce périple en remontant, tout d'abord, la rue de Ménilmontant jusqu'à la rue Julien Lacroix, sur la gauche. Nous descendons cette rue, Église notre Dame de la Croix, sur notre droite, dressée là, toujours aussi belle, avec son escalier monumental où tous les ans j'aimais à regarder le cortège de communions descendant les marches revêtues pour cette occasion d'un tapis rouge déroulé.
    Sur la gauche, l'ancienne place du Liban, renommée aujourd'hui Place Maurice Chevalier où se dresse l'arbre de mon enfance. Je n'en voyais qu'un, erreur, il y en a plusieurs mais celui-ci est le plus gros.
    Nous faisons une escale rue Etienne Dolet, mon école est toujours à la même place, cette école que j'ai fréquentée de 1954 à 1962. Bienvenu prend une photo de moi devant cette grande porte en bois. La porte est entrouverte et je peux apercevoir cette escalier qui montait aux classes.
    Nous revenons sur nos pas afin de rattraper la rue des Maronites, nous passons devant l'école maternelle, celle de votre jeune enfance, mon cher Guy.
    Puis, bientôt sur notre droite, la rue du Pressoir. Alors là, je crois rêver, c'est plutôt l'horreur. Je n'ai aucune émotion puisque je ne reconnais rien, mais alors rien de rien. Pour sûr ils ont tout rasé. Je pense même avoir déçu Bienvenu par mon manque d'émotion. Je n'ai rien à dire si ce n'est que cette rue est d'une laideur à faire pâlir Des blocs de béton plantés là, c'est plutôt de la rage intérieure que éprouve.  Il est honteux d'avoir fait de cette rue si vivante jadis, un ghetto. Elle est entourée de grilles hautes... des bâtiments dans tous les sens. Aucun intérêt, je ne suis pas certaine d'y retourner un jour.
    Envolés la boutique de Madame Gilles, le grand garage, le coiffeur chez Vincent, le café de la mère Andrée, ce même café où le 5 juillet 1965 j'ai croisé, pour la première fois, le regard d'un jeune homme qui plus tard allait devenir mon mari, lui qui arrivait de Pelleport. Difficile pour les copains, ce type-là n'était pas de chez nous. Toi, Daniel qui commençait dans le métier d'ascensoriste, parachuté rue du Pressoir pour monter les ascenseurs des immeubles qui, déjà, commençaient à défigurer notre rue.
    Nous continuons à remonter la rue du Pressoir, nous sommes maintenant devant le 23/25, je ne dirai pas devant notre immeuble, tellement c'est laid. Il reste malgré tout une chose, la courbure. A cet endroit, je comprends que nous sommes bien là où nous avons vécu.
    Bienvenu et mon fils David tentent de retracer l'emplacement de notre immeuble et de la boutique de Madame Gilles. J'ai en mains les 2 photos de l'époque, nous ne sommes pas d'accord sur les emplacements. Moi je revois très bien les endroits, c'était juste une mauvaise prise de vue. Voilà ! la photo de l'épicerie a été prise d'ici, je me plante là, j'insiste. Bon, nous sommes d'accord, heureusement qu'il nous reste cette courbe comme point de repère. Devant le 23/25, mon fils prend une photo de Bienvenu et de moi. Bienvenu me prend en photo devant cette grille à code digital, il pense déceler une émotion de ma part, c'est raté, je ne comprends même pas ce que je fais là, mais je ne laisse rien paraître.
    Inutile de vous dire que je n'ai pas retrouvé ma mère à sa fenêtre du 3ème étage, dans la cour, me lançant une pièce pour acheter des bonbons sur le chemin de l'école. Pas de vision de ma cour, de mon escalier ni de moi assise sur les premières marches de votre escalier.
    Mon dieu que tout est froid dans cette rue, les anges ne risquent pas de s'y aventurer.
    Les mots qui conviennent à cette nouvelle rue du Pressoir sont horreur, laideur, froideur, ghetto.
    Que les personnes habitant actuellement cette rue et qui pourraient lire mon billet ne s'offusquent pas, que toutes ces personnes me pardonnent et tant mieux pour eux si ces habitants se plaisent à cet endroit. Cette rue n'est plus la mienne, tout au moins cette nouvelle rue du Pressoir.
    1422514610.JPGDans tous les cas, c'est mon coup de gueule, c'est mon choix et c'est mon droit. Je suis pour la liberté d'expression. Moi je préfère garder en mémoire l'ancienne rue du Pressoir où nous pouvions, Guy, moi et tous les autres, vivre en toute liberté et comme le dit si bien Guy Darol, les uns avec les autres, les uns chez les autres.
    La belle vie en somme. Ceux qui pourraient en douter, à mon avis, se trompent. Ces mots n'engagent que moi.
    Juste un conseil, Monsieur Darol, s'il vous prenait l'envie de venir sur Paris, allez plutôt rendre visite à Bienvenu Merino, détournez votre route de la rue du Pressoir. Il n'y a rien à voir et ça vous évitera de perdre votre temps.
    Un peu dur ce récit sur la rue de notre enfance, cher Guy, mais j'en prends la responsabilité et je ne remercie pas tous ceux qui ont contribué à la destruction de notre rue. Mon Général et Monsieur Malraux, avec tout le respect que je vous dois, vous qui dormez dorénavant auprès des anges, je me permets tout de même de dire que cette destruction totale à coups de boules d'acier et de bulldozers, était une monumentale erreur. L'erreur est humaine dit-on, celle-ci est énorme. Il n'est pas toujours nécessaire de démolir, il est parfois possible de rénover. Ce beau café Les Lauriers Roses à l'angle de la rue des Couronnes et du boulevard de Belleville, avec ses grosses colonnes en pierre, lui aussi, disparu.
    Ensuite, je préfère passer à la suite, nous avons remonté la rue des Couronnes, la rue Bison est toujours là, la rue Vilin n'a plus rien à voir avec la rue que nous avons connus, au bout de cette rue, les Jardins de Belleville, les escaliers ont été conservés, c'est malgré tout joli mais à quel prix. Combien d'expulsions et combien d'immeubles détruits pour cette réalisation.
    Où est le Belleville et Ménilmontant de mon enfance. Les bals du 14 juillet où tout le monde se retrouvait, dans les rues, pour danser, au son de l'accordéon, jusqu'à tard dans la nuit. Eh oui ! même rue du Pressoir nous dansions, c'était la fête, la rue était joyeuse. A 4 ans je me revois devant notre immeuble, je chantais et je dansais " Le bal à Doudou" de Jacques Hélian. A tous ceux qui pourraient penser que je suis ringarde et bien pas du tout, je peux écouter du Jacques Hélian mais aussi Raphaël ou suivre la Star'Ac. Je suis très large d'esprit.
    Jo Privat avait raison, effectivement : "Ils ont cassé le berceau de notre enfance".
    Je vais faire en sorte d'oublier ce que je viens de voir. Mille excuses Monsieur Bienvenu Merino si je vous ai un peu déçu, mais faire semblant, ça, je ne sais pas le faire. Je vous remercie pour cet agréable après-midi passé en votre compagnie. Je vous assure que nous nous reverrons prochainement.
    Après avoir pris congé de Bienvenu, en repartant je me suis arrêtée sur le pont du chemin de fer, rue des Couronnes, sur l'autre pont, rue de la Mare. L'école de garçons rue Henri Chevreau existe encore, l'escalier de l'impasse Piat aussi.
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    Je retourne dans mes rêves, je retourne dans la rue de mon enfance. Eh ! les copains, on se voit samedi, je vous attends, nous n'allons pas refaire le monde mais seulement notre vraie rue du Pressoir, cette rue où toute notre bande se retrouvait. Nous allons remonter le temps. Retracer notre rue comme elle était avant. Danielle, Liliane, Christian, Claude et vos conjoints, préparez-vous pour samedi et nos délires, comme toujours.
    D'autres vont nous manquer, Jacky, Nancy le retient, Bernard, 10 ans que je ne t'ai pas vu et toi Yves, plus de nouvelles ; Roland, tu manques à ma vie, même si tu étais mon pot de colle lorsque nous étions petits ; toi le p'tit Bernard, bientôt 43 ans que tu nous as quitté, tragiquement, un jour d'été 1965 ; toi Michel, tu es le jumeau manquant depuis 1997. A toi Daniel, je dédie ce récit, toi qui durant 26 ans de vie commune commençais les phrases que moi je  terminais.Tes fous rires me manquent mais je me débrouille sans toi, tu ne comprendrais pas qu'il en soit autrement.
    Donc, mon cher Guy, je termine ce récit en attendant samedi où nous allons faire un bond dans le passé, replonger dans nos souvenirs. Reste à savoir ce qu'il sortira de notre boîte à malices.
    A suivre ... Josette Farigoul

  • AUJOURD'HUI, LA RUE DU PRESSOIR

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    Hier, la rue du Pressoir
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    Aujourd'hui, la rue du Pressoir
    Photographie Bienvenu Merino

    Ce n'est pas un paysage en ruine mais la conséquence du plan de rénovation urbaine, tel que Louis Chevalier dans L'Assassinat de Paris en a étudié les prémisses. A la manière d'un palimpseste, des constructions se sont substituées aux immeubles érigés au milieu du XIXème siècle où logeaient en parfaite harmonie parisiens de souche et migrants ainsi qu'en témoignent les récits bellevillois de Clément Lépidis. En prévision du retour de Josette Farigoul sur les lieux de son enfance abandonnés par la contrainte de l'expulsion en 1966, Bienvenu Merino a imaginé ce texte d'anticipation où se mêlent l'effroi et la résignation. Le mercredi 9 avril 2008, Josette Farigoul accompagnée de son fils et de Bienvenu Merino ont effectué le voyage. Un pélérinage diront certains mais peut-on parler de catharsis, de guérison lorsque l'on vient contempler l'effacement de sa propre histoire, la rectification pure et simple d'un passé inconfortable mais heureux. A propos de ces transformations brutales menées à coups de boules de fonte et de bulldozers, il convient de consulter Courrier International (www.courrierinternational.com) qui dans son numéro 906 (Dossier Paris épinglé par la presse étrangère) revient, sous la plume d'Andrew Hussey sur la destruction du vieux Paris au motif qu'il regorgeait de vagabonds, de voyous, d'alcooliques, de déviants et d'anarchistes, "tous les exclus de la société qui n'avaient rien à perdre et s'accommodaient très bien du chaos le plus total."  Refuge des "classes dangereuses" (locution inventée et définie par Louis Chevalier, le meilleur spécialiste de l'histoire de Paris), Belleville-Ménilmontant devait disparaître, comme on éradique le risque de peste, la menace du complot révolutionnaire toujours vif. Guy Darol

    Le retour à la maison

    Le soleil  la neige  la pluie

    Multitudes des rues grisées

    Le retour triomphal en secret

    Le parfum du marronnier

    Elle est revenue au berceau de sa reine enfance

    Elle  se tait de ne rien pouvoir dire

    Elle va de par les rues des souvenirs

    Etoufée d’émotion

    Et fragile

    Dans  sa robe pâle elle est plus belle que tout au monde

    Elle s’arrête un pas, devant Notre Dame de la Croix

    Et continue encore des pas et des pas

    Et

    «  Voilà je suis arrivée »

    Elle veut dire mais elle ne dit pas

    « La maison est là ! » Elle dit

    Mais elle se reprend

    « Était là ! »

    Elle montre du doigt

    Elle regarde, s’approche

    Regarde ou était sa maison

    Debout   en   silence,   elle   se   rappelle

    ‘La maison abrite la rêverie et protège le rêveur, elle permet de rêver en paix.

    Il n’y a pas que les pensées et les expériences qui sanctionnent les valeurs humaines. A la rêverie appartiennent des valeurs qui marquent l’homme et la femme en sa profondeur. La rêverie a même un privilège d’autovalorisation. Elle jouie directement de son être. Alors, les lieux où l’on a vécu la rêverie se restituent eux-mêmes dans une nouvelle rêverie. C’est parce que les souvenirs des anciennes demeures sont revécus comme des rêveries que les demeures du passé sont en nous impérissables’

    Josette Farigoul  est venue

    Emue

    Elle repart émue

    Sans que personne ne sache rien.

    Ménilmontant le 9 avril 2008

    Bienvenu Merino



     

  • FRANK ZAPPA AU POCHOIR

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    Aujourd'hui je ne vais pas vous parler du 20ème arrondissement. Vers la fin des années 80 début 90, je me suis intéressé à l'art urbain et surtout aux pochoirs. J'ai une photothèque considérable sur le sujet ce qui me permet de fournir en images à peu près tout ce qui est édité sur le sujet.
    Le 5 décembre 1993,  les murs de mon quartier étaient recouverts d'affichettes d'un portrait de Frank Zappa dans un cadre et orné d'un bandeau de deuil. Une sorte de tirage stencil. Je me suis demandé comment l'artiste avait fait pour réagir aussi vite. J'ai suivi la piste jusqu'au fond de l'impasse Mousset dans le 12ème arrondissement où les murs étaient entièrement tapissés. Les riverains ne savaient rien. Fin de l'enquête.
    La photo jointe a été prise passage de la main d'or et redécorée par un peintre américain fan de Zappa. Elle est restée plusieurs années sur le mur et elle a  aujourd'hui disparu. Gérard Lavalette


    Gérard Lavalette est un magicien de l'image photographique. Il est parvenu à fixer le vieux Paris dans le climat des ambiances actuelles. Avec lui, les instants ne se déplacent plus sur la flèche du temps puisque le présent ne relâche pas l'étreinte du passé. Et inversement. Pour mieux le connaître, il suffit d'aller sur

  • ANTHOLOGIE DE LITTERATURE OUBLIEE ❘ JEUDI 10 AVRIL ❘ LIBRAIRIE L'ATELIER

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    Les éditions MTL, d'une part,
    les éditions Attila, d'autre part,

    organisent une lecture au mois d'avril autour du livre Perdus/Trouvés.


    PERDUS/RETROUVES

    Librairie L'Atelier, 58 rue du Jourdain, Paris 20e
    jeudi 10 avril 2008, à partir de 20h

    Au programme, des textes de Marc Agapit, Jean-Marc Aubert, Hans Fallada, O.Henry & Paul Scheerbart.
    Il s'agit d'une lecture classique de textes du volume, par une comédienne, assortie d'un jeu (moins classique) de questions/réponses avec le public.

  • LE THE DES ARPENTEURS ❘ DENIS COLIN

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    Note d’intention

    Après dix-sept années passées à développer un univers authentiquement singulier à travers l’exploration minutieuse des potentialités structurelles, orchestrales et imaginaires d’un trio désormais entré dans l’histoire du jazz et des musiques improvisées européennes, Denis Colin se lance dans l’aventure d’une nouvelle formation.
    Nommée La ‘Société des Arpenteurs’, élégante façon d’indiquer une certaine continuité dans la rupture en conservant l’image caractéristique de l’arpenteur (ce musicien voyageur toujours en quête de nouveaux territoires…) et d’affirmer le caractère convivial d’une structure ‘’communautaire’’, ouverte à tous les désirs et toutes les propositions - cet ensemble à l’orchestration élargie, ambitieuse et parfaitement iconoclaste offre au clarinettiste les moyens d’un véritable renouveau de son inspiration.

    Résolument tournée vers la jeunesse, ouverte à toutes les familles et tendances du jazz hexagonal, la Société des Arpenteurs entend prolonger et incarner à sa façon l’univers musical composite de Denis Colin, compositeur et arrangeur inclassable frayant son chemin dans ces zones frontières indécises entre jazz moderne, musiques improvisées, folklore imaginaire et domaine contemporain. Mais c’est certainement cette façon nouvelle et décomplexée qu’ont ces jeunes musiciens de jouer résolument le ‘’jeu du jazz’’, sans arrière-pensée ni distanciation ironique, qui aujourd’hui fait la différence et propulse la musique du clarinettiste dans une autre dimension. Plongeant sans retenue aux racines du jazz (le swing, la soul, la danse, la transe le chant) Colin invente avec la Société des Arpenteurs une musique sensuelle et lyrique, d’un extrême raffinement dans sa façon d'agencer l'improvisation à des cadres formels mouvants, jouant avec virtuosité sur la précision de la ligne et la lisibilité des plans, sans jamais sacrifier l’énergie ni la spontanéité. Rappelant au passage à ceux qui en douteraient encore qu’il est sans nul doute un des musiciens français possédant aujourd’hui les liens les plus directs et les plus forts avec la musique afro-américaine dans tous ses états, Denis Colin s’offre un bain de jouvence et impose d’emblée la Société des Arpenteurs comme l’une des formations les plus fraîches et spontanément séduisantes du paysage musical européen.

    Pour célébrer ce renouveau et en marquer en quelque sorte le printemps (le premier temps…), Denis Colin et sa Société des Arpenteurs ont décidé d’investir le Studio de l’Ermitage, un dimanche par mois, à l‘heure du thé, à partir du 30 mars, pour quatre rencontres exceptionnelles. Osant l’utopie douce et euphorique de la confusion des genres, invitant littérature, cinéma d’animation et musique à mettre en commun leurs propriétés pour se contaminer les uns les autres (chaque discipline venant interroger, compléter, envahir, transformer, continuer le discours de l’autre), Denis Colin et ses compagnons proposent de réinventer de manière ludique et conviviale le rendez-vous traditionnel du concert en rendant tout son sens à l’idée de rencontre. Organisés en trois parties distinctes (trente minutes consacrées à la lecture de textes littéraires par un comédien ; quinze minutes à la projection d’un court-métrage d’animation signé Florence Miailhe, complice de longue date du compositeur ; et une heure au concert de la Société des Arpenteurs), ces spectacles conçus comme des plateformes artistiques interdisciplinaires verront ainsi se succéder sur scène des artistes de tous horizons et de toute obédience, ayant en commun, au-delà de leurs différences, une même foi dans l’intelligence, la beauté et le partage. Convoquant Rabelais et Shéhérazade, Avishai Cohen et Anna Politkovskaïa, ces rendez-vous n’ont qu’une ambition : que les idées chantent, les images dansent et la musique parle…

     

    Stéphane Olliver

    Studio de l'Ermitage

    8, rue de l'Ermitage

    75020 Paris

    06 68 86 88 88

    www.deniscolin.com

     

  • LOUIS CHEVALIER ❘ L'ASSASSINAT DE PARIS

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    Professeur au Collège de France où il enseigna l'histoire de Paris, Louis Chevalier (1911-2001) rédigea plusieurs ouvrages sur la capitale dont celui-ci, une philippique contre l'entreprise de démolition emmenée par le couple De Gaulle/Malraux.

    Destruction programmée à partir de 1955-1958, le plan consiste (sous prétexte d'insalubrité) à déplacer des populations mixtes, pluri-ethniques, harmonieuses, dans les lointains d'une banlieue ou  vers des ensembles parisiens déconnectés de toute vie de quartier.

    Publié en 1977, L'Assassinat de Paris décrit le processus qui consiste à supprimer de la carte de Paris des rues, des "ilôts" au prétexte de la nécessité d'un nouveau Paris dont nous remarquons aujourd'hui le modus vivendi.

    Et c'est l'un des très rares livres à évoquer la rue du Pressoir où l'honorable Louis Chevalier vécut. Et peut-être saura-t-on m'en dire plus ? Guy Darol

    L'Assassinat de Paris

    Louis Chevalier

    Editions Calmann-Lévy, 1977

    Editions Ivréa, 1997

  • L'ESCALIER DU PARADIS ❘ RUE DU PRESSOIR

     

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    Chaque jour, Josette Farigoul anime ce très vieux film dont les bobines ne tournaient plus. Ses souvenirs, ceux de ses soeurs, précisent le contour des images floues. Et le mouvement opère.

    Je croyais voir (l'entrecroisement des sensations),  depuis les fenêtres du 4ème étage, une cour pavée, flanquée de bâtiments artisanaux. Peut-être même y avait-il quelques cabanes, identiques à celle que Willy Ronis fixa sur la pellicule, rue des Cascades. J'entendais monter de cette cour des pépiements d'oiseaux, des caquètements plutôt. J'y voyais des lapins, serrés dans leurs clapiers. Tout cela n'exista que dans mon imagination, l'imagination d'un enfant qui passait ses vacances, chaque été, dans la ferme bretonne de ses grands-parents au milieu des veaux, des vaches, des cochons. Aussi des poules. Rue du Pressoir ne traversait pas un hameau. Je le crus longtemps. Sans doute s'agit-il là de souvenirs anténataux. Qui sait ?

    Josette mène l'enquête avec une grande opiniâtreté. Savez-vous qu'elle est parvenue à faire bouger l'enfant de cinq ans au débouché de la cage d'escalier ?

    "Revenons à notre élevage de lapins ou de poules. Dans vos rêves ! Ma soeur, qui a huit ans de plus que moi, me dit qu'il n'y avait aucun bâtiment bas et elle ne voit pas d'élevage. J'ai aussi envoyé un mail à cette amie d'enfance qui habitait passage du Pressoir, nous allons voir si elle se rappelle de quelque chose.
    Par contre, ma soeur avait, au 4 ème étage, deux copines, Roselyne et Jeannette. Elles étaient très souvent chez leurs grands-parents qui occupaient l'appartement à côté de chez vous. Elle se rappelle qu'elle voyait souvent un tout petit garçon qui rentrait avec sa maman et qui courait dans le couloir. Eh oui, Monsieur Darol, c'était vous."
    Me voici  courant dans le couloir aux murs marrons, écaillés, crayeux. Maman est venue me chercher à la sortie de l'école, rue des Maronites. Elle me tient fermement la main jusqu'à l'entrée de l'immeuble. Mais au pied de la cage d'escalier, je suis libre. Attention quand même, il est interdit de taper du pied. Surtout, ne pas se faire remarquer, ne jamais déranger les voisins. Je grimpe à pas feutrés. A chaque palier, j'attends maman. Qu'il fait sombre ! Au quatrième étage, le couloir est éclairé par une fenêtre qui donne sur une courette où l'on étend le linge. A gauche, la porte de chez Régina. J'irai la retrouver tout à l'heure. Elle me serrera contre sa poitrine généreuse. J'entendrai battre son coeur et ses mots rouleront, ses mots d'un autre pays, Israël. Lorsque j'ai découvert, bien récemment, la musiques klezmer de Denis Cuniot, c'est à toi que j'ai pensé immédiatement, à toi Régina de mon coeur, ma seconde maman. Tu es au paradis, à présent, le paradis de la rue du Pressoir. Je ne m'arrête pas. Je cours. Je regarde la vasque où coule l'eau courante. Je t'attends maman. Viens maman ! Je t'attends. Un jour, je serai grand et je pourrai atteindre la sonnette. Papa qui sait tout faire, tout tout tout, a posé une sonnette sur la porte de bois clair. C'est un bouton noir. Si on le tourne, il craque. Plus tard, je ferai craquer le bouton et papa ouvrira la porte. Là, je me contente d'attendre. Car je n'ai pas le droit de crier : "Ouvre, ouvre-moi papa! On est là !". Non, je dois patienter en regardant, au fond du couloir, ce mystérieux escalier, étroit, très étroit qui mène à l'étage supérieur. Un appendice vers le ciel. Une sorte d'échelle qui mènerait au paradis. Il y a un étage au-dessus où je ne suis jamais allé. Guy Darol

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    Le petit Guy
    Agnès et Joseph, mes parents
  • LE BALLON ROUGE FLOTTE RUE DU PRESSOIR

     

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    Le Ballon Rouge, 1956

    Depuis que nous nous sommes retrouvés, plus de quarante ans après, nous entretenons une correspondance par mails qui aboutit à sauver de l'oubli des images, des piétons de Paris. Chaque jour ou à peu près, Josette Farigoul désensevelit. Des rues effacées de ma mémoire reprennent vie, des visages passent de l'invisible au visible.

    Dans un billet publié sur ce blog il y a jolie lurette, j'évoquais la couleur de la rue du Pressoir (Paris,vingtième arrondissement) et je tâchais de faire entendre les bruits qui sonnaient à mes oreilles d'enfant. Je vécus 23-25 rue du Pressoir de 1954 à 1960 et ce fut mon âge d'or. J'ai raconté le mélange des êtres, la générosité, les portes toujours ouvertes. Durant cette période j'ignorais que vivait tout près de moi et à portée de mes souvenirs futurs une jeune Josette, née en 1948, qui demeura dans ce quartier jusqu'à l'expulsion ordonnée par les maîtres de l'époque, le couple De Gaulle-Malraux.

    J'ignorais que l'immeuble de mon enfance serait sauvée des ruines par un être si habité qu'il contient plus de souvenirs que je n'en aurai jamais. Josette ranime les couloirs, les cages d'escaliers. Elle fait parler des paliers, des fenêtres. Ses phrases réalisent le mouvement. Un film s'écrit grâce à elle. Le film des petites choses vraies. Un cinéma fait de passants, de silhouettes rapides d'où partent des rires, aussi parfois des cris et des pleurs.

    Chaque matin, je retrouve Josette Farigoul dans ma messagerie et c'est un parfum de jeunesse qui embaume mon bureau. Chaque jour je rejoins la rue du Pressoir, notre embarcadère lumineux.

    Hier, nous nous promenions rue de Ménilmontant, rue Oberkampf. Nous allions au cinématographe. Au Ménil Palace, au Cythea, au Cocorico du boulevard de Belleville. Séances dominicales qui occupaient l'après-midi.

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    Le Ménil Palace, 1955
    Photo H. Guérard

    Aujourd'hui, Josette évoque Le Ballon Rouge, le film d'Albert Lamorisse datant de 1956 où jouaient Renaud et David Séchan, les deux frères jumeaux nés quatre ans plus tôt. Le fameux ballon vire-voltant dans le ciel de Ménilmontant, Josette Farigoul l'a vu, de ses yeux vus. Et je ne parle pas du film qu'elle connaît par coeur. Mais de cette sphère remplie d'air qui vint toquer à sa fenêtre. Et pourtant le moyen métrage de Lamorisse était déjà sorti en salle. L'objet du film, le fil du souvenir flottait toujours. Lisez plutôt :

    "Le Ballon Rouge,  je l'ai visionné. J'ai bien vu au générique Edmond Séchan. J'ai effectivement pensé que c'était peut-être de la famille de Renaud. Par contre je n'ai pas reconnu le chanteur.
    Savez-vous que ce ballon rouge a existé ? Lorsque je suis allée sur votre site pour la première fois je me suis dit "mais c'est mon ballon", sauf que le mien était beaucoup plus gros.
    C'était un matin, très tôt avant de partir pour l'école. Il faisait très froid. Le linge à la fenêtre était complètement gelé, il se serait cassé comme du verre. De la fenêtre de mon 3e, j'ai aperçu un énorme ballon, que j'ai toujours vu rouge. Je pense que j'avais 10 ans. C'était donc en 1958. Certainement un ballon publicitaire (de la réclame à ce moment là).  Avec ma mère, à l'aide d'un balai, nous avons réussi à le ramener jusqu'à la fenêtre, je voulais absolument ce ballon. Le seul petit problème c'est qu'il ne passait pas par la fenêtre, j'ai dû le laisser repartir. Peut-être est-il parti vers la rue Vilin. Je me suis toujours souvenue de ce ballon énorme. Coïncidence bien sûr, mais la couleur et l'année correspondent. J'aimais voir aussi dans le ciel,  les réclames que les avions écrivaient. On ne voit plus tout cela." Josette